Le président de la course annonce le nom du taureau, la manade à laquelle il appartient et son numéro de travail. Un, deux et trois ! La porte s’ouvre et le taureau sort, avec la musique, les cris de la foule, les trompettes dans l’arène ! C’est la première course du taureau, sa première fois. Un peu nerveux, il regarde tout autour de lui, et peu à peu l’arène est progressivement peuplée d’hommes en blanc (razeteurs). En quelques secondes, le taureau considère la situation et charge ; le razeteur esquive et saute. C’est un quart d’heure intense. Les razeteurs sautent dans l’arène, se mesurent, s’approchent, esquivent et sautent. Le public applaudit le taureau et le jeu ; et la porte de l’enclos s’ouvre, un taureau avec une cloche au cou (Simbeu) vient dans l’arène pour emmener son congénère hors de l’arène. Ensuite retour au camion puis dans les champs. Pendant la rencontre, son éleveur – en provençal manadier – est le plus attentif. Son intuition est mise à l’épreuve dans le travail de son taureau, les sentiments de ceux qui jouent avec lui, du public. Le manadier va probablement ruminer ses pensées à propos de ce taureau, et peut-être même en rêver, en évaluant s’il a besoin de plus de temps et d’opportunités ou s’il n’a tout simplement pas ce qu’il faut pour faire carrière dans l’arène. Un, deux, trois, un autre taureau sort !
Ainsi, de mars à novembre, les courses sont répétées sur l’ensemble du territoire camarguais (850 dans l’année), avec une audience estimée à 17 000 personnes par week-end dans la région, selon le musée de Camargue…
Mots-clés éditeurs : Taureau, Travail animal, Corps enrichis, Travail interspécifique, Taureau, Travail animal, Corps enrichis, Travail interspécifique
Mise en ligne 20/09/2024
https://doi.org/10.3917/trav.051.0101