Pour les structuralistes, l’intrigue correspond à la structure des événements racontés, tandis que le personnage est abordé sous l’angle de son rôle dans cette intrigue. La narratologie postclassique, en mettant l’accent sur la dynamique du récit, est venue transformer ces concepts en redéfinissant l’intrigue comme une matrice tissée de virtualités, alors que le personnage est un vecteur d’immersion, ce qui amène à discuter de sa vraisemblance et de l’indétermination de son rôle. L’étude des séries évolutives permet de souligner les caractéristiques, ainsi que les qualités esthétiques, d’œuvres partiellement improvisées et construites sur un mode collectif. Ce que révèle l’analyse narratologique des séries télévisées, c’est le caractère indissociable des dimensions épistémologiques et méthodologiques, car l’approche structuraliste des fictions littéraires se fondait sur un principe de causalité régressive qui se révèle inadéquat lorsqu’il s’agit de réfléchir sur la nature des récits émergents.