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Article de revue

La féminisation des métiers et des professions. Quand la sociologie du travail croise le genre

Pages 91 à 99

Notes

  • [1]
    lise, umr cnamcnrs no 6209.
  • [2]
    D’autres bilans sont disponibles sur ce thème (Tripier, 1997 ; Maruani, 2001 ; Lallement, 2003), mais aucun ne privilégie une entrée par la féminisation.
  • [3]
    La sociologie des professions d’inspiration fonctionnaliste repose sur l’opposition classique entre des « occupations » et des « professions ». Les premières correspondent à des activités dépourvues de prestige social quand les secondes désignent celles (la médecine, le barreau, etc.) qui ont su, au cours de leur histoire, développer un ensemble de spécificités permettant leur institutionnalisation et leur reconnaissance sociale : monopole d’exercice, entrée autorisée par le succès à un concours, formation longue et délivrée dans des écoles contrôlées par la profession (Chapoulie, 1973). Si cette opposition ne fait plus guère sens au vu des critiques émises par les auteurs interactionnistes (Hughes, 1996), nous montrerons qu’elle conserve une certaine actualité dans les travaux français sur la féminisation. C’est la raison pour laquelle nous utiliserons les termes de « métiers » et de « professions » dans la suite de cette note.
  • [4]
    L’inverse n’est pas vrai : rares sont encore les recherches sur des métiers ou des professions qui se masculinisent (Angeloff, Arborio, 2002).
English version

1En s’intéressant aux processus de féminisation qui touchent aujourd’hui de nombreux univers professionnels, cette note propose une réflexion sur la prise en compte du genre dans la sociologie du travail française [2]. Des commissariats de police (Pruvost, 2005) aux établissements pénitentiaires (Malochet, 2005), des tribunaux (Boigeol, 1996) aux hôpitaux (Lapeyre, 2006), des salles de concert (Buscatto, 2003) aux terrains d’entraînements sportifs (Mennesson, 2005), il n’est plus guère de bastions masculins qui ne voient s’effriter leur homogénéité de sexe. Comme on peut le constater dans ce rapide inventaire, professions et métiers masculins sont également concernés par l’arrivée de femmes [3]. Cette note dressera un état des lieux synthétique à partir de deux interrogations liées. D’une part, elle analysera comment ces divers processus de féminisation ont acquis le statut d’objet légitime pour la sociologie du travail. D’autre part, elle mettra en lumière les enjeux institutionnels, politiques et théoriques qu’un tel objet soulève.

La féminisation comme objet

2La féminisation d’un métier ou d’une profession désigne généralement la croissance du nombre de femmes dans une activité identifiée comme masculine, au vu de l’hégémonie des personnels masculins en son sein et/ou des « qualités » socialement jugées nécessaires pour l’exercer. Au-delà du constat statistique, les analyses sociologiques mettent toutes en avant la dimension dynamique du phénomène : la féminisation doit être considérée avant tout comme un processus, dont il s’agit de percer la logique, les modalités et les effets. Trois usages principaux peuvent être repérés dans la littérature (Zaidman, 1986). La féminisation peut d’abord être comprise comme un élément d’une « dynamique d’égalisation » qui efface ou atténue un retard historique dommageable. Elle peut ensuite renvoyer à une inversion quantitative, quand « une profession tout entière [est] investie en force par les femmes et désertée par les hommes » (p. 281). Dans ce cas, il n’est pas rare qu’une corrélation soit établie entre la féminisation de l’activité concernée et sa dévalorisation sociale (Bourdieu, 1998). Cette idée a fait l’objet de nombreuses mises au point qui en dénoncent le caractère trop rapide, inapte à saisir l’hétérogénéité des situations concernées par cette liaison (Cacouault-Bitaud, 2001). La féminisation peut enfin recomposer la frontière entre métiers féminins et masculins, en en subvertissant la hiérarchie. Elle renvoie alors à l’ouverture discrète vers des femmes qui, progressivement, contribuent à transformer les représentations et les comportements masculins.

