Notes
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[1]
CNRS : Centre national de la recherche scientifique ; Inserm : Institut national de la santé et de la recherche médicale ; IRD : Institut de recherche pour le développement ; Ined : Institut national d’études démographiques ; Irdes : Institut de recherche et documentation en économie de la santé.
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[2]
ANSM : Agence nationale de sécurité du médicament ; Anses : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
Introduction
1Les représentations et la place de l’enfant dans la société de même que les structures familiales ont évolué au cours des siècles. Plus récemment, dans les années 1960, la maîtrise de la fécondité, marquée notamment par le développement de la contraception a créé les conditions d’un passage historique d’une période dans laquelle la venue au monde d’un enfant était largement liée au hasard à celle où une nouvelle « personne » vient au monde, issue d’un désir d’enfant [1]. Le regard sur les enfants et leur développement ne cesse de changer dans un environnement rapidement évolutif, sociétal mais aussi économique, technologique, chimique ou social.
2Dans cette dynamique sociale et historique, qu’en est-il de la santé des enfants ?
3La France, dont le taux de mortalité infantile la plaçait à la fin des années 1990 en haut du classement des pays d’Europe, dépassée seulement par trois pays scandinaves a régressé aujourd’hui au 20e rang sur 27. Avec un taux de mortalité infantile de 3,9 pour 1 000 naissances vivantes, la France se positionne derrière la Finlande (2,0/1 000), l’Espagne (2,7/1 000) ou l’Irlande (3,0/1 000) par exemple.
4Les repères de développement psychomoteur des enfants ne sont pas nécessairement ceux fixés il y a un demi-siècle. Les enfants d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier et les structures politiques et sanitaires ont elles-mêmes évolué.
5Les connaissances scientifiques des trente dernières années renouvellent aussi le regard sur les enfants, que l’on décrivait globalement comme une population en bonne santé, ce qui est en partie vrai dès lors que ce regard est avant tout biomédical.
6Il a été largement démontré que les déterminants de la santé comprennent l’accès à des soins de qualité et à un dispositif de prévention efficace, mais incluent également un grand nombre de déterminants qui ne relèvent pas directement du ministère de la Santé, comme l’alimentation, l’exercice physique, la consommation d’alcool, de tabac ou de drogues diverses, qui ne peuvent être analysés indépendamment d’un environnement plus ou moins favorable à ces comportements. L’éducation, les conditions de logement, l’urbanisme et plus généralement les conditions de vie sont ainsi des déterminants sociaux majeurs de la santé.
7Autre élément de nature à renouveler le regard sur le développement des enfants, les travaux scientifiques initiés dans le cadre de l’épidémiologie des parcours de vie (lifecourse epidemiology) ont montré l’importance cruciale de la vie embryonnaire, fœtale et des premières années de vie dans la construction de la santé de l’adulte, et donc de ses spécificités et inégalités. Les voies par lesquelles s’opère cette construction sont multiples, incluant les facteurs psychologiques et sociaux qui permettent le contrôle sur sa vie, les comportements acquis ou initiés dans l’enfance ou encore une « incorporation biologique » directe du stress chronique, que ce soit par l’empreinte sur le cerveau ou par un ensemble de mécanismes biologiques aboutissant à une usure biologique progressive (la « charge allostatique »). Ces empreintes biologiques peuvent être comprises, comme le prix à payer pour s’adapter à don environnement lorsque le stress qu’il entraîne dépasse un certain seuil et devient toxique [2].
8Dans le cadre de la Stratégie nationale de santé, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a été chargé de conduire une réflexion sur une « politique de santé globale et concertée de l’enfant ». Pour le groupe de travail, constitué en 2018, une politique « globale » devrait concerner plusieurs aspects de la santé, la mortalité et la morbidité mais aussi la santé perçue et le développement de l’enfant. Pour être globale, elle devrait viser l’amélioration moyenne de l’état de santé, mais aussi les inégalités sociales de santé et de développement des enfants. Pour que cette politique puisse être dite « concertée », les institutions fréquentées par les enfants au cours de leur vie devraient ne pas être dispersées et assurer une meilleure continuité entre les régimes ou dispositifs et les passages d’âge qui sont parfois par trop brutaux et délétères pour les enfants.
9Par exemple, la Protection maternelle et infantile (PMI), les centres d’action médico-sociale précoce (Camsp), la médecine scolaire, l’Aide sociale à l’enfance (ASE) ou la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) ont rempli et remplissent encore des fonctions sanitaires et sociales essentielles, malgré des réductions de moyens considérables (PMI, médecine scolaire, pédopsychiatrie…). Mais le champ des institutions en charge de différents aspects de la vie des enfants, de leurs droits, leur sécurité, leur protection, leur santé, leur éducation ou leur bien-être se caractérise par une grande diversité d’objectifs, de moyens et de niveaux d’intervention politique (État, départements…). De cet émiettement résulte une grande difficulté de lecture des politiques de l’enfance, et donc des priorités à mettre en œuvre.
