Topique 2005/4 no 93

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Article de revue

L'enfant jumeau et son devenir.

Indifférenciation et subjectivation dans le lien sororal

Pages 91 à 103

Notes

  • [1]
    Granjon E., « Etéocle et Polynice, frères ennemis », in Le divan familial, 10,2003, pp. 81-89.
  • [2]
    Houssier F., « La séduction fraternelle dans la théorie freudienne : de l’enfance à la fin d’adolescence », in Dialogue, 164,2004, pp. 47-57.
  • [3]
    Winestine M. C., « Le jumelage et la différenciation psychologique », in E. J. Anthony, C. Chiland (sous la dir.), L’enfant dans sa famille, T. 6, Paris, P.U.F., pp. 111-119.
  • [4]
    Kaës R., « Le complexe fraternel. Aspects de sa spécificité », in Topique, 51,1993, pp. 5-42.
  • [5]
    Lacan J., Les complexes familiaux dans la formation de l’individu. Essais d’une fonction en psychologie, Paris, Navarin, 1984, p. 46.
  • [6]
    Lacan J., « Le stade du miroir comme formateur de la fonction du Je » (1949), in Ecrits, Paris, Le seuil, 1966, pp. 93-100.
  • [7]
    Laplanche J., Vie et mort en psychanalyse, Paris, Flammarion, 1970.
  • [8]
    Macias M., « Double création, création du double », in Topique, 50,1991, pp. 275-292.
  • [9]
    Sourzat M.-C., « Le motif du jumeau », in Topique, 50,1991, pp. 43-62.
  • [10]
    Ibid.
  • [11]
    Lacan J., Les complexes familiaux dans la formation de l’individu. Essais d’une fonction en psychologie, op. cit.
  • [12]
    Houssier F., « La séduction fraternelle dans la théorie freudienne : de l’enfance à la fin d’adolescence », op. cit.
  • [13]
    Houssier F. « Emergence du concept de limite psychique à partir des premiers travaux psychanalytiques », in R. Scelles (sous la direction de) Limites, liens et transformations, Paris, Dunod, 2003, pp. 17-36.
  • [14]
    Roussillon R., Paradoxes et situations limites de la psychanalyse, Paris, P.U.F., 1991.
  • [15]
    Green A., Narcissisme de vie-Narcissisme de mort, Paris, Editions de Minuit, 1984.
  • [16]
    Aichhorn A., « Lettre à A. Freud du 29 octobre 1947 », Archives T. Aichhorn, Vienne, 2003.
  • [17]
    Houssier F., « L’adolescent, un sujet récalcitrant dans l’histoire de la pratique psychanalytique. L’originalité de l’approche d’A. Aichhorn », in Dialogue, 162,2003, pp. 35-45.
  • [18]
    Rank O., Don Juan et le double (1914), Paris, Payot, 1932.
  • [19]
    Winnicott D. W., « La haine dans le contre-transfert » (1947), in De la pédiatrie à la psychanalyse, Paris, Payot, 1969, pp. 72-82.
  • [20]
    Green A., La folie privée, Paris, Gallimard, 1975.
  • [21]
    Lacan J., « Le stade du miroir comme formateur de la fonction du Je » (1949), op. cit.
  • [22]
    Rank O., Don Juan et le double (1914), op. cit.
  • [23]
    Freud S., « L’inquiétante étrangeté » (1919), in L’inquiétante étrangeté et autres essais, Paris, Gallimard, 1985, p. 236.
  • [24]
    Zazzo R., Le paradoxe des jumeaux, Paris, Stock, 1984.
  • [25]
    Freud S., « Sur la psychogenèse d’un cas d’homosexualité féminine » (1920), in Névrose, psychose et perversion, Paris, P.U.F., 1973, p. 257.

1Le lien fraternel, incluant les relations sororales, est conçu aujourd’hui comme un des lieux privilégiés du travail de transformation et d’élaboration des fantasmes organisateurs des liens familiaux [1]. Le membre de la fratrie, en tant que support d’identification et de projection, occupe une place transitionnelle entre l’investissement incestueux parental et les objets externes [2]. Dans ce contexte, la gémellité occupe une place particulière. Les études psychanalytiques sur la gémellité s’accordent en effet pour évoquer ou illustrer les risques intrinsèques à cette situation spécifique. Ceux-ci se cristallisent autour de l’indifférenciation du Moi de chaque jumeau, l’identification étant réciproque et aboutissant à des limites du Moi aux contours imprécis. La gémellité accentue la difficulté du travail d’individuation et de séparation qui concerne une double relation d’objet : la mère et le jumeau [3]. Et, dans cette perspective, la capacité d’évolution (grandir s’opposerait ici au couple fixation-régression) est mise en question de façon paradigmatique dans la situation gémellaire.

