Couverture de TGS_040

Article de revue

Le revenu universel à l’épreuve du travail bénévole des femmes

Pages 169 à 174

Notes

  • [1]
    Voir notamment le Collectif des Economistes Atterrés et la Fondation Copernic [2017], Raphaël Liogier [2017], Barbara Garbarczyk [2013 et 2014], Samira Ouardi [2013], Anne Eydoux et Rachel Silvera [2000], voir également les synthèses de ces débats proposées par Céline Mouzon [2017] et Manon Legrand [2016].
  • [2]
    La notion de travail invisible à l’origine utilisée pour le travail domestique renvoie à l’idée que cette activité n’est pas socialement reconnue comme du travail mais comme l’expression « de la nature, de l’amour ou du devoir maternel » [Kergoat, 2007]. Comme l’écrira Silvia Federici [1975] dans l’introduction de Wages against housework, « They say it is love. We say it is unwaged work ».
  • [3]
    Travail bénévole et travail salarié auquel il faudrait d’emblée ajouter tout le continuum de statuts entre les deux : service civique, stage, contrats d’engagements éducatifs, contrats aidés, etc.
  • [4]
    Le service civique voté en 2010 constitue une forme d’engagement pour les jeunes dans le monde associatif et – de plus en plus – dans les collectivités locales et les services publics. D’une durée de six à douze mois, à raison de vingt-quatre heures hebdomadaires minimum, il ouvre droit à une indemnité mensuelle de 580 euros. Le jeune volontaire en service civique – qui est à plus de 60 % une jeune volontaire – bénéficie d’une couverture sociale santé et retraite mais ne cotise pas au chômage pendant le temps de son engagement.
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1Interrogé par un journaliste de Libération sur le risque de « créer un salaire maternel et de renvoyer les femmes à la maison », Benoît Hamon [2017] dément et rassure : « Non, c’est la possibilité pour elles de continuer à travailler tout en disposant de moyens pour réduire leur temps de travail. » Prenant l’exemple d’une auxiliaire de vie « qui perd l’estime de soi en faisant mal son travail », il rappelle alors que « le travail ne se résume pas à l’emploi », prend l’exemple du bénévolat, et affirme que « le revenu universel est une invitation à s’épanouir dans d’autres activités que l’emploi ». Quand les débats sur le revenu universel abordent la question de ses effets éventuels sur les femmes [1], deux espaces sociaux sont souvent mobilisés et généralement sur des registres opposés. D’un côté, « la maison », dans laquelle il faudrait éviter de renvoyer les femmes – promoteurs/trices ou détracteurs/trices du revenu universel, à quelques exceptions près, s’accorderont là-dessus. De l’autre, les « associations », cet espace d’engagement auquel on pourrait choisir de se consacrer, dans lequel on pourrait « s’épanouir », nous disent les tenant·e·s du revenu universel une fois atténuées les contraintes de la quête d’une rémunération.

2Cette contribution au débat ne prétend pas saisir tous les enjeux des effets d’un revenu universel sur « les » femmes, si tant est que cette opération soit possible et puisse avoir « un » sens et un seul. Elle se propose simplement d’interroger cette opposition entre « la maison » et « les associations » et certaines des évidences qui la sous-tendent, à partir d’un point de vue particulier. Ce point de vue qui constitue sans doute l’un des plus grands apports à la fois scientifique et politique du féminisme, c’est celui de la mise en exergue du travail gratuit des femmes. Dans cette opposition entre la maison comme repoussoir et les associations comme pôle valorisé et valorisant de l’activité se joue, en effet, une opposition entre deux formes de travail invisible [2] et gratuit : le travail domestique d’un côté, le travail bénévole de l’autre. Or, cette opposition entre un « bon » et un « mauvais » travail gratuit, entre un travail gratuit public qui serait porteur d’émancipation et un travail gratuit privé a contrario aliénant mérite, à plusieurs titres, discussion. Faute de place, nous n’aborderons pas ici tous les éléments de cette discussion, nous nous proposons simplement de l’ouvrir en commençant par questionner la survalorisation de l’engagement associatif dans ces débats.

