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Article de revue

Approche eLearning pour le renforcement des capacités des professionnels de santé en Guinée : une expérience post-Ebola

Pages 537 à 548

Introduction

1L’apprentissage en ligne (eLearning) consiste à utiliser les technologies de l’information et de la communication (TIC) et internet pour améliorer la qualité des activités d’apprentissage, en facilitant l’accès aux ressources et aux services, ainsi que les échanges et la collaboration à distance. L’utilisation de l’internet pour la formation médicale continue est moins développée [1]. Comme dans les autres domaines, des avantages sont observés pour les enseignants (par exemple : mise à jour permanente, liens interactifs, illustrations, archivage et intelligence collective) et pour les apprenants (par exemple : accessibilité, autonomie, flexibilité et adaptabilité du rythme) [1].

2Cependant, la question de la complétude et de l’abandon de la formation reste une préoccupation majeure [2-4]. Bien que les données disponibles soient encore limitées et difficiles à interpréter [5], un taux élevé d’abandon situé entre 70 % et 90 % a été rapporté pour tous les publics et niveaux, et toutes formations confondues, notamment internes, universitaires, professionnelles en France [6]. Quant à la réussite qui conduit à l’obtention d’un diplôme ou d’un certificat, les données de plusieurs universités spécialisées dans l’apprentissage en ligne, notamment en Thaïlande, en Inde, en Angleterre et en France, ont révélé que le taux reste faible et se situe entre 17 % et 48 % [7, 8].

3En Guinée où la couverture internet a connu un essor considérable ces dernières années, y compris dans les zones rurales, cette solution eLearning reste peu développée malgré son potentiel de réduction des coûts pour l’apprenant et d’accessibilité géographique. Or, le développement des ressources humaines de qualité en santé, notamment en santé publique, constitue une priorité des autorités sanitaires et de leurs partenaires en vue de renforcer le système national de santé [9-12]. Dans ce contexte, et avant l’épidémie de la Maladie à Virus Ebola (MVE), un cours d’une durée d’un mois en soins de santé primaires et destiné aux étudiants en fin de cycle de médecine, pharmacie et odontostomatologie était enseigné en présentiel au Centre National de Formation et de Recherche en Santé Rurale (CNFRSR) « Jean Senecal » de Maferinyah à Forécariah. Ce cours a été suspendu suite à l’apparition en Guinée de l’épidémie de la MVE en 2014 [13]. À la fin de l’épidémie en 2016, le gouvernement guinéen a procédé à un recrutement massif de 2 950 professionnels de santé dont 320 médecins, 950 infirmiers(ères), 500 sages-femmes, 1 010 agents techniques de santé et 170 autres paramédicaux [14] afin de combler l’insuffisance des ressources humaines en santé dans les zones rurales, à travers le déploiement des médecins dans les centres de santé (médicalisation) et le renforcement des équipes cadres de district dont le personnel était insuffisant et vieillissant. Ce recrutement massif soulevait la question du renforcement des capacités (orientation et mise à niveau) des nouveaux fonctionnaires. C’est donc en réponse à cette problématique, qu’une approche eLearning a été localement développée et mise en œuvre en 2018, en Guinée, par le CNFRSR de Maferinyah (Ministère de la santé), en collaboration avec l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry. Cette approche adaptée au contexte du système local de santé (district sanitaire) et utilisant une méthode d’apprentissage mixte (en ligne et en présentiel ; Blended Learning, en anglais) a bénéficié de l’appui technique de l’Institut de Médecine Tropicale (IMT) d’Anvers (Belgique). Le programme a débuté avec deux cours, l’un en Soins de Santé Primaires (eSSP), et l’autre en Gestion des Services de Santé Sexuelle et Reproductive (eSSR).

4Le but du présent article est de décrire le processus de mise en œuvre ainsi que les premiers résultats de cette approche eLearning pour le renforcement des capacités des professionnels de santé mise en œuvre en Guinée. Spécifiquement, il présente i) le processus de conception et de mise en œuvre de cette approche eLearning, ii) les caractéristiques socio-démographiques des participants aux cours eSSP et eSSR, iii) les résultats des participants aux deux cours et iv) les perceptions et opinions des apprenants sur la formation.

Méthode

Cadre d’étude

5La Guinée est un pays Ouest-africain avec approximativement 12 millions d’habitants, en 2018, dont 64 % résidents en milieu rural [15, 16]. Le système de santé guinéen comprend trois niveaux : local (district), intermédiaire (régional) et central (Ministère de la santé). Il y existe huit régions sanitaires et 38 districts sanitaires [17]. Le système éducatif national est organisé en niveaux pré-universitaire, universitaire et la formation technique et professionnelle. La formation médicale est assurée par trois universités dont une publique : Université Gamal Abdel Nasser de Conakry (UGANC) et deux privées : Université Kofi Annan de Guinée (UKAG) et Université la Source. Quant à la formation du personnel paramédical, notamment les infirmiers, les sages-femmes et les agents de santé communautaire, elle est principalement assurée par les écoles de santé (publiques et privées) relevant du Ministère de l’enseignement technique, de la formation professionnelle, de l’emploi et du travail (METFP-ET). Les trois universités sus- mentionnées forment également le personnel paramédical.

