La Chine est relativement bien dotée en ressources énergétiques. Le pays dispose de 13 % des réserves prouvées mondiales de charbon, des réserves de gaz et de pétrole les plus importantes d’Asie-Pacifique, et d’un territoire propice au développement des énergies renouvelables. Le pétrole et surtout le charbon ont longtemps été les premières commodités d’exportation du pays. La politique d’industrialisation lancée au début des années 1980 et une croissance moyenne de près de 10 % par an depuis lors, ont cependant multiplié la demande d’énergie primaire par sept sur les trois dernières décennies. Quatrième producteur de pétrole, le pays est devenu importateur net dès 1996 et la demande devrait continuer à croître au moins jusqu’en 2030. Même constat pour le charbon : bien qu’elle en demeure le premier producteur, la Chine ne subvient plus à ses besoins depuis 2009, et consommait en 2013 autant que le reste du monde. Malgré des efforts significatifs pour augmenter la production de gaz, le pays doit aussi en importer depuis une dizaine d’années, alors même que le gouvernement souhaite hausser sa part à 10 % du mix énergétique d’ici 2020, contre 6 % aujourd’hui. Toutes énergies confondues, la consommation de la Chine devrait augmenter d’un tiers d’ici 2040.
Cette dépendance énergétique croissante a façonné la politique étrangère chinoise. Dès le dixième plan quinquennal (2001-2005), le gouvernement initie la going out policy, incitant les principales entreprises d’hydrocarbures à acquérir des actifs à l’étranger, soutenues par des lignes de crédit des banques nationales…