Couverture de RSSS_005

Article de revue

Une œuvre politique éclairée par la science. Paschal Grousset (1844-1909) et l'éducation physique

Pages 87 à 117

Notes

  • [*]
    Pierre-Alban Lebecq est directeur de l’enseignement et de la recherche à l’ILEPS de Cergy-Pontoise, Docteur en STAPS, Chercheur associé au CRIS EA 647 de l’Université de Lyon 1.
  • [1]
    Né à Corte le 7 avril 1844, Jean-François Pascal Grousset passe sa jeunesse à Grisolles, village du Tarn et Garonne où son père est professeur de mathématiques, puis proviseur du collège. Il obtient le baccalauréat de Lettres au lycée de Montauban en 1861.
  • [2]
    Lebecq, Pierre-Alban. 1995. Paschal Grousset et la Ligue nationale de l’éducation physique, Thèse de doctorat STAPS, Bordeaux 2.
  • [3]
    1893. Germinal, 2 août.
  • [4]
    De Coubertin, Pierre. 1889. L’éducation anglaise en France, Paris, Hachette, p. 204.
  • [5]
    Lettre du secrétaire de Paschal Grousset du 29 mars 1892, adressée à la revue Chronique médicale, publiée en 1897.
  • [6]
    Daryl, Philippe. 1884. La vie publique en Angleterre, Paris, Hetzel. Daryl, Philippe. 1888. Les Anglais en Irelande, Paris, Hetzel.
  • [7]
    Laurie A., 1883. Une année de collège à Paris, Paris, Hetzel, p. 17.
  • [8]
    Lettre à Pierre-Jules Hetzel, Londres, 21 avril 1879. Archives Hetzel NAF 16957.
  • [9]
    Laurie A., op. cit., p. 93.
  • [10]
    Richepin, Jean. 1872. Les étapes d’un réfractaire, Jules Vallès, Lacroix, Verboeckhoven & Cie, p. 58.
  • [11]
    Archives de la Préfecture de Police de Paris. Dossier BA/1103. Référencées ultérieurement : Arch. PPo. Rapport du 24 décembre 1868.
  • [12]
    Claveau, Anatole. 1913. Souvenirs politiques et parlementaires d’un témoin, 1865-1870, Paris, Plon-Nourrit, p. 108.
  • [13]
    Arch. PPo. Rapport du 19 avril 1867.
  • [14]
    Serman, William. 1986. La Commune de Paris, Paris, Fayard, p. 93.
  • [15]
    Lacassin, Francis. 1978. « Le Communard qui écrivit trois romans de Jules Verne », Europe, n° 595-596, novembre-décembre, p. 99.
  • [16]
    Zevaes, Alexandre. 1929. L’affaire de Pierre Bonaparte, Paris, Hachette, p. 6-7.
  • [17]
    Pain, Olivier. 1879. Henri Rochefort, Paris, Périnet, p. 292-293.
  • [18]
    Maitron, Jean. 1974. Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Paris, éd. Ouvriers, T. 12, p. 337.
  • [19]
    Pons, Henri. 1976. « André Laurie », Bulletin de la société Jules Verne, n° 39-40, p. 165.
  • [20]
    Vallès, Jules. 1882. « Sainte Pélagie », La France, 22 septembre.
  • [21]
    Arch. PPo, op. cit., Pièce 509.
  • [22]
    Le 28 janvier 1871.
  • [23]
    Bruhat, Jean ; Dautry, Jean ; Tersen, Émile. 1960. La Commune de 1871, Paris, éd. Sociales, p. 116.
  • [24]
    1897. « Enquête sur la Commune », La Revue Blanche, 8e année, n° 91, 15 mars, p. 95-96.
  • [25]
    Chastenet, Jacques. 1952. Histoire de la Troisième République. Naissance et jeunesse, Paris, Hachette, p. 100.
  • [26]
    Serman W., op. cit., p. 524.
  • [27]
    Monselet, Charles. 1871. Le Monde Illustré du 10 juin ; Vaubert, M. 1871. Le Monde Illustré du 17 juin.
  • [28]
    1871. Le Dossier de la Commune devant les Conseils de Guerre, Paris, Lib. des Bibliophiles, Rapport Grousset, affaire du 20 juillet 1871. 1871. « Conseil de Guerre de Versailles », Le Temps, 19 août, p. 3, col. 3.
    Pascal Grousset est inculpé de : participation active à l’insurrection ; excitation à la guerre civile ; provocation publique à la désobéissance aux lois ; excitation publique à la haine et au mépris du gouvernement, offenses à l’Assemblée Nationale ; excitation publique à la haine et au mépris des citoyens dans le but de troubler la paix ; complot pour changer la forme du gouvernement ; excitation à la guerre civile en portant les citoyens à s’armer les uns contre les autres, ce qui eut pour résultat la dévastation, le massacre, le pillage et l’incendie ; art. 59, 60, 87, 88, 91, 96, 255, 258, 259, 260, 265, 276, 297, 302, 314, 342, 344, 381, 393, 396, 434, 439, 440 ; art. 1, 2, 4, 7 loi du 11/08/48.
  • [29]
    1871. « 3e Conseil de Guerre de Versailles », Le Temps, 4 septembre, p. 3, col. 4.
  • [30]
    Grousset, Paschal ; Jourde, Francis. 1876. Les condamnés politiques en Nouvelle Calédonie, Genève, Ziegler, p. 7.
  • [31]
    Jourde, Francis. 1877. Souvenirs d’un membre de la Commune, Bruxelles, Kistemaekers, p. 54.
  • [32]
    L.N. 1985. « Le nègre de Jules Verne », Cahiers du centre d’études verniennes et du Musée Jules Verne, n° 5.
  • [33]
    1975. Table du journal Le Temps, Paris, CNRS, vol. vii, p. viii.
  • [34]
    Meyer, C. 1985. « Grousset (J. F. P.) », in Prevost, Michel ; Roman d’Amat, Jean-Charles (dir.). Dictionnaire de biographie française, Paris, Letorzey, t. xvi, p. 1362.
  • [35]
    Arch. PPo., op. cit., pièce 398.
  • [36]
    1968. Dictionnaire des parlementaires français, 1889-1940, Paris, PUF, vol. 5, p. 1891-1892.
  • [37]
    Lebecq, Pierre-Alban. 1996. « Le thème de la renaissance physique dans l’œuvre littéraire de Paschal Grousset avant 1888 », in Arnaud, Pierre ; Terret, Thierry (dir.). Sport, éducation et arts aux xixe-xxe siècles, Paris, CTHS, p. 29-46.
  • [38]
    Arch. PPo, op. cit., Pièce 32.
  • [39]
    Laurie, André. 1886. Capitaine Trafalgar, Paris, Hetzel.
  • [40]
    Laurie, André. 1884. L’héritier de Robinson, Paris, Hetzel.
  • [41]
    Laurie, André. 1907. Spiridon le muet, Paris, Jules Rouff.
  • [42]
    Daryl, Philippe. 1888. La renaissance physique, Paris, Hetzel, p. 168.
  • [43]
    Daryl, Philippe. 1884. La vie publique en Angleterre, Paris, Hetzel.
  • [44]
    Daryl, Philippe. 1887. À Londres, Paris, Hetzel.
  • [45]
    Daryl, Philippe. 1888. Les Anglais en Irlande, Paris, Hetzel.
  • [46]
    Daryl, Philippe, 1884. La vie publique en Angleterre, Paris, Hetzel, p. 178.
  • [47]
    Ibid., p. 181, p. 182, p. 191.
  • [48]
    Ibid., p. 229, p. 268-275.
  • [49]
    Daryl, Philippe. 1887. À Londres, Paris, Hetzel, p. 22.
  • [50]
    Daryl, Philippe. 1886. « Paris à New-York », L’Illustration, 30 octobre, t. ii, p. 283. Daryl, Philippe. 1887. « La fleur du pacifique », L’Illustration, 16 juillet, t. ii, p. 5. Daryl, Philippe. 1890. « Faisons des marins », Le Temps, 11 octobre.
  • [51]
    Lebecq, Pierre-Alban. 2010. « Pourquoi Paschal Grousset intervient-il dans la réforme de l’éducation physique en France ? », Paschal Grousset (1844-1909) communard évadé du bagne, homme politique, romancier et journaliste, promoteur de l’éducation physique en France, Cahiers d’Adiamos 89, n° 4, mai, p. 61-82.
  • [52]
    Mayeur, Jean-Marie. 1973. Les débuts de la troisième République, Paris, Seuil, p. 168.
  • [53]
    Dansette, Adrien. 1946. Le boulangisme, Paris, Fayard, p. 34-47.
  • [54]
    Chenu, Henri. 1916. La Ligue des Patriotes, son programme, son passé, son avenir, Paris, Sirey, p. 91 (discours de Cahors - 15 avril 1884).
  • [55]
    Ibid., p. 45 (discours d’Angoulême - 13 mai 1883).
  • [56]
    Ibid., p. 55 (discours de Rouen - mai 1883).
  • [57]
    Marot, Louis. 1887. Le parti de la guerre et la Ligue des Patriotes, Paris, Guérin.
  • [58]
    Dansette, Adrien, op. cit., p. 75.
  • [59]
    Chambat, Pierre. 1980. « Les muscles de Marianne », Recherches, n° 43, p. 156.
  • [60]
    Parmi les anti-boulangistes : Georges Clemenceau, Edouard Jacques, Alexandre Millerand, Arthur Ranc, Gustave Mesureur. Parmi les démissionnaires de la Ligue des Patriotes : Marcelin Berthelot, Ferdinand Buisson, Anatole de la Forge, Jean Macé, Alfred Mézières, Joseph Reinach, Joseph Sansboeuf. 1888. Bulletin de la Ligue nationale de l’éducation physique, n° 1, novembre, p. 1.
  • [61]
    Daryl, Philippe. 1888. La renaissance physique, Paris, Hetzel, p. 243-246.
  • [62]
    Ibid., p. 18.
  • [63]
    Rastignac. 1888. L’Illustration, 17 novembre, t. II, p. 347.
  • [64]
    Robert, P. 1913. Le conseil municipal de Paris, Paris, Journal municipal.
  • [65]
    Dommanget, Maurice. 1964. L’enseignement, l’enfance, la culture sous la Commune, Paris, éd. de la Librairie de l’Étoile, p. 11-12.
  • [66]
    Lebecq, Pierre-Alban. 2009. « L’éducation physique dans les écoles communales de Paris (1888-1896) : Paschal Grousset et l’aventure sociale de la réforme de l’éducation physique en France », Centenaire Paschal Grousset (1844-1909) alias André Laurie, alias Philippe Daryl, Paris, Des Barbares, p. 137-166.
  • [67]
    De Coubertin, Pierre. 1887. Un programme, Paris, Chaix.
  • [68]
    1888. Le Temps, 7 juillet.
  • [69]
    Lebecq, Pierre-Alban. 1995. Paschal Grousset et la Ligue nationale de l’éducation physique, Thèse de doctorat STAPS, Bordeaux 2, p. 264 à 388.
  • [70]
    Maneuvrier, Édouard. 1888. L’éducation de la bourgeoisie sous la République, Paris, Cerf.
  • [71]
    1888. Bulletin de la Ligue nationale de l’éducation physique, novembre, p. 4.
  • [72]
    Ibid., p. 4.
  • [73]
    1890. Liste des membres du Conseil municipal de Paris de 1871 à 1890. Paris, Imprimerie municipale.
  • [74]
    1888. Procès verbaux des débats du Conseil municipal de Paris, Paris, Imprimerie municipale, p. 971 et p. 1175. 1889. Procès verbaux des débats du Conseil municipal de Paris, Paris, Imprimerie municipale, p. 79.
  • [75]
    Ligou, Daniel. 1962. Histoire du socialisme en France, Paris, PUF, p. 96 et p. 115.
  • [76]
    1893. L’Événement, 24 juillet.
  • [77]
    Faguet, Émile. 1907. Le socialisme en 1907, Paris, Société française d’imprimerie et de librairie, p. 264.
  • [78]
    Orry, Alfred. 1911. Les socialistes indépendants, Paris, Rivière, p. 19.
  • [79]
    Mayeur, Jean-Marie. 1973. Les débuts de la IIIe République, Paris, Seuil, p. 205.
  • [80]
    Ligou D., op. cit., p. 127.
  • [81]
    Chastenet, Jacques. 1956. Histoire de la IIIe république. Triomphe et malaise, Paris, Hachette, p. 131.
  • [82]
    Arch. PPo., pièce 573 (20 novembre 1894).
  • [83]
    Chastenet J., op. cit., p. 142.
  • [84]
    Annales de la Session ordinaire de 1894, t. 2, p. 382-389.
  • [85]
    Daniel, André. 1895. L’année politique 1894, Paris, Éd. de l’année politique, p. 159.
  • [86]
    Gillois, André. 1985. Galliffet ‘le fusilleur de la Commune’, Paris, France-Empire, p. 167.
  • [87]
    Ibid., p. 12.
  • [88]
    1894. Le Temps, 9 juin, p. 2 ; 1894. La Petite République, 7 juin.
  • [89]
    Chastenet J., op. cit., p. 135.
  • [90]
    Arch. PPo., pièce 576 (19 novembre 1894).
  • [91]
    Mayeur J.-M., op. cit., p. 213-214.
  • [92]
    Annales de la Session ordinaire de 1895, t. 2, p. 137.
  • [93]
    Duclert, Vincent. 1994. L’Affaire Dreyfus, Paris, La Découverte, p. 8-9. MIQUEL, Pierre. 1992 [1959]. L’Affaire Dreyfus, Paris, PUF, p. 21.
  • [94]
    Voir La Bouche de Fer, n° 1, 2, 3 et 17, voir également Germinal, 1er août 1893 et Arch. PPo, pièces 486 à 488 (4 août 1893).
  • [95]
    Grousset, Paschal. 1899. L’Affaire Dreyfus et ses ressorts secrets, précis historique, Paris, Société d’éditions illustrées, 2 volumes.
  • [96]
    Daniel A., op. cit., p. 415-416, in Le Journal Officiel de 1898, p. 2412.
  • [97]
    1899. Le Temps du 6 janvier.
  • [98]
    Gillois A., op. cit., p. 245-246.
  • [99]
    Imprimé n° 2342, Annexes de la Session ordinaire de 1897, t. 1, p. 374. Annales de la Session Ordinaire de 1897, t. 2, p. 406 et 411. Daniel, André. 1898. L’année politique 1897, Paris, éd. de l’année politique, 1898, p. 155.
  • [100]
    Imprimé n° 2230, Annexes de la Session ordinaire de 1901, t. 1, p. 162.
  • [101]
