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Article de revue

Du projet professionnel d’internes de médecine générale angevins à leur exercice réel : 2012 à 2019

Pages 507 à 518

Introduction

1Des changements démographiques et épidémiologiques modifient les besoins de santé : la population vieillit, souffre de maladies chroniques et souvent de multimorbidité (co-existence de plusieurs maladies chroniques), nécessitant de plus en plus de soins [1]. Face à cette transition, l’organisation des soins primaires français est en restructuration depuis plusieurs années. L’offre médicale évolue : la médecine générale se féminise, des maisons de santé se développent, les jeunes installés travaillent différemment de leurs aînés, tant en volume journalier qu’en volume annuel [2-4]. Les inégalités de répartition dans les territoires sont d’autant plus visibles que l’offre médicale semble déficitaire [5].

2Afin de mieux comprendre cette restructuration et de proposer des solutions, des institutions et organismes publiques scrutent l’évolution de la démographie médicale française [6-8]. En 2012, un nouvel indicateur de mesure a été créé : l’accessibilité potentielle localisée (APL) [9]. Cet indicateur est calculé à l’échelle communale en nombre de consultations par an par habitant, en tenant compte de l’offre et de la demande issues des communes environnantes. La moyenne nationale était à 3,9 consultations par an et par habitant en 2018 [10]. Malgré ses limites mises en évidence ultérieurement [11], il avait permis de constater des disparités à toutes les échelles : nationale, régionale et départementale. Cela avait permis l’élaboration de cartographies approfondies de la démographie médicale française avec la mise en évidence de disparités entre des territoires urbains, ruraux et des zones franches situées entre les deux.

3Pour limiter cette disparité de l’offre médicale, des études se sont intéressées au processus d’installation des jeunes médecins [12, 13]. La disparité est un processus influencé par de nombreux facteurs d’évolution, personnels (âge, enfants, famille) et professionnels (stages, formation, proposition d’installation) [14]. Le projet d’exercice futur, aussi nommé projet professionnel, s’élabore tout au long des études médicales et en particulier pendant le DES (diplôme d’études spécialisé) [15]. Souvent, il se poursuit ensuite durant une ou plusieurs expérience(s) professionnelle(s) transitoire(s) de type remplacement [16]. La littérature ne retrouve aucune étude qui ait comparé les projets professionnels déclarés par les internes durant leur DES avec leur exercice ultérieur. De plus, ce projet professionnel est influencé par les spécificités locales de la subdivision de DES, ses terrains de stages, les enseignements reçus ou encore l’encadrement par la Faculté, propre à chaque subdivision [17]. Si les travaux nationaux sur le sujet sont instructifs, il est également intéressant de réaliser une étude avec à une échelle plus fine, au sein d’une même subdivision. En 2012, J. Guelff avait réalisé une étude déclarative auprès des internes inscrits en diplôme d’études spécialisé (DES) de médecine générale à Angers sur leur parcours et leur projet professionnel ultérieur [18].

4L’objectif principal de cette étude était de comparer les projets professionnels déclarés par les internes du DES de médecine générale à Angers, en 2012, avec leur exercice réel déclaré en 2019, pour essayer de mettre en évidence une continuité des projets entre le projet professionnel et l’exercice ultérieur. L’objectif secondaire était d’identifier les principaux facteurs faisant évoluer ces projets.

Méthode

Caractéristiques générales et modalités de mise en œuvre de l’étude

5Il s’agit d’une étude transversale, déclarative, quantitative. Les critères d’inclusion étaient d’avoir répondu à l’étude de 2012 (n = 205 internes) et d’avoir accepté d’être recontacté à distance (n = 167 parmi les 205). Un questionnaire en ligne Google® Forms présentant l’étude, avec demande de consentement, a été envoyé le 15/05/2019. Trois relances ciblées ont été effectuées, par mail et téléphone, pour maximiser le taux de réponse. Le questionnaire fût clôturé le 15/07/2019.

6L’anonymat fût temporairement rompu pour identifier les internes inclus et apparier leurs réponses entre 2012 et 2019, puis rétabli pour l’analyse. La base de données est conservée dans l’hypothèse d’une étude ultérieure. Une suppression des données individuelles est possible sur demande. Une déclaration CNIL a été effectuée le 15/01/2020. Il n’y a pas eu de demande auprès d’un CPP ou d’un comité d’éthique.