3Si la référence aux univers professionnels qui se féminisent paraît aujourd’hui courante en sociologie du travail [4], il s’agit en fait d’une préoccupation fort récente. Cet objet de recherche a conquis sa légitimité contre une tradition disciplinaire longtemps sourde aux lectures sexuées du monde du travail. Le sort réservé aux travaux pionniers de M. Guilbert (Guilbert, 1966) en témoigne. À l’époque, sa comparaison des activités exercées par les hommes et les femmes dans 18 branches et 120 entreprises industrielles a suscité des réactions oscillant entre l’indifférence et le mépris. Elle montrait notamment que les tâches confiées aux ouvrières différaient de celles de leurs collègues masculins par un effort physique moindre, une exigence de rapidité accrue, un caractère répétitif davantage marqué et une rémunération au rendement plus contraignante. Ce faisant, M. Guilbert ouvrait la voie à des réflexions sur l’usage productif de qualités socialement construites dans l’univers familial. Ces pistes seront investies aux marges de la sociologie du travail académique. D. Kergoat (Kergoat, 1978) insistera par exemple sur la nécessité de lier capitalisme et patriarcat pour rendre compte des rapports sociaux de sexe : « les rapports de domination viennent doubler les rapports d’exploitation » (p. 71). À travers l’étude de conflits du travail, M. Maruani (Maruani, 1979) mettra en lumière, quant à elle, les conditions d’émergence d’une identité féminine spécifique, irréductible à l’expression d’une solidarité de classe. Ces travaux, dont nous citons ici les plus emblématiques, ne demeureront pas totalement isolés. Mais, avant la fin des années 1980, ils ne parviendront guère à essaimer au-delà d’un cercle somme toute restreint. Pour l’essentiel, cela tient au fait que la sociologie du travail continue alors de raisonner à partir d’un « modèle unique de travailleur, un proto-type : “l’ouvrier – français – qualifié – mâle – adulte – de – la – grande – industrie”, dont toutes les autres catégories – notamment les femmes – ne seraient que des variantes » (Erbès-Séguin, 1999, p. 94). Cette myopie a ainsi conduit G. Friedmann (Friedmann, 1956) à étudier la déqualification du travail industriel sans mentionner que les ouvriers observés étaient, dans leur grande majorité, des ouvrières.

4Trois mouvements peuvent être évoqués pour expliquer, à partir des années 1990, l’introduction d’une dimension de genre dans les travaux de sociologie du travail et l’intérêt croissant pour le thème de la féminisation des métiers et des professions. Le premier est le produit de la rencontre entre deux champs voisins, celui du travail et celui de l’éducation (Maruani, 2001). Dans les recherches menées à partir des années 1990, il n’est plus tant question de l’organisation sexuellement différenciée du travail que de la persistance des inégalités entre hommes et femmes dans un contexte de plus grande réussite scolaire féminine. C’est bien une telle perspective qui anime, par exemple, les diverses enquêtes menées par C. Marry sur les femmes ingénieurs (Marry, 2004). Le second mouvement tient, quant à lui, de la progressive substitution d’un paradigme à un autre au sein même de la sociologie du travail. L’attention se déplace en effet de l’ouvrier, du poste de travail et du secteur industriel vers la diversité des métiers, la richesse des trajectoires biographiques et les mouvements qui affectent le marché du travail (Tripier, 1991). Cette « sociologie de l’emploi » (Maruani, Reynaud, 1993) dont les contours se dessinent alors met au premier plan l’étude des modes d’accès au marché du travail et celle des modes de gestion de la main-d’œuvre. La très forte croissance de l’activité féminine depuis les années 1960 fournit, de ce point de vue, un angle privilégié pour analyser les nouvelles formes d’inégalités sur le marché du travail. Le dernier mouvement consiste dans la diffusion en France des principes et des méthodes de la sociologie interactionniste des professions (Dubar, Tripier, 1998). Cette attention portée aux dynamiques des métiers et des professions a conduit la sociologie du travail à se détacher des analyses du seul monde ouvrier. En élargissant ainsi le spectre de ses investigations, elle a fait place à des processus (notamment la féminisation) et des univers (les professions libérales, les cadres, etc.) qu’elle avait longtemps négligés.

