Le travail des animaux domestiques est un impensé des sciences de la nature tout comme des sciences sociales. Depuis sa naissance au 19e siècle, la zootechnie, appuyée sur la biologie, s’intéresse à l’animal comme machine à produire de la matière animale en dehors de la question du travail. L’éthologie est focalisée sur l’animal comme être de nature et se concentre sur ses comportements naturels, notamment dans le cadre de la problématique du « bien-être animal », elle aussi détachée de la question du travail. Les sciences sociales ont abandonné les animaux aux sciences de la nature, alors même que des millions d’animaux sont au travail avec des humains partout dans le monde, et, depuis Marx, qui n’a compris ni les paysans ni les animaux domestiques, elles ont réservé la notion de travail aux seuls humains.
Marx en effet a théorisé le travail comme un rapport au monde essentiellement humain : « L’animal ne produit que lui-même tandis que l’homme reproduit la nature tout entière ; le produit de l’animal fait directement partie de son corps physique, tandis que l’homme affronte librement son produit. L’animal ne façonne que selon la mesure et selon les besoins de l’espèce à laquelle il appartient, tandis que l’homme sait produire à la mesure de toute espèce et sait appliquer partout à l’objet sa nature inhérente. C’est pourquoi l’homme façonne aussi d’après les lois de la beauté » (1844/1996, p. 116). Pour Marx, l’activité des animaux renvoie à une forme primitive du travail, à l’instinct…
Mots-clés éditeurs : Horse, Work, Travail, Carrière, Career, Courses, Psychodynamique du travail, Racehorse, Cheval, Psychodynamics of work, Horse, Work, Travail, Carrière, Career, Courses, Psychodynamique du travail, Racehorse, Cheval, Psychodynamics of work
Mise en ligne 20/09/2024
https://doi.org/10.3917/trav.051.0021