Les troubles liés à l’utilisation de substances psychoactives représentent un défi majeur de santé publique associé à différents problèmes médicaux, psychologiques et socio-économiques. Moins de 10% des personnes avec des troubles liés à l’utilisation de substances psychoactives sont identifiées et reçoivent un traitement adapté1, malgré le fait qu’une prise en charge médicale adaptée puisse être déterminante pour l’évolution de leur maladie et ses complications. Le stigma pouvant être défini comme un attribut, comportement ou réputation, socialement discréditant2, est cité comme l’un des principaux obstacles à l’accès aux soins de ces personnes1. En Suisse, l’utilisation de substances psychoactives (SP), placées ou non sous contrôle international, est répandue dans toutes les couches de la société et est chaque année la cause de plus de 11 000 décès. En 2016, le nombre d’années de vie vécues avec une invalidité (YLD : years of life lived with disability) liées à l’utilisation de substances psychoactives en Suisse s’élevait à 172.7, pour 100 000 personnes pour toutes les SP, et de 214.9 pour 100 000 personnes pour l’alcool3. Les coûts médico-sociaux des troubles liés à l’utilisation de SP par année sont estimés jusqu’à 13,3 milliards de CHF, selon les études4.
Malgré la prévalence des troubles médicaux liés à l’utilisation de substances psychoactives, de nombreux professionnels de la santé considèrent l’interaction avec ces personnes en traitement comme « difficile » et même « désagréabl…