6Dans le cadre du programme eLearning du CNFRSR de Maferinyah, le modèle Kirkpatrick [18] a été utilisé pour évaluer la formation, et les résultats présentés dans cet article s’articulent sur les niveaux 1 et 2 de ce modèle (figure 1).

Figure 1

Modèle Kirkpatrick d’évaluation de la formation [18]

Figure 1

Modèle Kirkpatrick d’évaluation de la formation [18]

Type et période d’étude

7Il s’agissait d’une étude transversale descriptive, utilisant une méthode mixte de recherche sur une période allant du 15 janvier 2018 au 15 janvier 2019, qui correspond à la période de mise en œuvre des deux cours (eSSP et eSSR).

Population d’étude et échantillonnage

8La partie quantitative incluait tous les candidats sélectionnés ou inscrits (médecins, infirmiers(ères), sages-femmes, agents de santé communautaire, techniciens de santé publique et étudiants en fin de cycle de Médecine) pour les deux cours et tous ceux qui ont complété les cours et rempli le formulaire individuel d’évaluation des cours. Un échantillonnage exhaustif a été utilisé pour cette composante quantitative.

9Quant à la partie qualitative, elle portait sur les participants qui ont complété les cours et rempli le formulaire individuel d’évaluation des cours (échantillonnage exhaustif), ainsi que sur les participants à l’atelier de renforcement des capacités (organisé en présentiel après le suivi du cours en ligne) ayant donné leur consentement pour une interview (choix raisonné des participants parmi ceux qui ont réussi aux cours en ligne et qui résident en Guinée).

Sources et collecte des données

10Les données quantitatives ont été directement collectées à partir des bases de données de sélection des candidats et des résultats des différentes cohortes. Le formulaire d’évaluation des cours par les participants, qui était administré en ligne à la fin de la formation de chaque cohorte, a été utilisé à la fois pour la collecte des données quantitatives et qualitatives. Enfin, un guide d’entretien individuel a permis de réaliser les interviews des participants le dernier jour de l’atelier de renforcement des capacités.

Variables

11Les variables quantitatives étaient constituées des caractéristiques sociodémographiques (âge, sexe, profession, résidence, nationalité), des résultats des participants aux cours (complétude, réussite, abstention), et de leurs perceptions et opinions sur la formation (activités d’apprentissage, contenus des modules, pertinence ou niveau d’adaptation du cours pour les différents groupes professionnels, navigation sur la plateforme pédagogique du cours, mentorat par le personnel en charge de la formation, qualité des réponses des facilitateurs).

12Pour la composante qualitative, nous avons considéré les perceptions et opinions des participants concernant les facteurs de motivation en rapport avec la complétude des cours, les forces et les faiblesses de la formation et la valeur ajoutée de l’atelier de renforcement des capacités.

Définitions opérationnelles des variables

13Complétude : fait référence aux apprenants inscrits qui ont soit suivi le cours du début à la fin en réalisant toutes les activités d’apprentissage, soit abandonné le cours après avoir réalisé quelques activités ou qui se sont abstenus. L’abstention fait référence aux apprenants sélectionnés qui ne s’étaient pas connectés à la plateforme pédagogique bien qu’ils aient reçu toutes les informations nécessaires pour y accéder. La complétude était ainsi appréhendée par trois modalités : complété, abandonné et abstenu.

14Réussite : fait référence aux apprenants qui ont soit réussi au cours en obtenant une moyenne générale supérieure ou égale à cinq sur dix, soit échoué (moyenne générale inférieure à cinq sur dix) parmi ceux qui ont complété le cours (taux de réussite par rapport à la complétude) ou qui étaient inscrits au cours (taux de réussite par rapport aux inscrits). La réussite était appréhendée par deux modalités : réussi et échoué.

Analyses statistiques

15Analyse quantitative : les données des candidats sélectionnés et inscrits aux deux cours et les informations quantitatives provenant du formulaire d’évaluation des cours ont été analysées à l’aide du logiciel SPSS (Statistical Package for the Social Sciences) version 21. Nous avons présenté les résultats sous forme de statistiques descriptives (proportion, moyenne avec écart-type). Les tests de Chi carré de Pearson et Fisher exact ont été utilisés pour la comparaison des variables catégorielles, et le test T-Student pour les variables continues. Le seuil de signification était fixé à 5 %.