Questionnaire

7Le questionnaire comportait 78 questions groupées par thème : les données socio-démographiques, des informations sur la formation initiale, la situation professionnelle actuelle, les facteurs ayant influencé le projet professionnel et l’impact perçu de la formation. Il permettait de compléter les réponses de 2012 en cas de données manquantes (pour certains internes) et demandait l’accord du répondant pour une éventuelle sollicitation ultérieure.

8Une relecture du questionnaire a été réalisée par un groupe indépendant pour améliorer la lisibilité des questions. Le temps de réponse était variable en fonction des réponses, pour une moyenne de dix minutes.

Construction d’un indicateur

9À partir des questions de 2012 et de 2019, un indicateur de suivi du projet professionnel (ISPP) a été construit, avant le recueil de données. Sa construction a été basée sur trois critères principaux : le mode d’exercice (en 3 modalités : libéral / salarié / mixte), la structure d’exercice (en 3 modalités : libéral, hôpital, structure) et le profil des patients pour les médecins ayant un exercice salarié (gériatrie, urgences, pédiatrie – liste non exhaustive).

10À partir de ces critères, un classement par groupe a été effectué :

  • un groupe « Suivi », constitué des médecins ayant complètement suivi leur projet initial ;
  • un groupe « Partiellement Suivi », constitué des médecins ayant partiellement suivi leur projet initial, effectuant un changement dans une des trois catégories ;
  • un groupe « Changement », constitué des médecins ayant changé leur projet initial pour au moins deux des trois catégories.

11Un médecin dont le projet en 2012 n’était pas suffisamment abouti pour permettre une comparaison a été exclu de cette classification.

12Un double classement en aveugle et une relecture des données ont été effectués afin d’assurer la fiabilité de l’ISPP.

Analyse des données

13Les réponses ont été croisées avec les données issues de la faculté, les données de l’étude de 2012 et les commentaires libres pour renforcer l’exactitude des réponses. Après la description de l’échantillon, incluant la distribution des répondants selon l’ISPP, des associations ont été recherchées entre plusieurs facteurs (caractéristiques personnelles, formation initiale, réalisation d’une formation complémentaire et obtention d’aides au démarrage de l’exercice professionnel) et l’ISPP.

14Les variables binaires ont été décrites en pourcentages, les variables quantitatives par moyenne et écart-type. Les variables ont été comparées à l’aide de tests standards (variables qualitatives : Khi2, Fisher si faibles effectifs théoriques ; variables quantitatives : test de Student). Pour l’analyse des données quantitatives appariées, un test de Student apparié a été utilisé. Le risque alpha a été fixé à 5 %. Les réponses au questionnaire ont été exploitées avec Microsoft® Excel 2016. Les analyses ont été réalisées avec EpiInfo®7 et BiostaTGV.

Résultats

Les participants à l’enquête de 2019

15En 2012, 167 internes avaient accepté d’être recontactés. En 2019, 131 anciens internes ont participé à l’enquête parmi lesquels 128 réponses ont pu être exploitées (soit un taux de réponse de 76,6 %). Il n’y avait pas de différence significative, concernant le sexe, l’âge moyen, le statut marital, la parentalité, le choix volontaire de la médecine générale à l’ECN, entre les répondants et les non-répondants. Il y a moins de non-répondants en 2019 parmi les internes ayant passé l’ECN en 2011 par rapport à ceux l’ayant passé en 2009 ou 2010 (p = 0,04) (figure 1).

Figure 1

Flow-Chart de l’étude

Figure 1

Flow-Chart de l’étude

16Les femmes représentaient 61,7 % des répondants. L’âge moyen des répondants était de 33,9 ans (écart-type : 2,3). La formation initiale des médecins questionnés ainsi que les principaux éléments ayant influencé la construction de leur projet professionnel, déclarés en 2019, sont détaillés dans le tableau I.