2À partir d’une consultation thérapeutique parent-enfants, nous explorons ici le lien gémellaire et les éléments participants à la construction d’un processus de subjectivation. Le récit clinique que nous proposons permet de dégager les enjeux narcissiques d’emprise dans la relation gémellaire, incluant une dimension transgénérationnelle. Il illustre également le dégagement possible de cette relation narcissique, à partir de l’intervention tierce d’un couple de psychothérapeutes.

3Chez ces fillettes âgées de deux ans, la difficulté d’accès à la parole et le risque d’enfermement dans une bulle narcissique donne à penser sur le défaut potentiel de construction de la capacité à devenir sujet et à s’ouvrir à un autre différencié. Le travail d’individuation s’organise, dans la scène thérapeutique, autour des conflits autour du déni des différences fondatrices du processus de subjectivation – différence soi-autre, des sexes et des générations. Pour investiguer dans ce sens, de l’observation psychopathologique à l’évolution vers la subjectivation, nous resituons la gémellité dans le cadre du lien fraternel.

PSYCHOPATHOLOGIE DU LIEN GÉMELLAIRE

4Dans le complexe fraternel [4], le sujet reste dans une position d’alliance narcissique avec la mère, repoussant dans la destructivité tout intrus; puis, il reconnaît l’autre avec lequel va s’engager une lutte rivale impliquant un rapport à l’objet. Il trouve alors « à la fois l’autrui et l’objet socialisé » [5]. Le vécu d’intrusion identitaire qui a pour effet une violence de rejet permet également la mise au travail de la différenciation et de l’identification. Il constitue le support relationnel permettant de mettre au travail le sujet dans son acceptation du manque, dans son impossibilité d’être le complément narcissique de l’objet primordial. Le narcissisme des petites différences s’inscrit dans le nouage entre l’identique et le différent. Ainsi, la violence première de la relation fraternelle contribue au décollement identitaire lié à la dimension de spécularité [6].

5Dans l’œuvre de S. Freud, la conception du lien fraternel s’appuie sur une configuration œdipienne davantage que narcissique. Cette configuration met en jeu le triangle rivalitaire structuré autour de l’organisation sujet-parents-frère [7], fondamentale dans le complexe fraternel; la situation gémellaire s’organise, elle, dans une unité à trois avec la mère.

6En effet, les relations précoces mère-enfants sont marquées par la désaide de chaque enfant confronté au renforcement de l’écart entre ses désirs et la réponse maternelle. Pour chacun des jumeaux, sa place est déjà prise, et le sentiment d’abandon et d’impuissance sont décrits comme des parts essentielles du vécu gémellaire [8]. L’angoisse de perte et de séparation paraissent donc surdéterminés par la présence du double haï, empêchant d’être tout à fait unique, blessure narcissique supplémentaire. C’est en même temps cette situation de détresse initiale et d’omniprésence du jumeau qui les pousse l’un vers l’autre. Dans la gémellité, la présence du double incarné intrique la violence à l’envie et tend vers l’indifférenciation psychique.

7Le triangle relationnel entre les jumeaux et la mère semble remplir tous les rôles et toutes les fonctions. Cette dimension peut être renforcée par le vécu maternel de toute-puissance mobilisé par la complétude narcissique gémellaire. Pour les parents, il est nécessaire de faire le deuil d’une complémentarité archaïque toute-puissante [9]; en même tant qu’il constitue la cause de la souffrance, le jumeau devient celui qui peut empêcher la confrontation à l’absence de la mère, et devenir ainsi, en couple, une source de satisfaction de désirs dans la complémentarité. La présence de l’autre avec lequel un échange permanent est possible évite l’épreuve de la frustration telle qu’elle est vécue par l’enfant unique [10]. La relation gémellaire devient alors un refuge aliénant, évitant le travail d’hallucination de la satisfaction qui constitue la source de la vie fantasmatique.

8Parmi les organisateurs psychiques, la différence, sa perception puis son intériorisation jouent un rôle essentiel. Ainsi, la différence des sexes et des générations est intégrée au processus de subjectivation et arrimée aux enjeux œdipiens. Dans la fratrie, la différence d’âge induit des identifications horizontales, où il est question de prendre à l’autre par assimilation et intériorisation des qualités dont le sujet se considère dépourvu. Pour le jumeau, l’identification tend à opérer en miroir, dans la réciprocité.

9Dans une situation où les jumeaux et la mère sont du même sexe, il existe une spécificité annulant la présence des écarts de sexe et d’âge source de différenciation. L’accès à l’altérité en est troublé. L’intrusion archaïque [11] participe de la construction d’un autre différencié; la gémellité féminine renvoie à la dévoration d’un intrus indifférencié. Elle met en jeu un rapport de substitution que l’on retrouve dans le jeu favori des jumeaux auprès des autres : se faire passer pour son frère et jouer avec la confusion générée par la ressemblance physique. Cette mise en scène représente le trauma originel par rapport au regard maternel et au caractère confus des premiers investissements. Il serait davantage question de la permanence d’une rivalité orale dévoratrice et d’empiètement de l’espace psychique, que d’un meurtre d’objet propre au lien fraternel.