    De ce point de vue, les démarches de Pierre de Coubertin et de Paschal Grousset se rejoignent, même s’ils ne défendent pas la même République. Auger, Fabrice. 2003. « Le projet pédagogique de Pierre de Coubertin (1883-1913) », in Saint-Martin, Jean (dir.). Éducations physiques françaises et exemplarités étrangères entre 1815 et 1914, Paris L’Harmattan, p. 63-84.
  • [102]
    C’est effectivement l’époque où l’ENS créée en 1794, devenue pensionnat normal en 1810, « renoue avec la vocation d’excellence du modèle originel de l’an III ». Elle est l’école du « savant », la pépinière des agrégés, le nec plus ultra de l’enseignement dans les lycées d’État. Belhoste, Bruno. 1996. « Le bicentenaire de l’École normale supérieure », Histoire de l’éducation, n° 69, janvier, p. 81-86.
  • [103]
    Le Targat, Henri. 1986. Paschal Grousset 1844-1909. Un précurseur. Un militant de l’Éducation physique, inédit. Archives de la FFEPGV.
  • [104]
    1866. L’Étendard, 5 juillet, p. 3.
  • [105]
    Larousse, Pierre. 1872. Grand dictionnaire universel du xixe siècle, Paris, Larousse, t. 8, p. 1559.
  • [106]
    Bridenne, Jean-Jacques. 1968. « André Laurie, alias Paschal Grousset », Désiré, n° 19, décembre, p. 537.
  • [107]
    Grousset, Paschal. 1866. « Études de M. Marey sur la systole ventriculaire du cœur », L’Étendard, 4 août, p. 3.
  • [108]
    Arch. PPo. op. cit.
  • [109]
    Noel, Xavier. 2009. « Paschal Grousset (1844-1909) Une biographie », Centenaire Paschal Grousset (1844-1909), alias André Laurie, Philippe Daryl, Paris, Des Barbares, p. 31.
  • [110]
    Bibliothèque historique de la ville de Paris. Pièce 295.
  • [111]
    Castagnary, Jules-Antoine ; Grousset, Paschal ; Ranc, Arthur ; Sarcey, Francisque. 1868. Bilan de l’année 1868, politique, littéraire, dramatique, artistique et scientifique.
  • [112]
    Noel, Xavier. 1982. Paschal Grousset (1844-1909), Mémoire de maîtrise de Lettres moderne, Université de Nantes, p. 11.
  • [113]
    Fontanon, Claudine ; Pestre, Dominique. 1994. « Les leçons du dimanche », in Le Moel, Michel ; Saint-Paul, Raymond (dir.). Le Conservatoire des Arts et Métiers au cœur de Paris, Paris, Délégation à l’action artistique de la Ville de Paris, p. 102-107.
  • [114]
    Pasteur, Louis. 1861. « Mémoire sur les corpuscules organisés qui existent dans l’atmosphère. Examen de la doctrine des générations spontanées ». 1922. Œuvres complètes de Pasteur, Paris, Masson, t. 2, p. 223.
  • [115]
    Pouchet, Ferdinand-Archimède. 1859. Hétérogénie, Paris, J. B. Ballière et fils.
  • [116]
    Duclaux, Émile. 1896. Pasteur, histoire d’un esprit, Paris, Imprimerie Charaire, p. 150-151.
  • [117]
    Grousset, Paschal. 1869. Le rêve d’un irréconciliable, Paris, Madre. Grousset, Paschal. 1869. Le régime de décembrostein, Paris, Madre. Grousset, Paschal. 1869. Le 26 octobre, Paris, Madre. Grousset, Paschal. 1869. Les origines d’une dynastie, le coup d’État de brumaire an viii, Paris, Le Chevalier.
  • [118]
    Arch. PPo., op. cit., pièce 332.
  • [119]
    Ibid., pièce 397.
  • [120]
    Ibid., pièce 391.
  • [121]
    Tissié, Philippe. 1909. « Paschal Grousset », la Revue des jeux scolaires, mars-avril, p. 41.
  • [122]
    Vierne, Simone. 1966. « L’authenticité de quelques œuvres de Jules Verne », les Annales de Bretagne, n° 3, septembre, p. 454.
  • [123]
    Bridenne, Jean-Jacques. 1967. « Qui était André Laurie », Le Bulletin de la société Jules Verne, n° 4, p. 2.
  • [124]
    Laurie, André. 1889. De New York à Brest en sept heures, Paris, Hetzel.
  • [125]
    Laurie, André. 1884. L’héritier de Robinson, Paris, Hetzel.
  • [126]
    Laurie, André. 1888. Le nain de Rhadameh, Paris, Hetzel.
  • [127]
    Laurie, André. 1888. Les naufragés de l’espace, Paris, Hetzel.
  • [128]
    Versins, Pierre. 1972. Encyclopédie de l’Utopie, des voyages extraordinaires et de la science-fiction, Lausanne, L’Age d’Homme, p. 516-518.
  • [129]
    Soubret, Robert. 2009. « L’énigme du chinois dans L’Etoile du Sud », Centenaire Paschal Grousset (1844-1909), alias André Laurie, Philippe Daryl, Paris, Des Barbares, p. 131.
  • [130]
    Ibid., p. 129.
  • [131]
    Le docteur Philippe Tissié soutient sa thèse sur les Aliénés voyageurs en 1887. Il poursuit, par la suite, ses travaux sur Albert Dadas et sur les rêves qu’il publie en 1890 et en 1896. Paschal Grousset publie, quant à lui « Un roman dans la planète Mars, en 1895, dans La Revue Illustrée. Les deux hommes se connaissent depuis 1884. TISSIE, Philippe. 1887. Les aliénés voyageurs, Paris, Doin. Tissié, Philippe. 1890. Les rêves, Paris, Doin. Tissié, Philippe. 1896. Les rêves, rêves pathogènes, rêves thérapeutiques, rêves photographiés, Bordeaux, Gounouilhou. Laurie, André. 2007 [1895]. Un roman dans la planète Mars, Paris, Des Barbares. Lebecq, Pierre-Alban. 1995. Paschal Grousset et la ligue nationale de l’éducation physique, Thèse de doctorat STAPS, Bordeaux 2, p. 380.
  • [132]
    Richardson, Benjamen-Ward. 1876. Hygeia, London, MacMillan & co. Première traduction française : Richardson, Benjamin-Ward. 2006 [1876]. Hygeia, une cité de la santé, Paris, Ed. de la Villette.
  • [133]
    Gondolo Della Riva, Piero. 2009. « Richardson, Laurie, Verne : les trois auteurs des Cinq cents millions de la Begum », Centenaire 2009 de Paschal Grousset André Laurie (1844-1909), Bulletin de la société Jules Verne, n° 169-170, mars-juin, p. 35-38.
  • [134]
    Verne, Jules. 1879. Les cinq cents millions de la Begum, Paris, Hetzel, p. 149-155.
  • [135]
    Ibid., p. 155-156.
  • [136]
    Archives Hetzel. Dossiers d’auteurs xxvi, Paschal Grousset. Bibliothèque nationale, département des manuscrits.
  • [137]
    Laurie, André. 1881. La vie de collège en Angleterre, Paris. Hetzel. Laurie, André. 1882. Mémoires d’un collégien, Paris, Hetzel. Laurie, André. 1883. Une année de collège à Paris, Paris, Hetzel. Laurie, André. 1884. Histoire d’un écolier hanovrien, Paris, Hetzel.
  • [138]
    Demogeot, Jacques ; Montucci, Henri. 1868. De l’enseignement secondaire en Angleterre et en Écosse, Paris, Imprimerie Impériale. Hippeau, Célestin. 1872. L’instruction publique en Angleterre, Paris, Didier. Hippeau, Célestin. 1873. Instruction publique en Allemagne, Paris, Didier. Hughes, Thomas. 1875. Tom Brown, Paris, Hachette. Breal, Michel. 1882. Excursions pédagogiques, un voyage scolaire en Allemagne, Paris, Hachette.
  • [139]
    De Coubertin, Pierre. 1888. L’éducation en Angleterre, Paris, Hachette.
  • [140]
    Lagneau, Gustave. 1886. Du surmenage intellectuel et de la sédentarité dans les écoles, Paris.
  • [141]
    Darul, Philippe. 1888. « Les jeux scolaires et l’éducation physique », Le Temps, 8 août, p. 3.
  • [142]
    Lagneau, Gustave. 1886. « Du surmenage intellectuel et de la sédentarité dans les écoles », Bulletin de l’académie de médecine, t. 15, p. 594.
  • [143]
    Fonssagrives, Jean-Baptiste. 1886. Thérapeutique et phtysie pulmonaire, Paris, Baillière, p. 50.
  • [144]
    Binet, Alfred ; Henri Victor. 1898. La fatigue intellectuelle, Paris, Scleicher, p. 8.
  • [145]
    Reuss, Louis. 1887. « De l’hygiène dans l’enseignement secondaire », Annales d’hygiène publique, t. 17, p. 435-458.
  • [146]
    Lagneau, Gustave. 1886. « Du surmenage intellectuel et de la sédentarité dans les écoles », Bulletin de l’académie de médecine, t. 15, p. 612.
  • [147]
    Du Claux, Victor. 1887. « Le surmenage intellectuel », Annales d’hygiène publique, t. 16, p. 387.
  • [148]
    Lagneau, Gustave. 1886. « Du surmenage intellectuel et de la sédentarité dans les écoles », Bulletin de l’académie de médecine, t. 15, p. 606.
  • [149]
    1887. « Discussion sur le surmenage intellectuel et la sédentarité dans les écoles », Bulletin de l’académie de médecine, t. 18, p. 226.
  • [150]
    Ibid., p. 240.
  • [151]
    De Laprade, Victor. 1868. L’éducation homicide, Paris, Didier, p. 16. Breal, Michel. 1872. L’instruction publique en France, Paris, Hachette, p. 281, 295, 300. De Laprade, Victor. 1873. L’éducation libérale, Paris, Didier, p. 130. Ducamp, Maxime. 1881. « Les supplices aux collèges », Le Figaro, 31 juillet, p. 2. De Laprade, Victor. 1881. « L’éducation homicide », Le Figaro littéraire, 22 octobre, p. 2. Dillaye, Frédéric. 1885. Les jeux de la jeunesse, Paris, Hachette, p. II.
  • [152]
    1875. Lettre de Philippe Daryl à Pierre-Jules Hetzel, Londres, 26 octobre.
  • [153]
    Cruchet, Jean-René. 1921. « L’éducation physique », Mercure de France, 15 novembre.
  • [154]
    Boudon, Georges. 1924. L’encyclopédie des sports, Paris, Villain et Bar, p. 96.
  • [155]
    Noel, Xavier. 2009. « Paschal Grousset (1844-1909) Une biographie », in Centenaire Paschal Grousset (1844-1909), alias André Laurie, Philippe Daryl, Paris, Des Barbares, p. 55.
  • [156]
    Ibid., p. 56.
  • [157]
    Grosclaude. 1895. Hâtons-nous d’en rire, Paris, Paul Ollendorff, p. 217-223. 1895. « Le clou de l’exposition de 1900 », Le Temps, du 26 au 31 mars.
  • [158]
  • [159]
    Annales de la Session ordinaire de 1895, t. 1, p. 422, 428, 453, 454. Annales de la Session ordinaire de 1896, t. 1, p. 675. Annales de la Session extraordinaire de 1896, p. 499-503, 648-654. Annales de la Session ordinaire de 1897, t. 1, p. 525. Annales de la Session extraordinaire de 1897, p. 550, 840 et 843.
  • [160]
    Noel, Xavier. 2009. « Paschal Grousset (1844-1909), Une biographie », in Centenaire Paschal Grousset (1844-1909), alias André Laurie, Philippe Daryl, Paris, Des Barbares. About, Edmond (1828-1885). Écrivain, journaliste et critique d’art, membre de l’Académie française.
  • [161]
    Témoignage du Contre Amiral Claude Borgis, ancien commandant de sous-marin (SNLE). Voir Documentaire : 2004. « Paschal Grousset l’explorateur du futur » dans la série Les aventuriers de la République. Grenade productions/LCP. Assemblée nationale/Citizen TV. ; octobre 2009 : http://www.dailymotion.com/peace4all/video/x1eya6_éé-paschal-grousset
  • [162]
    Laurie, André. 1905. Le Maître de l’Abîme, Paris, Hetzel.
  • [163]
    Blavet, Émile. 1871. Le Rural, 29 juillet, p. 272. Morel, Henry. 1871. Le pilori des communeux, Paris, Lachaud, p. 196.
  • [164]
    Fuligni, Bruno. 2001. La Chambre ardente, aventuriers, utopistes, excentriques du Palais-Bourbon, Paris, Les éditions de Paris.
  • [165]
    Lebecq, Pierre-Alban. 2011. « L’éducation physique selon Paschal Grousset : un contre modèle à la gymnastique allemande », in Arnal, Thierry ; Terret, Thierry (dir.). Aux origines de la gymnastique moderne, Valenciennes, Presses universitaires de Valenciennes, p. 187-206.
  • [166]
    Noel, Xavier. 2010. Paschal Grousset. De la Commune de Paris à la Chambre des députés. De Jules Verne à l’olympisme, Bruxelles, Les impressions nouvelles. Lebecq, Pierre-Alban. 1997. Paschal Grousset et la Ligue nationale de l’éducation physique, Paris, L’Harmattan.
  • [167]
    1888. L’Éducation physique, n° 1 et 2, novembre et décembre.
  • [168]
    Publié en feuilleton dans La Revue Illustrée en 1895. Laurie, André. 2007. Un roman dans la planète mars, Paris, Des Barbares.
  • [169]
    Publié en feuilleton dans Le Globe-Trotter en 1907-1908 et en ouvrage aux éditions Jules Rouff. Laurie, André. 1907. Spiridon le muet, Paris, Rouff. Laurie, André. 2008 [1907]. Spiridon le muet, Paris, Des Barbares.
  • [170]
    Prix Nocturne : Chaque automne, enterrant la saison des prix, un septuor de conjurés triés sur le volet choisit, parmi sept « soleils noirs de la littérature », un livre épuisé, d’inspiration insolite ou fantastique. (Télérama).
    http://voi-dufou.over-blog.com/article-25555978.html, octobre 2009.