16Analyse qualitative : les informations qualitatives issues du formulaire d’évaluation des cours par les participants étaient analysées suivant l’approche de l’analyse de contenu et thématique. Les entretiens, réalisés en français, ont été intégralement transcrits et combinés aux informations extraites du formulaire d’évaluation des cours.

Considérations éthiques

17Le protocole de cette étude a été approuvé par le comité national d’éthique pour la recherche en santé en Guinée (N° : 022/CNERS/2020) et le comité institutionnel de revue à l’IMT d’Anvers en Belgique (Ref : 1363/20). En ce qui concerne la composante qualitative, un consentement libre, éclairé et verbal était obtenu auprès de chaque participant choisi avant de mener l’interview. Les données recueillies ont été codées et n’étaient accessibles qu’à l’équipe pédagogique. La confidentialité des données est garantie à tout moment ; la base de données est stockée sur un ordinateur protégé par un mot de passe au CNFRSR de Maferinyah.

Résultats

Processus de mise en œuvre de l’approche eLearning

18Ce programme eLearning a été établi en étroite collaboration avec le Ministère de la santé. Il a été développé et mis en œuvre en Guinée par le CNFRSR de Maferinyah dont le personnel (TMM, AD, KK et JMK) a été formé en eLearning à travers un programme d’apprentissage mixte (en ligne et en présentiel) à l’IMT. L’équipe de l’IMT (TD, MG, SR, CKT et WVD) a apporté un appui technique et scientifique durant tout le processus de développement de l’approche. Ce processus était marqué notamment par des ateliers de conception des squelettes (structures générales) des deux cours eSSP et eSSR, en utilisant la méthode de conception en amont (Backward design, en anglais) [19-21], de validation des squelettes et de développement des contenus des modules. Sept modules ont été développés pour le cours eSSP (Introduction aux Soins de Santé Primaires (SSP), Système local de santé, Gestion des données des SSP, Monitorage d’une aire de santé, Qualité et intégration des SSP, Approches communautaires en santé, Promotion de la santé) et huit modules pour le cours eSSR (Introduction à la Santé Sexuelle et Reproductive (SSR), Système Local de Santé, Gestion des données des services de SSR, Monitorage d’une aire de santé, Qualité et intégration des soins de SSR, Approches communautaires en SSR, Promotion de la SSR, Genre et droits en SSR). Chaque module était constitué d’une présentation vidéo, d’un support de cours en pdf, de quiz et devoirs d’évaluation (formative et sommative), et parfois des documents, liens et présentations vidéos additionnels.

19Concernant la mise en œuvre des cours, le modèle de cohorte qui existait a l’IMT a été utilisé. Ainsi, les cours se déroulaient par cohorte de 20 à 25 participants avec un administrateur par cours (TMM pour eSSR et KK pour eSSP), qui était responsable du développement des contenus des modules et du mentorat pendant toute la durée du cours. Chaque module durait une semaine avec un facilitateur qui assurait l’animation pendant toute la semaine. La plateforme pédagogique (Moodle) était administrée localement par un spécialiste en informatique (JMK), soutenu par l’IMT (CKT). La durée globale du cours eSSP était de 11 semaines et celle du cours eSSR était de 12 semaines. La candidature aux cours a été lancée en ligne à travers les réseaux professionnels (District.Team Guinée) et sociaux (Facebook) ; 401 professionnels de santé dont 94 femmes ont posé leur candidature pour les deux cours. Une phase pilote d’une semaine était conduite pour tester la plateforme pédagogique et les modules avant de démarrer la formation proprement dite le 15 janvier 2018. Deux ateliers ont été organisés en présentiel, l’un pour l’évaluation des cours avec les premières cohortes de participants et qui a permis de mettre à jour les contenus des modules, et l’autre pour le renforcement des capacités des participants des deuxièmes et troisièmes cohortes des deux cours.

Caractéristiques sociodémographiques des participants

20Au total, 282 participants ont été sélectionnés et inscrits formant ainsi six cohortes pour chaque cours. L’âge des participants variait entre 21 et 64 ans pour le cours eSSP, et entre 23 et 54 ans pour le cours eSSR. Pour les deux cours, le groupe d’âge de 30-40 ans était le plus représenté (67,4 %) et l’âge moyen était de 35 ans, avec des écart-types de 7,0 (eSSP) et 6,1 (eSSR). La majorité des participants étaient de sexe masculin (72,3 %). Quant à la profession, les médecins (77,6 %) étaient les plus nombreux, suivis des infirmiers (3,9 %) et des sages-femmes (3,5 %) (p < 0,001). Quelques apprenants (20,6 %) étaient de nationalité étrangère et certains participants (20,2 %) résidaient dans des pays autres que la Guinée, au moment de la formation (tableaux I et II).

