Écoutons, entendons des témoignages de survivantes de la prostitution.Quand on parle de prostitution on parle de violences. En France la prostitution est reconnue comme violence envers les femmes depuis 2011, mais les représentations ou les aveuglements ont la vie dure, en particulier ceux qui consistent à faire de la prostitution le plus vieux métier du monde, celui qui permet aux hommes d’assouvir une pulsion sexuelle que l’on dit « irrépressible » et d’inférioriser les femmes dans un rôle de servante à tout prix de leurs désirs.
On ne peut pas penser les violences envers les femmes, violences sexistes et sexuelles, sans inclure la prostitution. Celle-ci est définie par la loi de 2016 comme le fait de solliciter, d’accepter ou d’obtenir des relations de nature sexuelle d’une personne qui se livre à la prostitution y compris de façon occasionnelle en échange d’une rémunération, d’une promesse de rémunération, de la fourniture d’un avantage en nature ou de la promesse d’un tel avantage.
Pour Muriel Salmona, « les trois espaces où tout est permis sont le couple, la famille et la prostitution » – j’ajoute la pornographie qui est de la prostitution filmée. Elle poursuit : « Maintenues dans une chape de plomb, les victimes se terrent dans un silence honteux qui les isole, renforçant encore davantage le sentiment de puissance des agresseurs. Ils pensent qu’ils peuvent agir en toute impunité, taper, injurier, violer : le conjoint parce que c’est sa compagne, le proxénète parce que la femme constitue sa source de revenus, le client parce qu’il paie…