1Arrivé de Tarn et Garonne, bachelier es-lettres [1], au lycée Charlemagne à Paris, Jean-François Pascal Grousset connaît, entre 1861 et 1869, des années déterminantes pour l’ensemble de son existence qui fondent ce que l’on peut appeler l’unité d’un homme [2]. Son œuvre politique, journalistique, littéraire et sa participation à la réforme de l’éducation physique s’articulent à partir des impressions de jeunesse de ce provincial doué pour l’écriture, érudit en littérature, sensible à la rhétorique, réactif à la politique sociale, passionné par la science et attiré par l’éducation. Il est un étudiant de médecine remarqué par les professeurs qui le côtoient, un journaliste qui séduit autant les rédactions et les lecteurs par ses chroniques scientifiques que les milieux anti-bonapartistes par ses pamphlets contre l’Empire.

2D’une part, sa profession de foi en vue de l’élection législative de 1893 exprime un trait constant de son action et de sa morale : « Je suis républicain, radical, patriote, socialiste. Je ne conçois pas la République sans l’organisation pacifique des forces productrices du pays et sans l’orientation systématique de la législature vers l’intérêt du plus grand nombre [3]. » Ainsi, loin d’être d’un opportunisme que d’aucuns ont pu souligner pour mieux discréditer l’œuvre [4], son engagement en faveur de la promotion de l’éducation physique s’inscrit comme une contribution originale à la participation à la vie politique du pays. D’autre part, Paschal Grousset est « convaincu que le meilleur de lui-même est fait de la forte éducation littéraire qu’il a reçue sous des maîtres tels que Lemaire et Gaston Boissier et de l’éducation scientifique qu’il a puisée dans le magnifique enseignement de l’école de Paris (1862-1867) sous les Sappey, les Charles Robin, les Malgaigne, les Nélaton, les Velpeau, les Oulmont, les Perrier [5]… » Au final, sa boulimie de travail, son dynamisme à courir mille et un projets simultanément, sa soif de connaissance et l’irrésistible envie de faire partager son savoir au plus grand nombre contribuent à en faire un personnage inclassable et insaisissable.

3Il mène de front une triple vie publique à travers l’action politique en faveur d’une République sociale, à travers le journalisme d’information scientifique mais également ethnologique, voire géopolitique [6], et à travers la littérature pour la jeunesse. Politique, science et éducation s’entremêlent constamment et expliquent son engagement en faveur de la réforme de l’éducation physique en France.

4C’est à partir de ses trajectoires politiques et scientifiques que nous essaierons de mettre en exergue ce qui fait de lui un véritable expert en éducation physique et explique son engagement circonscrit dans le temps. Ainsi, ce n’est pas tant ses conceptions et ses propositions qui nous intéressent, que ce qui les détermine et le pousse à un moment donné à l’action. Ce ne sont pas ses choix en matière d’éducation physique, mais les raisons de son intervention et l’inscription de celle-ci dans son parcours de vie que nous soulignons. Deux logiques se superposent et contribuent à brouiller la perception et les motivations de l’individu. C’est pourquoi nous choisissons de les séparer artificiellement, pour mieux les mettre à jour.

I – L’intervention dans la réforme de l’éducation physique, expérience éphémère d’un engagement politique permanent

5Jean-François Pascal Grousset passe deux ans au lycée Charlemagne. Brillant élève, le jeune Grousset souffre des railleries de ses camarades, « fort disposés à vous prendre pour un crétin, sous prétexte que vous arrivez de Grenoble ou de Chatillon [7] », au sujet de ses origines provinciales. Qui plus est, Paschal Grousset est boursier d’État, ce qui ne lui facilite guère les relations avec les plus huppés de ses condisciples. Il rend compte de son amertume dans Une année de collège à Paris qu’il présente à son éditeur comme, en partie, autobiographique [8]. Il en développe un profond mépris pour la haute société parisienne qui « n’a en tête que courses, chevaux et paris » et « suit les classes de lycée (…) plus par manière d’acquis qu’avec le désir d’en retirer quelque avantage [9] ». Il se construit alors une identité plus corse que nature en ajoutant un « h » à son troisième prénom qui en transforme à priori la phonétique. Il est désormais, et pour toujours, Paschal Grousset.

6En 1865, il se lance dans le journalisme. Il fréquente d’abord un cabinet de lecture où il rencontre Jules Vallès et Auguste Vermorel [10], se rend fréquemment au café de Madrid pour y écouter Léon Gambetta et y discuter avec Charles Delescluze ou Jean Villemessant. Alexandre Ledru-Rollin et Alphonse Esquiros sont aussi de ses relations [11]. À L’Époque, il fait partie de « la fine fleur de ce qui devait être, six ans plus tard, la Commune de Paris [12] ». Il entre également dans la rédaction de La Réforme grâce à Auguste Vermorel, et à celle de La Rue grâce à Jules Vallès. Au Figaro, il est en admiration devant Henri Rochefort.

7Dès 1867, Paschal Grousset est connu comme potentiel révolutionnaire. La Préfecture de police de Paris ouvre un dossier à son sujet. Ses convictions républicaines ne font pas de doute pour le contrôleur général de la préfecture de police, mais celui-ci précise qu’il « vit dans un milieu qui a développé chez lui des idées très avancées [13] ». Désormais, et jusqu’à la fin de sa vie, il sera suivi. Il reste que son républicanisme inébranlable lui est reconnu dès les premières heures de ses engagements politiques.

8En décembre 1869, Henri Rochefort l’entraîne dans l’aventure de La Marseillaise[14]. Dès la fin du mois, la polémique avec le Prince Pierre Bonaparte éclate [15] et conduit directement à l’affaire Victor Noir [16]. Le 10 janvier 1870, ce dernier est tué par le cousin de l’Empereur [17]. À son enterrement, une foule immense s’est réunie. L’ambiance insurrectionnelle fait un instant craindre le pire au régime qui réplique en arrêtant les dirigeants de La Marseillaise[18]. Paschal Grousset est pour la première fois jeté en prison. Au procès de Pierre Bonaparte, il répond à la question d’usage sur les liens de parenté avec le prévenu : « Laetitia a eu trop d’amants pour que je puisse assurer qu’il n’est pas mon parent ! [19] » Cette réplique le conduit, le 27 mars 1870, pour la seconde fois à Sainte-Pélagie [20], pour outrage à l’Empire.

9Il en sort le 27 août, soit huit jours avant la déclaration de la République et trois semaines avant le siège de Paris par l’armée prussienne. Après avoir ressuscité La Marseillaise, il se porte volontaire et entre au 18e Bataillon de chasseurs à pied [21]. Il est démobilisé le 6 mars, après l’armistice et la capitulation de Paris [22]. Jusque-là resté franc-tireur et protégeant sa liberté de pensée à coup de création de journaux, il rejoint le Comité central de la Garde nationale le 22 mars, puis est élu au Conseil de la Commune, le 26. Il est nommé délégué à la Commission des Relations extérieures [23]. Sa participation à la Commune reste un acte républicain qu’il explique quelques années plus tard :

10

« Chez tous, l’idée dominante, l’idée maîtresse était la nécessité primordiale de défendre la République, directement attaquée par une Assemblée cléricale et royaliste. La république de nos rêves n’était assurément pas celle que nous avons. Nous la voulions démocratique et sociale, et non pas ploutocratique (…) Travail pour tous, éducation pour tous, défense nationale pour tous, confiance inébranlable dans les destinées de notre race, - tel était le mot d’ordre qui surgissait spontanément du cœur de Paris exsangue et qui s’incarnait à ses yeux dans la République [24]. »

11La semaine sanglante débute le 21 mai 1871. « On évalue à plus de 17 000, peut-être 20 000, le nombre des Parisiens abattus » au cours de la répression [25]. On procède à près de 50 000 arrestations [26]. Paschal Grousset est arrêté le 3 juin et évite de justesse l’exécution sommaire et le lynchage public [27]. Il est traduit devant le Troisième Conseil de Guerre du 8 au 31 août [28]. Il n’est pas condamné au peloton d’exécution, mais, le 2 septembre, à la déportation et à la détention dans une enceinte fortifiée [29]. Il est, dans un premier temps, enfermé au fort Boyard [30], de septembre 1871 à mai 1872. Après un voyage de quatre mois et demi en fond de cale, il débarque sur la Presqu’Ile Ducos, en Nouvelle-Calédonie, fin octobre 1872. Il s’en évade le 19 mars 1874 [31] et réalise, avec ses cinq compagnons d’échappée, la seule évasion réussie de Nouméa. Le 19 juin 1874, Paschal Grousset pose les pieds à Liverpool, après être passé par l’Australie et les États-Unis et s’installe pour sept ans à Londres.

12Il entame une seconde carrière journalistique. Des journaux comme le Times et le Daily Telegraph, lui font rapidement confiance, puis Le Courrier de l’Europe en France. Il relance sa collaboration avec Le Temps[32] dont il devient rédacteur occasionnel puis correspondant permanent à Londres à partir de 1877 [33]. Il utilise alors un pseudonyme, Philippe Daryl [34], grâce auquel il devient un journaliste connu et reconnu dans la société anglaise et qui lui permet de créer un journal tout en anglais, L’Écho[35].

13Dès l’entrée de Jules Grévy à l’Elysée, on sait que l’amnistie des Communards est proche et l’effervescence de la proscription vit une nouvelle jeunesse à Londres. Paschal Grousset, qui s’est tenu écarté de celle-ci, recherche activement des collaborations avec des journaux politiques avancés. Au Mot d’Ordre et à La Justice, il rencontre Georges Clemenceau et Alexandre Millerand. Avec La Lanterne et le Rappel, il obtient une audience nationale et se présente aux élections législatives, en Corse, le 24 août 1880. Il y est vertement battu [36].

14Dès lors, il consacre les années 1880 à son œuvre journalistique et littéraire. Il rencontre plusieurs succès d’édition, notamment en 1881 avec la Vie de collège en Angleterre, en 1885 avec l’Épave du Cynthia, cosigné avec Jules Verne et, cette même année, avec la première traduction française de L’île au trésor de Robert-Louis Stevenson. Il signe trente ouvrages au cours de cette décennie 80-90, dont plusieurs traductions qui permettent la découverte de la littérature anglo-saxonne en France.

15Le thème de la « renaissance physique », expression qu’il utilise quelques années plus tard dans sa campagne en faveur de la création de la Ligue nationale de l’éducation physique, est omniprésent [37]. L’auteur établit un lien constant entre la force, la santé et l’entretien physique, d’une part, et la morale patriotique de son héros, d’autre part. Ses propos s’inscrivent ainsi dans le débat national sur l’institution par les républicains d’une instruction publique, laïque et obligatoire, et l’ancrage des valeurs républicaines, en suggérant un patriotisme dynamique qu’on retrouve dans la loi George du 27 janvier 1880 rendant l’éducation physique obligatoire. Il fait systématiquement le récit des aventures d’un jeune héros français au comportement quotidien exemplaire. Celui-ci, prototype du « beau type français [38] », fier et orgueilleux, ingénieux et débrouillard, s’est faire montre de courage lorsque la situation l’exigeait. C’est le cas, par exemple, d’Anselme Jordas, dans Capitaine Trafalgar, qui neutralise les mutins qui se sont emparé du navire à bord duquel il voyage, puis sauve celui-ci de l’ouragan dans lequel il est plongé [39]. Ses héros nagent, courent, montent à cheval sans artifice, naviguent, s’adonnent à des exercices naturels ou pratiquent la gymnastique, quelquefois l’escrime ou quelque sport anglais. Ils sont rarement de grands spécialistes sportifs mais savent se débrouiller en toute occasion. Dans L’héritier de Robinson, par exemple, Florie Robinson s’étonne que le jeune héros, Paul-Louis Gloaguen, ne sache jouer ni au cricket, ni au lawn-tennis, ni au polo [40]. Pour autant, il plonge une première fois sans hésiter pour secourir son ami, puis sauve de la noyade, dans un deuxième temps, ladite Florie. Si Aristide Cordat dans Spiridon le muet est un navigateur solitaire hors pair [41], la plupart du temps les héros se sont exercés sans se spécialiser, car, comme l’exprime Philippe Daryl dans La renaissance physique :

16

« Il suffit (…) de se donner du mouvement, de faire fonctionner les outils dont la nature nous a doués, de marcher, de sauter, de courir, de frapper, de tirer, de hisser. Prenez un enfant de sept ans et faites-lui exécuter pendant vingt minutes chaque jour quelqu’un de ces exercices, en se servant des premiers objets venus, un bâton, une corde, une grosse pierre ou un tronc d’arbre : ce sera à vingt ans l’homme le plus robuste, le plus gracieux et le plus adroit [42]. »

17Il apparaît également, assez nettement, une question de représentation nationale à l’étranger, sinon de concurrence à l’impérialisme économique et colonial britannique. En effet, les héros sont souvent en relation de concurrence ou de collaboration avec des Anglais. C’est le cas, par exemple, de Paul-Louis Gloaguen, dans L’héritier de Robinson, qui se prend d’amitié avec Chandos Robinson, dès leur première rencontre. Leurs destins sont liés et ils ont ensemble à faire face aux tentatives d’assassinat d’un membre d’une secte aux pouvoirs étranges. À la fougue et à l’insouciante possession du monde de Chandos, répondent l’ingéniosité et la considération d’autrui de Paul-Louis. Cette situation de rivalité et d’entreaide conduit l’auteur à des comparaisons régulières entre Français et Anglais. Il reproche au caractère britannique son impérialisme viscéral, sa morale évangélique, son traditionalisme archaïque qu’incarnent Mrs O’Molloy, gouvernante, et le Major O’Molloy, son mari, dans L’héritier de Robinson. Au contraire, il flatte le caractère national, insistant sur le fait que le Français puise sa morale dans le travail, la réussite professionnelle, les services rendus à la Patrie et aux concitoyens. Cette analyse comparative se poursuit dans l’étude qu’il réalise de la société britannique, dans La vie publique en Angleterre[43], A Londres[44] et Les Anglais en Irlande[45]. Il constate que l’Angleterre est restée une société féodale quand « la France, bien avant la Révolution, avait la fibre égalitaire [46] ». D’apparence libérale, la vie publique y est peu démocratique. Paschal Grousset oppose la liberté anglaise à l’égalité française, attachée au suffrage universel [47]. Enfin, il compare l’impérialisme britannique à l’universalisme français, tout en reconnaissant la supériorité économique et géopolitique que le premier confère à l’Angleterre [48]. Il appelle alors de ses vœux que la France la lui dispute en s’appuyant sur son génie propre [49]. En créant la Ligue nationale de l’éducation physique, l’École normale de jeux scolaires en 1888, les lendits en 1889, l’Institut libre d’éducation physique en 1891 et en initiant les congrès scientifiques de l’éducation physique en 1892, il participe à la mise à niveau d’une éducation physique, jusque-là inadaptée sur le plan international, des jeunes Français appelés à relever le défi de la concurrence internationale en toute chose (arts, lettres, commerce, industrie, navigation, colonisation, armée) [50], et ainsi promouvoir les valeurs de la République.