10Conduire des politiques suppose notamment de disposer de connaissances pertinentes et de repères statistiques. Il a donc semblé utile, dans une première étape, d’examiner le dispositif statistique français et les thèmes de recherche actifs. Il ne s’agit pas de dresser un tableau de la santé de l’enfant, qui serait partiel et surtout dépendant des sources disponibles aujourd’hui. Il s’agit de dresser un inventaire aussi complet que possible des sources de données et des indicateurs disponibles sur les enfants, des sous-populations concernées, de la qualité et de la périodicité des données. De façon similaire, il ne s’agit pas de dresser un bilan des connaissances scientifiques et des travaux de recherche, mais des thèmes traités, avec leurs priorités telles qu’elles apparaissent dans les publications et les financements. Un état des lieux de l’effort scientifique en termes d’équipes, de financement et de production permettra de dégager les priorités implicites de recherche sur les enfants.
11De ce bilan est attendu un portrait actuel des priorités et des choix implicites des politiques de santé pour l’enfant. Il a aussi pour objet de révéler les taches aveugles, c’est-à-dire les aspects négligés ou insuffisamment explorés de la santé et du développement des enfants, première étape pour réfléchir à une « politique globale et concertée ».
Constats
12Le format d’un article ne permet pas de détailler la longue liste des sources de données, leur description et leur analyse critique. Pour un examen complet, nous renvoyons le lecteur au rapport du HCSP, disponible en ligne [3].
Le dispositif statistique
13L’état des lieux de ce dispositif a été réalisé sur la base de plusieurs méthodes et auditions, le travail de deux documentalistes, une analyse de la littérature publiée et grise. Il fait apparaître trois catégories d’information.
Informations disponibles relevant d’un dispositif statistique pérenne et de qualité
14Certains aspects de la santé bénéficient d’un suivi statistique pérenne ou d’enquêtes régulières et bénéficient d’un certain nombre de garanties de qualité des données (équipes professionnelles dédiées pérennes, contrôle qualité, conseils scientifiques, évaluations institutionnelles et scientifiques régulières). Il n’est pas possible, dans le cadre de ce travail, d’évaluer individuellement la qualité propre de chacune de ces sources. Il est simplement possible de noter qu’elles sont recueillies de façon régulière. On peut citer, par exemple, les certificats de santé de l’enfant, les enquêtes scolaires, les bases de données médico-administratives ou les données de démographies transmises par les professionnels de santé. Les données de mortalité appartiennent à cette catégorie, quelles que soient les classes d’âge. La période périnatale peut être considérée comme bien suivie actuellement, avec des données sur la vie fœtale, l’âge gestationnel et les circonstances de l’accouchement (mortalité maternelle, césarienne, prématurité), le poids de naissance de l’enfant. Des registres de pathologies existent pour plusieurs maladies ou malformations congénitales et pour les grandes pathologies, comme les tumeurs, les hémopathies, les maladies rénales ou encore cérébro-vasculaires. Certains domaines, comme la nutrition, le surpoids et l’obésité ou encore la santé bucco-dentaire sont bien connus par des enquêtes répétées. Pour les comportements, à l’exception de l’exercice physique relevé dans des enquêtes scolaires, ils sont connus pour l’alcool, le tabac, les addictions ou la consommation de drogues à partir de 11 ans.
Informations statistiques accessibles mais dispersées
15Elles ne dessinent pas, faute de synthèses régulières, un véritable état de la situation sanitaire des enfants. Des questions ponctuelles (suicide, interruptions volontaires de grossesse, sommeil…) sont documentées par des études de cohorte, des enquêtes de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) ou de la direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (Drees). Il en est de même pour l’accès au système de santé et aux structures médico-sociales. Si l’on dispose de données sur la démographie des professions de santé, le dispositif statistique produit peu de données sur la consommation de soins.
16Le dispositif statistique français dispose de riches données sur l’environnement social, les conditions de vie, de pauvreté, les inégalités sociales et territoriales dans la population, que ce soit par l’Insee, la Drees ou d’autres sources. Mais chez les enfants, elles sont dispersées de telle sorte qu’il n’est pas possible aujourd’hui d’en avoir une vue synthétique ou d’en suivre les évolutions. L’élaboration de mesures reflétant les conditions de vie réelle des enfants et de leurs privations matérielles nécessite une évaluation spécifique aux enfants. Les travaux statistiques montrent en effet une disparité à l’intérieur même des ménages entre adultes et enfants mais aussi aux enfants d’une même fratrie [4]. Cette vue synthétique sur les conditions sociales de vie des enfants est pourtant nécessaire pour suivre les politiques publiques, par exemple le plan Pauvreté du Gouvernement [5].
