Un article publié dans la presse locale à la fin de l’année 2017 témoigne du climat social tendu qui règne au sein de la Métropole de Lyon, trois ans après son entrée en vigueur. Dénonçant le manque de dialogue social, un représentant syndical se remémore les paroles de l’ancien président du Grand Lyon prononcées au moment de la création de la nouvelle institution.
« De toute façon pour monter un gros projet comme ça, il y aura forcément de la casse, mais il faut faire avec. Si j’avais pris le temps de la concertation, en 2022, la Métropole ne serait toujours pas en place. »
Le registre de justification est établi : le projet politique prime sur la qualité des conditions sociales de sa réalisation. À en croire les propos de Gérard Collomb rapportés ici, il était nécessaire de construire cette métropole. Et pour cela, il fallait faire vite. Le président du Grand Lyon de l’époque opère un lien entre cette nécessité et les transformations que connaît l’agglomération lyonnaise, qu’il désigne sous le terme de métropolisation. Ce processus peut être rapidement défini comme la concentration des activités et des hommes au sein de pôles urbains de plus en plus étendus, de plus en plus riches : les métropoles. L’ampleur de ces transformations a conduit à une réflexion sur l’adéquation des périmètres administratifs à cette nouvelle donne territoriale. Certains travaux ont ainsi conclu à un décalage croissant entre l’envergure des problèmes publics et l’espace légitime de leur résolutio…