18C’est cependant au paroxysme du boulangisme que naît la Ligue [51]. Ce mouvement populiste et insurrectionnel a pour origine la popularité du général Georges Boulanger, ministre de la guerre en 1886, célébré comme le « Général la Revanche » au cours de la revue du 14 juillet [52]. Reconnu pour être un général républicain, il conquiert la sympathie du peuple grâce à ses propositions de réforme du service national obligatoire, conduisant les ecclésiastiques sous les drapeaux [53]. Mais l’antiparlementarisme devient son credo dès le printemps 1887, et son patriotisme vire au nationalisme belliqueux. Georges Boulanger a pour allié Paul Déroulède, fondateur de la Ligue des patriotes, le 18 mai 1882. Si la vocation première de celle-ci est de « développer les forces morales et civiques de la nation » (article 2 de ses statuts), elle devient rapidement de préparer « la guerre sainte qu’un peuple conquis doit faire à ses conquérants [54] ». Son but est dès lors de faire naître « le sentiment de tous nos devoirs [55] », c’est-à-dire préparer tous les citoyens à la guerre contre cet « ennemi que l’on peut bien appeler héréditaire [56] ». Georges Boulanger s’allie ainsi au « Parti de la Guerre [57] » et provoque, par ses manœuvres d’espionnage en Alsace, l’Affaire Schnaebele au printemps 1887 [58]. Les risques de conflit avec l’Allemagne sont réels tandis qu’« au plan national, la Ligue fait jouer la position politique de ses dirigeants [59] » pour concourir au développement des sociétés de gymnastique, de tir, des exercices militaires, des bataillons scolaires et exacerber la militarisation de l’éducation physique. Les succès électoraux de Georges Boulanger, libéré de ses obligations militaires, en 1887 et 1888, semblent, un instant, conduire à la chute du régime et à la précipitation du pays dans la guerre. Alors que la réaction du pouvoir républicain écarte la menace et que les ambitions politiques du Général tournent court, la Ligue nationale de l’éducation physique naît le 14 octobre 1888 et rassemble dans son bureau provisoire un grand nombre d’anti-boulangistes et de démissionnaires de la Ligue des patriotes [60]. Opposée à l’éducation physique militaire que Paschal Grousset dénonce dans sa campagne de la renaissance physique [61], elle se présente comme une réponse à l’urgence républicaine et aux devoirs patriotiques individuels. Certes, il ne faut pas oublier que « chaque citoyen est devenu un soldat. Or, la première des nécessités, comme la plus sûre des défenses, sera toujours pour le soldat la force individuelle, l’adresse et l’habileté aux exercices du corps [62] ». Ce sont ces exercices en tout genre qu’il s’agit donc de promouvoir. La Ligue nationale de l’éducation physique, « c’est la vraie Ligue des patriotes [63] », peut-on lire dans L’Illustration, en novembre 1888.

19Son engagement dans l’organisation, avec le Conseil municipal de Paris, de l’éducation physique pour les élèves des écoles primaires communales entre 1889 et 1896, au côté d’Édouard Vaillant, élu de la commission de l’enseignement [64] et porteur des idées de la Commune de Paris en la matière [65], relève d’une autre dimension politique, beaucoup plus sociale [66] qui le rapproche des milieux radicaux et socialistes.

20C’est à partir des premières propositions de Pierre de Coubertin en faveur d’une bourgeoisie gouvernante, conservatrice et paternaliste [67], et des premières expériences pratiques auprès des élèves de l’école Monge et de l’école Alsacienne [68], que Paschal Grousset engage la campagne de la renaissance physique [69]. D’emblée, la Ligue se démarque d’une action limitée à L’éducation de la bourgeoisie sous la République[70]. L’article premier de ses statuts stipule qu’elle se donne pour objet : « De développer gratuitement, dans les écoles de tout ordre, la force et l’adresse de ceux qui devront un jour le service militaire au pays, la santé vigoureuse dont dépend l’équilibre intellectuel et moral [71]. » Son président, Marcelin Berthelot, précise que « notre Ligue n’a pas à limiter son action à une certaine classe d’enfants, tels que ceux des lycées et collèges : elle comprend aussi les écoles et établissements d’enseignement primaire, et elle s’étend aux Universités et Facultés (…). Elle s’applique aux enfants des deux sexes, jeunes garçons et jeunes filles [72] ». Les élus socialistes de la commission de l’enseignement du Conseil municipal de Paris, René Viviani, Abel Hovelacque et Octave Blondel [73], invitent Paschal Grousset à présenter sa Ligue, fin 1888, puis un projet d’organisation des exercices physiques pour l’ensemble des écoles communales [74]. Cette collaboration donne lieu à une mise en œuvre progressive jusqu’en 1896, et permet à Paschal Grousset de renouer avec Alexandre Millerand, passé récemment dans les rangs socialistes [75]. À l’automne 1892, il fait partie des nouveaux abonnés du Parti Socialiste. La réunion politique du 23 juillet 1893 décide de sa candidature en tant que représentant du Comité radical socialiste du 12e arrondissement de Paris [76]. Le voilà « pseudo-socialiste [77] ». Il intègre la Fédération républicaine socialiste de la Seine dirigée par Alexandre Millerand [78], et se ménage le soutien de Georges Clemenceau, dans sa lutte contre le boulangisme [79].

21Sans jamais avoir trahi son engagement et ses préoccupations politiques, Paschal Grousset, grâce à ses travaux littéraires, établit un pont, à différents niveaux, géopolitique, républicain, puis davantage partisan, entre politique et éducation physique, qui le ramène à la vie publique du pays. Il est élu le 2 septembre 1893 dans la deuxième circonscription du 12e arrondissement de Paris. Il est réélu en 1898, 1902 et 1906. L’éducation physique passe désormais au second plan.

22« La législature 1893-1898 est, dans son ensemble, une législature réactionnaire [80] » très sensible au péril provenant de l’extrême-gauche [81]. Cette Chambre est qualifiée par les socialistes de « plus réactionnaire et plus pourrie que l’on ait encore vue [82] ». La lutte entre républicains modérés et socialistes est, dès 1893, accentuée par la psychose provoquée par des attentats terroristes qui aboutiront à l’assassinat du Président Sadi Carnot le 24 juin 1894 par Santo Caserio [83]. C’est dans ce contexte qu’éclate l’Affaire Galliffet. Profitant d’un article du Figaro dans lequel le Général en question déclare le gouvernement démocratique et parlementaire incompatible avec les exigences de la sécurité nationale [84], Paschal Grousset met en doute, à la tribune de la Chambre, la loyauté de certains généraux [85]. L’affrontement est très violent car Georges de Galliffet est le « fusilleur de la Commune », celui qui a réprimé durement et impitoyablement l’insurrection parisienne [86], mais également un Général considéré comme un des plus fidèles serviteurs du pays par la droite [87]. L’affrontement Grousset/Galliffet se poursuit par voie de presse, le Sénat réclame des poursuites pour diffamation contre Paschal Grousset qui se propose d’en répondre devant la justice [88].

23L’assassinat de Sadi Carnot tarit subitement l’affaire mais l’élection de Jean Casimir-Perier relance l’opposition entre républicains modérés et socialistes. Paschal Grousset est à nouveau sur le devant de la scène dans la lutte contre les lois dites scélérates limitant la liberté individuelle et la liberté de la presse, appliquées à la suite de la vague d’attentats [89]. Une campagne de déstabilisation est menée contre Jean Casimir-Perrier, à la Chambre par Alexandre Millerand, et dans Le Chambard[90] par Paschal Grousset. Elle aboutit le 16 janvier 1895 à la démission du Président de la République [91]. Cette « victoire » socialiste sonne cependant le glas des ambitions politiques de Paschal Grousset.

24Pour autant, il s’engage dans un nouveau combat. Il intervient à la tribune dès 1895, avec son ami Édouard Vaillant, pour dénoncer les menées antisémites qui sévissent dans l’administration et les propos racistes perpétrés par le Vicomte Paul-Antonin d’Hugues à la Chambre [92]. Alfred Dreyfus vient d’être arrêté, le 15 octobre 1894. L’Affaire n’a pas encore commencé [93]. Il n’est pas impossible qu’il ait à cette époque perçu insidieusement les agissements douteux de l’État-major puis, après le remplacement du colonel Sandherr par le colonel Picquart, le 1er juillet 1895, les manœuvres d’étouffement de l’Affaire, car il enquêtait lui-même à cette époque dans le milieu militaire pour dénoncer les trahisons supposées de certains chefs [94]. Ce sont des officiers issus de l’aristocratie française qui constituent sa cible privilégiée. Il traque chez eux tout acte, toute déclaration antirépublicains et dénonce la mainmise de cette classe sociale sur l’État-major français. Il faudra néanmoins attendre le ralliement à la cause dreyfusarde de Jean Jaurès et de Georges Clemenceau, début 1898, pour que Paschal Grousset ait réellement une tribune et participe activement à la cause dreyfusarde. Le 21 octobre 1898, il crée une publication périodique bihebdomadaire qui comportera une quarantaine de livraisons, L’Affaire Dreyfus et ses ressorts secrets, précis historique, très documenté et très bien illustré, qui sera éditée l’année suivante en deux volumes de 240 pages [95]. Le 12 décembre, il interpelle le ministre de la Guerre, Charles de Freycinet, sur cette question. La séance a lieu dans un tumulte invraisemblable [96]. Jean Jaurès et Paschal Grousset publient par ailleurs, dans le Temps, la preuve des accusations qu’ils portent contre l’Armée [97]. Ces déclarations contribuent à accentuer l’agitation nationaliste antidreyfusarde. L’Affaire est à son paroxysme. L’arrêt de révision est signé, le 3 juin 1899, et Alfred Dreyfus est renvoyé devant le Conseil de Guerre de Rennes, le 7 septembre. Il est libéré le 19 septembre 1899 après que le Président de la République, Émile Loubet, lui ait accordé sa grâce, sous la pression de son président du Conseil, Pierre Waldeck-Rousseau, et de son ministre de la Guerre, un certain Georges de Galliffet [98].

25Désormais, on ne retrouve plus Paschal Grousset sur le devant de la scène. Il dépose cependant un projet de loi sur la création d’une caisse nationale de retraites ouvrières annexée et gérée par la Banque de France. Cette loi lui donne, en outre, l’occasion de produire sa plus belle prestation oratoire à la tribune de la Chambre, le 13 mars 1897 [99]. Puis en 1901, il communique également à la Chambre un projet de loi visant à simplifier l’impôt sur le revenu et à rendre son évaluation moins incohérente et « plus digne d’une démocratie consciente [100] ». En 1899, la participation d’Alexandre Millerand au gouvernement Waldeck-Rousseau déchire le groupe socialiste et isole Paschal Grousset. Le fossé se creuse avec les révolutionnaires, et il refuse de s’engager dans la voie du collectivisme. Lorsque se crée le 25 avril 1905 le Parti Socialiste section française de l’internationale ouvrière, il est en marge du système.

26Dans cette trajectoire politique, l’éducation physique est arrivée comme le prolongement des idées exprimées à travers son œuvre littéraire sur la France et ses ambitions [101], comme une réponse au boulangisme, et comme une alternative à l’orientation sociale impulsée par Pierre de Coubertin. Elle a permis à Paschal Grousset de revenir sur l’échiquier national, et on comprend qu’il ne s’agissait pas pour lui de consacrer sa vie à l’éducation physique. Néanmoins, s’il s’est engagé dans la promotion d’une réforme qui répondait de façon circonstancielle à ses préoccupations politiques personnelles et nationales, celles-ci visaient la sauvegarde du régime, et correspondaient à un positionnement politique récurrent tout au long de sa vie. De ce point de vue, Paschal Grousset ne saurait être taxé d’opportunisme, d’autant que, dans son parcours de vie, son attrait pour les problèmes scientifiques et éducatifs explique tout autant son intervention en éducation physique.