Certaines informations ne sont actuellement pas disponibles
17Elles concernent le développement des enfants, la santé mentale, l’accès aux soins et l’exposition aux toxiques environnementaux.
Développement des enfants, dans ses différentes dimensions : psychomotrice, cognitive, affective, relationnelle et de bien-être
18Le suivi de l’enfant dans les différents groupes d’âges selon les territoires et les groupes sociaux est aujourd’hui insuffisant bien que les outils soient en place. Il pourrait être connu grâce aux données recueillies lors des visites et aux certificats obligatoires de médecine scolaire. La faible qualité des données et la couverture inégale du territoire français rend ces données inutilisables. Le suivi d’un enfant grâce aux trois certificats de santé est un élément majeur potentiel de la surveillance de la population enfantine. Ces certificats constituent une source irremplaçable d’informations sur la périnatalité et la santé de l’enfant. Les différents bilans de santé de l’enfant ou de l’adolescent permettent de connaître son développement psychomoteur et d’avoir des données sur ses difficultés d’apprentissage, la maltraitance et le handicap. La dématérialisation des données de santé scolaire et le chaînage entre les différents bilans réalisés au cours de la vie de l’enfant et de l’adolescent ouvriront d’importantes perspectives et permettront des analyses plus fines sur le plan social comme sur le plan territorial. Il est souhaitable que la communauté souligne et promeuve l’intérêt scientifique qui existe à l’exploitation statistique de ces données dématérialisées, tout en conservant la confidentialité, essentielle à l’acceptabilité d’un tel recueil de données.
Santé mentale
19La France manque d’études concernant les troubles de santé mentale et les troubles psychiques (dépression, anxiété, stress post-traumatique, harcèlement…), de l’alimentation ou encore du sommeil, les difficultés d’adaptation ou les difficultés sexuelles, telles que les problématiques de genre, de fréquence croissante. Ces aspects de la santé mentale, qui peuvent par ailleurs annoncer des troubles psychiques majeurs sont aujourd’hui méconnus. L’enquête HBSC fait toutefois exception sur ce point [6]. Effectuée en milieu scolaire tous les quatre ans, elle aborde les questions de santé mentale mais les violences subies par les enfants et la problématique de leur exposition indirecte à la violence, en tant que témoins ne font pas l’objet de suivi direct ; les données sont celles déclarées à différentes sources policières et judiciaires. Disposer de données fiables concernant l’épidémiologie de l’autisme [7] et des pathologies du neuro-développement reste également un enjeu.
État de santé des enfants entre 4 et 18 ans
20Cette période de la vie est mal connue. Les enfants appartenant à cette tranche d’âges sont généralement en bonne santé, à l’exception des enfants vulnérables dont ceux de la Protection de l’enfance ; leur consommation de soins médicaux est faible et ils ont jusqu’à présent peu attiré l’attention du système de santé. Mais c’est aussi une classe d’âge pendant laquelle l’exhaustivité des bilans et des certificats de santé décroît. Renforcer et améliorer la qualité et l’exhaustivité du recueil des données de ce certificat suppose d’en souligner l’intérêt pour les personnels qui les recueillent. Une exploitation locale des données pourrait permettre des comparaisons aux résultats nationaux, apportant des possibilités de suivi et de justification d’interventions locales ou régionales. Ces sources de motivation pour le recueil sont essentielles.
Expositions environnementales et expositions professionnelles
21Les enfants sont exposés, dès la période in utero et à des phases cruciales de leur développement, à un ensemble de substances diverses regroupées sous le terme de « perturbateurs endocriniens », qui désigne un mécanisme toxique plus global, conduisant à la perturbation de l’homéostasie physiologique et du développement [8-10]. Les effets sur le développement cérébral de ces expositions, à des doses inférieures aux seuils toxicologiques admis peuvent entraîner des troubles cognitifs d’autant plus préoccupants qu’ils sont infracliniques à l’échelle individuelle. Il n’existe pas de dispositif permanent permettant de surveiller les conséquences de ces expositions.
22Il n’existe pas non plus de données sur les expositions professionnelles chez les apprentis (dès 14 ans). Même si ceux-ci sont théoriquement soumis à des examens dans le cadre de la médecine du travail, ces examens ne sont pas systématiquement réalisés, du fait de la multiplicité des postes possibles pour les stages (coiffure, menuiserie, boulangerie, garage, BTP…) et de leur durée. Ces expositions sont parfois délétères à long terme pour la santé, a fortiori sur un organisme en développement, notamment les expositions toxiques (métaux lourds, perturbateurs endocriniens, solvants, pesticides).