10Quand la problématique du double ouvre sur une porte imaginaire incluant le rapport au manque et à son substitut dans le fantasme, le lien gémellaire tend au contraire, par le roc de réalité constitué par l’omniprésence du jumeau, à rabattre cette dimension imaginaire du double.

11Concluons sur les hypothèses propres à la relation gémellaire en termes de construction psychique et de relation d’objet. La problématique gémellaire se situe dans un registre oral, narcissique et pré-objectal. La tension entre le désir d’indistinction et la recherche de la mise à distance de l’objet (double) est constante. Le lien gémellaire favorise le rabattement de l’investissement de l’objet primordial sur l’objet fraternel. Celui-ci joue alors un rôle de protection narcissique dans l’investissement de l’objet adéquat, l’objet fraternel étant alors dénué de sa fonction viatique d’accompagnement de la trouvaille de l’objet adéquat [12]. Un déplacement a déjà eu lieu par rapport à l’objet primaire, par frustration et par substitution. Le lien fraternel, par l’intériorisation progressive de différences organisatrices, altère le rapport de substitution prégnant dans le lien gémellaire. La différenciation des places et des positions dans les liens fantasmatiques familiaux est remplacée par une substitution incestueuse par absence de narcissisme différencié. Cette impasse dans la séparation sera le point de départ clinique qui guidera nos interventions lors de la mise en place de consultations thérapeutiques.

UN CADRE EST CRÉÉ

12Dans le cadre d’un Centre Médico-Psychologique, une collègue et moi-même recevons en premier entretien une jeune femme de vingt-quatre ans et ses deux filles jumelles. Elles nous sont adressées par une Halte-Garderie où Mme, qui ne travaille pas, les place de temps en temps. La demande initiale, adressée à la secrétaire de la consultation, s’articule autour des nuits, où les enfants pleurent sans cesse. La secrétaire nous transmet le discours de la mère au téléphone : ça se passe mieux avec l’une des deux, mais les enfants n’arrêtent pas de se battre, et se jalousent constamment.

13La consultation en duo thérapeutique instaure un mode de fonctionnement fondé sur la représentation fantasmatique d’un couple parental. Ce couple est lié par le partage d’une théorie commune, ici psychanalytique. La théorie fait lien, dans le sens où elle induit un référent commun qui crée une enveloppe psychique partageable; c’est un fonctionnement en double cependant séparé par la différence des sexes qui organise la relation du couple. Séparer et relier, telle pourrait être une des principales directions thérapeutiques dès lors qu’elle est appliquée à l’espace thérapeutique : relier les pensées entre elles, les interrelations qui les provoquent ou qu’elles provoquent dans le temps de la séance; et séparer dans le sens d’intervenir sur les distinctions entre les psychés des enfants et de la mère, inducteur de la différence des générations. Le couple thérapeutique propose un fonctionnement psychique fondé sur le double différencié, qui entre en résonance avec le double gémellaire à l’apparence indifférenciée, représenté par les deux fillettes.

14Aussi, sur le plan technique, le couple thérapeutique s’articule avec la difficulté d’être disponible à la fois pour le discours parental et pour l’observation des deux enfants. Observer, parler voire jouer avec les enfants présents permet donc de séparer les pensées enfant-parent, et de comprendre quand elles se rejoignent, c’est-à-dire quand l’enfant devient attentif à ce que le parent dit, dans quel fantasme parental l’enfant est engagé – et répond par son symptôme.

15En intervenant par alternance, nous mettons en jeu un aller et retour entre implication et distance, échange et observation. Chacun peut s’absenter de la scène de la consultation pour penser, sans pour autant remettre en cause ce qui s’y joue; nous pouvons penser en présence de l’autre, et ainsi proposer un modèle identificatoire, pour la mère comme pour ses filles. La mise en mot place le vécu dans un contexte de matériel clinique en soi, et de mise en fiction à la jonction entre le dedans et le dehors : elle instaure un espace psychique intermédiaire. La reprise verbale et émotionnelle de la souffrance actualisée par les symptômes d’appel, ainsi que les résonances dans l’histoire parentale provoquent leur transformation. Cette mise en mot, à travers l’expérimentation sécure de la distinction et de l’alliance entre le dehors et le dedans met au travail la limite psychique [13]. Par sa mise en parole – action ou acte symptomatique de l’enfant commenté ou interprété –, le vécu de l’enfant vient à trouver une voie de représentation.

16Le résumé chronologique de sept séances, dont nous avons condensé les moments les plus significatifs, s’inscrit dans une perspective psychopathologique et thérapeutique.