3Pour les sociologues des associations, et notamment les sociologues du travail associatif, ce monde du travail (bénévole comme salarié [3]) est loin d’être un espace protégé, ou tout simplement un « monde à part » en termes de division sexuelle du travail et de rapports sociaux de sexe. Il suffit de lire les travaux déjà anciens d’Arlene Kaplan Daniels [1987] sur les carrières invisibles des femmes des classes moyennes et supérieures dans le bénévolat aux États-Unis, ceux plus récents de Xavier Dunezat [2008] sur les rapports de sexe, de classe et de race dans les collectifs militants ou de Sophie Rétif [2013] sur les logiques de genre dans le monde associatif aujourd’hui, pour saisir à quel point, loin d’échapper aux rapports sociaux de sexe et aux processus d’assignation au féminin, l’espace associatif les reproduit. La division sexuelle du travail bénévole – aux hommes le sport, aux femmes l’éducation – n’aura échappé à aucun statisticien s’étant penché sur sa « répartition ». Quant à l’« examen des fonctions dirigeantes [il] montre une constante : la prédominance masculine aux postes de pouvoir qui se décline de façon variable selon le secteur d’activité, la taille de la structure et son ancienneté » [Flahault et Guardiola, 2009, p. 131]. Enfin, s’il existe bien un « plafond de verre » du travail bénévole, les carrières militantes féminines se heurtent également à un « mur de verre », comme le souligne Sophie Rétif qui met en évidence l’accès limité des femmes bénévoles dans l’associatif aux partis et aux syndicats, à la différence des hommes dont les carrières militantes sont marquées par une circulation entre ces différents types d’organisations et un pluri-engagement. Le propos n’est pas de rendre compte de toute la littérature existante sur ces questions. Il est simplement de rappeler, combien l’espace associatif, très valorisé comme espace d’engagement et particulièrement pour les femmes, est loin d’être préservé des mécanismes sociaux qui naturalisent et dévalorisent le travail féminin. « Au nom de l’engagement », s’opère ainsi dans les associations un « déni de travail » [Krinsky et Simonet, 2012], qui n’est pas sans rappeler celui qui s’opère, « au nom de l’amour », dans la maison.

4S’il est un autre angle mort des débats sur le revenu universel qu’en tant que sociologue du travail bénévole on peut avoir envie de pointer, c’est celui du rôle et de la place de l’État dans le soutien, le développement, et l’orientation de ce travail associatif engagé et gratuit (ou indemnisé si l’on intègre le service civique [4] à l’analyse). La représentation de l’engagement associatif qui sous-tend les projections enthousiastes de redéploiement des forces productives féminines dans le bénévolat associatif, suite à l’instauration d’un revenu universel, est celle d’un engagement spontané, dans une société civile autonome qui se déploierait à côté de l’État. Une représentation in fine très tocquevillienne que de nombreux sociologues, français [Simonet, 2010 ; Bory, 2013 ; Duvoux, 2015] comme américains [Skocpol, 1997 ; Eliasoph, 2013], ont pourtant largement déconstruite en soulignant le rôle clé de l’État dans la fabrique du bénévolat : ses statuts, ses publics cibles, ses domaines privilégiés d’intervention. S’il convient bien sûr de garder en tête que l’engagement bénévole peut être la pierre angulaire de mobilisations contre certaines politiques publiques et plus largement d’un contre-pouvoir des citoyens engagés contre l’État, il est aussi vital, dans la période actuelle, de saisir combien le bénévolat est aujourd’hui à la fois objet et instrument de politiques publiques, qu’il est en partie financé, construit et orienté par l’État, vers certains secteurs et pour certaines populations.

5Dans un contexte de rigueur budgétaire et de baisse des dépenses publiques, la mise au travail gratuit, ou indemnisé, de citoyens, qui sont bien souvent des citoyennes, dans les services publics, est l’une des conséquences – et sans doute en partie l’un des objectifs – de ces politiques qui valorisent et soutiennent l’« engagement citoyen ». Que l’on pense au déploiement et à l’usage du bénévolat dans le cadre de l’aménagement des rythmes scolaires [Lebon et Simonet, 2017 a et b] ou de la réussite éducative [Leproux, 2017], ou encore à l’entrée récente des services civiques dans les services publics (à l’hôpital, dans l’Éducation nationale ou dans les agences de Pôle Emploi), cette « bénévolisation » du travail dans les services publics, si elle nous concerne tous comme citoyens, concerne au premier chef les femmes comme travailleuses. Ce sont elles, en majorité, qui risquent de voir leur travail bénévole dans le soin, la santé, l’éducation, suscité et encouragé, depuis les sommets de l’État. Elles, encore, qui le verront entrer en concurrence avec un travail professionnalisé et rémunéré – et toujours en partie invisibilisé – dans lequel elles sont majoritaires. En quoi cette « revanche de l’invisible » [Krinsky et Simonet, 2012] bénéficierait-elle aux femmes ? Si les volontaires en service civique se mettent à remplacer les conseillères dans les agences Pôle emploi ou les auxiliaires de vie scolaire dans les écoles primaires, et que des étudiantes bénévoles se chargent de la réussite éducative des enfants à la place des travailleuses sociales et des enseignantes, peut-on véritablement parler d’émancipation pour les femmes ?

6Parler de « fin du travail » aujourd’hui, comme on a pu l’entendre à nouveau ici et là, c’est fermer les yeux sur la diversité des formes de travail gratuit ou semi-gratuit qui coexistent dans notre société aujourd’hui et sur la surreprésentation des femmes dans celles-ci. À ce titre, loin de s’opposer comme on le pense trop simplement, travail domestique et travail bénévole se ressemblent aujourd’hui grandement par les processus politiques structurels qui les traversent et les mettent en œuvre. Certes, on pourra rétorquer que l’argumentation ici tenue se déroule toutes choses égales par ailleurs et que la déconnexion entre travail et revenu proposée par le revenu universel renverserait justement cet ordre des choses. C’est ce que certain·e·s affirment en soutenant que le revenu universel permettrait enfin de reconnaître et de rendre visible le travail gratuit des femmes. Reste alors à expliquer en quoi et comment ceci entraînerait cela. Comment cette déconnexion (nécessairement partielle puisqu’il serait toujours possible de travailler contre une rémunération) qu’un revenu universel opérerait viendrait remettre en cause cet ordre des choses, genré, auquel l’espace associatif comme monde du travail n’échappe pas ? Ne risque-t-on pas au contraire de renforcer cette division entre des activités féminines non rémunérées pour elles-mêmes mais pouvant être exercées grâce à ce revenu d’existence (activités domestiques, bénévoles, etc.) et, de l’autre, des activités qui continueraient à donner lieu à une vraie rémunération et à être reconnues comme travail ? En ces temps où l’« assistanat » est plus que jamais pointé du doigt, les injonctions sociales qui « invitent » les femmes, de gré ou de force, à contribuer à la société à travers l’expression de leurs « qualités féminines », ne risquent-elles pas de sortir renforcées par ce nouvel appariement qui, tout à la fois, individualiserait et désinstitutionnaliserait le travail ?

7Il paraît difficile en tous cas d’aborder sérieusement la question des effets éventuels d’un revenu universel sur les femmes sans partir de l’analyse extensive de leur travail gratuit et des « multiples écheveaux de la coercition » [Nakano Glenn, 2010] qui le produisent. À ce titre, questionner cette opposition entre de « bonnes » et de « mauvaises » formes de travail gratuit qui traverse les débats sur le revenu universel, à partir de la seule réflexion sur la survalorisation du bénévolat dans ces débats ne suffit pas. Il faudrait également interroger la dévalorisation quasi-systématique du travail domestique qui en est le pendant et les rapports sociaux qui construisent ces systèmes de valeur et de mise en opposition. Revenant sur les luttes féministes des années 1970 aux États-Unis, bell hooks [2017, p. 244] rappelle avec force combien les rapports de classe et de race structuraient une autre opposition, qui pouvait alors sembler évidente, entre un marché du travail qui émanciperait et une maison qui aliène. Elle affirme ainsi que tandis que les féministes blanches « lasses d’être isolées dans (leurs) foyers » voulaient « être libérées de tout ça pour entrer dans le monde du travail », les femmes noires qui avaient toujours travaillé en dehors du foyer mais aussi les femmes blanches des classes ouvrières désiraient, elles, « passer plus de temps avec leur famille » et « quitter le monde du travail aliéné ». Devant les promesses non tenues du marché du travail, l’opposition des valeurs entre la maison et les associations ne s’inscrit-elle pas à nouveau, insidieusement, dans un rapport de classe ? Au-delà de la maison, les associations… est-ce là in fine tout ce que nous avons collectivement à proposer ?

Bibliographie

Références bibliographiques

  • bell hooks, 2017, De la marge au centre – Théorie féministe, Paris, Éditions Cambouraki.
  • Bory Anne, 2013, « Le bénévolat d’entreprise aux États-Unis, une rencontre du privé et du public sous influences étasuniennes », Travail et Emploi, n°133, p. 53-62.
  • Collectif des Économistes Atterrés et Fondation Copernic, 2017, coordonné par Jean-Marie Harribey et Christiane Marty, Faut-il un revenu universel ? Ivry-sur-Seine, Éditions de l’Atelier.
  • Dunezat Xavier, 2008, « La division sexuelle du travail dans les assemblées générales : le cas des mouvements de “sans” », Amnis, revue de civilisation contemporaine Europes/Amériques, n° 8, consulté le 27 juin 2018, <http://journals.openedition.org/amnis/524>.
  • Duvoux Nicolas, 2015, Les oubliés du rêve américain – Philanthropie, État et pauvreté urbaine aux États-Unis, Paris, Presses universitaires de France.
  • Eliasoph Nina, 2013, The Politics of Volunteering, Hoboken, Wiley.
  • Eydoux Anne et Silvera Rachel, 2000, « De l’allocation universelle au salaire maternel, il n’y a qu’un pas… à ne pas franchir », in Appel des économistes contre la pensée unique, Le bel avenir du contrat de travail, Paris, Syros.
  • Federici Silvia, 1975, Wages against Housework, Bristol and London, Power of Women Collective and Falling Wall Press <https://caringlabor.wordpress.com/2010/09/15/silvia-federici-wages-against-housework/>.
  • Flahault Erika, Dussuet Annie et Loiseau Dominique, 2014, « Emploi associatif, féminisme et genre », Travail, genre et sociétés, n° 31, p. 101-121.
  • Flahault Erika et Guardiola Anne, 2009, « Genre et associations en Europe : le pouvoir en question », Informations sociales, n° 151, p. 128-136.
  • Garbarczyk Barbara, 2013, « Revenu garanti et monde associatif », Barricade <http://www.barricade.be/sites/default/files/publications/pdf/2013-barbara-revenu_garanti_et_monde_associatif.pdf>.
  • Garbarczyk Barbara, 2014, « Sortir de la double servitude d’un métier et d’une protection masculine – pour une réflexion féministe sur le revenu de base », Barricade <http://www.barricade.be/publications/analyses-etudes/sortir-double-servitude-un-metier-une-protection-masculine-une>.
  • Hamon Benoît, 2017, « Benoit Hamon : le revenu universel est une invitation à s’épanouir », Libération, 5 janvier, <http://www.liberation.fr/politiques/2017/01/05/benoit-hamon-le-revenu-universel-est-une-invitation-a-s-epanouir_1539421>.
  • Kaplan Daniels Arlene, 1987, Invisible Careers – Women Civic Leaders from the Volunteer World, Chicago, University of Chicago Press.
  • Kergoat Danièle, 2007, « Division sexuelle du travail et rapports sociaux de sexe », in Helena Hirata, Françoise Laborie, Hélène Le Doaré et Danièle Sénotier, Dictionnaire critique du féminisme, Paris, Presses universitaires de France, p. 37.
  • Krinsky John et Simonet Maud (dir.), 2012, Dossier « Déni de travail. L’invisibilisation du travail aujourd’hui », Sociétés Contemporaines, n° 87, p. 5-23 <https://www.cairn.info/revue-societes-contemporaines-2012-3-page-5.htm>.
  • Lebon Francis et Simonet Maud, 2017a, « “Des petites heures par-ci par-là” - Quand la réforme des rythmes scolaires réorganise le temps des professionnels de l’éducation », Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 220, n° 5, p. 4-13 <https://www.cairn.info/revue-actes-de-la-recherche-en-sciences-sociales-2017-5-page-4.htm>.
  • Lebon Francis et Simonet Maud, 2017b, « La réforme des rythmes éducatifs- Quand les associations font la loi et (dé)font le travail dans le service public », Revue française des administrations publiques, Dossier « Quand les associations remplacent l’État ? », vol. 163, n° 3, p. 575-586.
  • Legrand Manon, 2016, « L’allocation universelle, un piège pour les femmes ? », Axellemag mensuel féministe belge, n° 194, <http://www.axellemag.be/lallocation-universelle-piege-femmes/>.
  • Leproux Olivier, 2017, « Sociologie de “La Réussite Éducative”. Un cas d’école des nouvelles politiques éducatives », Thèse de doctorat de sociologie, Université Paris Nanterre.
  • Liogier Raphaël, 2017, « Le revenu de base existentiel, un changement de paradigme », in dossier « le revenu universel : de la diversité des mobiles à l’impossible débat », La Nouvelle Revue du Travail, n° 11 <https://journals.openedition.org/nrt/3435#tocto1n1>.
  • Mouzon Céline, 2017, « Un risque de renvoyer les femmes à la maison ? », Alternatives Économiques, 1er juin, <https://www.alternatives-economiques.fr/un-risque-de-renvoyer-femmes-a-maison/00079264>
  • Nakano Glenn Evelyn, 2010, Forced to care – Coercition and Caregiving in America, Harvard, Harvard University Press.
  • Ouardi Samira, 2013, « Le revenu universel : outil de lutte féministe ? », Mouvements, n° 73, p. 79-82. <https://www.cairn.info/revue-mouvements-2013-1-page-79.htm>
  • Rétif Sophie, 2013, Logiques de genre dans l’engagement associatif : carrières et pratiques militantes dans des associations revendicatives, Paris, Dalloz-Sirey.
  • Simonet Maud, 2010, Le travail bénévole – Engagement citoyen ou travail gratuit ? Paris, La Dispute.
  • Skocpol Theda, 1997, « The Tocqueville Problem: Civic Engagement in American Democracy », Social Science History, vol. 21, n° 4, p. 455-479.
  • Tabariès Muriel et Tchernonog Viviane, 2005, « Les femmes dans les associations », Recma Revue internationale de l’économie sociale, n° 297, p. 60-81.