Consommation et accès aux soins
23Les données de consommation et d’accès aux soins font largement défaut. Celles qui sont disponibles portent essentiellement sur la démographie des professionnels de santé et ne permettent pas de répondre aux propositions de la Haute Autorité de santé (HAS) sur les parcours en termes de maladies chroniques : « La construction d’un parcours de soins impose de procéder par étapes et en premier lieu à la collecte des informations “de base” qui seront le support des modélisations et des analyses de trajectoires des patients dans le système de santé […]. L’un des points clés consiste à procéder au recensement exhaustif et qualitatif des types d’acteurs de la prise en charge… » [11]
24De ce point de vue, la diversité, l’éparpillement et l’hétérogénéité des acteurs du soin ne permettent pas de préciser les parcours réels des enfants.
La recherche
25Trois démarches ont été mises en œuvre pour décrire l’activité de recherche sur la santé des enfants, explorant les outils de recherche : les enquêtes et études, la production scientifique et enfin les financements. Le recensement des enquêtes et travaux de recherche a été effectué à partir du portail épidémiologique de la base de données Aviesan. La production scientifique a été explorée dans la base des thèses de sciences. Enfin, les financements pour les projets de recherche en santé des enfants ont été analysés, car il est toujours nécessaire que les équipes soient implantées à l’Université, rattachées à un établissement de recherche (CNRS, Inserm, IRD, Ined, Irdes [1]) ou d’une agence publique (Santé publique France, ANSM, Anses [2]…).
26La recherche clinique et épidémiologique en pédiatrie se développe aujourd’hui avec une vision hospitalo-centrée, sur des financements dominés par les programmes hospitaliers de recherche clinique (PHRC). Un focus pédiatrie existe dans certains PHRC mais il n’existe pas d’enveloppe dédiée, d’où il résulte un affichage mais aucun fléchage. Les projets multicentriques sont rares. En l’absence de financements ciblés sur les enfants, les projets de recherche se déclinent par thématique plus que par population d’âge. Ainsi pour le handicap, les appels d’offres ciblés concernent plutôt la personne âgée. Il n’existe a pas de plan spécifique chez l’enfant et l’adolescent, mais l’enfant est indirectement le sujet du plan Maladies rares, du plan Autisme ; depuis deux ans, le PHRC inclut la santé mentale et la pédopsychiatrie entre dans les priorités des programmes de la direction générale de l’Offre de soins (DGOS). La recherche sur les adolescents est peu développée en France, contrairement à d’autres pays, Pays-Bas et Grande-Bretagne, par exemple.
27Malgré un déséquilibre en faveur de la recherche clinique, celle-ci souffre chez l’enfant de fortes limites. Actuellement, les enfants prennent des médicaments qui n’ont pas de validation/évaluation pédiatrique et posent le plus souvent des problèmes de galénique, la connaissance de nombreuses valeurs de référence en biologie étant insuffisante pour cette population. Si les paramètres biologiques classiques ont des normes connues, ce n’est pas le cas en effet pour de nombreuses valeurs, marqueurs inflammatoires ou impliqués dans des maladies rares. Ce problème est d’autant plus sérieux que les valeurs évoluent physiologiquement avec l’âge, mais aussi lors de transformations physiologiques telles que la puberté.
Environnement, exposome et développement des enfants
28L’enjeu sanitaire est majeur et mérite de mobiliser et d’agir avec détermination. Rappelons que deux conditions sont ici réunies pour que se développe une « épidémie silencieuse » : d’une part, les expositions aux substances de type « perturbateur endocrinien » n’obéissent pas à une logique de seuil développée par la toxicologie classique. D’autre part, les conséquences sanitaires potentielles sont elles aussi subliminales, en ce sens qu’elles sont indétectables au niveau individuel. La logique de cette épidémie est donc que des expositions subliminales ont un impact certes modéré au niveau individuel, mais considérable au niveau d’une population. La perte de quelques points d’intelligence (mesurée et interprétée avec les précautions d’usage) est invisible au niveau individuel, alors qu’un retard mental grave le serait. Ces travaux justifient d’approfondir les recherches sur l’exposition à l’environnement, en son sens le plus large : alimentation, sédentarité, écrans, bruit, facteurs physiques et chimiques constituant l’exposome.
Discussion
29Ce bilan illustre l’approche de la santé et du bien-être des enfants, qui prédomine en France où l’accent est mis sur les pathologies, une prévention médicalisée et des comportements conçus avant tout comme individuels. L’idée que derrière cette bonne santé apparente se construit la santé des adultes de demain et ses inégalités n’apparaît pas ou de façon marginale. En particulier, les éléments sur le développement affectif, cognitif ou relationnel ne sont pas suffisamment analysés, faute de données. Les conditions de vie des enfants, notamment la pauvreté et la violence sous ses diverses dimensions et formes, qui sont un enjeu considérable pour la santé des enfants, ne sont pas suffisamment considérées comme enjeu de santé. Par ailleurs, les connaissances et les savoir-faire disponibles ne sont pas homogènes pour tous les âges et pour toutes les questions de santé. Diverses raisons peuvent être avancées pour expliquer cette situation.