ON BAT UNE MÈRE. ATTAQUES DESTRUCTRICES DANS LA RELA-TION GÉMELLAIRE

17Quand nous les recevons, la mère relate d’emblée son épuisement, ajoutant qu’elle ne s’attendait pas à avoir des jumelles, qui sont ses premiers enfants. Elle est choquée lorsqu’elle l’apprend à un mois et demi de grossesse : elle ne se sent pas capable d’accueillir deux enfants. La grossesse est difficile, les enfants viennent au monde deux mois avant terme et sont placés en couveuse. Encore très émue, la mère évoque la méningite dont Cathy a alors failli mourir. Pendant ce temps-là, elle fait tout pour éviter que Sophie ne sente sa détresse. Après la maternité, à la maison, leur lit respectif est séparé par un drap; à Sophie les sourires et à Cathy le visage de l’inquiétude lié à sa maladie : « On riait avec Sophie et on pleurait avec Cathy », dit-elle. Nous comprenons dans l’après-coup cette séquence comme un premier signe de clivage dans l’investissement maternel.

18Dans l’observation de la séance, lorsque les filles viennent se nicher dans les bras de leur mère, elles se tortillent, ou se collent, dans une forme d’agrippement où l’excitation et la souffrance prédominent. Cette situation alterne avec des moments de jeu entre les jumelles, systématiquement sources de conflits et de cris inextinguibles.

19Nous observons aussi que Cathy est souvent malmenée par sa sœur. De plus, le temps de réaction de la mère est plus long lorsqu’il s’agit de consoler Cathy que Sophie, nous laissant penser qu’il y a un bon et un mauvais enfant. Ce clivage renforce à ce moment-là l’impression d’une indifférenciation entre les deux sœurs, collées dans le lien amour-haine qui les unit dans la fantasmatique maternelle. Nous sommes sollicités par cette indifférenciation : nous confondons encore les jumelles et nous demandons à la mère de nous dire leur prénom respectif.

20Une séquence attire particulièrement notre attention lors de la seconde séance : tandis que Cathy sort de l’agitation et du conflit permanent avec sa sœur, Sophie vient l’empêcher de trouver en elle un moment de calme, où elle peut s’isoler. Cette scène se répète lorsque Cathy prend son doudou pour se consoler; Sophie l’attaque sadiquement en le lui volant, déclenchant une crise de pleurs. En mobilisant ses capacités intermédiaires, Cathy met sa sœur à distance. Ainsi, empêchée, elle ne peut vivre et expérimenter la solitude en présence de la mère, présence silencieuse intériorisée par l’enfant. Or, cette expérience construit le décollement des représentations internes de l’objet avec l’objet réel, et ouvre sur l’investissement des « bons » auto-érotismes [14].

21Face à ces attaques envieuses, la mère semble peu interdictrice ou consolatrice; ainsi, elle ne dit pas à Sophie de rendre l’objet qu’elle a pris à Cathy. Ou alors, elle repousse Cathy quand celle-ci vient sur elle et « l’étouffe ». Questionnée sur son autorité, elle évoque sa difficulté face à des enfants qui la « tapent » et qu’elle n’arrive pas à coucher avant minuit. Les deux filles semblent en fait livrées à elles-mêmes face à une mère désemparée, confrontée à un bain d’excitations indifférenciateur.

22Ses enfants se mordent l’une l’autre, mutuellement; la mère prend alors Sophie dans les bras, tandis que Cathy pleure sans discontinuer. Lorsque je lui fais remarquer, elle va prendre Cathy sans que celle-ci s’arrête de pleurer; Mme se sent « bouffée » par ses enfants. Lorsque nous évoquons le rôle du père, elle le présente de façon péjorative : il est fuyant, rentre tard le soir et n’a que des liens de jeu avec ses enfants. Il n’est que rarement question de la vie du couple. De même, il ne peut jamais venir aux séances que nous proposons, car, selon la mère, il ne pourrait s’absenter de son travail; il ne s’oppose cependant pas à la venue de sa femme et des enfants à cette consultation hebdomadaire.

GÉMELLITÉ DANS LES GÉNÉRATIONS

23Au troisième entretien, la mère indique que quelque chose a changé, que les consultations l’ont apaisée, et ses filles sont plus calmes. Elle a parlé à son mari qui a décidé de rentrer plus tôt le soir, ayant notamment entendu son sentiment de solitude à la naissance de leurs filles. Cependant, il existe une plus grande complicité entre le père et ses filles, Mme se sentant alors exclue. Initialement, elle se sentait dans une bulle, alternativement avec une des deux filles. Et depuis qu’elle a sollicité le père, elle ressent ses filles comme un bloc, comme si elles ne faisaient qu’une. Nous lui demandons alors d’évoquer les différences entre ses filles, qui, quand elle les observe, apparaissent nettement.

