Comment la relation entre cerveau et culture génère-t-elle des médias ? Pourquoi les médias font-ils autorité sur le processus de socialisation ? De quelle autorité s’agit-il ? En quoi les éclairages cognitifs apportent-ils des perspectives sur la réception individuelle et collective des contenus et comportements à risque ?
Les avancées en neurosciences et en cognition sociale depuis ces trente dernières années nous conduisent à revoir notre compréhension de la relation complexe entre le cerveau et la culture, par le biais des médias. Une telle démarche implique de reconsidérer les productions culturelles à la lumière des fondements neurologiques des comportements sociaux comme l’attachement, l’empathie ou la coopération. Elle implique le développement d’une vision intégrative où mécanismes cognitifs et facteurs sociaux s’influencent réciproquement. Elle passe par une conception de la nature humaine comme intrinsèquement sociale car notre bien-être dépend de nos interactions avec les autres.
Selon des chercheurs comme Antonio Damasio ou Daniel Goleman, l’évolution de nos capacité sociales ne dépend pas d’un seul facteur (changement de climat, de régime alimentaire, de système de propriété…), mais beaucoup, comme Jean Decety, s’accordent à reconnaître que l’accroissement de la complexité des groupes sociaux est un facteur clé, qui nous rend très sensibles aux relations entre personnes, pour réduire le risque. Notre survie dépend d’elles et crée une dépendance sociale que nous essayons de gérer au mieux, au sein de la culture…