30L’enfance est un vaste archipel. Les problèmes, les enjeux ne sont pas les mêmes de la naissance à 18 ans, et encore ces deux dates n’excluent pas de penser la continuité entre ce qui précède la naissance, d’une part, et la santé du jeune adulte, d’autre part. Les âges artificiellement et historiquement catégorisés évoluent dans le temps [12].
31Enfin, le savoir s’est construit comme si les enfants en tant que « population » étaient considérés comme des « mini-adultes ». Leurs spécificités ont été minorées, voire ignorées. Santé publique France, par exemple, n’intègre pas cette spécificité : au-delà des mille premiers jours, les informations relatives aux enfants et adolescents sont intégrées à celles de la population adulte. Les enfants sont des humains préadultes et la connaissance basée sur les preuves est généralement peu confrontée à la particularité de l’enfance, qu’il s’agisse des conseils de prévention, du formatage des campagnes d’information sanitaire, de la biochimie ou de l’efficacité des médicaments.
32La réglementation européenne prévoit que quand un industriel propose un médicament, il doit prévoir un plan d’investigation pédiatrique. Or pour les médicaments génériques, la validation des médicaments anciens est difficile à faire financer, les industriels ne souhaitent pas s’impliquer, sauf s’ils bénéficient de dédommagements.
La disponibilité des informations statistiques reflète une vision de l’enfant
33Le panorama du dispositif statistique dessine un modèle biomédical de la santé, centré sur les soins, dans lequel les données sur les pathologies et l’accès aux professions de santé dominent, avec quelques données sur les comportements à partir de 15 ans.
34Les données sur les enfants sont en fait nombreuses, mais marquées par une très forte dispersion. Certains domaines sont très documentés si l’on rassemble des sources diverses, souvent non pérennes, issues d’enquêtes ou d’études ad hoc. C’est le cas pour les conditions de vie, l’environnement socio-économique des familles dans lesquelles grandissent ces enfants. Il est documenté par de nombreux travaux, en particulier ceux de l’Insee, mais n’apparaît pas dans l’image qu’en donne le dispositif statistique, faute d’une vision d’ensemble et d’une synthèse. Les inégalités sociales de santé n’apparaissent pas ou très peu dans le bilan de santé de la population enfantine.
35Aujourd’hui en France, environ 3 millions d’enfants (un enfant sur cinq) vivent dans des familles pauvres en France. Au regard de l’ensemble des travaux scientifiques qui soulignent le rôle de l’environnement sociétal sur la santé de l’enfant et la construction dans les années d’enfance de l’état de santé de la population adulte de demain, aucun progrès significatif ne peut être envisagé à terme si la pauvreté subsiste à ce niveau élevé. Des données existent pour suivre l’amélioration des conditions de vie et la réduction de la pauvreté des enfants, mais ce bilan est difficilement accessible. Au-delà du constat, fixer un objectif chiffré de réduction de la pauvreté des enfants dans ses différentes dimensions et pouvoir le suivre est indispensable. Le rapport du United Nations International Children’s Emergency Fund (UNICEF) [13] place la France dans une position relativement favorable (le premier tiers des pays) concernant les dimensions qui déterminent le « niveau de vie des enfants » pauvreté monétaire, écarts de revenus), mais dans une position plus défavorable (le dernier tiers) sur les dimensions « santé », « éducation » et « satisfaction dans la vie ». Entre 4 à 16 % des enfants des pays à hauts revenus subissent des maltraitances physiques, un sur dix est maltraité psychiquement ou négligé, 5 à 10 % des filles et 5 % des garçons subissent des violences sexuelles avec pénétration [14].
36Les statistiques sur le développement psychologique, relationnel, affectif, cognitif et social des enfants font défaut, alors que les bilans, certificats et enquêtes en milieu scolaire apparaissent comme une opportunité sous-utilisée de documenter cet aspect essentiel de la vie des enfants. Les difficultés, voire le décrochage scolaire peuvent être les conséquences de problèmes de santé, mais aussi en préparer ou en annoncer. Il est important de repérer des difficultés peu graves, troubles du sommeil, difficultés d’adaptation ou sexuelles pouvant annoncer des troubles plus graves. Présentées autrefois comme émergeant à l’âge adulte, beaucoup de maladies psychiatriques débutent dans l’enfance ou à l’adolescence [15]. L’incidence des tentatives et les facteurs de risque de suicide sont encore trop mal connus dans cette période de la vie.