Tableau I

Formation initiale et facteurs d’influence du projet professionnel

n (%)
Choix aux ECN
 Volontairement pour médecine générale97 (75,8)
 Volontairement pour un Diplôme d’Etude Spécialisé Complémentaire (DESC)11 (8,6)
 Autre20 (15,6)
Stages réalisés
 Praticien128 (100,0)
 Ambulatoire Femme-Enfant (SAFE)11 (8,6)
 Ambulatoire de Soins Primaires en Autonomie Supervisée (SASPAS)84 (65,6)
Remplaçant pendant le DES75 (58,6)
Facteurs d’influence du projet professionnel
Personnels
  Votre situation familiale68 (53,1)
  Distance travail/résidence principale63 (49,2)
  Le travail de votre conjoint60 (46,9)
  Avoir un/des enfant(s)55 (43,0)
Professionnels
  Diversité de l’exercice médical88 (68,8)
  Liberté d’organisation du temps de travail80 (62,5)
  Travail en équipe73 (57,0)
  Contact privilégié avec la patientèle67 (52,3)
  Prise en charge globale du patient67 (52,3)
  Aides financières7 (5,5)
Influence de la formation
  Oui, positive89 (69,5)
  Oui, négative10 (7,8)
  Non29 (22,7)

Formation initiale et facteurs d’influence du projet professionnel

Un exercice actuel dans la continuité du projet professionnel

17Parmi les répondants de l’enquête en 2019, 127 internes avaient décrit en 2012 un projet professionnel en termes de mode d’exercice, de structure d’exercice et de profil de patientèle. Parmi ceux-ci, 86 (67,7 %) avaient totalement suivi leur projet de départ, 22 (17,3 %) l’avaient partiellement suivi et 19 (15 %) avaient totalement changé de projet. Les changements concernent principalement le mode d’exercice (libéral/mixte/salarié). 14 des 19 médecins ayant totalement changé de projet voulaient avoir un exercice libéral et sont devenus salariés.

18Les internes ayant réalisé un Stage Ambulatoire de Soins Primaires en Autonomie Supervisée (SASPAS) suivaient plus leur projet professionnel émis en 2012 (p = 0,026). Plus l’interne était avancé dans le DES (en fonction de la date des ECN), plus le projet était suivi (p = 0,033). Aucun des autres facteurs étudiés n’avait d’influence statistiquement significative sur l’ISPP (tableau II).

Tableau II

Influence de différents déterminants sur l’indicateur de suivi

DéterminantsIndicateur de suivi du projet professionnel (ISPP)p
Suivi
(n = 86)
Partiel
(n = 22)
Changement
(n = 19)
Sexe
 Féminin5312130,659
Situation familiale
 En couple7819170,835
A un(des) enfant(s)
 Oui5718130,369
Année des Épreuves Classantes Nationales
 2009291240,033a
 20103665
 201121410
Motif du choix de DES
 Volontaire – Remord entrant7620150,398
 Par défaut – Remord sortant1024
Remplacements en ambulatoire
 Oui5012120,855
Formation complémentaire
 Oui22450,817
Obtention d’aides
 Oui17520,619
SAFE
 Oui7220,895
SASPAS
 Oui631380,026a

Influence de différents déterminants sur l’indicateur de suivi

a : Significatif

Comparaison entre projections de 2012 et activité déclarée en 2019

19La comparaison appariée entre les projets déclarés en 2012 et l’exercice réel en 2019, montre une évolution des caractéristiques de l’exercice. Le temps de travail hebdomadaire déclaré en 2019 était de 42,5 heures (– 3,3 h par rapport à 2012) (p = 0,003). Le nombre de semaines de congés annuels déclaré en 2019 était de 7,3 (+ 1,3 par rapport à 2012) (p < 0,001). On notait une diminution de la proportion d’exercice ambulatoire (55,6 à 48,4 %), une diminution de la part d’exercice mixte (23,5 à 10,9 %) et une augmentation de l’exercice salarié (10,2 à 21,1 %). Les résultats de la comparaison appariée entre les projections de 2012 et l’activité déclarée en 2019 sont détaillés dans le tableau III.