II – Une sensibilité scientifique et éducative réactive à l’actualité de l’académie de médecine

27En arrivant à Paris, le projet de Paschal Grousset est de préparer, au lycée Charlemagne, le concours d’entrée à l’École normale supérieure. Autant dire que le jeune homme est ambitieux et vise l’une des écoles les plus emblématiques de la République et de l’Université [102]. Il suit, la première année, la classe de rhétorique de Gaston Boissier puis, au cours de la seconde, satisfait aux épreuves du baccalauréat de Sciences [103].

28Il possède ainsi deux baccalauréats. Son avenir semble tracé, mais il ne trouve guère sa place dans ce milieu proche de la haute bourgeoisie, fut-elle républicaine. Ses affinités naissantes pour la question sociale l’en détournent même. Il décide ainsi de s’engager dans les études médicales et entre à la faculté de médecine de Paris en 1863.

29Après avoir réussi le concours d’externat des hôpitaux de Paris en 1865, il effectue un certain nombre de stages dans les hôpitaux parisiens comme Lariboisière, Saint-Eugénie ou encore Beaujon. Il se lance également dans le journalisme scientifique. L’Époque publie ses premiers articles de vulgarisation scientifique. L’Étendard lui confie la rubrique « le bulletin des sciences [104] ». Ses articles sont remarqués des lecteurs qui apprécient son style et l’accessibilité de ses propos quels que soient les thèmes techniques et scientifiques abordés [105]. Le Figaro lui confie à son tour la rubrique « Le courrier des sciences ». La façon de traiter les sujets plaît tant que le journal lui offre d’autres séries d’articles intitulées « Les causeries du docteur » qu’il signe sous les pseudonymes de Docteur Blasius ou de Dom Blasius [106]. En 1866, il rédige ses premiers articles dans Le Temps, pour lequel il crée la rubrique « Académies ». Ainsi, très rapidement il est connu des rédactions. Il multiplie les pseudonymes qui protègent son état d’étudiant d’éventuelles retombées provoquées par ses envolées quelques fois acerbes et ironiques.

30Dans le cadre de ses études de médecine, il fréquente le laboratoire du Professeur en anatomie Constant Sappey dont il est l’élève particulier. Remarqué comme un des étudiants les plus prometteurs, il bénéficie de l’intégralité du cours d’histologie du professeur Charles Robin. Il connaît les travaux médicaux et scientifiques les plus récents et rédige des articles sur ceux d’Etienne-Jules Marey [107]. Il évoque, en disciple, Auguste Comte ou Émile Littré. À l’approche de l’Exposition universelle, il dépose en préfecture une déclaration d’intention de publier un journal dont le titre est Le Mercure, Gazette de l’Exposition. Il propose d’y rapporter aux lecteurs les merveilles technologiques présentées au public et de sonder la température de la manifestation au jour le jour [108]. « Il s’intéresse [en effet] de l’organisation des expositions universelles qui permettent d’appréhender l’état de l’art en matière de techniques, de savoir-faire, et de connaissance des civilisations, et qui constituent en même temps des espaces privilégiés de rencontres entre artisans et ouvriers [109] », entre les avancées du progrès et les forces actives du pays. Quelques noms connus sont pressentis en tant que collaborateurs : Alexandre Dumas fils, Edmond About, Hyppolite Taine, Jules Barbey d’Aurevilly, Victorien Sardou et Théodore Barrière [110]. Ce journal doit être un formidable outil de vulgarisation scientifique, cependant la préfecture de Paris en interdit la publication : Paschal Grousset est déjà sous surveillance.

31En collaboration avec Jules-Antoine Castagnary, Arthur Ranc et Francisque Sarcey, il signe le Bilan de l’année 1868, politique, littéraire, dramatique, artistique et scientifique[111], dont il écrit la première et la dernière partie (Les Événements - La Science). De la vulgarisation scientifique à l’éducation, il n’y a qu’un pas qu’il franchit dès 1867. Il ouvre du 19 décembre 1867 au 31 mai 1869, au 39 Bd. des Capucines, un institut libre, où il donne des leçons de physiologie et d’anatomie constituées en cours d’enseignement supérieur pour jeunes filles. Il touche, par cette nouvelle entreprise, un public a priori moins enclin à poursuivre des études prolongées et souvent laissé pour compte de l’enseignement secondaire. Afin d’ouvrir les portes de son institut à des auditeurs plus largement issus du peuple, il demande et obtient en mars 1869 le droit de tenir des conférences scientifiques de tout ordre dont il ne serait pas le seul orateur [112]. Sa démarche s’inscrit et s’inspire des « leçons détachées », proposées entre 1850 et 1852 par le Conservatoire des Arts et Métiers en direction des classes ouvrières [113]. Il n’hésite pas à proposer à Émile Littré de donner des leçons de philosophie positive. Son audience s’élargit et les sujets scientifiques attirent quelques initiés. Le 15 mars 1869, sa conférence sur « la querelle des générations spontanées » rassemble une centaine de personnes. Le sujet est d’actualité : Louis Pasteur sort d’un combat de six ans qui le conduit à la réfutation de la théorie de la génération spontanée [114] défendue par Félix-Archimède Pouchet [115], combat suivi avec fièvre à l’Académie des sciences et qui rebondit dans les années 1870 à la faveur des travaux complémentaires de Ferdinand Cohn et d’Émile Duclaux [116].

32Ainsi se montre-t-il à l’affût des travaux de l’académie de médecine et plus généralement de l’actualité scientifique et universitaire qu’il connaît bien, qui lui offrent les thèmes de ses articles et de ses conférences publiques. Mais au cours de l’année 1869, Paschal Grousset se lance dans la rédaction de plusieurs écrits politiques pamphlétaires [117], qui le détournent de son œuvre d’éducation et de vulgarisation scientifique et provoquent l’abandon de ses études de médecine. La politique le happe et les événements le rattrapent bientôt, qui le conduisent directement en exil. Néanmoins, à Londres, il s’intéresse, dès 1874, à nouveau à la science et à l’éducation. Il reprend son œuvre journalistique et crée en septembre son premier journal franco-anglais, London Guide and Gazette qui contient seize pages grand format dont huit sont rédigées en anglais et huit en français [118]. Il passe le plus clair de son temps à écrire et à étudier, chez lui, ou dans les salles de lecture de la bibliothèque du British Museum [119]. Il lui faut moins de quatre ans pour être en mesure d’enseigner en anglais. En mars 1878, il débute en effet un cycle de conférences publiques reprenant les thèmes qui lui sont chers : la science, les grandes découvertes et les hommes qui les réalisent. Il s’attarde ainsi sur la vie de Charles Darwin ou encore sur celle de l’explorateur John Stanley [120]. Les textes de ses interventions sont repris et publiés quelques années plus tard dans Le Temps. A la rentrée scolaire, il devient professeur de français dans un collège, retrouvant une carrière à laquelle il se destinait plus jeune [121]. Pour autant, c’est l’enseignement, ou la vulgarisation, des sciences et des techniques, qui alimentent les histoires dans ses romans d’aventures et d’imagination scientifique. Cette série d’ouvrages s’échafaude, avec l’éditeur Pierre-Jules Hetzel, à la suite de premiers manuscrits vendus, réécrits et signés par Jules Verne. C’est le cas de L’héritage de Langevol de 1878, publié sous le titre Les cinq cents millions de la Begum[122] en 1879, et de Le diamant bleu, de 1881, paru sous le titre L’Étoile du Sud en 1884. L’épave du Cynthia, édité en 1885, porte, quant à lui, les deux signatures, Jules Verne et André Laurie, pseudonyme retenu dès 1879 [123]. Dans ses romans, le lien à la science et aux études est omniprésent. Les héros d’André Laurie rivalisent de prouesses technologiques et techniques. Tous ont bénéficié d’une solide formation scientifique et/ou médicale qu’ils mettent au service d’une cause personnelle ou collective. C’est le cas, par exemple, de Raymond Frézols, dans De New York à Brest en sept heures, qui construit un pipe-line et se propulse dans un obus, des côtes américaines aux côtes armoricaines, en sept heures, pour sauver la jeune femme qu’il aime [124]. Les naufragés dans L’héritier de Robinson, doivent, quant à eux, leur salut à la mise en chantier d’un bateau dont Paul-Louis Gloaguen dirige la conception et la réalisation avec les outils et matériaux de fortune trouvés sur l’ile de Crusoë [125]. Dans Le nain de Rhadameh[126], Norbert Mauny, après avoir transformé le pic de Tehbali, au Soudan, en un gigantesque aimant, grâce à sa composition en pyrite magnétique, propulse accidentellement ses amis sur la lune, attirée momentanément dans l’atmosphère terrestre. Mais, il s’évertue, avec le matériel disponible et ses compétences en chimie, à construire un parachute extraordinaire permettant de les ramener sur terre, dans Les naufragés de l’espace[127].

33Si Paschal Grousset verse dans des histoires d’anticipation peu plausibles au premier abord, voire contribue à introduire en France le roman de science-fiction [128], le fonds scientifique de ses aventures repose très souvent sur l’actualité de la recherche et des découvertes qu’il projette immédiatement au stade de l’exploitation, quelques fois industrielle. Dans le manuscrit Le diamant bleu, par exemple, l’auteur détaille l’extraction de l’aluminium et en vante les propriétés physiques et métallurgiques. Il valorise les débuts de son utilisation industrielle et médicale ainsi que les travaux d’Henri Sainte-Claire Deville, premier chimiste à l’avoir extrait industriellement et dont Louis Pasteur fait l’éloge funèbre en 1881, soulignant les vertus de ce « beau et curieux métal ». L’aluminium est à cette époque présenté comme « l’or blanc » et en joaillerie comme « l’argile transformée en argent ». Il a été l’un des clous de l’exposition universelle de Paris en 1855 pour les bijoux qu’il permettait de fabriquer [129]. Paschal Grousset introduit également, dans ce roman, une énigme en s’appuyant sur une autre actualité scientifique. Cette énigme tient dans le nom du chinois qui signe H. Lî.

34

« Le tableau de la classification périodique des éléments chimiques a été publié en mars 1869 par Mendeleïev et n’a donc pas échappé à la lecture de Philippe Daryl qui suivait de près toutes les nouveautés scientifiques de son époque. Si l’on examine la première colonne de ce tableau on constate que les deux premiers corps simples sont l’hydrogène, symbole H et le lithium, symbole Li, initiales du Chinois […] Les numéros atomiques sont respectivement 1 et 3 ce qui forme le nombre 13 qui est le numéro atomique de l’Aluminium [130]. »

35Un roman dans la planète Mars raconte l’histoire du docteur Asaph Challenger capable, par autosuggestion ou autohypnose, de se projeter sur Mars où il rencontre et tombe amoureux de la belle et savante Akoléïa. Bientôt, la raison ne contrôle plus ses voyages, et son ami, le docteur Henri Brideau, finit par le perdre comme le docteur Philippe Tissié, ami de Paschal Grousset, perd de vue, à la même époque, Albert Dadas, son patient et sujet de thèse, victime d’automatisme ambulatoire, sorte d’autosuggestion, traité par hypnose [131]. Dans Les Cinq cents millions de la Begum, le docteur Sarrasin utilise la fortune de la Begum Gokool pour construire, dans l’Oregon, France-Ville, la ville du bien-être. La description que Paschal Gousset réalise de cette ville correspond, pour partie, à une retranscription, mot pour mot, d’un ouvrage publié en anglais en 1876, Hygeia[132], par le médecin Benjamin-Ward Richardson à la suite de ses conférences aux congrès des sciences sociales de Brighton, en octobre 1875 [133]. Il est probable que Paschal Grousset y ait assisté comme le roman fait référence à un congrès d’hygiène à Brighton auquel participe, cinq ans avant la construction de France-Ville, le docteur Sarrasin.

36La ville du bien-être est construite de façon aérée et espacée. Elle est électrifiée et équipée du tout à l’égout. Les maisons sont construites avec des briques à trous cylindriques formant des conduits d’aération dans l’épaisseur des murs. Celles-ci assurent par ailleurs isolation sonore et thermique. Ces maisons sont individuelles sans étage, élevées sur « voûte de fondations (…) formant un sous-sol d’aération », espacées par rapport aux autres par un jardin boisé et engazonné. Chaque maison est équipée de l’électricité, de l’eau courante et d’une mise à l’égout. L’étage constitue une « large annexe en plein air ». Les papiers peints et les tapis, « véritables nids à miasmes et laboratoires de poison » sont bannis des aménagements intérieurs. « Quant aux murs, (…) on les lave comme on lave les glaces et les vitres (…) pas un germe morbide ne peut s’y mettre en embuscade ». Chaque chambre à coucher, la plus aérée possible, possède son cabinet de toilette. Une police sanitaire, formée dans les écoles normales, veille à la qualité de l’eau, à la fraicheur des produits alimentaires vendus sur les marchés et au fonctionnement des blanchisseries. Un corps de gardes-malades soigne à domicile et remplit une mission d’éducation sanitaire afin d’empêcher la propagation des maladies [134].

37

« On ne finirait pas si l’on voulait énumérer tous les perfectionnements hygiéniques que les fondateurs de la ville nouvelle ont inaugurés. Chaque citoyen reçoit à son arrivée une petite brochure, où les principes les plus importants d’une vie réglée selon la science sont exposés dans un langage simple et clair.
Il y voit que l’équilibre parfait de toutes ses fonctions est une des nécessités de la santé ; que le travail et le repos sont également indispensables à ses organes ; que la fatigue est nécessaire à son cerveau comme à ses muscles ; que les neuf dixièmes des maladies sont dues à la contagion transmise par l’air ou les aliments. (…) Éviter l’usage des poisons excitants, pratiquer les exercices du corps, accomplir consciencieusement tous les jours une tâche fonctionnelle, boire de bonne eau pure, manger des viandes et des légumes sains et simplement préparés, dormir régulièrement sept à huit heures par nuit, tel est l’ABC de la santé [135]. »

38Nous retrouvons de tels propos, dix ans plus tard, dans La Renaissance Physique, à un moment où, cette fois, l’actualité scientifique rattrape l’œuvre de Paschal Grousset. En effet, la correspondance avec Pierre-Jules Hetzel [136] montre que la trame des quatre premiers romans pédagogiques, de la série La vie de collège[137], sinon la rédaction des manuscrits, est arrêtée entre 1875 et 1879. À cette époque, il connaît déjà parfaitement les systèmes scolaires anglais, français et allemand, ainsi que l’organisation et le contenu de l’éducation physique de chacun d’entre eux. Il maîtrise parfaitement la place que tient le sport dans l’éducation anglaise et l’importance de la gymnastique allemande. Ses travaux sont, de ce point de vue, contemporains d’autres [138] et précèdent de dix ans ceux de Pierre de Coubertin [139]. Dès lors, lorsque s’engage la « campagne des hygiénistes » et que l’académie de médecine met à l’ordre du jour la lutte contre la sédentarité et le surmenage dans l’école française [140], c’est en spécialiste des systèmes scolaires et de l’éducation physique qu’il engage, dans Le Temps, la campagne de la renaissance physique [141].