La féminisation comme enjeu

5En même temps qu’elle devient un objet légitime pour la sociologie du travail, la féminisation des métiers et des professions porte avec elle des enjeux forts. Ces derniers touchent à la fois à l’institutionnalisation des recherches sur les différences de sexe, à la reconnaissance politique des multiples discriminations dont sont victimes les femmes sur le marché de l’emploi et à l’accent mis sur une approche centrée sur l’univers des professions. Il faut en effet souligner que la majeure partie des travaux sociologiques sur la féminisation s’intéresse aujourd’hui à des univers socialement valorisés. Jusqu’aux années 1970-1980, l’étude de la féminisation des professions comportait une urgence sociale moindre pour un mouvement féministe radical et révolutionnaire qui empruntait au marxisme bon nombre de ses concepts. Contrairement à la situation anglo-saxonne (Le Feuvre, 2003), où fleurissaient alors les prises de position réformistes et divers dispositifs de discrimination positive, il était plutôt rare et malvenu, en France, de porter son attention sur la féminisation de groupes professionnels prestigieux. De ce point de vue, le balancier s’est maintenant inversé. Parallèlement à la mise au jour d’inégalités sexuées persistantes, que ce soit en termes de salaires, de statuts ou de temps de travail, nombreuses sont aujourd’hui les études qui interrogent la distribution du pouvoir entre hommes et femmes à l’aune de la féminisation des professions. On peut citer, entre autres exemples, celui des cadres (Huppert-Laufer, 1982) et dirigeants d’entreprise (Pigeyre, 2001), celui des ingénieurs (Marry, 2004), celui des médecins (Le Feuvre, 2001), celui des architectes (Lapeyre, 2006) ou encore celui des commissaires-priseurs (Quemin, 1998).

6Ces travaux relèvent les multiples embûches rencontrées par des femmes diplômées et qualifiées lorsqu’elles choisissent d’entrer dans des univers dont le prestige se conjugue au masculin. De manière générale, c’est le fossé entre les succès scolaires des filles et leur accès lent et ralenti au monde des professions qui est stigmatisé dans ces enquêtes. Plusieurs aspects y sont déclinés : le recrutement, où s’expriment les craintes masculines sur la dévalorisation induite par l’arrivée des femmes, la division du travail, où se révèlent les principes de différenciation et de hiérarchisation entre les tâches masculines et féminines, et la gestion des carrières, qui se heurte bien souvent à des formes tacites de discriminations (le phénomène du « plafond de verre » en est une illustration désormais connue). La thématique de la conciliation entre activité professionnelle et responsabilités familiales se trouve elle aussi souvent développée. Ces femmes qui investissent des univers masculins doivent en effet affronter des représentations tenaces sur leurs rôles d’épouses et de mères. Celles-ci peuvent se concrétiser par des mécanismes institutionnels qui aboutissent à allonger les carrières des femmes et à rendre leur accès aux postes à responsabilités plus complexe. Mais les recherches mettent également en lumière des « comportements d’auto-élimination des femmes » (Marry, 2004, p. 23), qu’elles renvoient à la prégnance de modes de socialisation sexuée dans la famille, à l’école et au travail.