24Puis elle évoque ses parents, à qui elle reproche de l’avoir négligée, et de lui avoir caché le fait que celle qu’elle considérait comme sa sœur est une demi-sœur, issue du père. Pendant qu’elle parle d’elle et de son histoire familiale, les jumelles sont tranquilles; elles se prêtent les crayons de couleur. Nous intervenons auprès des enfants notamment lorsqu’elles s’intéressent à ce qui se dit; nous reprenons alors dans un langage simple le contenu du dialogue avec la mère, ou en commentant et nommant leur attitude, de façon toujours différenciée. Ainsi, lorsque les deux sœurs se disputent l’affection de leur mère et que celle-ci les prend progressivement dans les bras, ma collègue s’adresse aux enfants pour signifier que leur mère a une place pour chacune d’entre elles, sur ses genoux. La haine rivalitaire s’estompe alors, et peu après, elles peuvent reprendre un jeu calmement, chacune de son côté.

25Mme explore à ce moment-là plus précisément le lien à sa demi-sœur, de douze ans son aînée, dont elle appris un an avant d’être enceinte qu’elle était issue d’un père différent du sien. Cette sœur est depuis toujours extrêmement envieuse envers elle; en nous parlant, Mme semble réaliser qu’elle est la fille préférée, celle légitimée par ses deux parents.

26Au détour de son discours sur les liens familiaux, un fantasme gémellaire émerge dans la relation à sa demi-sœur : « On faisait comme si on était des sœurs jumelles : on chantait les demoiselles de Rochefort en dansant devant la glace ». Pourtant, les disputes ont été très fréquentes et violentes, réactivées lorsque Mme a trouvé un compagnon et qu’ils ont eu les jumelles. Il y a trois mois, Mme a alors décidé de « couper les ponts ». Quand nous lui demandons comment réagissaient les parents à leurs conflits, elle explique qu’ils n’intervenaient pas, les laissant se battre « comme des chiffonnières », indifférenciées malgré leur différence d’âge. Par inadvertance, nous apprenons l’existence d’un frère entre elles deux, de six ans l’aîné de Mme. Celui-ci entretenait une relation fusionnelle avec sa demi-sœur, dont elle se sentait exclue. Dans la reprise après-coup de la séance, nous avons le sentiment que le vécu fraternel de la mère se répète avec ses enfants : relative indifférence des parents, liens fraternels d’exclusivité ou d’exclusion, négation des écarts fraternels dans la fantasmatique gémellaire.

27A la séance suivante, Sophie exprime sa colère tandis que Cathy est plus calme. La mère nous prend à témoin des tapes que Sophie lui donne, et qu’elle nomme « des trempes »; et elle ajoute de façon récurrente : « Ah c’est pas triste !»; cette scène représente une excitation agie contre le risque dépressif faisant l’objet d’une dénégation liée au sentiment de perte d’objet. Mais, changement important, elle vit maintenant l’arrivée de son mari le soir comme un soulagement, sa parole faisant autorité auprès des filles.

28Le cinquième entretien est marqué par le déploiement de la relation entre les jumelles, maintenant paisible. La jalousie et l’envie ne sont plus prédominantes, et Mme se sent moins débordée. En revanche, elle aborde le fait que lorsqu’elle a appris qu’elle était enceinte des jumelles, elle en a pleuré pendant deux jours. Avant de savoir qu’il s’agissait de jumelles, le mari avait dit : « Tant qu’il n’y a qu’un seul enfant, ça va. ». Puis, un peu plus tard, il avait précisé : « S’il y a un garçon, ça va. ».

29Les vacances de la Toussaint passent. Mme confie la garde des jumelles aux parents de M. et elle dit pouvoir enfin penser à elle pendant cette semaine. Cependant, le retour à la maison est difficile : les filles « refont la foire » le soir alors qu’elles se couchaient sans problèmes chez les grands-parents paternels. M. et Mme sont en colère, Mme va même jusqu’à « exploser » et leur administrer une fessée. Elle s’en veut mais elle est soutenue par son mari. Depuis cette fessée, les filles l’écoutent, sans qu’elle ait besoin de répéter. Maintenant, alors que les cris et les onomatopées ont laissé place à quelques mots chez Sophie, les jumelles jouent ensembles ou séparément sans conflits.

30A la suite de cette séance, Mme se pose la question de l’arrêt des consultations. Elle reviendra pour parler d’elle, sans ses filles. Elle évoque alors ce que la méningite de Cathy à sa naissance a provoqué chez elle; dès que Cathy a de la fièvre, Mme la voit « grise », et c’est la panique. Ces affects sont reliés associativement à un temps traumatique, lorsque Cathy était en couveuse, et qu’elle n’appelait personne, comme sidérée, « grise et morte » selon la mère. A ce moment-là, elle se dit : « Il ne faut pas que je m’attache à elle ». Depuis, elle se sent coupable d’avoir eu cette pensée : elle en rêve de façon récurrente et fait des crises de tétanie qu’elle rattache à cette scène. Lorsque le médecin lui dit que Cathy aurait pu mourir, elle s’effondre. Elle associe sur sa tentative de suicide par absorption de médicaments, à l’adolescence : « C’était pas pour mourir, mais parce que personne ne s’occupait de moi ».

