En décortiquant une rencontre sportive qui se déroule au beau milieu de la Seconde Guerre mondiale, entre deux États favorables aux pays de l’Axe, Raphaël Benbouhou mesure l’importance (et les limites) du sport comme outil d’influence culturelle et de rapprochement diplomatique. S’il montre que le football est un vecteur idoine pour mobiliser des stéréotypes nationaux mélioratifs, comme l’impétuosité des Espagnols, voire, pour dépeindre l’Espagne comme un pays jeune, robuste, plein de vitalité (toutes qualités particulièrement valorisées dans l’Europe fasciste) face à une France dont la défaite atteste la décadence, l’auteur nuance l’efficacité du sport sur le plan diplomatique. En effet, l’écho important de cette rencontre ne change nullement les données structurelles des relations franco-espagnoles, tendues par des rivalités en Afrique du Nord.
Je conclus sur une note optimiste. Le match du 15 mars 1942 est la première solennité sportive franco-espagnole qui ait eu lieu en Espagne depuis la Révolution civile. L’intérêt avec lequel il était attendu était d’autant plus vif. L’expérience, si l’on peut dire, a réussi. Elle prouve que le sport est un moyen de propagande nationale. Il l’est surtout (et notre Ambassadeur, Monsieur Piétri l’a fort bien compris) lorsque des personnalités espagnoles importantes estiment ainsi que je l’ai rapporté plus haut « qu’il y a, pour la France, une opportunité politique à saisir actuellement en Espagne ».
Directeur des sports au Commissariat général à l’éducation générale et aux sports (CGEGS) depuis août 1940, Joseph Pascot conclut par ces mots, le 30 mars 1942…
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