Tableau I

Caractéristiques sociodémographiques des participants aux cours en ligne en Soins de Santé Primaires (eSSP) et en Gestion des Services de Santé Sexuelle et Reproductive (eSSR), Guinée, 2018 (n = 282)a,b,c,d

Tableau I
Variables Cours eSSP (n = 135) Cours eSSR (n = 147) Total (n = 282) p-value Effectif % Effectif % Effectif % Âge (années) < 30 22 16,3 24 16,3 46 16,3 1,000 30-40 91 67,4 99 67,4 190 67,4 < 40 22 16,3 24 16,3 46 16,3 Moyenne (Écart-Type) 35 (± 7,0) 35 (± 6,1) 0,475 Sexe Masculin 106 78,5 98 66,7 204 72,3 < 0,001 Féminin 29 21,5 49 33,3 78 27,7 Profession Médecin 104 77,0 112 76,2 216 76,6 < 0,001 Sage-femme 0 0,0 10 6,8 10 3,5 Infirmier(ère) 11 8,1 0 0,0 11 3,9 Étudiant en fin de cycle de Médecine 9 6,7 12 8,2 21 7,5 Autrea 11 8,1 13 8,8 24 8,5 Résidence Guinéeb 104 77,0 121 82,3 225 79,8 0,618 Pays étrangerc 31 23,0 26 17,7 57 20,2 Nationalité Guinéenne 108 79,3 116 78,9 224 79,4 0,312 Étrangèred 27 20,7 31 21,1 58 20,6

Caractéristiques sociodémographiques des participants aux cours en ligne en Soins de Santé Primaires (eSSP) et en Gestion des Services de Santé Sexuelle et Reproductive (eSSR), Guinée, 2018 (n = 282)a,b,c,d

a Agent de santé communautaire, pharmacien(ne), biologiste, technicien(ne) de santé publique.
b, c, d Voir tableau II.
Tableau II

Résidence et nationalité des participants aux cours en ligne en Soins de Santé Primaires (eSSP) et en Gestion des Services de Santé Sexuelle et Reproductive (eSSR), Guinée, 2018

Tableau II
Résidence en Guinée Cours eSSP Cours eSSR Résidence à l’étranger Cours eSSP Cours eSSR Effectif Effectif Effectif Effectif Conakry 53 71 Congo (RDC) 21 16 Boké 3 3 Congo Brazzaville 1 1 Boffa 2 3 Burkina Faso 3 3 Fria 2 0 Burundi 0 1 Gaoual 2 0 Cameroun 0 1 Kindia 4 4 Côte d’Ivoire 1 2 Dubréka 2 1 Égypte 0 1 Coyah 2 1 France 1 0 Forécariah 4 2 Gabon 1 0 Télimélé 1 0 Japon 0 1 Mamou 4 5 Malawi 1 0 Pita 1 1 Rwanda 1 0 Dalaba 3 0 Nigéria 1 0 Labé 1 3 Total 31 26 Koubia 1 0 Nationalité étrangère Lélouma 1 2 Congo (RDC) 21 17 Mali 1 2 Burkina Faso 3 2 Kankan 2 5 Côte d’Ivoire 1 3 Kouroussa 1 0 Bénin 0 3 Dinguiraye 2 2 Cameroun 1 3 Siguiri 0 2 Burundi 0 2 Faranah 0 3 Togo 1 0 Dabola 3 3 Égypte 0 1 Kissidougou 0 1 Total 27 31 N’zérékoré 3 2 Lola 0 1 Macenta 3 3 Yomou 3 1 Total 104 121

Résidence et nationalité des participants aux cours en ligne en Soins de Santé Primaires (eSSP) et en Gestion des Services de Santé Sexuelle et Reproductive (eSSR), Guinée, 2018

Complétude et réussite des participants à la formation

21Sur les 282 participants inscrits aux deux cours, 196 (69,5 %) ont complété les cours et parmi ceux-ci 156 (79,6 %) ont réussi la formation et obtenu un certificat de réussite. Le taux de réussite par rapport aux inscrits était de 55,3 % (156/282). Pour le cours eSSR, les taux de complétude (70,7 %) et de réussite (89,4 %) étaient significativement plus élevés comparés à ceux du cours eSSP qui étaient respectivement 68,2 % et 68,5 % (p < 0,001). Toutefois, le taux d’abandon global était de 21,6 % et le taux d’abstention global était de 8,9 % (tableau III).

Tableau III

Complétude et réussite des participants aux cours en ligne en Soins de Santé Primaires (eSSP) et en Gestion des Services de Santé Sexuelle et Reproductive (eSSR), Guinée, 2018

Tableau III
Variables Cours eSSP Cours eSSR Total p-value Effectif % Effectif % Effectif % Complétude (n = 135) (n = 147) (n = 282) Complété 92 68,2 104 70,7 196 69,5 < 0,001 Abandonné 30 22,2 31 21,1 61 21,6 Abstenu 13 9,6 12 8,2 25 8,9 Réussite Par rapport aux apprenants qui ont complété (n = 92) (n = 104) (n = 196) Réussi 63 68,5 93 89,4 156 79,6 < 0,001 Échoué 29 31,5 11 10,6 40 20,4 Par rapport aux inscrits (n = 135) (n = 147) (n = 282) Réussi 63 46,7 93 63,3 156 55,3 < 0,001 Échoué 29 21,5 11 7,5 40 14,2

Complétude et réussite des participants aux cours en ligne en Soins de Santé Primaires (eSSP) et en Gestion des Services de Santé Sexuelle et Reproductive (eSSR), Guinée, 2018

22Dans le cours eSSP, les hommes avaient un taux de complétude des cours plus élevé (74,5 %) que celui des femmes (65,5 %) ; tandis que dans le cours eSSR, ce taux de complétude chez les hommes (70,4 %) était similaire à celui des femmes (71,4 %). Les médecins étaient le groupe professionnel qui avait les taux de complétude et de réussite les plus élevés, soit respectivement, 72,1 % et 73,3 % pour le cours eSSP, et 71,4 % et 93,8 % pour le cours eSSR. Sur les 11 infirmiers inscrits au cours eSSP et les 10 sages-femmes inscrites au cours eSSR, seulement la moitié de chaque catégorie professionnelle a complété son cours (tableau IV).

Tableau IV

Complétude et réussitea des participants aux cours en ligne en Soins de Santé Primaires (eSSP) et en Gestion des Services de Santé Sexuelle et Reproductive (eSSR) en fonction du sexe et de la profession, Guinée, 2018

Tableau IV
Variables Cours eSSP Cours eSSR p-value Inscritsb Complété Réussi Inscritsb Complété Réussi Effectifb %b Effectifc %c Effectifb %b Effectifb %c Sexe Masculin 106 79 74,5 48 60,8 98 69 70,4 62 89,9 < 0,01 Féminin 29 19 65,5 15 79,0 49 35 71,4 31 88,6 Profession Médecins 104 75 72,1 55 73,3 112 80 71,4 75 93,8 < 0,001 Infirmiers/ sages-femmes 11 5 45,5 1 20,0 10 5 50,0 4 80,0 Étudiants 9 7 77,8 3 42,9 12 7 58,3 7 100,0 Autred 11 5 45,5 4 80,0 13 8 61,5 7 87,5

Complétude et réussitea des participants aux cours en ligne en Soins de Santé Primaires (eSSP) et en Gestion des Services de Santé Sexuelle et Reproductive (eSSR) en fonction du sexe et de la profession, Guinée, 2018

aRéussite par rapport aux participants qui ont complété
b = Effectif b/Inscrits b ; % c = Effectif c/Effectifs b
dAgents de santé communautaire, pharmaciens, biologistes, techniciens de santé publique.

23Bien que les femmes aient moins posé leur candidature pour les deux cours et par conséquent représentaient un nombre et une proportion inférieurs d’inscriptions, leur taux de réussite aux deux cours était soit supérieur ou égal à celui des hommes : pour le cours eSSP, 51,7 % de taux de réussite des femmes contre 45,3 % pour les hommes, et pour le cours eSSR, le taux de réussite était identique chez les deux catégories sociales (63,3 %) (p < 0,01). Les taux de réussite des médecins « par rapport aux inscrits » dans les deux cours (52,9 % pour eSSP et 67 % pour eSSR) étaient supérieurs à ceux des autres professionnels de santé, en particulier les infirmiers(ères) (9,1 %) et les sages-femmes (40 %). Les participants eSSR étaient ceux qui avaient les taux de réussite « par rapport aux inscrits » les plus élevés comparés à ceux du cours eSSP (67 % des médecins pour eSSR contre 52,9 % pour eSSP ; 40 % de sages-femmes pour eSSR contre 9,1 % d’infirmiers pour eSSP ; 58,3 % d’étudiants pour eSSR contre 33,3 % pour eSSP (p < 0,001)) (tableau V).

Tableau V

Réussite des participants aux cours en ligne en Soins de Santé Primaires (eSSP) et en Gestion des Services de Santé Sexuelle et Reproductive (eSSR) par rapport aux inscrits selon le sexe et la profession, Guinée, 2018

Tableau V
Variables Cours eSSP Cours eSSR p-value Inscritsa Réussi Inscritsa Réussi Effectifa %a Effectifa %a Sexe Masculin 106 48 45,3 98 62 63,3 < 0,01 Féminin 29 15 51,7 49 31 63,3 Profession Médecins 104 55 52,9 112 75 67,0 < 0,001 Infirmiers/sages-femmes 11 1 9,1 10 4 40,0 Étudiants 9 3 33,3 12 7 58,3 Autreb 11 4 36,4 13 7 53,8

Réussite des participants aux cours en ligne en Soins de Santé Primaires (eSSP) et en Gestion des Services de Santé Sexuelle et Reproductive (eSSR) par rapport aux inscrits selon le sexe et la profession, Guinée, 2018

a = Effectif a/Inscrits a
bAgents de santé communautaire, pharmaciens, biologistes, techniciens de santé publique.

Perceptions et opinions des participants sur la formation

24Sur les 196 participants qui ont complété les cours, 150 (76,5 %) ont exprimé leurs perceptions et opinions sur les cours (la formation) à travers le formulaire d’évaluation.

Activités d’apprentissage

25Par rapport au processus d’apprentissage, les participants ont évalué comme « excellent » les supports pdf (70 %), les présentations vidéos (30 %), le forum de discussion (50 %), les documents additionnels (30 %), les quizz d’auto-évaluation (70 %), les quizz d’évaluation finale (sommative) des modules (45 %) et les devoirs d’évaluation finale des modules (60 %).

Contenu des modules des cours

26La majorité (90 %) des participants étaient satisfaits du contenu des modules enseignés. Pour certains participants (40 %), le contenu des modules a parfaitement répondu à leurs attentes, et pour d’autres (50 %), il a couvert tous les domaines pertinents, mais a besoin d’être amélioré. Seulement 10 % des participants ont déclaré que le contenu n’a couvert que certaines de leurs lacunes d’apprentissage.

Pertinence ou niveau d’adaptation du cours pour les différents groupes professionnels

27Les participants ont rapporté que le cours est pertinent (adapté) pour les médecins (100 %), les infirmiers(ères) et sages-femmes (80 %), les nouveaux fonctionnaires (médecins, infirmiers(ères) et sages-femmes) (100 %), les gestionnaires des structures ou programmes de santé (95 %) et pour d’autres groupes professionnels (54 %).

Navigation sur Moodle

28La navigation sur la plateforme Moodle était facile pour la majorité des participants (70 %), cependant elle était parfois difficile pour certains participants (infirmières, sages-femmes et agents de santé communautaire) (30 %). Le fait de cocher manuellement des cases devant certaines activités d’apprentissage pour avoir accès à l’évaluation sommative du module en cours ou au module prochain était une difficulté couramment rencontrée par les participants.

Réponse du personnel en charge de la formation (administrateur, responsable informatique)

29Selon 60 % des participants la réponse reçue était très utile, rapide et cohérente par rapport à la préoccupation et pour le reste (40 %) elle était utile.

Qualité des réponses des facilitateurs durant la semaine (réponses aux questions dans le forum de discussion)

30Les participants ont rapporté que les réponses des facilitateurs étaient très pertinentes (30 %), parfois pertinentes (35 %), peu pertinentes (15 %) et non pertinentes du tout (20 %). Ce sont essentiellement des médecins qui ont rapporté que certains facilitateurs donnaient des réponses peu ou non pertinentes. Toutefois, certains facilitateurs étaient absents sur le forum de discussion et ne répondaient pas aux questions posées durant toute leur semaine de facilitation.

Facteurs de motivation en rapport avec la complétude des cours

31Les apprenants ont rapporté, à travers le formulaire d’évaluation des cours, que les facteurs les ayant motivé à compléter la formation étaient les suivants : première formation médicale et paramédicale lancée en ligne dans le pays, intérêt pour les thèmes de la formation, facilité de navigation sur la plateforme pédagogique (Moodle), qualité des modules et présentations des facilitateurs ou mentors, disponibilité des encadreurs (administrateurs, responsable informatique et la majorité des facilitateurs), qualité des contenus des modules, acquisition de nouvelles connaissances, importance des sujets ou thèmes discutés dans le forum au fur et à mesure de l’évolution du cours, clarté des enseignements, agenda non chargé, possibilité de suivre la formation sans se déplacer du poste de travail, cours téléchargeables et/ou accessibles hors connexion internet.

Forces et faiblesses de la formation

32Les forces de cette formation qu’ont citées les apprenants à travers le formulaire d’évaluation des cours étaient principalement : la facilité de navigation sur la plateforme pédagogique, la décentralisation des modules avec des contenus de taille et très clairs, les présentations vidéos et supports pdf très compréhensibles, la disponibilité du forum de discussion, le respect de l’agenda de formation, la qualité des facilitateurs de par leurs profils, la disponibilité des administrateurs et du responsable informatique à répondre aux préoccupations des apprenants et le suivi régulier des apprenants par les administrateurs.

33Parmi les 16 participants des cohortes 2 et 3 ayant participé à l’atelier de renforcement des capacités, la moitié a accepté d’être interviewée par rapport aux forces et faiblesses de la formation, et en particulier sur la valeur ajoutée de cet atelier.

34Un participant du cours eSSP interviewé, a exprimé sa perception et son opinion par rapport à la formation : « J’ai trouvé cette formation très intéressante et a répondu à mes attentes. C’était une formation constituée de modules riches et bien synthétisés qui me donnaient vraiment la curiosité de découvrir les modules prochains. J’ai vraiment été surpris de voir une plateforme où je naviguais avec une grande facilité, j’avais la possibilité de voir comment j’étais en train d’évoluer avec cette formation en ligne. J’avais accès à mes notes…C’était vraiment une formation très intéressante » (Cohorte 2, homme). Un autre participant du cours eSSR a affirmé : « J’ai trouvé cette formation indispensable, très pertinente et de qualité ; une formation qui est prête à satisfaire les besoins au niveau opérationnel que nous sommes. Je suis satisfait à plus d’un titre dans la mesure où aujourd’hui je suis appelé à mettre en application tout ce que j’ai appris dans ce cours-là. Par exemple, je ne maîtrisais pas la pyramide sanitaire, mais avec le module sur le système local de santé, je connais aujourd’hui ce que je dois faire ; et quand je prends le monitorage qui est l’une des activités principales d’un district sanitaire, ce cours nous a permis de comprendre ce que c’est le monitorage et vers où notre pays veut aller c’est-à-dire vers le monitorage amélioré » (Cohorte 3, homme).

35Des participants s’étaient également prononcés sur la valeur ajoutée de l’atelier de renforcement des capacités qui s’était tenu en présentiel, une autre force de cette approche eLearning. Ils ont ainsi rapporté que l’atelier de renforcement des capacités était une innovation dans le domaine de la formation continue en Guinée et a permis des interactions fructueuses entre les administrateurs des cours, les facilitateurs des modules et les participants. Un participant du cours eSSP a déclaré : « Je trouve enrichissant et bénéfique cet atelier, il m’a permis de consolider les enseignements que j’ai assimilés et éclaircir beaucoup de zones d’ombre lors de la formation en ligne » (Cohorte 2, femme).

36Un participant du cours eSSR a apporté plus de précisions : « J’avais beaucoup de difficultés sur le module monitorage concernant beaucoup de chiffres, mais cet atelier m’a permis de savoir d’où proviennent les valeurs et le mode de calcul avec aisance. Par exemple la réactualisation de la population » (Cohorte 3, femme).

37La seule faiblesse évoquée par les participants était liée à la non-participation active ou absence de certains facilitateurs dans le forum de discussion.

Discussion

38À notre connaissance, cette approche eLearning est la première du genre à être développée et mise en œuvre en Guinée dans le domaine de la santé. Elle a permis un renforcement des capacités des participants notamment en monitorage d’une aire de santé et sur l’organisation et le fonctionnement du système local de santé, mais aussi la formation d’une équipe eLearning au CNFRSR de Maferinyah en développement et facilitation des cours en ligne et en gestion de Moodle. Nous avons trouvé un taux de complétude (69,5 %) largement supérieur à celui (20 %) rapporté par une étude réalisée en France sur la dimension cachée de l’apprentissage en ligne [6]. Considérant le taux de réussite par rapport aux inscrits, celui trouvé dans notre étude était supérieur (55,3 %) aux taux observés (entre 17 % et 48 %) par des universités asiatiques (Thaïlande et Inde) et européennes (Royaume-Uni et Suisse) spécialisées dans l’apprentissage en ligne [7, 8]. Dans notre contexte, plusieurs arguments pourraient expliquer nos résultats, notamment le type d’approche utilisé pour la mise en œuvre des cours (le modèle de cohorte comme à l’IMT), avec des effectifs limités (20-25 participants par cohorte) facilitant ainsi un suivi régulier et individuel des apprenants par les administrateurs des cours et le responsable informatique. À cela s’ajoute le mentorat constant et efficace des apprenants tout au long de la formation, à travers le forum de discussion, la qualité des contenus des modules et celle des activités d’apprentissage. En revanche, le taux de réussite par rapport aux inscrits dans notre étude était inférieur à celui (83 %) rapporté par l’IMT en 2015 à propos de la cohorte francophone du cours en ligne sur le traitement antirétroviral (eSCART) ; cependant dans leur contexte, tous les participants qui complétaient le cours réussissaient aux évaluations à travers une possibilité de reprise des évaluations non réussies [22]. En effet, le taux de réussite peut être supérieur à 90 % si des conditions d’efficacité de l’apprentissage en ligne sont appliquées (mode de livraison simple, attrayant et facilement accessible avec une navigation conviviale ; variété d’outils de communication pour une interaction synchrone et asynchrone entre facilitateurs et apprenants, et entre apprenants eux-mêmes ; contenu de qualité, approche pédagogique motivante avec des objectifs clairs, ressources d’apprentissage nombreuses et variées, soutien technique et pédagogique continu aux apprenants et aux facilitateurs ; aspects éthiques et système d’évaluation continue incorporés) [7].

