Depuis quelques décennies, la promotion du bien-être des enfants occupe une place croissante dans le débat public. Ce débat prend de multiples formes en fonction de l’âge des enfants. Pour les plus jeunes, il est question d’investissement social grâce au déploiement de solutions d’accueil ; des services qui à la fois soutiennent les parents dans leur travail éducatif et de soin, en leur facilitant la conciliation entre vie professionnelle et travail de care, et permettent de lutter contre les inégalités, en ayant recours à des méthodes de stimulation langagière pour les moins de 3 ans, une période jugée particulièrement propice aux apprentissages (Avenel et coll., 2017). En complément des services, il est également question d’améliorer les compétences éducatives des parents.
En France, cette préoccupation du bien-être est surtout liée à la délicate position qu’occupe notre pays dans la plupart des comparaisons internationales. En effet, les données et la littérature disponibles sur le sujet mettent en lumière un paradoxe : compte tenu du niveau de richesse du pays et du niveau de dépenses publiques dans un ensemble de secteurs (qu’il s’agisse de l’éducation, de la santé, de la famille, du logement, etc.), on pourrait s’attendre à ce que le niveau de bien-être subjectif exprimé par les Français, quel que soit leur âge, soit supérieur à celui que l’on observe (Senik, 2014). Pourquoi se dit-on moins satisfait de sa vie en France qu’ailleurs ? S’agit-il d’un trait culturel consistant à voir toujours le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein …