Topique 2018/1 n° 142

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Article de revue

La relation homme-animal au nouage de la médiation thérapeutique avec le cheval

Pages 121 à 134

Notes

  • [1]
    Les séances se déroulent généralement dans un rond de longe. La prise de contact par le pansage se poursuit par des situations à pied, monté à cheval, ou en calèche pour des patients ne pouvant pas accéder à plus d’autonomie.
  • [2]
    Conférence Vives, JM., Vinot, F., Improviser en psychanalys (T) e, Villa Le Rêve, Centre de Recherche International pour les Arts et la Création, Vence, 7 Décembre 2015. https://www.youtube.com/watch?v=tn93bLFtWTY
  • [3]
    Conférence Vives, JM., Tact et contact : deux opérateurs des psychothérapies médiatisées par l’art, XIVe Journée de Phénoménologie Psychiatrique, Nice, 9 juin 2017.

Introduction

1 Les enjeux de la relation entre l’homme et l’animal relèvent de processus inconscients. Mon parcours professionnel en tant que gérante d’un centre équestre pendant plusieurs années m’a amenée à développer ma réflexion concernant les dimensions convoquées par cette rencontre. J’apporterai dans cet article, les hypothèses que j’ai élaborées concernant notre désir humain d’être en compagnie d’un animal privilégié, sur le versant de la médiation thérapeutique avec le cheval. Pourquoi envisager une rencontre clinique par la médiation du cheval ? Quels seraient les effets escomptés dans un tel dispositif thérapeutique ? J’exposerai en quoi il me paraît pertinent de reconnaître une subjectivité à l’animal et comment cette dimension peut en faire un partenaire thérapeutique. Je présenterai mes réflexions concernant le lien énigmatique qui noue la relation entre l’homme et l’animal en venant convoquer la dimension archaïque. Je développerai la thèse selon laquelle la médiation thérapeutique avec le cheval mobilise des enjeux nous permettant d’approcher le Réel sans s’y abîmer. J’exposerai l’intérêt de ce dispositif à travers la question de la résonance. Puis, je développerai l’idée selon laquelle la double improvisation sollicitée par cette rencontre clinique permettrait une émergence de la subjectivité.

Penser l’animal pour envisager la possibilité d’une rencontre clinique par sa médiation

2 Il me semble incontournable pour envisager une médiation thérapeutique avec le cheval, de questionner la notion même de l’animal, sa place et les dimensions auxquelles nous nous adressons dans cette rencontre. Mon hypothèse est que le cheval, auquel il est pertinent de reconnaître une subjectivité, peut être en place de partenaire thérapeutique. C’est de la relation homme-animal qui naîtra de la rencontre des deux subjectivités sous le regard du clinicien, que pourront émerger des effets thérapeutiques. Or, nous constatons que l’animal est souvent défini par opposition avec l’humain, et vice-versa. Pourtant l’homme est capable de reconnaître ses similarités avec les espèces animales lorsqu’il s’agit de tester des produits en laboratoire. Il semble alors que nous soyons une espèce animale qui se serait éloignée de certains instincts et aurait développé d’autres capacités, en l’occurrence le langage. Cette distinction à laquelle l’homme semble tenir, n’est pas fondée sur les critères physiques. On constate bien moins de différences morphologiques entre un homme et un gorille qu’entre un gorille et un poisson ! Bien sûr on considère comme barrière infranchissable et qui donne sa particularité à l’homme, la possibilité d’accès au langage, je dirais même au discours, car il est accordé que les animaux utilisent un langage pour communiquer entre eux. Barrière toutefois fragile, si l’on pense aux personnes souffrant de déficience mentale leur empêchant l’accès à la parole, et parfois même au langage. En effet, il paraîtrait insultant de questionner la condition humaine de ceux qui n’ont pas accès au langage. Alors, pourquoi semble-t-il si primordial pour l’homme de ne pas être un animal ? Je pense qu’à travers ce système d’opposition selon deux espèces distinctes, l’homme chercherait à mettre à distance cette part de Réel qui lui échappe ainsi qu’à toute symbolisation, et à laquelle il est confronté dans sa relation à l’animal. Cependant l’animal reste encore très présent dans le quotidien et dans les préoccupations de nombreuses personnes. Les relations qui unissent les personnes et leurs animaux sont indiscutablement fortes et souvent fusionnelles. Je pense que dans cette relation, c’est à l’animal en place d’un petit autre que nous nous adressons, et que cette dimension en fait précisément un médiateur privilégié dans la thérapie. De plus, la thèse que je soutiens est qu’il existerait un noyau de Réel dans lequel s’ancrerait la relation thérapeutique avec le cheval. Je pense que c’est là que se noue la relation à l’animal. Ceci permettrait d’entrevoir pourquoi il paraît si difficile d’exprimer la profondeur et la nature de ce qui nous lie à un animal. Par ailleurs, S. Willems (Willems, 2011) s’appuie sur l’étude des liens avec les animaux domestiques car, dit-elle « ils sont les plus impliqués dans l’existence des hommes – et donc en partie transformés par eux. Mais loin de voir dans cette relative humanisation une « dénaturation », comme le développement d’une potentialité de l’animal ». Cette notion est au cœur même de l’équitation éthologique dans laquelle il s’agit de permettre au cheval d’apprendre à mettre à distance ses réactions instinctives, qui représentent des situations potentiellement dangereuses pour l’homme, tout en respectant la nature même de l’animal. Le travail effectué avec le cheval va lui permettre d’accéder à un certain niveau de désensibilisation par rapport à certaines situations qui sont naturellement anxiogènes. En le désensibilisant, on permet au cheval de rompre avec ses réflexes de fuite. Le cheval ainsi apaisé dans sa relation à l’environnement et aux réactions de l’homme pourra communiquer avec tranquillité et bienveillance. Je considère cette approche éthologique comme fondamentale pour permettre au cheval d’être un partenaire et ainsi assurer la sécurité au patient qui s’inscrit dans cette rencontre. Je complèterai tout de même cette citation en m’appuyant sur mon expérience personnelle. En effet, chaque relation homme-animal est unique puisqu’il s’agit d’une rencontre intime entre deux êtres et mon quotidien avec mon troupeau de chevaux m’a permis de découvrir à quel point chaque relation est singulière. Mon expérience personnelle, m’ayant permise d’être maintes fois témoin de situations révélant la subjectivité de l’animal, vient renforcer l’idée que l’on ne peut pas limiter ses réactions à un simple conditionnement, comme le supposaient les théories béhavioristes. D’ailleurs, il est courant d’observer plusieurs chevaux soumis au même stimulus, donner des réponses très différentes. Par exemple, dans une situation anxiogène l’instinct de l’animal proie déclenche un réflexe de fuite afin d’assurer sa survie. Face à ce comportement ancré dans la nature même du cheval et contre toutes attentes, ma jument choisit fréquemment de faire face au danger et d’aller identifier de quoi il retourne. Certes, ce comportement singulier n’est pas sans lien avec l’éducation éthologique dans laquelle elle baigne depuis ses premiers mois, cependant son demi-frère ayant grandi dans le même environnement répond à ces situations par des attitudes également calmes mais différentes. Ils font des choix qui leurs sont propres, directement en lien avec leur personnalité. Ces observations mettent en lumière l’expression du sujet chez l’animal. D’ailleurs Jakob von Uexküll (von Uexküll, 1934) soutenait déjà fermement l’idée que l’animal est doté de subjectivité, comme le rappelle Bruce Bégout (Bégout, 2013) : « Ce qui surprend dans l’approche de Jakob von Uexküll, c’est son insistance sur la subjectivité de l’animal. Non pas un vulgaire anthropomorphisme : il veut dire que l’animal doit être considéré comme point de référence zéro pour comprendre l’organisation de son monde par lui-même. En ce sens l’animal est un sujet qui produit un monde, suivant un plan d’organisation qui est le sien. C’est récuser l’argument mécaniste et objectiviste : l’animal est ici considéré comme acteur et auteur de son monde. » C’est justement dans l’existence de la subjectivité de l’animal que réside l’intérêt d’envisager une clinique médiatisée avec le cheval. C’est aussi dans l’idée d’un échange que je parlerai de la relation homme-animal. Réduire l’animal à un seul outil de médiation ou à un objet de projection serait dommage car cela ne nous permettrait pas de mettre à profit toute l’ampleur d’un tel dispositif thérapeutique.

L’archaïsme convoqué par l’animal

3 Je pense que la dimension archaïque est convoquée par la relation à l’animal dont l’expression pourrait être lue dans les enjeux de survie des animaux sauvages. C’est justement cette partie sauvage de l’animal, celle qui nous échappe, qui retient mon intérêt. Je suppose que la médiation thérapeutique avec le cheval s’adresse à cette partie archaïque, et y prend racine. L’approche un peu naïve du monde animal est une forme courante de mise à distance de l’ensemble des processus archaïques qui peuvent être mis au travail dans la rencontre avec l’animal. De nombreux facteurs se jouent dans cette relation, à commencer par l’anthropomorphisme qui est une forme de projection. Les animaux domestiques connaissent tellement les codes et les habitudes des humains avec lesquels ils vivent que nous avons l’impression d’avoir une bonne connaissance de ce qui les anime. Avec les chevaux qui de par leur taille ne partagent pas l’intimité des hommes, c’est un peu différent. Je pense que tout animal, aussi domestiqué soit-il, préserve une part instinctuelle dans son fonctionnement personnel. Ce noyau qui demeure sauvage serait une des dimensions qui attire notre désir humain à nous connecter à l’animal. Mon hypothèse est que, comme l’ombilic du rêve, l’archaïque renferme une part a-symbolisable qui relève de la dimension du Réel que la médiation thérapeutique avec le cheval viendrait convoquer. À ce titre, il me paraît pertinent de s’intéresser à la question de l’odeur, dans sa dimension archaïque. L’odeur prégnante du cheval est indissociable de sa présence. Ce dispositif de médiation thérapeutique avec le cheval présente de nombreuses possibilités de modulations en fonction des patients auxquels il s’adresse, selon leur pathologie certes mais pas seulement, ce critère n’étant pas forcément le plus pertinent [1]. Mon hypothèse est que la rencontre avec le cheval a un effet qui va pouvoir être mis au travail sur un versant clinique. Les séances de médiation thérapeutiques avec le cheval, tout comme l’entretien clinique, s’élaborent à partir du matériel psychique du patient qui s’investit dans cette démarche originale. Quelle que soit la forme de la séance, la mise en présence avec le cheval s’accompagne de son odeur et cette dimension m’intéresse tout particulièrement car l’odeur vient nous contacter spontanément et nous amène inconsciemment à faire des liens entre différents éléments. D’ailleurs, il n’est pas rare d’entendre une personne déclarer : « Oh ! Cette odeur me rappelle quelque chose ! » Il peut s’agir d’associations positives ou négatives. Donc une odeur que l’on retrouve, peut être apaisante ou anxiogène. Du moment qu’une odeur a déjà été sentie, elle semble s’inscrire comme une trace mnésique qui sera réactivée quand celle-ci se représentera. On pourrait dire que l’odeur qui se présente dans un second temps, se fait « re-sentir ». L’odeur ne pourrait pas rester neutre. Elle est associée inconsciemment aux vécus éprouvés en sa présence. Par exemple, chacun a une expérience singulière de l’odeur de l’hôpital, dont on parle comme étant commune à tous. Néanmoins, cette odeur est intime et imprégnée des affects de celui qui la respire malgré lui pendant la traversée de l’épreuve qui l’a conduit dans ce lieu. L’odeur est une expérience sensorielle qui s’inscrit en souvenirs. L’odeur dans cette dimension archaïque pourrait aussi être le point d’ancrage d’un processus psychique intéressant à aborder sur un versant thérapeutique. Or, l’odeur du cheval est forte et envahissante dès que l’on se retrouve en présence de l’animal. Être touché par l’odeur du cheval est le premier contact qui s’instaure dans la rencontre. Cette connexion olfactive est associée à tout un panel de représentations et d’expériences sensorielles, affectives et émotionnelles. On entend ici la dimension de la manifestation d’une part de Réel qui serait en jeu dans la relation thérapeutique de médiation avec le cheval et que cette part archaïque renvoie à un nœud de Réel dans lequel viendrait s’ancrer la relation homme-animal. Je pense qu’en rentrant en contact avec l’animal, c’est ce noyau sauvage qui est mis en vibration chez l’homme, frange indicible où se trouve le point de Réel qui est en jeu dans la relation thérapeutique avec le cheval. Il s’agirait d’une mise en écho des parts de Réel respectives de l’homme et de l’animal qui entreraient en résonance.

S’apprivoiser au réel

4 Cette approche théorique est fondée sur mes propres expériences et celles de ceux qui se sont confiés à moi, ainsi que sur l’ensemble des observations que j’ai pu relever au cours de mon stage en foyer de vie auprès d’adultes atteints de déficience mentale lourde, et pendant mes années de travail au sein du centre équestre. Une part de mon travail d’accompagnatrice de tourisme équestre consistait à encadrer des promenades pour des personnes ayant une déficience mentale légère, ainsi que des adolescents vivant en foyer et pris dans la délinquance. Avec ces jeunes pour qui le rapport à l’autre passe par des formes assez frontales, le travail avec les chevaux propose une approche intéressante. Malgré sa masse musculaire imposante, le cheval en tant que proie est un animal pacifique, au contraire de l’homme qui est un prédateur. Cette opposition est fondamentale dans la façon d’aborder le monde, comme l’explique J.von Uexküell (von Uexküll, 1934). Les comportements du prédateur sont instinctivement perçus comme une mise en danger massive pour la proie. Le rapport au monde du prédateur est beaucoup plus frontal et direct que celui de la proie qui est observatrice, vigilante et toujours prête à s’adapter à l’éventuel danger amené par le prédateur. Un de ces adolescents, imposé comme le chef de clan auprès des autres membres du groupe, se comportait avec agressivité par ses attitudes, le ton de sa voix, sa posture, le rythme de ses déplacements vers les autres, en particulier les adultes. Quand il est arrivé vers moi, mon cheval – un bai d’environ 550 kg qui était près de moi – a réagi très vivement et s’est projeté dans un écart pour l’éviter. Cet adolescent a été effrayé en retour, interprétant à travers sa propre grille de lecture ce geste comme une agression au lieu d’y lire une tentative de protection. L’effet de cette situation inattendue pour cet adolescent subjugué par mon impassibilité et intrigué par le fait que ce gros animal se réfugie derrière moi, a permis qu’un autre mode relationnel puisse s’instaurer entre nous. Nous avons questionné ensemble les enjeux de la relation à l’autre et la façon dont notre propre positionnement vient impacter cette rencontre. Par le cheval, cet adolescent et ceux du groupe ont pu expérimenter dans leur ressenti cette rencontre au-delà des mots. Tout de cette expérience ne peut être pris en charge par le symbolique et c’est dans cette part de Réel que je repère l’impact d’un tel dispositif. Cet exemple illustre une des situations qui ont attirées mon attention quant à cette pratique, qu’il me parait pertinent d’interroger sur un versant clinique. Il s’agit donc d’un ensemble d’intuitions qui prend racine dans un éprouvé. Comme S. Willems qui évoque son chien, ou J. Derrida (Derrida, 2006) se réfère à son chat, mes relations personnelles avec mes animaux sont à la source de ce thème de recherche. La façon de penser la relation à l’animal ne peut être que différente si l’on a ou pas, un vécu personnel avec un animal. Je pense la rencontre homme-animal comme la mise en contact de ces deux êtres distincts qui les propulserait dans une vibration commune dont l’origine serait ce point de Réel. La question du Réel étant en jeu, voilà pourquoi je souligne le rôle de l’éprouvé dont on sait qu’il ne peut être totalement symbolisé. En tant qu’expérimentation du Réel, ce thème de recherche ne peut pas faire l’économie de l’expérience sensitive d’une rencontre avec l’animal concret. Sans cette rencontre singulière, nous prendrions le risque de théoriser un modèle Imaginaro-Symbolique, en ratant la part de Réel qui est en jeu en étant convoquée à notre insu. Avec la médiation thérapeutique avec le cheval il s’agirait de rejouer une expérimentation dont une part relèverait du Réel contacté par de multiples facettes : la question du corps, du rythme, de l’odeur, du contact, mais aussi par les angoisses qui peuvent émerger et prendre forme, permettant de l’approcher sans trop s’y abîmer. Par la dimension Imaginaro-Symbolique nous allons tenter d’appréhender cette part de Réel en élaborant sur ces ressentis envahissants associés aux nuances émotionnelles révélées par cette expérience. Je propose de penser cette démarche comme une tentative d’apprivoiser le Réel. En effet, dans l’apprivoisement, se joue l’enjeu de pouvoir réduire la distance avec celui pour qui la rencontre risque d’être effractante. En ce sens, on pourrait dire que la médiation thérapeutique nous permettrait de nous apprivoiser au Réel. En nous donnant la possibilité de nous approcher du Réel sans s’y abîmer, nous créons ainsi l’opportunité de nous apprivoiser au Réel et ainsi de le rendre moins angoissant. Le rôle majeur de notre appareil psychique étant de nous tenir à distance du Réel pour nous éviter d’être foudroyés par sa rencontre, je suppose que l’on peut repérer des effets cliniques dans la médiation thérapeutique, dont celle avec le cheval, car elle participe à réduire les angoisses associées à notre rapport au Réel. Il s’agirait d’apprendre à négocier avec cette dimension, de s’y apprivoiser. Ainsi, la médiation thérapeutique avec le cheval serait une tentative d’apaiser notre rapport au Réel.

Le « corps-à-deux », le rythme et le temps

5 Dans l’expérience avec le cheval il s’agirait de contacter une « sensorialité corporelle » qui passerait par l’éprouvé du vécu d’un corps-à-deux. On entrevoit ici l’émergence de la dimension du Réel dans cette expérimentation hors-sens, éprouvé directement par le corps. Cette particularité propre à la médiation animale, la rend singulière face aux médiations artistiques. Ce dispositif thérapeutique original dont le médiateur est un autre être vivant, prend appui sur cette rencontre passant par le contact au corps de l’autre. Cette intuition d’un corps-à-deux m’a amenée à m’intéresser aux enjeux qui nous lient au rythme et au temps, ces deux notions étant intriquement liées, et à la façon dont on pourrait les prendre en compte pendant la séance clinique. La notion de rythme est centrale dans notre organisation psychique. D’ailleurs, pour Agnès Lauras-Petit « le rythme anime le temps, la musique, la parole, les conditions biologiques, les phénomènes organiques et physiologiques. Nous y rajouterons, dans notre travail clinique, ses dimensions psychiques et relationnelles ». (Lauras-Petit, 2009). Or, il semblerait que le rapport au temps peut être particulièrement compliqué pour un patient dont la subjectivation fait défaut. Sami-Ali (Sami-Ali, 1990) affirme que le surmoi impacte directement notre rapport au temps, ce dernier étant intimement lié à la relation à l’autre. Il repère ses effets sur le fait d’oser prendre du temps pour soi ou pas, c’est-à-dire prendre du plaisir. De plus, il propose d’envisager la relation entre le temps et « le surmoi corporel ». (Sami-Ali, 1990). On peut penser en effet que le temps et le rythme sont également une affaire de corps. Il s’agirait, avec le surmoi corporel, d’une incapacité pour le sujet à avoir pu intégrer son rapport au temps en le subjectivant. Le sujet est alors soumis à un rythme et un temps à vivre qui lui seraient imposés par une autre instance, en l’occurrence la figure maternelle puisque c’est à travers elle que se constitue de prime abord, la relation au temps. Sami-Ali (Sami-Ali, 1990) en dit ceci : « Le corps que l’on a est le corps interdit, celui qui matérialise l’interdiction, corps de soi et de l’autre où la souffrance est double et double la négation du désir. Tout se passe alors comme si aucune distance ne saurait exister entre soi, pris dans sa réalité corporelle, et l’image qui modèle cette même réalité. » (Sami-Ali, 1990) Dans les cas cliniques que présente Sami-Ali, on perçoit la façon dont le surmoi corporel s’inscrit de façon pathologique chez les patients, se manifestant au niveau du corps et dans la relation au temps. La médiation thérapeutique avec le cheval convoque le rapport au corps, au temps et au rythme dans cette expérience de ce corps-à-deux. Après avoir repéré l’impact du surmoi corporel dans la structuration du sujet, il sera pertinent d’observer la façon dont il se manifeste en séances. On peut supposer que la relance de la dynamique rythmique de ce corps-à-deux, proposerait au patient de rejouer symboliquement une partie de sa relation maternelle dans une tentative de subjectiver son rapport au temps là où cette subjectivation avait échoué. C’est par la place particulière qui est accordée au corps que ce dispositif thérapeutique prend en charge les questions du rythme et du temps inscrites dans la relation. Le rythme et la tension musculaire de chaque corps vont donner à chacun des partenaires des informations sur l’état physique et émotionnel de l’autre, qu’il percevra par son propre corps. Ces données sont fondamentales pour le cavalier dont l’enjeu est à la fois de pouvoir anticiper les réactions de l’animal pour s’y adapter, tout en étant son guide. Être acteur des directions et des rythmes de déplacement du cheval implique que le cavalier s’inscrive dans son propre rythme et investisse son temps en posant ses décisions qu’il tentera de concrétiser par les comportements concordants. Le cavalier est pris dans une ronde de négociations entre le rythme et le temps du cheval et sa propre inscription dans ces dimensions. Cette dynamique relationnelle fonctionnant dans un aller-retour où chacun module sa réponse en l’adaptant à celle de son partenaire, m’évoque la notion d’accordage affectif proposé par Daniel Stern (Stern, 1989). Il théorise ce système d’interactions entre la mère et son nourrisson permettant d’établir entre eux une harmonie affective en lien avec la construction de la subjectivité du bébé. Anne Brun évoque cette notion et considère à propos de la médiation thérapeutique qu’il s’agit de « la mise en jeu d’accordages affectifs analogues aux phénomènes d’accordages entre la mère et l’enfant, soit la remise en jeu dans la dynamique transférentielle, des échanges rythmiques entre l’enfant et l’environnement, selon différentes modalités, gestuelles, sonores, visuelles. L’accordage affectif désignera ce remaniement et ce jeu en retour, central dans la construction de la subjectivité ». (Brun, 2011). À ce titre, la médiation thérapeutique avec le cheval, dans laquelle le rythme et le temps sont mis en jeu et convoqués par l’expérimentation de ce vécu d’un corps-à-deux, permettrait de remobiliser cette dimension et présenterait une tentative pour le sujet de réactualiser ces phénomènes constitutifs de sa subjectivité dans ce mouvement d’aller-retour. Les différents éléments apportés à la réflexion mettent l’accent sur l’impact primordial de la constitution de la notion du temps sur la construction de la subjectivité. On entrevoit ici la profondeur avec laquelle le temps révèle l’intime du sujet. Nous avons évoqué le rapport entre le temps et la dimension de plaisir, la problématique du surmoi corporel, et comment se constitue la relation du sujet aux autres ainsi qu’à lui-même. Nous pouvons supposer qu’en parvenant à modifier sa relation au temps, le patient pourrait également remettre au travail les autres dimensions qui sont associées. Je propose d’aborder la rencontre clinique avec le cheval à travers la sensorialité d’un vécu émotionnel et corporel dans un duo intime qui solliciterait une part de Réel éprouvé dans l’expérience d’un corps-à-deux. Dans le cadre des maladies chroniques, qui engendrent un grand épuisement le cheval venant faire force là où le patient n’a pas un corps assez solide pour le porter, participe à créer un espace de liberté qui passe par le vécu corporel. Ce corps-à-deux permet au patient de se réapproprier son corps malgré l’épuisement, et le réinvestir comme un lieu de plaisir, là où il est devenu siège de souffrance. On entend ici la suppléance des défaillances du corps par le cheval, lequel ne se limite évidemment pas à un simple moyen de transport. C’est la mise en contact des deux corps s’opérant par la rencontre de deux espaces biologiques, qui permettrait de venir révéler son propre espace. Se laisser porter par le cheval est l’occasion de se rendre compte à quel point chaque animal a son propre pas, son propre rythme. Mon hypothèse est que la dimension à laquelle on s’adresse ici, se rapproche d’une régression archaïque qui nous ramène vers notre propre rythme biologique. Il me semble que cette régression peut être éveillée par la connexion intime de ces deux rythmes biologiques. Le cheval propose un rythme et le patient va en faire quelque chose. C’est du mélange de ces deux rythmes que va naître un accord, un accompagnement vers une action harmonieuse. On assiste alors à la création de la subtile chorégraphie d’une danse entre deux partenaires. Il s’agirait de l’expérimentation d’une sensation de « bulle cavalier-cheval » comme expression de ce rythme à deux qui crée du un. Pour Sami-Ali, la constitution de notre rapport au temps et celle de notre rythme se mettent en place à travers la relation à l’autre. Nous pouvons supposer qu’elles pourront donc être impactées par ce qui se joue dans cette relation. Ce regard sur la question du rythme mise en lien avec les problématiques relationnelles qui peuvent être engagées au niveau somatique, me semble une piste tout à fait pertinente dans la clinique de la médiation avec le cheval.

La question de la résonance

6 Ce concept d’un corps-à-deux qui vibre à l’unisson m’amène à penser cette expérimentation d’un rythme commun, à travers la question de la résonance. Je pense que la médiation thérapeutique avec le cheval peut être pensée en tant qu’expérience propre de résonance.

7 Le cheval peut occuper cette place de médiateur qui permet de créer un espace commun, ni dans la séparation, ni dans la fusion, proposant la mise en vibration de deux éléments distincts. Reste à réfléchir sur la place que l’on donne à l’animal. Est-il à considérer uniquement comme cet espace de mise en vibration entre le patient et le clinicien, ou doit-on penser le cheval comme un des éléments avec lequel le patient se met en vibration ?

8 De plus, le principe de résonance implique la présence d’un vide. Rien ne saurait résonner dans un espace plein. Or, la relation avec le cheval n’est pas pleine. Fondée sur la rencontre avec l’animal, une part de ce dispositif reste à jamais énigmatique. C’est précisément dans cette frange d’imprévu que je situe ce vide dans lequel va pouvoir se jouer la scène clinique improvisée par l’expérimentation de la relation entre le patient et le cheval. Je pense en effet que ce dispositif permet de solliciter la mise en résonance du patient avec le cheval comme médiateur thérapeutique. La présence de l’animal convoque le patient, par ses comportements inattendus, et ses réactions. J’ai pu observer que de façon assez spontanée et parfois défensive, les patients tentent souvent de proposer une interprétation aux agirs du cheval. On perçoit ici les effets du dispositif spécifique fondé sur la médiation avec un animal. La dimension du vivant qui accompagne l’animal engendre d’emblée la mise en mouvement de l’autre. L’animal viendrait rompre de fait la problématique de l’arrêt du mouvement en amenant son partenaire à « ré-agir ». Je lis ici une forme de relance de la dynamique pulsionnelle du patient. Le patient investit son espace d’expression et le cheval répond à son tour. En écho, ces échanges engagent le patient à s’ancrer dans ce qu’il pense, ce qu’il dit, comment il agit et quels en sont les effets repérables. La proposition originale que fait ce dispositif de médiation avec le cheval (car c’est bien d’un « avec » dont il s’agit de rentrer en vibration) permet au patient de se remettre en vibration avec son dire. Par ce processus de symbolisation adressé préalablement au cheval et pour lui, le patient éprouve l’expérience du dire et de s’entendre dire. Je pense que cette situation clinique a des effets thérapeutiques en permettant au patient de se remettre en résonance avec l’expression même de sa subjectivité par le biais de la relation avec le cheval, sous l’écoute du clinicien. Créés dans ce dispositif, ces mots résonnent telle une adresse même au sujet à advenir là où la résonance avait cessé d’être. Je considère donc que la mise en résonance s’effectue entre le patient et le cheval et qu’il s’agit de la part de Réel contactée par cette rencontre. Le clinicien serait ainsi le garant de la dimension Imaginaro-Symbolique en se faisant celui qui accueillera les élaborations du patient associées à l’émergence de sa subjectivité.

La double improvisation comme émergence de la subjectivité

9 Nous avons évoqué la dimension de l’imprévisibilité qui accompagne tout échange avec un animal. De cette frange d’imprévu naîtra un appel à l’improvisation pour que la relation avec le cheval puisse exister. Il s’agit même d’une double improvisation en ceci que chaque partenaire de la relation doit improviser avec les imprévus que l’autre apporte, pour rentrer en résonance. On pourrait rapprocher cette situation d’une improvisation musicale. D’ailleurs, lors de la conférence du 5 décembre 2015, Fréderic Vinot [2] disait à propos de l’improvisation en Jazz que « l’accord se tait dans la mesure où il ne dit pas ce qu’il faut jouer. Il nous donne à la fois quoi jouer, mais ne nous dit pas comment le jouer ». On peut tout à fait rapprocher cette allégorie de la musique à la relation avec le cheval. Dans le cadre de la rencontre avec le cheval, le clinicien propose au patient un cadre et lui indique les codes de la rencontre. Cependant, c’est de la rencontre entre deux subjectivités dont il s’agit. On peut dire que le clinicien donne au patient les codes de la rencontre avec le cheval, mais la façon dont la rencontre va advenir dépend de l’émergence de la subjectivité du patient qui va investir cette mise en contact. Le clinicien fait des propositions au patient et au cheval tout en étant à la fois en lien avec eux et en dehors de la relation qui se construit entre eux. La relation avec le cheval serait une forme d’improvisation dans une mise en vibration d’un rythme commun. Une harmonie est nécessaire pour que la relation advienne. On peut rapprocher la relation à l’animal d’une improvisation musicale dans la mesure où il s’agit de s’écouter l’un l’autre et de jouer une partition commune qui va créer un ensemble harmonieux et non une cacophonie. De la cacophonie avec l’animal découlerait une « non-existence » de la relation. Une écoute de l’autre est nécessaire pour que la relation puisse se tisser, comme pour l’improvisation musicale. Le soliste ne joue pas seul, sans tenir compte des autres musiciens. Le sujet ne s’approche pas du cheval seul, sans se préoccuper de ces réactions. S’il en était ainsi, les réactions de l’animal viendraient signifier le côté inapproprié dans la façon de l’aborder. Rappelons que l’animal va se conduire naturellement dans la rencontre, en apportant avec lui tout son lot d’imprévus, qui à l’image des improvisations musicales, ne sont pas pour autant inattendus. En effet, on peut supposer que le patient s’attend à être surpris par des réactions de la part de l’animal qu’il n’avait pas forcément anticipées. Le patient accepte donc de se mettre en position de devoir improviser avec le cheval. C’est dans cette frange d’improvisation qui amène à créer la relation, comme dans l’improvisation musicale, que je situe la possibilité de repérer l’émergence de la subjectivité. Je souhaite insister dans le cas de la médiation thérapeutique avec le cheval, sur l’aspect d’une double improvisation. Nous avons montré en quoi le patient est amené à improviser dans la relation avec le cheval. Or, il en est de même du côté du cheval qui accueille les actions et les réactions du patient, et qui doit les interpréter puis s’y adapter. On peut donc dire que le cheval aussi doit improviser. L’entrée en relation avec le cheval serait donc une improvisation marquée par la mise en tension des enjeux et des implications subjectives du patient et du cheval. Il s’agirait d’une double improvisation subtile puisque chacun doit improviser avec la réponse de l’autre. On note ici l’importance de la place du clinicien en tant que garant. Le transfert qui se joue entre le patient et le clinicien, ainsi que la relation de confiance instaurée avec le cheval, font office de socle, un peu comme la grille d’accords sur laquelle s’appuie l’improvisation en Jazz. Je perçois cette double improvisation comme une sorte de relance de la dynamique de création. C’est comme si deux musiciens jouaient leur solo, chacun à leur tour et dans une réponse à l’autre. Le patient et le cheval improvisent sur une même partition dans un échange de réponses cherchant à s’accorder sur une même tonalité. Ce mouvement fait écho à la question de la relance de la course désirante. Ceci me renvoie aux propos de Jean-Michel Vives [3] qui faisait référence à la question de « l’ek-sistence » telle que Lacan la pensait, en tant que sortie de l’arrêt qui déboucherait sur une remise en mouvement. On pourrait penser cette improvisation dans ce mouvement en duo du côté d’une mise en résonance. Ce serait l’idée d’un contact subjectivant pour le patient qui dans cette énigme relationnelle vient dire quelque chose de lui. Pour entrer en contact, le patient doit inventer, improviser un ensemble de comportements et de codes qui vont s’inscrire dans la relation avec l’autre. Le contact permettrait de créer un pont vers l’autre et en miroir un pont vers soi. Contacter l’autre est une démarche qui implique de s’investir. On pourrait dire que l’apprentissage de cette « improvisation du contact » serait facilité avec le cheval car c’est un « petit autre déguisé ». Le cheval agit sur un mode direct et spontané mais ses réactions et les enjeux mobilisés dans la rencontre sont différents de ce qui se jouerait avec un « autre humain ». La compréhension que le patient aura des comportements de l’animal passe par le filtre de ses propres interprétations. En sollicitant le champ de l’Imaginaire pour s’exprimer, cette démarche convoque la dimension Imaginaro-Symbolique chez le sujet. On perçoit alors comment l’improvisation mobilisée par ce contact subjectivant vient concerner les trois dimensions du psychisme et la façon dont l’appel à la dimension Imaginaro-Symbolique va permettre d’approcher le Réel sans s’y abîmer, et en s’y apprivoisant tout en convoquant l’éclosion de la subjectivité.

Conclusion

10 J’ai souhaité aborder le lien qui unit l’homme à l’animal du côté de la médiation thérapeutique par le cheval car c’est précisément dans la façon dont on l’investit que cette relation peut être porteuse de sens et permettre l’émergence d’effets thérapeutiques.

11 À travers la démarche de venir rencontrer l’animal dans la clinique, je vois une situation dans laquelle on se « rend-contre soi-même ». J’ai mis en lumière en quoi la relation entre l’homme et l’animal vient se nouer dans un point de Réel. Le corps, comme lieu où s’éprouve le Réel, est mis à contribution par le toucher, le rythme, le regard et l’odorat. Baigné dans cet univers sensoriel le psychisme est accompagné pour pouvoir approcher le Réel sans s’y abîmer. Ce que je nomme s’apprivoiser au Réel. Il semble donc que l’animal soit l’excuse dont nous profitons pour éprouver, toucher, sentir, « relationner » plus instinctivement. Il s’agirait de contacter une rencontre à soi-même plus intime, en tentant de symboliser les enjeux pris dans la clinique. La médiation thérapeutique avec le cheval serait un des chemins qui permettrait de prendre en charge cette part de Réel qui demeure a-symbolisable. Par ce biais, le sujet pourrait oser l’expérimentation d’une double improvisation dans une mise en résonance de ce corps-à-deux. Cette double improvisation serait au cœur d’un processus d’émergence de la subjectivité dont l’éclosion est accompagnée par le tact du clinicien. De plus, en apportant à la rencontre clinique sa dimension inattendue, le cheval comme partenaire thérapeutique nous invite à accueillir ce que nous pourrions qualifier comme étant son imprévisibilité bienveillante. Par là-même, il me semble tout à fait pertinent de considérer la médiation thérapeutique par le cheval comme une clinique mettant en jeu le Réel dans laquelle l’émergence de la subjectivité est convoquée et dont le cœur prend racine dans les fondements archaïques de la relation qui unissent l’homme et l’animal.

Bibliographie

  • BÉGOUT, B., Le « monde » des abeilles selon von Uexküll, Hermann, « Labyrinthe », 2013.
  • BRUN, A., Chouvier, B., Roussillon, R., Manuel des médiations thérapeutiques, Dunod, Paris, 2013.
  • DERRIDA, J., L’animal que donc je suis, Paris, Galilée, 2006.
  • LAURAS-PETIT, A., Rythmes et contenants psychiques, L’Esprit du temps, « Champ psy », 2009/2 n°54.
  • VONUEXKÜLL, J., Streifzüge durch die Umwelten von Tieren und Menschen, Berlin, Springer, 1934 ; trad. fr (par Philippe Muller) Mondes animaux et monde humain, Paris, Gonthier, 1965 ; nouvelle trad. fr (par Charles Martin-Freville) Milieu animal et milieu humain, Paris, Payot & Rivages, 2010.
  • SAMI-ALI, M., Le corps, l’espace et le temps, 1990, Dunod.
  • STERN, D.N., Le monde interpersonnel du nourrisson, PUFÉd. Le fil rouge, Alain Lazartigues et Dominique Pérad, trad., 1989.
  • WILLEMS, S., L’animal à l’âme, Seuil, 2011.

Mots-clés éditeurs : Médiation, Subjectivation, Réel, Improvisation, Éthologie

Date de mise en ligne : 30/04/2018

https://doi.org/10.3917/top.142.0121

Notes

  • [1]
    Les séances se déroulent généralement dans un rond de longe. La prise de contact par le pansage se poursuit par des situations à pied, monté à cheval, ou en calèche pour des patients ne pouvant pas accéder à plus d’autonomie.
  • [2]
    Conférence Vives, JM., Vinot, F., Improviser en psychanalys (T) e, Villa Le Rêve, Centre de Recherche International pour les Arts et la Création, Vence, 7 Décembre 2015. https://www.youtube.com/watch?v=tn93bLFtWTY
  • [3]
    Conférence Vives, JM., Tact et contact : deux opérateurs des psychothérapies médiatisées par l’art, XIVe Journée de Phénoménologie Psychiatrique, Nice, 9 juin 2017.

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