39Comparativement aux hommes, les femmes étaient significativement moins représentées, notamment dans le cours eSSP. Ceci pourrait s’expliquer par le fait qu’elles étaient moins nombreuses (une femme contre trois hommes) à poser leur candidature aux cours, notamment à cause d’un plus faible accès à l’internet, l’appel à candidature ayant été lancé sur internet à travers les réseaux professionnels et sociaux [23, 24]. Il est aussi possible qu’un moindre accès aux outils informatiques (ordinateur ou tablette) à domicile ait joué un rôle dans la candidature des femmes. Par conséquent, des stratégies spécifiques de recrutement des femmes devraient être initiées, notamment se pencher sur l’accès à l’information par rapport au lancement des cours (internet et autres voies), l’accès aux outils informatiques (fourniture de tablettes par exemple) ainsi que les compétences pour leur utilisation. En effet, les femmes ont montré un engagement impressionnant durant la formation, lequel s’est soldé par un taux de réussite significativement plus élevé comparé aux hommes (environ huit sur dix femmes contre six sur dix hommes ont réussi au cours eSSP, tandis qu’autant que les hommes, près de neuf sur dix femmes ont réussi au cours eSSR).

40Du point de vue professionnel, les médecins étaient significativement plus représentés dans les cours et ont enregistré les taux de complétude et de réussite les plus élevés en comparaison avec les infirmiers et les sages-femmes, dont seulement la moitié a complété les cours avec des taux de réussite faibles. Ceci montre la nécessité d’identifier et d’introduire des stratégies pour stimuler les infirmiers(ères) et les sages-femmes à poser massivement leur candidature aux cours tout en assurant un mentorat rapproché, afin d’améliorer leurs taux de complétude et de réussite.

Limites de l’étude

41Le manque de suivi post-formation des apprenants a constitué une limite de cette étude. Les entretiens n’ont été effectués que parmi certains participants des deuxièmes et troisièmes cohortes. Même si une approche qualitative ne nécessite pas un échantillon représentatif, il est possible que les perceptions diffèrent pour les autres cohortes.

Leçons apprises

42Le développement des contenus des modules consomme du temps, ce qui nécessite des ressources humaines suffisantes pour élaborer les contenus, mettre le cours en œuvre en fonction du modèle utilisé, planifier un coaching prompt et constant, et éviter de conduire des cohortes parallèles pour un même cours. Quant au recrutement des participants, nous avons appris qu’il serait mieux de s’assurer que les candidats sélectionnés sont toujours disponibles à suivre le cours, avant de démarrer la formation, pour minimiser les taux d’abstention ou d’abandon. Les sessions en présentiel sont importantes pour renforcer les capacités des participants et recueillir leurs opinions pour améliorer la qualité du cours.

Défis

43Bien que cette formation ait de nombreuses forces, elle présente également quelques défis, notamment : le faible nombre de femmes ayant posé leur candidature aux cours, en particulier les infirmières et les sages-femmes ; les difficultés liées à l’accès technologique ; la non-participation active/pertinente ou l’absence de certains facilitateurs dans le forum de discussion pour soutenir l’apprentissage ; la non-inclusion de tous les apprenants ayant réussi aux cours en ligne à l’atelier de renforcement des capacités (en présentiel).

Conclusion

44Cette expérience a montré que l’approche eLearning est faisable et donne de bons résultats dans des contextes à revenus faibles, comme celui de la Guinée, et dans des contextes similaires en Afrique pour renforcer les capacités des professionnels de santé. Elle a permis un impressionnant renforcement des capacités des participants, notamment en monitorage d’une aire de santé et en gestion des données, mais aussi de l’équipe eLearning du CNFRSR de Maferinyah, notamment en conception des cours et développement des contenus des modules ainsi qu’en gestion de la plateforme Moodle. Une attention particulière doit cependant être apportée pour assurer un recrutement équitable des femmes et des divers groupes ciblés, la levée des barrières technologiques et un bon soutien par les facilitateurs, pour favoriser l’inscription et la réussite.

45Aucun conflit d’intérêts déclaré

Remerciements

Nous remercions très sincèrement la Belgique à travers l’Institut de Médecine Tropicale (IMT) d’Anvers pour son appui technique et scientifique, l’Agence Belge de Développement (Enabel) et la Direction Générale de la coopération au Développement (DGD) pour le financement du programme eLearning en santé du CNFRSR de Maferinyah en Guinée.

Bibliographie

Références


Mots-clés éditeurs : renforcement des capacités, post-Ebola, eLearning, Guinée, professionnels de santé

Date de mise en ligne : 11/03/2021.

https://doi.org/10.3917/spub.205.0537

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