37Paradoxalement, alors que le modèle biomédical domine clairement l’orientation du dispositif statistique, les données sur l’accès aux soins des enfants et leur suivi font largement défaut, si l’on excepte la période néo-natale. Plusieurs éléments font obstacle à cette connaissance des parcours de soins des enfants. La complexité autour de l’organisation des soins en périnatalité chez le nourrisson et le jeune enfant est reflétée par la variété des professionnels de santé autour de la mère et de l’enfant avec des champs de compétences croisés : gynécologue-obstétricien et sage-femme ; sage-femme et infirmière puéricultrice ; pédiatre et médecin généraliste ; infirmière scolaire et médecin traitant… La durée et le contenu de cette formation en pédiatrie des infirmiers, professionnels de santé et médecins généralistes sont disparates selon les établissements et les professionnels et donc mal connus. La part de l’activité des professionnels de santé non spécialistes des enfants consacrée aux enfants n’est pas documentée. Les parcours de soins des enfants restent empreints de flou. C’est d’autant plus vrai que les effectifs des « surspécialités » (cardiopédiatrie, pneumopédiatrie, endocrinopédiatrie, neuropédiatrie…) et les délais d’accès aux consultations de ces pédiatres ne sont pas connus. La grande hétérogénéité des organisations de PMI sur l’ensemble du territoire, souvent soulignée, aboutit à un manque de données sur leurs activités.
38L’activité des maisons des adolescents est mal connue. Pour la santé mentale et la psychiatrie, les délais d’accès ne sont pas mesurés. La France compte une forte densité de psychiatres, mais peu de pédopsychiatres. Le délai moyen pour obtenir une consultation de pédopsychiatre, estimé par les psychiatres audités, serait d’un an voire plus. Par exemple, les trajectoires des jeunes patients, atteints de troubles du spectre de l’autisme, sont mal documentées ; de même que celles des adolescents souffrant de troubles alimentaires. Ce manque d’informations fait écho aux difficultés rencontrées par les familles pour trouver une prise en charge médicale pour leur enfant.
39La question du suivi dans le temps est aiguë chez les enfants. Un enfant peut être perdu de vue lorsqu’il y a changement dans la vie familiale, même si la recherche est faite sur le numéro de l’enfant et pas sur celui des parents. L’exemple du handicap illustre ces difficultés. L’Assurance maladie et les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) prennent en charge les actes de soins et une partie des frais liés au handicap. Mais entre deux MDPH, la différence de classement du « handicap » repose sur des bases différentes, si bien que deux enfants scolarisés dans deux départements différents avec un même niveau de handicap peuvent avoir une prise en charge financière ou non. Sachant que le changement de domicile de ces enfants est très fréquent, il est aisé d’imaginer la difficulté du chaînage pour ces enfants. Deux jumeaux avec la même pathologie génétique et les mêmes conséquences sur les déficiences peuvent apparaître dans les fichiers d’une MDPH et pas dans l’autre.
Propositions du HCSP : des domaines à développer
40Le développement personnel des enfants, leurs conditions de vie sociales et environnementales et enfin leur accès aux soins méritent plus d’attention.
Pauvreté et conditions sociales
41Plusieurs dimensions de la pauvreté sont à préciser, étudier et réduire. Le rôle de l’environnement sociétal sur la santé de l’enfant et la construction dans les années d’enfance de l’état de santé de la population adulte de demain dans tous ses aspects relèvent d’une logique de développement durable. Le HCSP propose de suivre la santé des enfants sur une partie des indicateurs du développement durable promus par l’ONU en faisant correspondre à ces indicateurs des indicateurs nationaux, en les reformulant si nécessaire. Une réflexion est en cours sous l’égide du Conseil national de l’information statistique (Cnis) pour travailler avec l’Insee sur des indicateurs nationaux traduisant concrètement ces Objectifs de développement durable (ODD).
Développement psychomoteur, cognitif, affectif, relationnel, bien-être des enfants et santé mentale
42Ces aspects représentent aujourd’hui une grande inconnue. Le plus important reste l’amélioration de l’exhaustivité par des informations des médecins et des familles. À ce titre, le rôle de l’Éducation nationale est essentiel, comme cela est rappelé dans le rapport Moro-Brison [16]. Il suppose de renforcer ce suivi chez tous les enfants, et particulièrement de le renforcer chez ceux âgés de 4 à 18 ans. Un tel objectif de suivi du développement des enfants n’est pas envisageable sans un véritable plan d’urgence de la Médecine et de la santé scolaire, en soulignant son rôle essentiel en santé publique.
