La Covid-19 est un vrai problème de santé publique. Il faut le traiter comme tel, en dépistant les malades (à commencer par les personnes à risque, en raison de leur âge ou de leurs comorbidités), avant de les isoler et de les soigner. Parfois, pour éviter une saturation des services hospitaliers, un confinement localisé peut paraître comme légitime. Cependant, beaucoup ont eu une réaction émotionnelle face au virus, voyant en lui non pas un problème qui devait être traité comme un autre mais une sorte de monstre réveillant nos peurs les plus profondes.
Face à la dictature de l’émotion, les statistiques permettent d’avoir une meilleure compréhension de la situation et de mesurer la gravité exacte de la pandémie en tant que problème de santé publique. Au 4 septembre 2020, au moment où nous écrivons ces lignes, le virus, après au moins dix mois d’existence, avait tué huit cent mille personnes sur une planète qui compte plus de sept milliards d’habitants. En France, elle a tué trente mille personnes, soit deux fois la canicule de 2003, qui, elle, n’avait duré que quinze jours.
Nous sommes donc bien loin de la peste, de la variole, du choléra, des horreurs d’Ebola (dont la mortalité dépasse les 60 %) ou encore de la grippe espagnole, qui tua cinquante millions de personnes sur une planète alors peuplée de seulement deux milliards d’habitants.Chaque année, soixante millions de personnes meurent dans le monde (dont six cent mille en France, soit onze mille cinq cents décès par semaine)…
Mise en ligne 08/07/2021