HAINE ET RISQUE D’AGRIPPEMENT

31Dans les premières séances, une séquence est particulièrement significative, lorsque Sophie attaque Cathy alors que celle-ci est en train de s’extraire du magma familial par le jeu et la rêverie. Dans l’utilisation de l’aire intermédiaire, on retiendra le terme inter, entre, qui permet au sujet de ne pas être dans. Cathy représente un double narcissique qui tente de s’échapper de la captation spéculaire, par la trouvaille d’une aire intermédiaire à investir. Cette délocalisation par l’investissement d’un autre espace que celui de la relation gémellaire ouvre sur une différenciation des lieux psychiques que la gémellité tend à rabattre, vers l’unité à deux. Par sa violence, Sophie tente d’immobiliser les mouvements psychiques de sa sœur, afin de maintenir l’unité narcissique gémellaire dans un lien d’emprise. Or, devenir sujet passe par un lâcher prise concernant l’objet, c’est-à-dire l’abandon de la main-mise narcissique et du contrôle de l’objet [15].

32Cette situation, intriquant réalité et fantasme gémellaires dans les générations, comporte un risque d’enfermement dans la répétition suivante : rien de ce que l’une vit ne peut être différent de ce que l’autre vit. L’attaque destructrice envieuse est une tentative de désobjectalisation, une tentative de tuer la construction de l’autre en tant que sujet.

33Ici, Sophie refuse d’être laissée pour compte, abandonnée, par sa sœur, et au-delà, par sa mère. Il ne s’agit pas de nier à la relation fraternelle une spécificité, mais plutôt de souligner comment les relations horizontales et verticales sont ici prises dans un jeu de miroir et d’interdépendance, avec peu d’espaces pour que les potentialités différenciatrices et créatives de chacune puissent se déployer. L’attaque de Sophie signale le refus d’une différenciation, mais aussi, à l’arrière-plan, la difficulté de la mère de ne pas répéter la relation ambivalente envers sa demi-sœur, jumelle dans le fantasme, dans la haine plus que dans l’affection ou l’amour. Cette ambivalence se retrouve dans l’investissement fantasmatique de ses filles – une à tuer, une à aimer –, investissement ambivalent généralement centré sur un seul enfant. Notons qu’ici, l’investissement libidinal de la mère porte sur la naissance de deux enfants qui constituent in statu nascendi une fratrie. Nulle surprise de voir surgir alors le lien à sa propre fratrie dans le lien ambivalent aux jumelles.

34C’est apparemment la plus malmenée, Cathy, qui semble avoir des ressources pour jouer et être seule en présence des autres. Tandis que Sophie, à répondre au désir de maltraitance psychique et physique de la mère envers Cathy, semble prise dans les rets de la relation spéculaire avec la mère et la sœur.

35A. Aichhorn [16] a évoqué dans une lettre à A. Freud « la pulsion d’agrippement » pour définir la réaction des enfants aux carences de soins précoces : il désignait ces enfants comme abandonnés par l’environnement mais aussi abandonnés à eux-mêmes, intérieurement [17]. Paradoxalement, les jumelles semblent abandonnées à elles-mêmes dans le sens où la mère se vit comme envahie par elles, jusqu’à ne plus pouvoir rêver, rêver ses enfants ou son mari. Dans les relations d’objet, deux sources organisent ce vécu carentiel : la mère et le double narcissique représenté par le frère jumeau, ce persécuteur empêchant la pleine jouissance du désirable. Si on considère l’alter ego comme partie prenante dans la constitution du Moi de chacune des sœurs, alors la différenciation psychique et le sentiment de perte constituent la souffrance à éviter, sur fond d’abandonisme propre au vécu premier vis-à-vis de la mère. A travers son ambivalence inter-objectale, la mère incarne le mythe selon lequel pour qu’un des jumeaux puisse vivre, il faut en sacrifier un des deux [18].

36Si la haine envers la mère est possible, elle reste moins exprimable que dans le lien sororal, lien intime où la similarité atténue la culpabilité : à travers cet identique intrus, n’est-ce pas à soi-même que l’on adresse les coups ? Ce n’est qu’après un certain cheminement en consultation que la mère parvient à assumer sa haine, à travers la fessée aux deux filles. Cette fessée est en lien avec le coucher qui n’est pas seulement un enjeu de séparation, mais aussi de haine. Contrairement à l’idée d’imposer de l’extérieur par le comportement éducatif parental une différenciation du couple gémellaire (concernant les habits, les amis, etc.), c’est en les associant l’une à l’autre – en les mettant toutes les deux à une place d’enfant – que l’organisateur de la différence des générations prend place. Cela opère grâce à la possibilité d’assumer pour les deux filles, de façon non clivée, la haine qu’elles provoquent chez la mère. Celle-ci voit se réduire le clivage initial entre ses deux filles, et accède à nouveau au registre secondarisé de l’ambivalence pour chacune de ses filles. Elles peuvent alors chacune se sentir vivantes et réelles pour elles-mêmes, tandis que leur lutte pour capter l’attention de la mère et en miroir celle de la sœur alter ego ressemblait auparavant à une lutte contre l’angoisse de perte et l’indifférence, une lutte pour se sentir réelle dans la vie psychique maternelle.