Environnement
43Développer une surveillance de l’environnement au-delà de l’air extérieur et de l’alimentation est logique et nécessaire. Le Code de la santé publique dispose que la santé des Français doit être suivie à partir du concept d’exposome. La caractérisation de l’exposome des enfants est donc une priorité. Le suivi de la santé des enfants pour détecter des impacts sanitaires perceptibles au niveau de la population, donc a priori invisibles est un enjeu majeur pour les prochaines générations. Les impacts potentiels sur la fertilité, les capacités cognitives, les cancers font partie de ces enjeux. Prendre l’initiative d’une grande cohorte au niveau européen permettrait de répondre à ces enjeux fondamentaux.
Accès aux soins
44Mieux suivre la réalité de l’accès aux soins pour les enfants suppose de mieux connaître la formation des différents professionnels qui s’occupent de l’enfant, la part des personnels spécialisés n’étant pas la plus importante. Il importe donc de suivre la part des soins délivrés par des professionnels de santé non spécialisés en pédiatrie et d’évaluer leur formation en pédiatrie. Quantitativement, les délais d’accès étant parfois très longs, mesurer les délais d’accès aux soins en psychiatrie et santé mentale (centre médico-psychologique, pédopsychiatre) et les délais d’accès aux soins de surspécialité pédiatrique. Les approches territoriales sont un enjeu essentiel qui met en cause non seulement la présence de professionnels de santé mais aussi leur organisation territoriale.
Recherches en cours
45En l’état actuel, il est extrêmement difficile, voire impossible, de dresser un bilan de l’effort de recherche en direction des enfants ou de la santé des enfants dans notre pays. Le manque de moyens, humains et financiers, reflète l’absence d’une véritable stratégie de recherche pour les enfants en France.
46Il n’y a pas actuellement de source de financement spécifique pour les recherches sur la santé des enfants. Ces recherches trouvent des moyens financiers par des thématiques pour lesquels les enfants peuvent être concernés. À titre d’exemple et sans prétendre être ici exhaustifs, citons les financements autour du handicap regroupés et administrés scientifiquement par l’Iresp ; la Fondation de France et les projets autour de l’autisme ; des projets relatifs aux cancers des enfants pris en charge par l’Institut national du cancer (INCa)… Ainsi, il existe une mosaïque de moyens possibles, dispersés, inégaux en volumes financiers et disponibles selon un calendrier irrégulier, rendant difficile la programmation des travaux au sein des laboratoires de recherche. Il s’agit en général de volumes financiers « moyens » ou faibles permettant de mener à bien une étude mais pas d’initier ou développer un programme d’envergure sur plusieurs années.
47Proportionnellement plus exposés et plus sensibles que les adultes, les enfants sont une population dont il importe de mieux connaître le lien entre le développement et l’environnement. Ils passent 80 % de leur temps dans les espaces intérieurs. Les registres sur les anomalies congénitales et ceux sur le handicap de l’enfant apportent quelques éléments sur le neurodéveloppement, ils demeurent incomplets pour analyser de manière approfondie les troubles métaboliques et neurodéveloppementaux. Les substances utilisées en Europe sont pour la quasi-totalité d’entre elles des substances non persistantes. Du fait de la non-persistance de la substance, les études rétrospectives utilisées pour mesurer l’exposition à la date du prélèvement et au cours des deux jours suivants ne permettent pas de renseigner sur l’exposition à un an ou dix ans ni sur l’exposition pendant la grossesse. Mis à part l’Agence nationale de la recherche (ANR), on dénombre peu d’appels d’offres en santé-environnement, a fortiori centrés sur les enfants et l’impact neurodéveloppemental. Seuls des financements pérennes permettraient de recruter davantage de chercheurs intéressés par ce sujet et donner une impulsion à ce thème essentiel pour la santé des futures générations.
48Ce bilan permet de constater qu’il existe une activité de recherche sur la santé des enfants dont la diversité et l’hétérogénéité sont frappantes. Les efforts sont fortement dispersés entre les acteurs de recherche [chercheurs, enseignants, cliniciens], les institutions, les spécialités médicales et les disciplines scientifiques. Cette dispersion est possiblement une richesse puisqu’elle devrait assurer le continuum de la production de connaissances à la formation par la recherche jusqu’à l’application des savoirs les plus récents au service de la prise en charge des personnes et des populations. Toutefois cet éparpillement des tâches, des fonctions et des efforts appelle une politique de la recherche en santé des enfants qui devrait être définie et concertée.
