Au début du xixe siècle, lorsque la Haskala se déploya en Europe orientale, une éducation séculière se développa au dépens de l’enseignement traditionnel. Avec la renaissance de l’hébreu, des écoles religieuses, plus ouvertes au souffle du modernisme, commencèrent à relayer le circuit traditionnel des ’Hadorim. A son tour, le sionisme contribua à un enseignement laïque dont la colonne vertébrale devait être le Tarbut. Des instituteurs des jardins d’enfants assistèrent aux conférences de Friedrich Fröbel, le célèbre pédagogue allemand qui, s’inspirant des idées de Pestalozzi, avait créé des Kindergarten favorisant le développement intellectuel de l’enfant par des exercices, des jeux et des chants en plein air. Enfin, au début du xxe siècle, nombre de pédagogues et d’enseignants estimèrent que l’enseignement devait se faire en yiddish, et ce dans un esprit résolument séculier.
Au lendemain de la fondation de la IIe République polonaise et en application du traité des minorités, les populations allogènes avaient la possibilité de développer leur propre culture. L’article 95 de la Constitution du 17 mars 1921 affirmait la « protection entière de la vie, de la liberté et des biens de tous, sans distinction d’origine, de nationalité, de langue, de race ou de religion ». L’article 110 déclarait des « droits égaux aux minorités nationales [...] pouvant pratiquer librement leur langue et leurs obligations religieuses ». En fait, sur le papier, la Constitution était plus démocratique que dans la réalité: fréquents contrôles de l’enseignement de la langue et de la culture polonaises à raison de sept à neuf heures de cours par semaine…
Date de mise en ligne : 01/04/2012