En novembre 2022, la station de radio RFI organise une émission
s’intitulant « L’argent a-t-il mis la boxe KO ? ». Cette idée, selon laquelle les enjeux économiques sont délétères pour le sport, est largement partagée, dans l’univers médiatique comme parmi les intellectuels, les hommes politiques ou encore les dirigeants d’organisations
sportives. Ainsi, presse, radio, télévision ou plateformes et chaînes
en ligne regorgent d’éditoriaux, de tribunes, de billets ou d’interventions dénonçant les conséquences funestes de l’argent dans la
pratique sportive et ce, quelle que soit leur ligne éditoriale. Citons :
« L’argent est-il en train de tuer le football ? » (L’Humanité du 22 novembre 2022) ; « Et si le sport était totalement gangrené par le fric ? »
(Capital, 26 janvier 2016) ; « Tennis : comment l’argent a tué un beau
sport (un de plus...) » (Marianne, 8 juin 2013) ; « L’argent va-t-il tuer
le sport ? » (Journal Du Dimanche, 30 mars 2011) ; etc.
Selon ce lieu commun, la libéralisation du sport (comme celle
d’autres secteurs), depuis une quarantaine d’années, aurait introduit de nouvelles logiques privilégiant la rentabilité voire le profit et
en aurait fait un véritable « business ». D’où l’inflation des salaires
et des transferts (notamment en football mais aussi en boxe, en tennis, en golf ou en formule 1), l’explosion du montant des droits TV, la
fin de l’obligation à l’amateurisme aux Jeux olympiques et une (supposée) augmentation de cas de dopages, de triches et de violences…