7Le Feuvre (Le Feuvre, 2003) a proposé récemment une intéressante typologie des travaux sur la féminisation des professions. Un premier ensemble fait le lien entre l’ouverture des professions aux femmes et leur dévalorisation sociale. Cette dernière peut être analysée comme la cause de la féminisation du groupe concerné ou son effet. L’accent est mis ici sur la reproduction de la division sexuelle du travail. Ainsi la féminisation est-elle envisagée comme un moyen pour la domination masculine de renforcer son assise. Un tel paradigme est cependant loin de faire l’unanimité, faute de données empiriques concordantes. Le second ensemble de travaux s’intéresse plutôt aux épreuves que subissent les femmes qui investissent des univers marqués par des normes et des valeurs viriles. Il s’agit là de déterminer dans quelle mesure les femmes parviennent à « féminiser » les groupes professionnels. Dans le troisième ensemble, la perspective est inversée. Elle consiste à pointer les conséquences de l’entrée des femmes dans une profession en termes de « virilisation » de leurs stratégies et de leurs expériences. Ces deux derniers paradigmes ont l’inconvénient de reposer sur une bipartition simpliste, qui soutient une vision relativement statique des différences de sexe. Le risque réside dans une naturalisation du « masculin » et du « féminin », qui seraient vus non comme des constructions sociales, mais comme des attributs des individus, au même titre que le sexe biologique. À l’encontre de cela, Le Feuvre propose une quatrième approche, délibérément constructiviste, qui refuse de considérer la féminisation à l’aune de catégories inaptes à en rendre compte. Le pari est bien que les femmes « ne peuvent pas devenir ce que les hommes ont été, pas plus que les hommes ne peuvent continuer d’être ce qu’ils étaient par le passé, alors que les femmes étaient d’emblée placées “hors jeu”, confinées dans un rôle de participation par procuration au fonctionnement de ces espaces professionnels » (Le Feuvre, 2003, p. 123). On est là face à un principe tout autant méthodologique que théorique. Il faut, selon ces travaux, supposer la possibilité d’un dépassement du genre pour pouvoir penser la dimension intrinsèquement dynamique des rapports sociaux de sexe. La féminisation des professions apparaît alors comme une entrée fort pertinente pour l’analyse des constructions de genre.

8Le dernier enjeu de ces recherches sur la féminisation des professions tient dans la possibilité qu’elles offrent d’aborder les phénomènes de dualisation de l’emploi féminin et, par conséquent, les clivages au sein même de la catégorie « femmes ». Comme le dit justement D. Kergoat (Kergoat, 2000, p. 43-44), « on voit […] apparaître, pour la première fois dans l’histoire du capitalisme, une couche de femmes dont les intérêts directs (non médiés comme auparavant par des hommes : père, époux, amant…) s’opposent frontalement aux intérêts de celles touchées par la généralisation du temps partiel, les emplois de service très mal rétribués et non reconnus socialement, et plus généralement par la précarité ». La conviction qui anime celles et ceux qui s’interrogent sur la féminisation des professions est que ces analyses doivent contribuer à une réflexion sur la différenciation des expériences féminines. Des travaux sont menés, par exemple, sur les phénomènes de sous-traitance des tâches domestiques (et, plus largement, des activités de « care ») par des femmes richement dotées à d’autres qui le sont beaucoup moins. Ce faisant, « ce sont les différences, les inégalités, les disparités que l’on traque et non plus les singularités ou les particularités » (Maruani, 2001, p. 51) : il ne s’agit donc plus de postuler l’unité de la catégorie « femmes » mais de saisir ses lignes de fracture et d’initier une approche par les différences de sexe et les constructions sociales qui les font exister.

Références bibliographiques

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Date de mise en ligne : 01/10/2007

https://doi.org/10.3917/sopr.014.0091

Notes

  • [1]
    lise, umr cnamcnrs no 6209.
  • [2]
    D’autres bilans sont disponibles sur ce thème (Tripier, 1997 ; Maruani, 2001 ; Lallement, 2003), mais aucun ne privilégie une entrée par la féminisation.
  • [3]
    La sociologie des professions d’inspiration fonctionnaliste repose sur l’opposition classique entre des « occupations » et des « professions ». Les premières correspondent à des activités dépourvues de prestige social quand les secondes désignent celles (la médecine, le barreau, etc.) qui ont su, au cours de leur histoire, développer un ensemble de spécificités permettant leur institutionnalisation et leur reconnaissance sociale : monopole d’exercice, entrée autorisée par le succès à un concours, formation longue et délivrée dans des écoles contrôlées par la profession (Chapoulie, 1973). Si cette opposition ne fait plus guère sens au vu des critiques émises par les auteurs interactionnistes (Hughes, 1996), nous montrerons qu’elle conserve une certaine actualité dans les travaux français sur la féminisation. C’est la raison pour laquelle nous utiliserons les termes de « métiers » et de « professions » dans la suite de cette note.
  • [4]
    L’inverse n’est pas vrai : rares sont encore les recherches sur des métiers ou des professions qui se masculinisent (Angeloff, Arborio, 2002).

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