37Pour la mère, les faire disparaître et continuer sa vie, c’est dans le fantasme les mettre en absence, voire se débarrasser d’elles. On comprend alors la nécessité pour les parents d’aménager un espace intermédiaire réparateur à travers la lecture et les câlins, compensations nécessaires au soulagement de la culpabilité parentale. Comme la haine de l’analyste pour son patient passe par l’énoncé qui clôt la séance [19], la haine du parent passe par la fin de la relation dans une journée, incarnée par le coucher. C’est aussi retrouver l’espace du couple et de la relation au père. Comment, dans ce cas, peut s’inscrire la place du père alors que les jumelles sont confrontées à une absence de différence sexuelle dans la relation à la mère ?

METTRE EN ABSENCE, TRANSFORMER, SUBJECTIVER

38Cette situation clinique illustre que l’appel au père est central dans les ressources trouvées par la mère. Pour la mère, rêver du père, c’est rêver du lien qui existe entre les parents ainsi qu’au lien entre le père et les enfants. Rêver du père, c’est donc rêver de la réunion triangulaire de ce que les soins maternels ont tendance à séparer et à isoler dans la relation close mère-enfant [20]. Rêver du père, c’est aussi réaliser à nouveau l’union sexuelle du couple parental; pour que l’enfant puisse se construire, il est nécessaire qu’il soit oublié par les parents, occupés par leurs désirs d’une autre sexualité, génitale. L’enfant s’absente de la scène familiale pour jouer-rêver-créer; la mère s’absente pour rêver du père – mais ne pourrait-on pas dire rêver tout court, c’est-à-dire être en contact avec ses objets internes, anciens ou actuels ? –, tandis que les parents s’absentent pour se désirer. Il existe là un modèle du négatif où c’est par l’absence que le lien se construit et se tisse. Cette absence s’oppose à la relation d’agrippement, forçage du réel de la relation fondé sur le fantasme de permanence de l’objet et de l’excitation qu’il génère. Cependant, la réaction du père est décisive : la place du père n’est pas seulement celle qui existe dans la psyché maternelle, mais également une place qui se prend, qui s’incarne en l’occupant.

39Dans la relation gémellaire, douleur et haine se mélangent sur fond de sentiment de perte. Une blessure narcissique hémorragique s’est ouverte, cristallisant dans le lien fraternel la relation à l’objet primaire. Ces fragilités ne peuvent s’inscrire que dans le temps précoce où l’enfant a besoin d’une relation entière, pleine, avant que de pouvoir désinvestir progressivement son omnipotence. L’omniprésence de l’objet avant l’alternance présence-absence, voilà donc un des chemins essentiels de la construction subjective. C’est donc à une relation passionnelle à trois que cette situation clinique renvoie, condamnée à la répétition sans l’intervention d’un tiers.

40Passer par l’autre pour se construire implique sa mise à l’écart du champ perceptif pour pouvoir en construire une représentation hallucinatoire. Le lien à l’autre ne devient possible qu’à la condition que l’autre soit mis en absence : la mère par ses filles, les filles entre elles à travers des activités ludiques. La mère, lorsqu’elle parle de sa propre histoire, ne se préoccupe plus de ses filles qui jouent : à partir du cadre thérapeutique, un cadre interne sécurisant s’installe. C’est dans l’aller et retour entre perception et hallucination (de la présence de l’objet) que peut s’inscrire un lien d’amour supportable.

41La problématique propre au lien gémellaire peut être ainsi posée : comment échapper à l’autre, le mettre en absence, lorsqu’il est constamment là et qu’il fait figure de double, ayant les mêmes besoins et désirs, souvent au même moment ? Tandis que le fraternel concerne le lien au semblable, ici, c’est à l’identique que le sujet jumeau est confronté : un stade du miroir indéfiniment prolongé [21]. Cette problématique s’illustre dans la situation clinique que nous avons dépliée : pas de narcissisme des petites différences comme dans un lien fraternel habituel, autour de la différence d’âge, d’apparence, de place dans la fratrie; ni de présence d’un autre membre de la fratrie. Mais plutôt une continuelle confrontation au même, que seule la constitution du duo en couple sado-masochique va permettre, par les traits de personnalité, de différencier.