39Le docteur Gustave Lagneau inaugure le mouvement par une communication à l’académie de médecine au printemps 1886. D’emblée, le ton est alarmiste [142]. Le néologisme « sédentarité », inventé par le professeur Jean-Baptiste Fonssagrives [143], est utilisé pour exprimer l’état d’immobilité qui caractérise la vie de collège en France et pour mettre en exergue l’existence dans la population scolaire d’une « fatigue très grave, une fatigue vraiment pathologique, préparant le terrain à des maladies redoutables [144] ». Les médecins s’entendent sur les différentes maladies qu’encourent les élèves [145]. « Myopie, lésions dentaires, troubles digestifs, déformations rachidiennes, faiblesse de constitution, anémie, phtysie, telles sont les principales conséquences physiques de la sédentarité et du travail scolaire. [146] » Il est également question de fièvre typhoïde [147] et d’atteintes portées au système nerveux [148]. Le sujet est débattu huit séances durant à l’académie de médecine, du 17 mai au 9 août 1887. La lutte contre l’immobilisme et en faveur de l’hygiène de vie dans les établissements scolaires animent les propos [149]. L’attention est particulièrement portée sur la nécessité de la pratique des exercices physiques au cours des récréations et sur celle de consacrer une leçon quotidienne à la culture du corps, au détriment du temps de formation intellectuelle. « L’académie de médecine appelle l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité de modifier, conformément aux lois de l’hygiène et aux exigences du développement physique des enfants et des adolescents, le régime actuel de nos établissements scolaires [150]. » Les conclusions des médecins s’apparentent rigoureusement à celles des auteurs qui depuis dix ou vingt ans s’évertuent à éveiller l’intérêt du public et du pouvoir [151]. Dans cette campagne qui date de loin, il faut noter l’impact des écrits de Paschal Grousset, et particulièrement celui de La vie de collège en Angleterre. Le manuscrit La métamorphose de Laurent Grivaud date d’octobre 1875 [152]. Il emprunte quelques passages à Tom Brown’s school days de 1857, écrit par Thomas Hughes et traduit, cette même année 1875, en français par Jules Levoisin (alias Jules Girardin). Le livre de Paschal Grousset est publié en 1881 et connaît un succès considérable marquant le véritable point de départ de l’éveil du grand public à l’exemple anglais et à la pratique des exercices physiques à l’école. L’ouvrage est réimprimé dès 1884 tandis que la première réimpression de Tom Brown, en France, date de 1888. Auparavant, il est remarquable de constater qu’à la suite de la parution de La vie de collège en Angleterre, puis des deux livres consacrés au système scolaire français, un certain nombre d’expériences fleurissent dans les établissements d’enseignement avec notamment la création du Racing Club en 1882 et du Stade français en 1883. Si le docteur Cruchet évoque l’influence considérable du livre d’André Laurie, qui déborde largement le public scolaire et marque les esprits de nombre d’éducateurs [153], Georges Bourdon, témoigne de son impact auprès des jeunes populations.

40

« (Le livre) d’André Laurie, œuvre de vulgarisation, est destiné à de jeunes lecteurs. Qui de nous ne l’a lu dans sa jeunesse ? Ce que nous en avons retenu, ce sont, outre les pratiques étranges des collégiens anglais, la part qui y est faite au sport, l’abondance des terrains de jeux, le respect des maîtres pour la liberté de leurs élèves, l’encouragement donné par le système aux initiatives personnelles. Que ce monde, avec ses tares, mais aussi avec ses séductions, était différent de celui que nous vivions ! La popularité de ce petit ouvrage fut grande parmi les collégiens français. On forcerait la vérité en lui accordant, ainsi que l’eut, dans la suite, souhaité son auteur, le mérite d’une mise en branle, mais on ne la trahirait pas moins en lui déniant toute influence sur des esprits juvéniles [154]. »

41Alors que dans La vie de collège en Angleterre, Laurent Grivaud est amené, par défi, à pratiquer les exercices physiques, avant de reconnaître les bienfaits de ceux-ci, Albert Besnard, dans Mémoires d’un collégien et dans Une année de collège à Paris, ne doit qu’à son propre chef d’organiser sa pratique et de tirer des avantages physiques et psychologiques des nouvelles mœurs scolaires qu’il adopte. En quelque sorte, Paschal Grousset rédige un cours d’hygiène pratique en direction des écoliers français, qu’il accompagne à partir de 1888, avec la création de la Ligue nationale de l’éducation physique, d’une éducation hygiénique à l’École normale des jeux scolaires, de conférences de vulgarisation scientifique à l’Institut libre d’éducation physique, et au cours des congrès scientifiques d’éducation physique. La participation de Paschal Grousset à la réforme de l’éducation physique, institutionnalisée par la constitution d’une commission chargée de réviser les programmes relatifs à l’enseignement de la gymnastique, le 18 octobre 1887, est loin d’être usurpée. Si elle répond à sa logique de réaction à l’actualité scientifique et médicale, elle est aussi le prolongement d’une action qui, dans une certaine mesure, impulse cette actualité.

42Fidèle à lui-même, son intervention en éducation physique puis son retour à la politique ne transforment en rien son mode de fonctionnement. Lorsque le premier lendit a lieu au printemps 1889, il est chroniqueur des pavillons de l’Exposition universelle de Paris [155]. Devenu député, son attrait pour les expositions universelles le poursuit.

43

« En mars 1895, il propose un projet particulièrement original, auprès du commissaire général de l’Exposition universelle de 1900, débattu trois semaines durant dans la presse et les milieux scientifiques, consistant en un forage de grande profondeur, assorti d’un ‘laboratoire souterrain’ ou ‘cité souterraine’, destiné à vérifier l’augmentation de la température souterraine, à dresser la carte géologique du bassin parisien, mais aussi à capter l’énergie souterraine ainsi que d’éventuelles ressources nouvelles en eau [156]. »

44Discutée de façon ironique dans les médias [157], son idée est contemporaine de l’avant-projet de « réseau de chemin de fer urbain à traction électrique signé Edmond Huet, directeur des travaux de la Ville-de-Paris et Fulgence Bienvenüe, ingénieur en chef chargé des approvisionnements en eau de la Ville-de-Paris [158] ». La première ligne de métro est ouverte au public le 7 juillet 1900, notamment pour desservir l’Exposition universelle. Il s’investit également dans la gestion des affaires culturelles [159]. Il propose notamment, en tant que député, de moderniser l’éclairage des musées et de la Bibliothèque nationale, ce « cabinet de travail de la démocratie laborieuse » afin de permettre leur ouverture en soirée à un plus large public [160]. Dans un autre domaine, il interpelle la Chambre, en 1899, et demande la mise en place d’une commission parlementaire afin d’étudier l’opportunité de développer une politique en faveur de la construction d’une flotte de sous-marins militaires. La motivation de son intervention vient du constat que l’avance que possède la France dans ce domaine, grâce au Gymnote, premier spécimen de la marine française mis au point par Gustave Zédé en 1887, est en train de disparaître au regard de la révolution navale en cours en Europe qui redistribue entièrement les données de la puissance maritime mondiale [161]. De ce point de vue, Le Maître de l’Abîme[162], en 1905, présente les multiples possibilités offertes par la navigation sous-marine. La science, la technique, l’éducation et l’actualité de celles-ci continuent de rythmer ses interventions publiques et ses travaux littéraires, jusqu’au crépuscule de sa vie.

Conclusion

45Jeune provincial monté à Paris, Paschal Grousset s’immisce dans tous les milieux en vue de la vie parisienne, dans les années 1860. Il y brille par sa culture, son audace et son insolence, très loin du Bel Ami de Guy de Maupassant, arriviste, superbe d’ignorance et de vulgarité. Nous ne saurions, non plus, l’affubler du sobriquet d’« Alcibiade en frac » comme ont pu le faire les pourfendeurs de la Commune [163]. Paschal Grousset est un homme politique très engagé. Républicain et socialiste, il critique et s’en prend aux hommes en place mais jamais au régime. Il est un ardent défenseur de la démocratie et du progrès social, mais certainement pas un collectiviste. Il ne mène pas son action politique comme un opportuniste et n’est pas un aventurier de la République [164]. Au contraire, sa constance l’emmène sur des chemins cahoteux qui croisent, à un moment donné, l’éducation physique pour des questions de politiques sociales et militaires [165] et pour celle de la sauvegarde du régime parlementaire. Ce sont ces mêmes questions qui l’en écartent bientôt et lui permettent de poursuivre sa trajectoire personnelle.

46Il est aussi un homme de science et un homme de lettres, ce qui lui permet une participation plus originale à l’œuvre collective, une participation également plus brouillée [166]. Cette fois, on ne peut pas dire que sa trajectoire croise celle de l’éducation physique, car en réalité, elle l’accompagne quasiment tout au long de son œuvre littéraire. Et c’est l’actualité scientifique, et plus spécialement médicale, qui détermine son action en faveur de la renaissance physique de la France en 1888. Mais il faut rappeler que la promotion de l’éducation supérieure (études d’ingénieurs et de médecine en particulier) et de l’éducation physique est une constante indéfectible de ses romans pour la jeunesse, qu’il s’agisse des romans d’aventures et d’imagination scientifique et des romans pédagogiques des vies de collège.

47Calomnié du temps de la Commune pour son goût jugé trop marqué pour la publicité, il reste tout au long de sa vie un formidable aboyeur qui draine dans son sillage toutes les personnalités qui comptent du Paris politique, littéraire et artistique, en 1888, pour créer la Ligue nationale de l’éducation physique. On retrouve ainsi, aux côtés des anti-boulangistes et des démissionnaires de la Ligue des patriotes, parmi les membres de l’association, les scientifiques Marcelin Berthelot, Louis Pasteur, Etienne-Jules Marey, Fernand Lagrange, les politiques Eugène Spüller, Gabriel Compayré, Stephen Pichon, Gustave de Coutouly, Eugène Poubelle, Henri Brisson, les éducateurs, Auguste Coûat, Alexandre Zévort, Henri Marion, Michel Bréal, les éditeurs Louis-Jules Hetzel, Armand Colin, Adrien Hébrard, les écrivains, Alexandre Dumas fils, Jules Verne, Émile Zola, Francisque Sarcey, les poètes Émile Augier, Jean Richepin, Auguste Vacquerie, les ingénieurs Frédéric Bartholdi, Charles Garnier, Ernest Mercadier, et parmi les militaires, l’amiral Peyron et le lieutenant-colonel Gallieni [167]. Paschal Grousset les connaît tous et côtoie certains depuis plus de trente ans. Sa vie et ses relations sont, à l’image de son œuvre, d’autant plus riches, intéressantes et importantes qu’elles se maillent dans de multiples dimensions : politiques, éducatives, scientifiques en particulier. À nul autre individu plus qu’à Paschal Grousset, l’idée d’être un homme de son temps ne convient mieux.

48Écrivain acharné durant les deux dernières décennies du xixe siècle, il laisse une œuvre considérable que l’on redécouvre cent ans après sa mort. Un roman dans la planète mars[168], de 1895, est réédité en 2007, Spiridon le muet[169], écrit en 1907, est réédité en 2008 et obtient le prix nocturne en décembre [170]. La société Jules Verne dédie un double numéro de son bulletin au centenaire de sa disparition, un colloque est organisé à Grisolles, la ville de sa jeunesse, en avril 2009, un autre à Auxerre, dans les environs de laquelle il possédait une maison, en novembre. Enfin Xavier Noël achève et publie une biographie sur laquelle il travaille depuis trente ans. La matière ne manque pas, ni pour les littéraires, ni pour les historiens, ni pour les spécialistes de l’école et de l’éducation physique.