Tableau III

Comparaison entre projections de 2012 et activité déclarée en 2019a,b,c,d

Tableau III
Temps de travail et type d’exercice 2012 2019 n = 128 % n = 128 % Type d’exercice MGAa 69 55,6 62 48,4 Hospitalier 17 13,6 27 21,1 Structure 3 2,4 13 10,2 MGAa + Hôpital 13 10,5 3 2,3 MGAa + Structureb 20 16,1 11 8,6 NSPc 2 1,6 NAd Remplacement NAd 11 8,6 Remplacement + Hôpital NAd 1 0,8 Lieu d’exercice Subdivision Angers 56 42,7 83 64,8 Maine-et-Loire 25 53 Mayenne 7 15 Sarthe 10 15 Indéterminé 14 NAd Hors subdivision 28 21,4 45 35,2 NSPb 47 35,9 NAd M σ M σ p Travail hebdomadaire (heures) (n = 99) 45,8 6,8 42,5 9,2 0,003 Semaines de congés annuels (n = 116) 6,0 1,3 7,3 1,6 < 0,001

Comparaison entre projections de 2012 et activité déclarée en 2019a,b,c,d

a : Médecine Générale Ambulatoire
b : Toute établissement relevant d’un exercice salarié à l’exception de l’hôpital
c : Ne se prononce pas
d : Non approprié

20Parmi les internes envisageant un exercice libéral en 2012, 89,9 % pensaient s’installer dans les 5 ans. La proportion était similaire en 2019 avec un taux effectif de 86,4 % parmi les répondants exerçant en libéral. Parmi les médecins libéraux dans la subdivision d’Angers, 41 (67,2 %) exercent dans le Maine-et-Loire. Les résultats de la comparaison appariée entre les projections de 2012 et l’activité déclarée en 2019 des médecins libéraux (remplaçants compris) sont détaillés dans le tableau IV.

Tableau IV

Comparaison appariée entre projections de 2012 et activité libérale déclarée en 2019a,b,c,d

Tableau IV
2012 2019 Type d’exercice n = 76a % n = 76a % Seul 2 2,6 0 0 Groupe monodisciplinaire 3 3,9 24 31,6 Groupe pluridisciplinaire (médical) 10 13,2 1 1,3 Groupe pluridisciplinaire (médical & paramédical) 50 65,8 51 67,1 NSPb 11 14,5 NAc Lieu d’exercice n = 88 % n = 88 % Urbain 2 2,3 16 18,1 Semi-rural 58 65,9 43 48,9 Rural 17 19,3 29 33,0 NSPa 11 12,5 NAc Participation à la PDSAc n = 88 % n = 88 % Oui 61 69,3 72 81,8 Non 25 28,4 16 18,2 NSPa 2 2,3 NAc M σ M σ p Âge (n = 88) 26,8 2,6 34,1 2,7 < 0,001 1/2 journées cliniques par semaine (n = 86) 8,9 1,0 7,5 1,4 < 0,001

Comparaison appariée entre projections de 2012 et activité libérale déclarée en 2019a,b,c,d

a : Hors médecins remplaçants
b : Ne se prononce pas
c : Non approprié
d : Permanence des soins en ambulatoires

Discussion

Principaux résultats

Des projets professionnels suivis

21Les projets professionnels des jeunes médecins étaient principalement constitués lors du DES (67,7 %) et plus celui-ci avance, plus le projet se concrétisait (p = 0,033). Cette construction témoigne de la maturation des idées au fur et à mesure du DES et aboutit à une intégration dans le réseau de soins. Si l’absence de données de la littérature ayant une méthodologie similaire ne permet pas de comparaison à d’autres sources, cette étude montre que les projets professionnels étaient déjà fixés pour une grande part des internes pendant le DES.

22Un facteur était déterminant dans l’évolution du projet professionnel. Le SASPAS, stage facultatif à cette époque, a été déterminant dans la formation du futur médecin généraliste. Les internes ayant fait ce stage étaient plus à même de suivre leur projet (p = 0,023). Cela confirme l’importance de ce stage et la pertinence de l’avoir rendu obligatoire pendant la formation de médecin généraliste depuis sa réforme en 2017. Cette étude confirme ce facteur d’influence du projet professionnel déjà mis en évidence par S. Munck [19]. Une étude de plus grande ampleur (n = 2 456), concentrée sur l’impact du SASPAS sur l’installation des jeunes médecins généralistes, retrouve un résultat similaire [20].

