Présentation
« Quel que soit l’intérêt particulier du film, de la photo, ou du tableau, le truc véritablement passionnant, le phénomène, c’est la totalité de ces expressions, leurs correspondances évidentes et secrètes, leurs interdépendances, leurs rimes. Ce qui fait que ce peintre ne devient pas photographe, puis cinéaste, mais part d’une seule et unique préoccupation – percevoir et transmettre – pour la moduler dans tous les états possibles de la représentation. Comme s’il émettait un faisceau particulièrement intense, dont les écrans de matières et de formes diverses nous décrivent, en s’interposant, le chiffre. »
Ces mots de Chris Marker, à propos du travail de William Klein, pourraient aussi bien s’appliquer à sa propre création, tant ils pointent à la fois la polymorphie et l’unité secrète qui la caractérisent, la façon dont elle s’est déployée à travers une multiplicité de gestes, de formes et de démarches (de l’écriture aux films, du cinéma militant à la science-fiction, de la photo aux expérimentations vidéo et virtuelles), tout en se tramant à partir d’un même noeud de questions, de pensées, de motifs et d’obsessions.