Mots-clés éditeurs : éducation, sciences, politique, littérature, iiie République

Date de mise en ligne : 29/01/2013

https://doi.org/10.3917/rsss.005.0087

Notes

  • [*]
    Pierre-Alban Lebecq est directeur de l’enseignement et de la recherche à l’ILEPS de Cergy-Pontoise, Docteur en STAPS, Chercheur associé au CRIS EA 647 de l’Université de Lyon 1.
  • [1]
    Né à Corte le 7 avril 1844, Jean-François Pascal Grousset passe sa jeunesse à Grisolles, village du Tarn et Garonne où son père est professeur de mathématiques, puis proviseur du collège. Il obtient le baccalauréat de Lettres au lycée de Montauban en 1861.
  • [2]
    Lebecq, Pierre-Alban. 1995. Paschal Grousset et la Ligue nationale de l’éducation physique, Thèse de doctorat STAPS, Bordeaux 2.
  • [3]
    1893. Germinal, 2 août.
  • [4]
    De Coubertin, Pierre. 1889. L’éducation anglaise en France, Paris, Hachette, p. 204.
  • [5]
    Lettre du secrétaire de Paschal Grousset du 29 mars 1892, adressée à la revue Chronique médicale, publiée en 1897.
  • [6]
    Daryl, Philippe. 1884. La vie publique en Angleterre, Paris, Hetzel. Daryl, Philippe. 1888. Les Anglais en Irelande, Paris, Hetzel.
  • [7]
    Laurie A., 1883. Une année de collège à Paris, Paris, Hetzel, p. 17.
  • [8]
    Lettre à Pierre-Jules Hetzel, Londres, 21 avril 1879. Archives Hetzel NAF 16957.
  • [9]
    Laurie A., op. cit., p. 93.
  • [10]
    Richepin, Jean. 1872. Les étapes d’un réfractaire, Jules Vallès, Lacroix, Verboeckhoven & Cie, p. 58.
  • [11]
    Archives de la Préfecture de Police de Paris. Dossier BA/1103. Référencées ultérieurement : Arch. PPo. Rapport du 24 décembre 1868.
  • [12]
    Claveau, Anatole. 1913. Souvenirs politiques et parlementaires d’un témoin, 1865-1870, Paris, Plon-Nourrit, p. 108.
  • [13]
    Arch. PPo. Rapport du 19 avril 1867.
  • [14]
    Serman, William. 1986. La Commune de Paris, Paris, Fayard, p. 93.
  • [15]
    Lacassin, Francis. 1978. « Le Communard qui écrivit trois romans de Jules Verne », Europe, n° 595-596, novembre-décembre, p. 99.
  • [16]
    Zevaes, Alexandre. 1929. L’affaire de Pierre Bonaparte, Paris, Hachette, p. 6-7.
  • [17]
    Pain, Olivier. 1879. Henri Rochefort, Paris, Périnet, p. 292-293.
  • [18]
    Maitron, Jean. 1974. Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Paris, éd. Ouvriers, T. 12, p. 337.
  • [19]
    Pons, Henri. 1976. « André Laurie », Bulletin de la société Jules Verne, n° 39-40, p. 165.
  • [20]
    Vallès, Jules. 1882. « Sainte Pélagie », La France, 22 septembre.
  • [21]
    Arch. PPo, op. cit., Pièce 509.
  • [22]
    Le 28 janvier 1871.
  • [23]
    Bruhat, Jean ; Dautry, Jean ; Tersen, Émile. 1960. La Commune de 1871, Paris, éd. Sociales, p. 116.
  • [24]
    1897. « Enquête sur la Commune », La Revue Blanche, 8e année, n° 91, 15 mars, p. 95-96.
  • [25]
    Chastenet, Jacques. 1952. Histoire de la Troisième République. Naissance et jeunesse, Paris, Hachette, p. 100.
  • [26]
    Serman W., op. cit., p. 524.
  • [27]
    Monselet, Charles. 1871. Le Monde Illustré du 10 juin ; Vaubert, M. 1871. Le Monde Illustré du 17 juin.
  • [28]
    1871. Le Dossier de la Commune devant les Conseils de Guerre, Paris, Lib. des Bibliophiles, Rapport Grousset, affaire du 20 juillet 1871. 1871. « Conseil de Guerre de Versailles », Le Temps, 19 août, p. 3, col. 3.
    Pascal Grousset est inculpé de : participation active à l’insurrection ; excitation à la guerre civile ; provocation publique à la désobéissance aux lois ; excitation publique à la haine et au mépris du gouvernement, offenses à l’Assemblée Nationale ; excitation publique à la haine et au mépris des citoyens dans le but de troubler la paix ; complot pour changer la forme du gouvernement ; excitation à la guerre civile en portant les citoyens à s’armer les uns contre les autres, ce qui eut pour résultat la dévastation, le massacre, le pillage et l’incendie ; art. 59, 60, 87, 88, 91, 96, 255, 258, 259, 260, 265, 276, 297, 302, 314, 342, 344, 381, 393, 396, 434, 439, 440 ; art. 1, 2, 4, 7 loi du 11/08/48.
  • [29]
    1871. « 3e Conseil de Guerre de Versailles », Le Temps, 4 septembre, p. 3, col. 4.
  • [30]
    Grousset, Paschal ; Jourde, Francis. 1876. Les condamnés politiques en Nouvelle Calédonie, Genève, Ziegler, p. 7.
  • [31]
    Jourde, Francis. 1877. Souvenirs d’un membre de la Commune, Bruxelles, Kistemaekers, p. 54.
  • [32]
    L.N. 1985. « Le nègre de Jules Verne », Cahiers du centre d’études verniennes et du Musée Jules Verne, n° 5.
  • [33]
    1975. Table du journal Le Temps, Paris, CNRS, vol. vii, p. viii.
  • [34]
    Meyer, C. 1985. « Grousset (J. F. P.) », in Prevost, Michel ; Roman d’Amat, Jean-Charles (dir.). Dictionnaire de biographie française, Paris, Letorzey, t. xvi, p. 1362.
  • [35]
    Arch. PPo., op. cit., pièce 398.
  • [36]
    1968. Dictionnaire des parlementaires français, 1889-1940, Paris, PUF, vol. 5, p. 1891-1892.
  • [37]
    Lebecq, Pierre-Alban. 1996. « Le thème de la renaissance physique dans l’œuvre littéraire de Paschal Grousset avant 1888 », in Arnaud, Pierre ; Terret, Thierry (dir.). Sport, éducation et arts aux xixe-xxe siècles, Paris, CTHS, p. 29-46.
  • [38]
    Arch. PPo, op. cit., Pièce 32.
  • [39]
    Laurie, André. 1886. Capitaine Trafalgar, Paris, Hetzel.
  • [40]
    Laurie, André. 1884. L’héritier de Robinson, Paris, Hetzel.
  • [41]
    Laurie, André. 1907. Spiridon le muet, Paris, Jules Rouff.
  • [42]
    Daryl, Philippe. 1888. La renaissance physique, Paris, Hetzel, p. 168.
  • [43]
    Daryl, Philippe. 1884. La vie publique en Angleterre, Paris, Hetzel.
  • [44]
    Daryl, Philippe. 1887. À Londres, Paris, Hetzel.
  • [45]
    Daryl, Philippe. 1888. Les Anglais en Irlande, Paris, Hetzel.
  • [46]
    Daryl, Philippe, 1884. La vie publique en Angleterre, Paris, Hetzel, p. 178.
  • [47]
    Ibid., p. 181, p. 182, p. 191.
  • [48]
    Ibid., p. 229, p. 268-275.
  • [49]
    Daryl, Philippe. 1887. À Londres, Paris, Hetzel, p. 22.
  • [50]
    Daryl, Philippe. 1886. « Paris à New-York », L’Illustration, 30 octobre, t. ii, p. 283. Daryl, Philippe. 1887. « La fleur du pacifique », L’Illustration, 16 juillet, t. ii, p. 5. Daryl, Philippe. 1890. « Faisons des marins », Le Temps, 11 octobre.
  • [51]
    Lebecq, Pierre-Alban. 2010. « Pourquoi Paschal Grousset intervient-il dans la réforme de l’éducation physique en France ? », Paschal Grousset (1844-1909) communard évadé du bagne, homme politique, romancier et journaliste, promoteur de l’éducation physique en France, Cahiers d’Adiamos 89, n° 4, mai, p. 61-82.
  • [52]
    Mayeur, Jean-Marie. 1973. Les débuts de la troisième République, Paris, Seuil, p. 168.
  • [53]
    Dansette, Adrien. 1946. Le boulangisme, Paris, Fayard, p. 34-47.
  • [54]
    Chenu, Henri. 1916. La Ligue des Patriotes, son programme, son passé, son avenir, Paris, Sirey, p. 91 (discours de Cahors - 15 avril 1884).
  • [55]
    Ibid., p. 45 (discours d’Angoulême - 13 mai 1883).
  • [56]
    Ibid., p. 55 (discours de Rouen - mai 1883).
  • [57]
    Marot, Louis. 1887. Le parti de la guerre et la Ligue des Patriotes, Paris, Guérin.
  • [58]
    Dansette, Adrien, op. cit., p. 75.
  • [59]
    Chambat, Pierre. 1980. « Les muscles de Marianne », Recherches, n° 43, p. 156.
  • [60]
    Parmi les anti-boulangistes : Georges Clemenceau, Edouard Jacques, Alexandre Millerand, Arthur Ranc, Gustave Mesureur. Parmi les démissionnaires de la Ligue des Patriotes : Marcelin Berthelot, Ferdinand Buisson, Anatole de la Forge, Jean Macé, Alfred Mézières, Joseph Reinach, Joseph Sansboeuf. 1888. Bulletin de la Ligue nationale de l’éducation physique, n° 1, novembre, p. 1.
  • [61]
    Daryl, Philippe. 1888. La renaissance physique, Paris, Hetzel, p. 243-246.
  • [62]
    Ibid., p. 18.
  • [63]
    Rastignac. 1888. L’Illustration, 17 novembre, t. II, p. 347.
  • [64]
    Robert, P. 1913. Le conseil municipal de Paris, Paris, Journal municipal.
  • [65]
    Dommanget, Maurice. 1964. L’enseignement, l’enfance, la culture sous la Commune, Paris, éd. de la Librairie de l’Étoile, p. 11-12.
  • [66]
    Lebecq, Pierre-Alban. 2009. « L’éducation physique dans les écoles communales de Paris (1888-1896) : Paschal Grousset et l’aventure sociale de la réforme de l’éducation physique en France », Centenaire Paschal Grousset (1844-1909) alias André Laurie, alias Philippe Daryl, Paris, Des Barbares, p. 137-166.
  • [67]
    De Coubertin, Pierre. 1887. Un programme, Paris, Chaix.
  • [68]
    1888. Le Temps, 7 juillet.
  • [69]
    Lebecq, Pierre-Alban. 1995. Paschal Grousset et la Ligue nationale de l’éducation physique, Thèse de doctorat STAPS, Bordeaux 2, p. 264 à 388.
  • [70]
    Maneuvrier, Édouard. 1888. L’éducation de la bourgeoisie sous la République, Paris, Cerf.
  • [71]
    1888. Bulletin de la Ligue nationale de l’éducation physique, novembre, p. 4.
  • [72]
    Ibid., p. 4.
  • [73]
    1890. Liste des membres du Conseil municipal de Paris de 1871 à 1890. Paris, Imprimerie municipale.
  • [74]
    1888. Procès verbaux des débats du Conseil municipal de Paris, Paris, Imprimerie municipale, p. 971 et p. 1175. 1889. Procès verbaux des débats du Conseil municipal de Paris, Paris, Imprimerie municipale, p. 79.
  • [75]
    Ligou, Daniel. 1962. Histoire du socialisme en France, Paris, PUF, p. 96 et p. 115.
  • [76]
    1893. L’Événement, 24 juillet.
  • [77]
    Faguet, Émile. 1907. Le socialisme en 1907, Paris, Société française d’imprimerie et de librairie, p. 264.
  • [78]
    Orry, Alfred. 1911. Les socialistes indépendants, Paris, Rivière, p. 19.
  • [79]
    Mayeur, Jean-Marie. 1973. Les débuts de la IIIe République, Paris, Seuil, p. 205.
  • [80]
    Ligou D., op. cit., p. 127.
  • [81]
    Chastenet, Jacques. 1956. Histoire de la IIIe république. Triomphe et malaise, Paris, Hachette, p. 131.
  • [82]
    Arch. PPo., pièce 573 (20 novembre 1894).
  • [83]
    Chastenet J., op. cit., p. 142.
  • [84]
    Annales de la Session ordinaire de 1894, t. 2, p. 382-389.
  • [85]
    Daniel, André. 1895. L’année politique 1894, Paris, Éd. de l’année politique, p. 159.
  • [86]
    Gillois, André. 1985. Galliffet ‘le fusilleur de la Commune’, Paris, France-Empire, p. 167.
  • [87]
    Ibid., p. 12.
  • [88]
    1894. Le Temps, 9 juin, p. 2 ; 1894. La Petite République, 7 juin.
  • [89]
    Chastenet J., op. cit., p. 135.
  • [90]
    Arch. PPo., pièce 576 (19 novembre 1894).
  • [91]
    Mayeur J.-M., op. cit., p. 213-214.
  • [92]
    Annales de la Session ordinaire de 1895, t. 2, p. 137.
  • [93]
    Duclert, Vincent. 1994. L’Affaire Dreyfus, Paris, La Découverte, p. 8-9. MIQUEL, Pierre. 1992 [1959]. L’Affaire Dreyfus, Paris, PUF, p. 21.
  • [94]
    Voir La Bouche de Fer, n° 1, 2, 3 et 17, voir également Germinal, 1er août 1893 et Arch. PPo, pièces 486 à 488 (4 août 1893).
  • [95]
    Grousset, Paschal. 1899. L’Affaire Dreyfus et ses ressorts secrets, précis historique, Paris, Société d’éditions illustrées, 2 volumes.
  • [96]
    Daniel A., op. cit., p. 415-416, in Le Journal Officiel de 1898, p. 2412.
  • [97]
    1899. Le Temps du 6 janvier.
  • [98]
    Gillois A., op. cit., p. 245-246.
  • [99]
    Imprimé n° 2342, Annexes de la Session ordinaire de 1897, t. 1, p. 374. Annales de la Session Ordinaire de 1897, t. 2, p. 406 et 411. Daniel, André. 1898. L’année politique 1897, Paris, éd. de l’année politique, 1898, p. 155.
  • [100]
    Imprimé n° 2230, Annexes de la Session ordinaire de 1901, t. 1, p. 162.
  • [101]
    De ce point de vue, les démarches de Pierre de Coubertin et de Paschal Grousset se rejoignent, même s’ils ne défendent pas la même République. Auger, Fabrice. 2003. « Le projet pédagogique de Pierre de Coubertin (1883-1913) », in Saint-Martin, Jean (dir.). Éducations physiques françaises et exemplarités étrangères entre 1815 et 1914, Paris L’Harmattan, p. 63-84.
