Cartographie sensible des luttes

Élise Olmedo

doi:10.3917/vaca.089.0000

Cette carte sensible réalisée en collaboration avec 3 militant·e·s habitant·e·s de Marseille aborde la question du logement à travers leurs géographies personnelles et collectives.
	Au centre de la carte, le 5 novembre 2018. Une émotion collective et un séisme politique, qui déclenche une vague d’expulsions sans précédent dans tout Marseille.
Cet événement fait aussi remonter à la surface les conséquences physiques et psychologiques d’une politique de ghettoïsation, dans les quartiers Nord en particulier.
	Partout ailleurs, d’autres effondrements et des problèmes d’insalubrité, comme dans le quartier de Maison-Blanche (en bas à droite) où 17 familles sont délogées suite à un incendie en 2019, et où, le 31 juillet 2018, la chute d’un balcon a causé la mort de Marie, 6 ans.
En orange-rouge, les parcours personnels de Katia du collectif La Cabucelle (CLC), Naer du collectif Maison Blanche (CMB) et de Martin du collectif 5 novembre (C5N).
Katia, travailleuse sociale, a grandi dans les logements insalubres du quartier de La Cabucelle dans les quartiers Nord. Elle milite contre les punaises de lit.
Naer, chauffeur de bus, a lui aussi grandi dans les quartiers Nord, dans une barre d’immeubles du quartier de Maison-Blanche, et milite contre l’habitat dégradé.
Martin, travailleur social, vivait dans le quartier du Panier en centre-ville : il a été contraint, après le 5 novembre, de vivre 10 mois à l’hôtel Ibis de la Joliette et milite pour un droit au logement digne pour toutes et tous.
En bleu, les lieux de contestation et de modes d’action variés et complémentaires mis en place par ces collectifs dans leur lutte contre cette politique « indigne et meurtrière » (Kevin Vacher). Parmi ces modes : soutien aux délogés, manifestations, blocages, négociations avec la Mairie, lieux de commémoration et de mémoire, etc.
Arrêté de péril	Insalubrité
Pollution sonore	Punaises de lit
En lignes bleues, les parcours de lutte et liens entre les collectifs.
	Parcours de vie de Katia, Naer et Martin symbolisant des formes de résistance au quotidien.
	Parcours de chaque collectif et luttes menées en commun par ces 3 collectifs (relogement, punaises de lit, cabanes-bibliothèques de rue à Kalliste).
	Lien de convergence inter-collectifs à travers des rassemblements marquants comme les manifestations post-5 novembre et les « États généraux de Marseille » ayant réuni 60 collectifs les 21, 22 et juin 2019 à Air-Bel et au campus Saint-Charles.