L’ONU et l’OTAN symbolisent le nouvel ordre international qui se met en place après la Seconde Guerre mondiale. Les Nations unies représentent le rêve d’un système de relations entre États fondées sur la notion de sécurité collective. L’OTAN, créée deux années après l’ONU, en raison de la Guerre froide, repose sur la notion plus pragmatique de défense collective.
Les deux organisations entretiennent dès leur création des relations difficiles. L’ignorance qu’elles se vouent de 1947 à la chute du mur de Berlin devient une coopération forcée dans les années 1990 avec l’embrasement des Balkans. Une forme de division du travail apparaît alors : l’ONU fournit la légitimité quand l’OTAN apporte son efficacité. Mais la situation se complique avec le Kosovo en 1999 quand l’OTAN prétend incarner à la fois la légitimité et l’efficacité. S’ensuit une période de déclin des deux organisations qui correspond en parallèle à une montée de l’unilatéralisme américain. Ce dernier culmine avec l’invasion de l’Irak en 2003 : ni la légitimité de l’ONU, ni l’efficacité de l’OTAN ne font plus partie de l’équation. L’intervention en Afghanistan semble être l’occasion du rachat ; mais les ratés de la coopération entre les deux organisations, qui peinent à conjuguer leurs efforts, font oublier les bonnes intentions affichées tant à l’ONU qu’à l’OTAN. La cas libyen confirme cette incapacité des deux organisations à agir de conserve.
The UN and NATO are the epitomes of the new international order born after World War II. The UN embodies the dream of a system of states built on the notion of collective security. NATO, created two years later because of the Cold War, has relied on the much more pragmatic notion of collective defense.
Relationship between NATO and the UN has been difficult from the outset. From 1947 until the fall of the Berlin Wall, ignorance between the two organizations prevailed. Then, with the Balkan wars, this ignorance has turned into a forced cooperation. A kind of division of labor emerged : the UN brings legitimacy while NATO provides its effectiveness. But the situation has grown complicated with Kosovo in 1999 when NATO intended to embody both legitimacy and effectiveness. Then both NATO and the UN experienced decline while the American unilateralism sharply increased, as the Iraq invasion testified. Neither the legitimacy of the UN nor the effectiveness of NATO were taken into account. The Afghan intervention has seemed to be an occasion to get back on track. However the failure to cooperate between the two organizations, which have been unable to carry out joint efforts, has undermined the good intentions displayed at NATO and at the UN when it comes to cooperation. The Libyan intervention has yet again confirmed this trend.