  • [102]
    C’est effectivement l’époque où l’ENS créée en 1794, devenue pensionnat normal en 1810, « renoue avec la vocation d’excellence du modèle originel de l’an III ». Elle est l’école du « savant », la pépinière des agrégés, le nec plus ultra de l’enseignement dans les lycées d’État. Belhoste, Bruno. 1996. « Le bicentenaire de l’École normale supérieure », Histoire de l’éducation, n° 69, janvier, p. 81-86.
  • [103]
    Le Targat, Henri. 1986. Paschal Grousset 1844-1909. Un précurseur. Un militant de l’Éducation physique, inédit. Archives de la FFEPGV.
  • [104]
    1866. L’Étendard, 5 juillet, p. 3.
  • [105]
    Larousse, Pierre. 1872. Grand dictionnaire universel du xixe siècle, Paris, Larousse, t. 8, p. 1559.
  • [106]
    Bridenne, Jean-Jacques. 1968. « André Laurie, alias Paschal Grousset », Désiré, n° 19, décembre, p. 537.
  • [107]
    Grousset, Paschal. 1866. « Études de M. Marey sur la systole ventriculaire du cœur », L’Étendard, 4 août, p. 3.
  • [108]
    Arch. PPo. op. cit.
  • [109]
    Noel, Xavier. 2009. « Paschal Grousset (1844-1909) Une biographie », Centenaire Paschal Grousset (1844-1909), alias André Laurie, Philippe Daryl, Paris, Des Barbares, p. 31.
  • [110]
    Bibliothèque historique de la ville de Paris. Pièce 295.
  • [111]
    Castagnary, Jules-Antoine ; Grousset, Paschal ; Ranc, Arthur ; Sarcey, Francisque. 1868. Bilan de l’année 1868, politique, littéraire, dramatique, artistique et scientifique.
  • [112]
    Noel, Xavier. 1982. Paschal Grousset (1844-1909), Mémoire de maîtrise de Lettres moderne, Université de Nantes, p. 11.
  • [113]
    Fontanon, Claudine ; Pestre, Dominique. 1994. « Les leçons du dimanche », in Le Moel, Michel ; Saint-Paul, Raymond (dir.). Le Conservatoire des Arts et Métiers au cœur de Paris, Paris, Délégation à l’action artistique de la Ville de Paris, p. 102-107.
  • [114]
    Pasteur, Louis. 1861. « Mémoire sur les corpuscules organisés qui existent dans l’atmosphère. Examen de la doctrine des générations spontanées ». 1922. Œuvres complètes de Pasteur, Paris, Masson, t. 2, p. 223.
  • [115]
    Pouchet, Ferdinand-Archimède. 1859. Hétérogénie, Paris, J. B. Ballière et fils.
  • [116]
    Duclaux, Émile. 1896. Pasteur, histoire d’un esprit, Paris, Imprimerie Charaire, p. 150-151.
  • [117]
    Grousset, Paschal. 1869. Le rêve d’un irréconciliable, Paris, Madre. Grousset, Paschal. 1869. Le régime de décembrostein, Paris, Madre. Grousset, Paschal. 1869. Le 26 octobre, Paris, Madre. Grousset, Paschal. 1869. Les origines d’une dynastie, le coup d’État de brumaire an viii, Paris, Le Chevalier.
  • [118]
    Arch. PPo., op. cit., pièce 332.
  • [119]
    Ibid., pièce 397.
  • [120]
    Ibid., pièce 391.
  • [121]
    Tissié, Philippe. 1909. « Paschal Grousset », la Revue des jeux scolaires, mars-avril, p. 41.
  • [122]
    Vierne, Simone. 1966. « L’authenticité de quelques œuvres de Jules Verne », les Annales de Bretagne, n° 3, septembre, p. 454.
  • [123]
    Bridenne, Jean-Jacques. 1967. « Qui était André Laurie », Le Bulletin de la société Jules Verne, n° 4, p. 2.
  • [124]
    Laurie, André. 1889. De New York à Brest en sept heures, Paris, Hetzel.
  • [125]
    Laurie, André. 1884. L’héritier de Robinson, Paris, Hetzel.
  • [126]
    Laurie, André. 1888. Le nain de Rhadameh, Paris, Hetzel.
  • [127]
    Laurie, André. 1888. Les naufragés de l’espace, Paris, Hetzel.
  • [128]
    Versins, Pierre. 1972. Encyclopédie de l’Utopie, des voyages extraordinaires et de la science-fiction, Lausanne, L’Age d’Homme, p. 516-518.
  • [129]
    Soubret, Robert. 2009. « L’énigme du chinois dans L’Etoile du Sud », Centenaire Paschal Grousset (1844-1909), alias André Laurie, Philippe Daryl, Paris, Des Barbares, p. 131.
  • [130]
    Ibid., p. 129.
  • [131]
    Le docteur Philippe Tissié soutient sa thèse sur les Aliénés voyageurs en 1887. Il poursuit, par la suite, ses travaux sur Albert Dadas et sur les rêves qu’il publie en 1890 et en 1896. Paschal Grousset publie, quant à lui « Un roman dans la planète Mars, en 1895, dans La Revue Illustrée. Les deux hommes se connaissent depuis 1884. TISSIE, Philippe. 1887. Les aliénés voyageurs, Paris, Doin. Tissié, Philippe. 1890. Les rêves, Paris, Doin. Tissié, Philippe. 1896. Les rêves, rêves pathogènes, rêves thérapeutiques, rêves photographiés, Bordeaux, Gounouilhou. Laurie, André. 2007 [1895]. Un roman dans la planète Mars, Paris, Des Barbares. Lebecq, Pierre-Alban. 1995. Paschal Grousset et la ligue nationale de l’éducation physique, Thèse de doctorat STAPS, Bordeaux 2, p. 380.
  • [132]
    Richardson, Benjamen-Ward. 1876. Hygeia, London, MacMillan & co. Première traduction française : Richardson, Benjamin-Ward. 2006 [1876]. Hygeia, une cité de la santé, Paris, Ed. de la Villette.
  • [133]
    Gondolo Della Riva, Piero. 2009. « Richardson, Laurie, Verne : les trois auteurs des Cinq cents millions de la Begum », Centenaire 2009 de Paschal Grousset André Laurie (1844-1909), Bulletin de la société Jules Verne, n° 169-170, mars-juin, p. 35-38.
  • [134]
    Verne, Jules. 1879. Les cinq cents millions de la Begum, Paris, Hetzel, p. 149-155.
  • [135]
    Ibid., p. 155-156.
  • [136]
    Archives Hetzel. Dossiers d’auteurs xxvi, Paschal Grousset. Bibliothèque nationale, département des manuscrits.
  • [137]
    Laurie, André. 1881. La vie de collège en Angleterre, Paris. Hetzel. Laurie, André. 1882. Mémoires d’un collégien, Paris, Hetzel. Laurie, André. 1883. Une année de collège à Paris, Paris, Hetzel. Laurie, André. 1884. Histoire d’un écolier hanovrien, Paris, Hetzel.
  • [138]
    Demogeot, Jacques ; Montucci, Henri. 1868. De l’enseignement secondaire en Angleterre et en Écosse, Paris, Imprimerie Impériale. Hippeau, Célestin. 1872. L’instruction publique en Angleterre, Paris, Didier. Hippeau, Célestin. 1873. Instruction publique en Allemagne, Paris, Didier. Hughes, Thomas. 1875. Tom Brown, Paris, Hachette. Breal, Michel. 1882. Excursions pédagogiques, un voyage scolaire en Allemagne, Paris, Hachette.
  • [139]
    De Coubertin, Pierre. 1888. L’éducation en Angleterre, Paris, Hachette.
  • [140]
    Lagneau, Gustave. 1886. Du surmenage intellectuel et de la sédentarité dans les écoles, Paris.
  • [141]
    Darul, Philippe. 1888. « Les jeux scolaires et l’éducation physique », Le Temps, 8 août, p. 3.
  • [142]
    Lagneau, Gustave. 1886. « Du surmenage intellectuel et de la sédentarité dans les écoles », Bulletin de l’académie de médecine, t. 15, p. 594.
  • [143]
    Fonssagrives, Jean-Baptiste. 1886. Thérapeutique et phtysie pulmonaire, Paris, Baillière, p. 50.
  • [144]
    Binet, Alfred ; Henri Victor. 1898. La fatigue intellectuelle, Paris, Scleicher, p. 8.
  • [145]
    Reuss, Louis. 1887. « De l’hygiène dans l’enseignement secondaire », Annales d’hygiène publique, t. 17, p. 435-458.
  • [146]
    Lagneau, Gustave. 1886. « Du surmenage intellectuel et de la sédentarité dans les écoles », Bulletin de l’académie de médecine, t. 15, p. 612.
  • [147]
    Du Claux, Victor. 1887. « Le surmenage intellectuel », Annales d’hygiène publique, t. 16, p. 387.
  • [148]
    Lagneau, Gustave. 1886. « Du surmenage intellectuel et de la sédentarité dans les écoles », Bulletin de l’académie de médecine, t. 15, p. 606.
  • [149]
    1887. « Discussion sur le surmenage intellectuel et la sédentarité dans les écoles », Bulletin de l’académie de médecine, t. 18, p. 226.
  • [150]
    Ibid., p. 240.
  • [151]
    De Laprade, Victor. 1868. L’éducation homicide, Paris, Didier, p. 16. Breal, Michel. 1872. L’instruction publique en France, Paris, Hachette, p. 281, 295, 300. De Laprade, Victor. 1873. L’éducation libérale, Paris, Didier, p. 130. Ducamp, Maxime. 1881. « Les supplices aux collèges », Le Figaro, 31 juillet, p. 2. De Laprade, Victor. 1881. « L’éducation homicide », Le Figaro littéraire, 22 octobre, p. 2. Dillaye, Frédéric. 1885. Les jeux de la jeunesse, Paris, Hachette, p. II.
  • [152]
    1875. Lettre de Philippe Daryl à Pierre-Jules Hetzel, Londres, 26 octobre.
  • [153]
    Cruchet, Jean-René. 1921. « L’éducation physique », Mercure de France, 15 novembre.
  • [154]
    Boudon, Georges. 1924. L’encyclopédie des sports, Paris, Villain et Bar, p. 96.
  • [155]
    Noel, Xavier. 2009. « Paschal Grousset (1844-1909) Une biographie », in Centenaire Paschal Grousset (1844-1909), alias André Laurie, Philippe Daryl, Paris, Des Barbares, p. 55.
  • [156]
    Ibid., p. 56.
  • [157]
    Grosclaude. 1895. Hâtons-nous d’en rire, Paris, Paul Ollendorff, p. 217-223. 1895. « Le clou de l’exposition de 1900 », Le Temps, du 26 au 31 mars.
  • [158]
  • [159]
    Annales de la Session ordinaire de 1895, t. 1, p. 422, 428, 453, 454. Annales de la Session ordinaire de 1896, t. 1, p. 675. Annales de la Session extraordinaire de 1896, p. 499-503, 648-654. Annales de la Session ordinaire de 1897, t. 1, p. 525. Annales de la Session extraordinaire de 1897, p. 550, 840 et 843.
  • [160]
    Noel, Xavier. 2009. « Paschal Grousset (1844-1909), Une biographie », in Centenaire Paschal Grousset (1844-1909), alias André Laurie, Philippe Daryl, Paris, Des Barbares. About, Edmond (1828-1885). Écrivain, journaliste et critique d’art, membre de l’Académie française.
  • [161]
    Témoignage du Contre Amiral Claude Borgis, ancien commandant de sous-marin (SNLE). Voir Documentaire : 2004. « Paschal Grousset l’explorateur du futur » dans la série Les aventuriers de la République. Grenade productions/LCP. Assemblée nationale/Citizen TV. ; octobre 2009 : http://www.dailymotion.com/peace4all/video/x1eya6_éé-paschal-grousset
  • [162]
    Laurie, André. 1905. Le Maître de l’Abîme, Paris, Hetzel.
  • [163]
    Blavet, Émile. 1871. Le Rural, 29 juillet, p. 272. Morel, Henry. 1871. Le pilori des communeux, Paris, Lachaud, p. 196.
  • [164]
    Fuligni, Bruno. 2001. La Chambre ardente, aventuriers, utopistes, excentriques du Palais-Bourbon, Paris, Les éditions de Paris.
  • [165]
    Lebecq, Pierre-Alban. 2011. « L’éducation physique selon Paschal Grousset : un contre modèle à la gymnastique allemande », in Arnal, Thierry ; Terret, Thierry (dir.). Aux origines de la gymnastique moderne, Valenciennes, Presses universitaires de Valenciennes, p. 187-206.
  • [166]
    Noel, Xavier. 2010. Paschal Grousset. De la Commune de Paris à la Chambre des députés. De Jules Verne à l’olympisme, Bruxelles, Les impressions nouvelles. Lebecq, Pierre-Alban. 1997. Paschal Grousset et la Ligue nationale de l’éducation physique, Paris, L’Harmattan.
  • [167]
    1888. L’Éducation physique, n° 1 et 2, novembre et décembre.
  • [168]
    Publié en feuilleton dans La Revue Illustrée en 1895. Laurie, André. 2007. Un roman dans la planète mars, Paris, Des Barbares.
  • [169]
    Publié en feuilleton dans Le Globe-Trotter en 1907-1908 et en ouvrage aux éditions Jules Rouff. Laurie, André. 1907. Spiridon le muet, Paris, Rouff. Laurie, André. 2008 [1907]. Spiridon le muet, Paris, Des Barbares.
  • [170]
    Prix Nocturne : Chaque automne, enterrant la saison des prix, un septuor de conjurés triés sur le volet choisit, parmi sept « soleils noirs de la littérature », un livre épuisé, d’inspiration insolite ou fantastique. (Télérama).
    http://voi-dufou.over-blog.com/article-25555978.html, octobre 2009.

Domaines

Sciences Humaines et Sociales

Sciences, techniques et médecine

Droit et Administration

bb.footer.alt.logo.cairn

Cairn.info, plateforme de référence pour les publications scientifiques francophones, vise à favoriser la découverte d’une recherche de qualité tout en cultivant l’indépendance et la diversité des acteurs de l’écosystème du savoir.

Retrouvez Cairn.info sur

Avec le soutien de

18.97.9.171

Accès institutions

Rechercher

Toutes les institutions