23Enfin, un tiers des répondants ont changé au moins partiellement de projet. C’est principalement un changement de mode d’exercice (ex : libéral vers salarié) qui a fait dévier le projet. Cette modification entraînait le plus souvent un changement de structure (ex : libéral vers hôpital) et souvent le profil des patients (ex : médecine générale vers urgences). Le poids du mode d’exercice est donc particulièrement important dans l’ISPP. La détermination du mode d’exercice est une étape cruciale dans l’élaboration du futur professionnel. Concernant les motivations au changement, plusieurs explications sont possibles. Certains internes venaient de débuter leur DES et ont pu changer d’avis, ce qui est corroboré par l’influence de la formation sur leur projet professionnel. Une seconde explication peut provenir de changement de projet en post-DES. Cette explication est appuyée par le suivi d’une cohorte champenoise de jeunes médecins sur plusieurs années en post-DES [21].

Différences entre projection professionnelle en 2012 et réalité en 2019

Intégration dans le système de soins

24En 2019, les médecins généralistes, formés à Angers en 2012, étaient intégrés comme acteurs dans le système de soins. Seuls 8,6 % des répondants étaient encore remplaçants, représentant 14,6 % des répondants libéraux. Ce résultat est cohérent avec le taux national de 8,3 % de médecins généralistes remplaçants [22]. Concernant l’exercice libéral, l’attrait de l’exercice en groupe est révélateur de l’évolution de l’exercice de la médecine générale et la tendance actuelle des jeunes médecin [4]. Les médecins généralistes se regroupent pour travailler, partager leur réseau, mutualiser les frais de fonctionnement et améliorer la continuité des soins [2, 4]. Le taux de participation à la PDSA de 81,8 % malgré l’absence d’obligation, montre une bonne implication des jeunes médecins dans la continuité des soins.

25La part d’exercice mixte en 2019 était similaire à celle des jeunes médecins (11,8 %) [12] et supérieure à la moyenne nationale (7 %) [3]. Cela suit la tendance nationale d’augmentation de ce type d’exercice depuis plusieurs années [23]. Pour autant, cette proportion a été inférieure à celle envisagée en 2012. Une hypothèse pourrait être la difficulté initiale de mise en place, l’organisation d’un exercice mixte étant complexe et nécessitant des aménagements et la connaissance des deux modes d’exercice. L’attrait pour le salariat à temps complet s’explique en partie par les 11 internes ayant réalisé un DESC. Celui-ci prédispose à un exercice salarié (assistanat) dès la fin de l’internat, sans phase de transition, débouchant sur une prise de poste en tant que praticien hospitalier. Il est probable qu’avec la réforme du troisième cycle, cette part diminue du fait de la filiarisation des DES de médecine d’urgence et de gériatrie.

Des lieux d’installation plus ruraux qu’envisagés

26L’engouement pour l’exercice semi-rural en 2012 avait cédé la place à des installations libérales en zone rurale en 2019 (respectivement 65,9 % à 48,9 % et 19,3 % à 33 %). Ce résultat semble être un bon signe, les zones rurales étant particulièrement touchées par la désertification médicale [5]. Toutefois, l’hétérogénéité de la définition d’une zone « semi-rurale » et les représentations individuelles – « une agglomération comprise entre 2 000 et 5 000 habitants, située à moins de vingt minutes de structures de soins spécialisés, et jusqu’à une heure d’une grande agglomération » [24] – nécessitent d’interpréter ces résultats avec précaution. Par ailleurs, la répartition au sein de la subdivision était hétérogène. Le lieu d’exercice privilégié, en 2019, était le Maine-et-Loire. Cette répartition au sein de la subdivision, avec un exercice principalement concentré sur un département, est retrouvée dans la répartition des médecins généralistes à l’échelle nationale [3]. Ce département cumule des attraits comme la proximité d’un grand pôle urbain et la présence d’un centre hospitalo-universitaire permettant une accessibilité aux soins de second recours [5]. Ces arguments pourraient expliquer le déséquilibre médical au sein des départements liés à la faculté d’Angers.