Notes

  • [1]
    Voir notamment le Collectif des Economistes Atterrés et la Fondation Copernic [2017], Raphaël Liogier [2017], Barbara Garbarczyk [2013 et 2014], Samira Ouardi [2013], Anne Eydoux et Rachel Silvera [2000], voir également les synthèses de ces débats proposées par Céline Mouzon [2017] et Manon Legrand [2016].
  • [2]
    La notion de travail invisible à l’origine utilisée pour le travail domestique renvoie à l’idée que cette activité n’est pas socialement reconnue comme du travail mais comme l’expression « de la nature, de l’amour ou du devoir maternel » [Kergoat, 2007]. Comme l’écrira Silvia Federici [1975] dans l’introduction de Wages against housework, « They say it is love. We say it is unwaged work ».
  • [3]
    Travail bénévole et travail salarié auquel il faudrait d’emblée ajouter tout le continuum de statuts entre les deux : service civique, stage, contrats d’engagements éducatifs, contrats aidés, etc.
  • [4]
    Le service civique voté en 2010 constitue une forme d’engagement pour les jeunes dans le monde associatif et – de plus en plus – dans les collectivités locales et les services publics. D’une durée de six à douze mois, à raison de vingt-quatre heures hebdomadaires minimum, il ouvre droit à une indemnité mensuelle de 580 euros. Le jeune volontaire en service civique – qui est à plus de 60 % une jeune volontaire – bénéficie d’une couverture sociale santé et retraite mais ne cotise pas au chômage pendant le temps de son engagement.
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