42Quelles sont les issues possibles du lien gémellaire ? Dans l’analyse de la mythologie [22], le jumeau est aussi considéré comme un être qui a emmené avec lui son double immortel, indépendamment de toute filiation à la scène primitive. Ce fantasme d’auto-engendrement propre au vécu gémellaire constitue une source d’affaiblissement des interdits œdipiens : comment s’identifier à l’interdit parental face au désir de meurtre fraternel lorsque prédomine le fantasme d’une fécondation mutuelle in utero ?

43Le jumeau est une figure du double qui s’incarne dans la réalité du tangible, par la présence d’un double incarné. A ce titre, le mythe de Narcisse vient représenter les enjeux de la relation au double. Dans une des versions du mythe, Narcisse tombe amoureux de son image et se noie, comme aspiré dans une fascination spéculaire engloutissante. Une autre version indique que Narcisse, jeune adolescent, a cru voir dans le miroir tendu par la surface de l’eau sa sœur jumelle aimée, en tout point semblable à lui. A trop aimer un autre comme soi, l’accès à un autre différent de soi devient impossible : « on met le moi étranger à la place du moi propre – donc dédoublement du moi, division du moi, permutation du moi –, et enfin (…) un retour permanent du même (…). » [23] Pour le jumeau de même sexe, la haine du double le dispute à l’amour de sa propre image. Ces tendances s’opposent à l’amour de l’autre sexe, symbolisant ainsi l’incapacité à aimer, de passer de l’amour de soi à l’amour d’un autre.

44La proximité incestueuse, favorisée par le lien gémellaire [24], fut posée par S. Freud dans un bref récit de cas. Le problème de comportements identiques de jumeaux sur le plan sexuel amena l’un d’eux à devenir homosexuel, pour ne pas avoir à « être, par la suite de leur ressemblance, confondu avec lui dans des circonstances intimes (…)» [25]. Par conséquent, le travail de différenciation occupe une place centrale dans la relation gémellaire; il indique aussi une des tâches fondamentales de toute construction subjective pour un sujet en devenir.


Mots-clés éditeurs : Indifférenciation, Subjectivation, Gémellité, Lien sororal, Absence

Date de mise en ligne : 01/04/2008

https://doi.org/10.3917/top.093.0091

Notes

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  • [2]
    Houssier F., « La séduction fraternelle dans la théorie freudienne : de l’enfance à la fin d’adolescence », in Dialogue, 164,2004, pp. 47-57.
  • [3]
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  • [4]
    Kaës R., « Le complexe fraternel. Aspects de sa spécificité », in Topique, 51,1993, pp. 5-42.
  • [5]
    Lacan J., Les complexes familiaux dans la formation de l’individu. Essais d’une fonction en psychologie, Paris, Navarin, 1984, p. 46.
  • [6]
    Lacan J., « Le stade du miroir comme formateur de la fonction du Je » (1949), in Ecrits, Paris, Le seuil, 1966, pp. 93-100.
  • [7]
    Laplanche J., Vie et mort en psychanalyse, Paris, Flammarion, 1970.
  • [8]
    Macias M., « Double création, création du double », in Topique, 50,1991, pp. 275-292.
  • [9]
    Sourzat M.-C., « Le motif du jumeau », in Topique, 50,1991, pp. 43-62.
  • [10]
    Ibid.
  • [11]
    Lacan J., Les complexes familiaux dans la formation de l’individu. Essais d’une fonction en psychologie, op. cit.
  • [12]
    Houssier F., « La séduction fraternelle dans la théorie freudienne : de l’enfance à la fin d’adolescence », op. cit.
  • [13]
    Houssier F. « Emergence du concept de limite psychique à partir des premiers travaux psychanalytiques », in R. Scelles (sous la direction de) Limites, liens et transformations, Paris, Dunod, 2003, pp. 17-36.
  • [14]
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  • [16]
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  • [17]
    Houssier F., « L’adolescent, un sujet récalcitrant dans l’histoire de la pratique psychanalytique. L’originalité de l’approche d’A. Aichhorn », in Dialogue, 162,2003, pp. 35-45.
  • [18]
    Rank O., Don Juan et le double (1914), Paris, Payot, 1932.
  • [19]
    Winnicott D. W., « La haine dans le contre-transfert » (1947), in De la pédiatrie à la psychanalyse, Paris, Payot, 1969, pp. 72-82.
  • [20]
    Green A., La folie privée, Paris, Gallimard, 1975.
  • [21]
    Lacan J., « Le stade du miroir comme formateur de la fonction du Je » (1949), op. cit.
  • [22]
    Rank O., Don Juan et le double (1914), op. cit.
  • [23]
    Freud S., « L’inquiétante étrangeté » (1919), in L’inquiétante étrangeté et autres essais, Paris, Gallimard, 1985, p. 236.
  • [24]
    Zazzo R., Le paradoxe des jumeaux, Paris, Stock, 1984.
  • [25]
    Freud S., « Sur la psychogenèse d’un cas d’homosexualité féminine » (1920), in Névrose, psychose et perversion, Paris, P.U.F., 1973, p. 257.

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