Un temps de travail surestimé en 2012

27Avec un temps de travail hebdomadaire moindre et plus de semaines de congés qu’envisagé en 2012, les internes avaient surestimé leur quantité de travail futur. On constate une nette différence (42,5 h) avec la moyenne nationale (57 h) [2]. Celle-ci s’explique par un profil des répondants différents, ici des jeunes médecins installés récemment. Barlet et Marbot ont montré qu’un temps de repos et de récupération plus important est nécessaire à une stabilité professionnelle et personnelle, à laquelle la jeune génération était plus sensible [2]. L’évolution de la société française va aussi de pair avec le concept d’avoir du temps pour soi, et la féminisation des études médicales a tendance à accélérer ce phénomène [25]. La diminution du temps de travail effectif tient aussi à un exercice différent de la médecine [2, 4]. Ce serait la féminisation du corps médical et l’organisation des soins et de leur continuité, entre autres, qui auraient entraîné une évolution des conditions de travail et une diminution des amplitudes horaires [25]. Les jeunes médecins de cette étude s’intègrent donc dans la dynamique actuelle d’évolution de la médecine générale.

Facteurs d’évolution

28Seuls quelques facteurs semblaient avoir fait évoluer la majorité des projets professionnels des répondants de cette étude, selon les déclarations des répondants. Deux facteurs sont apparus prépondérants, la formation en stage ambulatoire et la situation familiale.

Un impact de la formation prépondérant

29La formation est grandement liée à la faculté d’origine, et la majorité des médecins interrogés dans cette enquête estimait qu’elle a eu une influence positive. Les stages et les enseignements ont apporté beaucoup dans l’élaboration des projets. L’accès à une formation ambulatoire à la faculté d’Angers était déjà développé en 2012. En effet, tous les internes avaient pu bénéficier d’un stage de médecine générale niveau 1. De plus, la multiplication des stages ambulatoires favorisait l’installation en libéral (p < 0,001) ; ce résultat avait déjà été mis en évidence par A.-F. Bernard en Picardie [26]. Faire plusieurs stages ambulatoires, régulièrement au cours des études médicales, c’est se préparer à son exercice futur, anticiper, afin que la transition d’étudiant à médecin installé soit la plus fluide possible, en connaissant les médecins, les lieux, le réseau. La médecine générale gagne donc à être expérimentée dans le cadre de stages ambulatoires, en étant accompagné puis en autonomie supervisée.

30Malgré l’apport d’expérience qu’ils confèrent, le Stage Ambulatoire Femme Enfant (SAFE) ou les remplacements n’influençaient pas le projet professionnel dans cette étude. Cette différence s’explique principalement par le faible nombre de SAFE disponibles à Angers (une dizaine par semestre) et le faible nombre de répondants ayant réalisé ce stage (n = 11 soit 8,7 %). Concernant l’absence d’influence du remplacement (p = 0,085), un manque de puissance de l’étude est probable car 74 internes (58,2 %) en avaient réalisé pendant leur DES. Cet exercice temporaire entre DES et installation a une influence importante dans la construction et l’élaboration du projet professionnel au vu des données de la littérature [19, 27].

Influence de la situation familiale

31Après neuf ans d’études, contraignantes sur le plan professionnel (durée, double concours, choix de stages, mobilité importante entre les semestres), le plan personnel prend plus d’importance [15]. La situation familiale (influant 53,1 % de projets) et la construction d’un projet de vie nécessitent de la souplesse dans l’exercice professionnel [4]. De plus, le travail du conjoint est un facteur d’influence important retrouvé dans cette étude (46,9 %) dans l’élaboration du projet professionnel. Ce facteur est retrouvé dans la littérature dans des proportions similaires et parfois bien plus importantes [28]. Il est probable que cela tienne à notre population, car la part de célibataires en 2019 au sein de la cohorte est non négligeable (n = 49 soit 46,9 %).