Réfléchir les catégories d’âges
49L’âge chez les enfants impose une double réflexion. Il est impératif de tenir compte de l’âge et des classes d’âge, car les déterminants de santé, leur importance relative et leur nature ne sont pas les mêmes à tous les âges de l’enfance. C’est cette prise en compte qui conduit à ne pas considérer les enfants comme de petits adultes, qu’il s’agisse d’organisation des soins, de surveillance ou de recherche. Mais il semble également prioritaire de développer les travaux de recherche sur les transitions d’âges dans l’enfance. Les catégories d’âges ne correspondent pas toujours entre institutions. En outre, le développement des enfants évolue et une transition comme celle qui va de l’enfant au préadolescent, puis à l’adolescent, répond mal à des catégories d’âges arbitrairement définies et stables depuis des années [12]. Le développement des enfants et leur bien-être comme leur qualité de vie, s’accommode mal d’une catégorie ou d’une tranche d’âges qui s’interromprait brutalement à 18 ans. Certaines maisons des adolescents élargissent ainsi leur population jusqu’à 21 ans, tant la continuité et les impacts de ces transitions méritent d’être étudiés. De manière générale, la transmission entre la médecine pédiatrique et la médecine d’adulte doit faire l’objet d’une réflexion et d’une amélioration particulière afin d’éviter des effets brutaux qui peuvent survenir à 15 ans et 3 mois ou à 18 ans, âge auquel les patients changent de référent, que ce soit à l’hôpital ou dans les institutions médico-sociales. Ces réflexions devraient associer non seulement des experts et responsables politiques, mais aussi les personnes concernées, enfants ou leurs parents pour les petits, aux recherches comme aux décisions politiques sur la santé des enfants.
Conclusion
Le dispositif statistique : vers une vision de synthèse
50Éditer un bilan de synthèse sur la santé des enfants de façon régulière tous les deux ou trois ans est essentiel. Ce bilan aurait pour fonction de faire la synthèse régulière de l’état de santé des enfants, des déterminants de santé, de l’accès aux soins et aux institutions, ainsi que de leur évolution, à partir des sources de données diverses, répertoriées. Seraient abordés dans ce rapport de synthèse, bien sûr la santé des enfants et l’ensemble de ses facettes, mais aussi l’évolution de la qualité des dispositifs statistiques et les axes de recherche en cours. Cette synthèse renverrait pour chaque chapitre ou paragraphe vers les sites à jour dont les données ont servi de base à la réflexion figurant dans la synthèse. La Drees et la Fédération nationale des observatoires régionaux de la santé (Fnors) mettent à disposition des indicateurs, mais ceux-ci ne sont pas ou peu commentés. Ces indicateurs peuvent d’ailleurs partager le même intitulé sans avoir les mêmes bases de calcul. Un descriptif détaillé est donc indispensable pour la mise en place des politiques et pour la recherche.
51Les big data et le Système national des données de santé (SNDS) ne résoudront pas tous les problèmes que soulèvent aujourd’hui les besoins de connaissance sur la santé des enfants. L’enjeu est majeur pour aujourd’hui et pour l’avenir. Quel que soit le sujet, un problème réside dans le fait que les fichiers ont été construits pour un objectif différent que la recherche ou le suivi statistique, cette difficulté étant accrue par la dispersion des structures de prise en charge des enfants.
Recherche : pour une stratégie
52Il est urgent de développer la recherche sur les enfants et de définir une stratégie de recherche, qui n’existe pas aujourd’hui. Parmi les axes forts qui se dégagent de notre bilan, renforcer les travaux de recherche sur les enfants de 4 à 18 ans, lancer des appels d’offres spécifiques sur la santé mentale des enfants et la recherche en psychiatrie et les enfants dans leur contexte social environnemental de vie. Développer des essais médicamenteux spécifiquement chez les enfants en étudiant leur impact à long terme sur l’ensemble des organes en voie de développement, mieux connaître les normes biologiques et leur évolution avec l’âge chez les enfants sont des objectifs prioritaires.
Vers une cohérence des données sur les enfants
53Le travail sur les données et indicateurs est nécessaire à la fois pour la clinique, pour la surveillance et les politiques de santé publique mais aussi pour le développement ultérieur des connaissances. Pour être à la hauteur des enjeux évoqués, ces missions pourraient être confiées à un institut de l’enfant, qui pourrait assurer les missions d’un observatoire, de pilotage d’une stratégie de recherche concernant l’enfant et de coordination des politiques de santé de l’enfant. Le dispositif statistique doit permettre d’observer des évolutions temporelles et des disparités géographiques, mais aussi évoluer avec les connaissances sur la santé des enfants et ses déterminants.
54Aucun conflit d’intérêts déclaré
Bibliographie
Références
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Mots-clés éditeurs : pédiatrie, déterminants sociaux de la santé, santé des enfants, système d’information statistique, stratégie de recherche
Mise en ligne 29/01/2021
https://doi.org/10.3917/spub.204.0329Notes
-
[1]
CNRS : Centre national de la recherche scientifique ; Inserm : Institut national de la santé et de la recherche médicale ; IRD : Institut de recherche pour le développement ; Ined : Institut national d’études démographiques ; Irdes : Institut de recherche et documentation en économie de la santé.
-
[2]
ANSM : Agence nationale de sécurité du médicament ; Anses : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.