Le recrutement massif d'enseignants s'impose dans les décennies de l'après-guerre, pour faire face à l'augmentation des effectifs d'élèves dans les collèges et dans les lycées publics (tableau I). Le nombre des professeurs certifiés est multiplié par quatre entre 1962 et 1989, ils représentent 62 % des enseignants dans les lycées en 2008, et 76 % dans les collèges (tableau XIII). À côté des agrégés et des certifiés qui continuent d'exercer dans les deux cycles du secondaire, les PEGC, anciens instituteurs, sont affectés après 1969 dans les premiers cycles où ils enseignent plusieurs matières. Le professorat du second degré correspond, en conséquence, à des qualifications, à des statuts, à des lieux d'affectation hétérogènes. De leur côté, les corps d'enseignants-chercheurs des universités ont connu une croissance spectaculaire entre 1961 et 1971 suivie d'une période de stagnation ; le recrutement a augmenté après 1988 et surtout depuis 1994, avec des disparités selon les disciplines. En outre, la part des contractuels et des professeurs du second degré s'est accrue dans les universités entre 1981 et 1992 [CERC, 1992 ; MEN, 2000]. Ces transferts de personnels du primaire au secondaire, du secondaire au supérieur, ont-ils contribué à brouiller les frontières ?
De fait, l'emploi générique du terme « enseignants » pour désigner les maîtres du second degré comme ceux du primaire, ainsi que les enseignants du supérieur, est de plus en plus fréquent à partir des années 1960 [Hirschhorn, 1993]…
Date de mise en ligne : 01/01/2011