Autres facteurs

32En 2016, une revue de littérature française avait identifié 23 facteurs potentiellement associés à l’installation en libéral des médecins généralistes [13]. Ceux apparaissant dans plus de 30 % des études sélectionnées étaient : le conjoint et son emploi, les enfants, les maisons de santé pluridisciplinaires, la formation ambulatoire, et l’exercice seul. En 2019, dans une étude du conseil national de l’Ordre des médecins [12], les facteurs favorisant l’installation, pour les internes comme pour les remplaçants, étaient la proximité familiale et la qualité des services publics. La recherche d’un cadre de vie non isolé était plus prégnante chez les jeunes médecins qui développent leur vie de famille. 86 % des internes ayant un conjoint affirmaient que ce dernier avait influencé leur projet d’installation et 67 % des installés estimaient que cela l’avait influencé au moins partiellement. Tous ces éléments ont été retrouvés, sans être d’influence significative dans notre étude : cela tient à l’individualité des choix et perspectives professionnelles [15]. Concernant les aides financières, ce n’était pas un facteur d’évolution du projet professionnel, dans notre étude. De plus, leur impact n’est que très limité sur la démographie médicale, et leur pertinence est remise en cause depuis plusieurs années [8]. Une meilleure allocation de ces ressources est proposée via les contrats relatifs aux maisons de santé pluriprofessionnelles, dont l’impact sur l’installation a été démontré [5].

Forces et limites

Biais et limites

33L’étude était unicentrique, réalisée à l’échelle d’une subdivision. L’autonomie des universités et le développement régional influencent la formation et donc potentiellement le projet professionnel. Les résultats ne seraient pas forcément transposables sur une autre région. Il existe aussi un biais de déclaration et de mémorisation. La confrontation des résultats des questionnaires avec les données de la faculté de santé, pour les données objectives (caractéristiques socio-démographiques et formation), et avec les commentaires libres, pour les données subjectives, a pu limiter un biais de déclaration (respectivement 17 et 19 corrections). Toutefois, certains résultats n’ont probablement pas été corrigés et certains facteurs de modification des projets professionnels ont pu être oubliés.

34Le manque d’une définition des zonages urbains, homogène et connue de tous les répondants, crée un biais de classement. Une hypothèse envisageable est celle d’une vision floue des zones semi-rurales en 2012 [24], qui s’est affinée avec la pratique clinique et la découverte plus approfondie du milieu d’exercice. Il a été préféré la classification urbain / semi-rural / rural, plus simple, déjà utilisée dans l’étude de 2012, afin de pouvoir avoir des éléments de comparaison. La comparaison aux études actuelles, basées sur les concepts de dotation et de répartition sur le territoire, s’en trouve donc limitée. Par ailleurs, une analyse de sensibilité montre que les non-répondants avaient un projet plus urbain que les répondants (p = 0,03), mais 12,9 % des répondants en 2012 n’avaient pas de préférence pour une zone particulière. Ces limites ont empêché l’intégration, dans l’ISSP, de la notion du lieu d’exercice. La possibilité en 2012 de ne pas se prononcer pour certaines questions a limité l’utilisation de test statistiques pour la comparaison appariée entre 2012 et 2019. De même, il n’était pas envisagé en 2012 que certains soient encore remplaçants, une description des résultats est proposée à défaut d’un test statistique pertinent et valide.

Points forts

35Cette étude constitue un travail original de suivi de cohorte à l’échelle d’une subdivision. C’est la première étude, à notre connaissance, s’intéressant au projet professionnel pendant et après le DES, que ce soit dans la littérature classique ou la littérature grise. Elle offre des premiers résultats exploratoires d’un sujet de recherche peu évalué.

36L’ISPP est un indicateur simple, basé uniquement sur trois variables, reproductible, facilement utilisable à grande échelle. La comparaison à la population ayant choisi la médecine générale aux ECN de 2013 (n = 3 677) (29) n’a pas retrouvé de différence sur le sexe (62,9 % de femmes, p = 0,26) ou l’âge (26,8 ans en 2013, 33,9 ans en 2019), et la répartition des répondants au sein des trois promotions du DES était homogène, ce qui permet une comparaison inter-promotions fiable.

37Enfin, le taux de réponse élevé (76,6 %), malgré les sept années entre les deux études, est un point fort de cette étude. Du fait du grand nombre de réponses, de l’absence de différence significative avec les non-répondants et de son taux de réponse élevé, cette étude est un reflet fiable du devenir des IMG angevins.

Perspectives

38En 2010, le rapport Legmann affirmait : « Une régulation de la démographie médicale effectuée sur des bases purement arithmétiques sans prendre en compte les attentes des jeunes professionnels et la féminisation du corps médical conduirait à une situation tout aussi déséquilibrée » [30]. Dix ans plus tard, ces conclusions sont toujours d’actualité. Les médecins n’étaient pas tous sensibles aux mêmes déterminants, ce qui pourrait constituer une difficulté pour trouver une solution unique au problème de démographie médicale. Une souplesse, en fonction des éléments influents propres à chacun, permettrait aux internes de bénéficier des mesures les plus adaptées à la réalisation de leur projet professionnel.

39Les résultats de cette thèse confortent l’hypothèse de l’impact de la formation initiale, avec la nécessité d’une formation de qualité en ambulatoire, accompagnant les projets professionnels et personnels des étudiants. La réforme du troisième cycle des études médicales de 2017 a permis de séparer le DES de médecine générale de la formation d’urgentiste et de gériatre. Cela devrait permettre une augmentation du nombre de médecins généralistes ambulatoires dans la population des internes de médecine générale [20]. La mise en place d’un suivi national des promotions d’internes, avec une méthodologie similaire à cette étude, permettrait d’avoir des éléments de comparaison.

40Interroger les internes individuellement ou par questionnaire dès le début du DES pourrait aussi permettre une meilleure connaissance de leurs facteurs personnels (conjoint(e), enfants, achat immobilier) et de leurs volontés professionnelles (exercice spécifique, lieu précis). Par ailleurs, il existe à Angers un séminaire « Vie professionnelle », consacré au post-DES, qui a été mis en place après la réalisation de la première étude. Mais la construction d’une maquette « à la carte », adaptée à l’étudiant, pourrait aussi favoriser les démarches d’installation et d’intégration rapide dans le système de soins.

41Concernant l’organisation des stages, les postes ambulatoires doivent être pourvus dans la subdivision d’Angers, sur demande du Département de Médecine Générale. Les internes sont incités découvrir des zones sous-dotées, suscitant parfois des installations dans ces lieux. Actuellement, la maquette de médecine générale, guidée par le classement aux ECN, ne permet pas forcément la réalisation de stages en lien avec le projet professionnel existant. Une révision des procédures de choix pourrait être intéressante, afin de pousser la réflexion sur la construction du projet professionnel dans ces zones. Par ailleurs, il serait utile de connaître la proportion d’internes ayant un projet dans une zone spécifique pour les croiser avec les données du réseau local. Cela pourrait, par exemple, permettre d’anticiper une réorganisation de l’accès aux soins, consécutives aux départs en retraite.

42Enfin, cette étude montre que pendant le DES et le post-DES, l’exercice se transforme. Une étude quantitative ultérieure pour continuer le suivi de cette cohorte serait à envisager, ainsi que des études qualitatives pour approfondir les résultats, plus spécifiquement centrées sur certains points comme la zone d’installation, le type d’installation, voir même de reconstituer l’évolution, année après année, de l’exercice de ces jeunes médecins.

Conclusion

43L’étude du devenir des internes de médecine générale angevins, entre 2012 et 2019, retrouvait une continuité des projets professionnels envisagés pendant le DES. Principal facteur d’influence du projet professionnel, la formation initiale (notamment les stages ambulatoires) des internes de médecine générale est un élément fondamental dans sa détermination, suivie par certains facteurs personnels, travail du conjoint, présence d’enfant, déjà mis en évidence dans la littérature. L’accompagnement à la construction de leur projet, de façon individualisée, en fonction de leurs souhaits d’exercice et de leur environnement familial, est une voie à poursuivre, voire à développer, pour favoriser des projets en corrélations avec les besoins du territoire.

44Aucun conflit d’intérêts déclaré

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Mots-clés éditeurs : cohorte, études médicales, pratique professionnelle, médecine générale, soins ambulatoires, démographie

Date de mise en ligne : 11/03/2021.

https://doi.org/10.3917/spub.205.0507

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