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Article de revue

Interventions en littératie en santé et éducation thérapeutique : une revue de la littérature

Pages 811 à 820

Introduction

1L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit le concept de littératie en santé (LS) comme « les caractéristiques personnelles et les ressources sociales nécessaires des individus et des communautés afin d’accéder, comprendre, évaluer et utiliser l’information et les services pour prendre des décisions en santé » [1]. Bien que le niveau de LS soit fortement corrélé au niveau de littératie des individus ainsi qu’au développement cognitif qui y est associé [2], la LS est plus qu’une simple capacité à lire et comprendre des documents du domaine de la santé. La LS s’adosse à un certain nombre de modèles explicatifs sur les variables la constituant. Le modèle de Sørensen [3], repris par l’OMS, présente les principales dimensions de la LS ainsi que ses déterminants et ses liens à la santé. La notion de « compétence » est un des points-clés du modèle conceptuel développé par Sørensen [3]. Il s’agit de quatre compétences contributives du traitement de l’information en santé (être capable de trouver, comprendre, évaluer et appliquer l’information en santé) qui s’applique au niveau du système de soins, de prévention et plus largement de promotion de la santé. Ces compétences intègrent les dimensions proposées par Nutbeam de LS fonctionnelle (relative aux compétences de base en lecture et écriture de la personne), interactive (en lien avec les compétences de l’individu à interagir/communiquer avec le système de santé) et critique (qui se réfère aux capacités de la personne à porter un jugement sur les informations en santé afin de prendre des décisions et exercer un plus grand contrôle sur sa vie) [2]. Cette classification de Nutbeam, enrichie par celle proposée en 2013 par Richard Osborne et al. [4], permet de dépasser le concept de mesure de rendement en lecture et en écriture mais indique ce que la LS permet de faire, en visant plus d’autonomie et un plus grand « empowerment » pour l’individu [2]. Une étude de 2014 [5] établit d’ailleurs un lien entre le niveau des compétences en LS et la notion d’« empowerment ». Les auteurs renforcent l’idée que de fortes compétences en LS ne peuvent s’exprimer que si le patient a suffisamment avancé dans ce processus de transformation personnel de reprise de pouvoir sur sa vie. Ce constat se retrouve plus fréquemment dans certains groupes à risques : personnes âgées, malades chroniques, minorités ethniques, personnes à bas revenus ou à bas niveau d’instruction (même si ces difficultés peuvent se retrouver dans l’ensemble de la population) [6].

2En 2015, la première étude comparative européenne sur la LS conduite en Europe [7] indique que plus de 10 % de la population totale interrogée avait un niveau « insuffisant » de LS et que près d’une personne sur deux avait un niveau de LS décrit comme « limité ». D’une façon générale, un faible niveau de LS contribue aux inégalités sociales de santé. Ces inégalités concernent l’accès aux soins [8]. En effet, un faible niveau de LS nuit à la relation soignant/soigné et rend plus difficile l’accès aux services de santé [8]. Dans le cas particulier des malades chroniques, il est constaté qu’un faible niveau de LS porte préjudice à une pleine maîtrise des compétences permettant l’auto-gestion de la maladie et le suivi des traitements [9-11]. Des recommandations sont émises pour que le niveau de LS des patients atteints de maladie chronique soit pris en compte dans les interventions visant à développer leur autogestion [12]. Une attention particulière doit être portée aux publics vulnérables qui utilisent moins le système de santé alors même qu’ils sont davantage atteints par les maladies chroniques [13]. L’éducation thérapeutique du patient (ETP) est un élément essentiel dans l’accompagnement à l’autonomie des personnes porteuses de maladies chroniques cependant, comme pour l’ensemble des soins, un faible niveau de LS constitue un obstacle majeur et paradoxal pour accéder à cette éducation [14].

3Or, il semble possible d’envisager des modalités d’intervention permettant au cours d’une éducation thérapeutique d’agir sur la LS des patients et de l’améliorer, indépendamment de l’accès même de ces patients au programme d’ETP.

4Une revue de la littérature, conduite entre janvier 2013 et janvier 2014, a permis d’établir des liens conceptuels et méthodologiques entre ces deux champs de pratique et de recherche que sont la LS et l’ETP [14]. Elle a montré que les interventions visant à promouvoir la LS – entendue selon la définition de l’OMS – et l’ETP – qui vise, selon l’OMS, à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique – s’inscrivent dans le même but de conférer aux personnes des compétences en santé au service d’une auto-détermination plus grande. Cette convergence de finalités des interventions en LS et en ETP est renforcée par les liens conceptuels entre les modèles qui sous-tendent ces deux champs répondant principalement à des logiques sociocognitives et systémiques. C’est ainsi que les compétences que soutient la LS, contributives au traitement de l’information en santé, sont particulièrement complémentaires avec celles de l’ETP. Elles influencent l’efficacité des programmes d’éducation thérapeutique en activant des ressources cognitives et émotionnelles d’une personne pour acquérir les compétences d’auto-soins et d’adaptation à la maladie.

5Alors qu’il semble possible d’associer LS et ETP d’un point de vue conceptuel, les questions sont les suivantes : comment construire les bases méthodologiques permettant aux acteurs d’adapter leurs interventions éducatives aux différents besoins des personnes et des groupes en tenant compte du contexte et des ressources ?

6Cette question interroge les propositions d’interventions visant à soutenir et/ou améliorer la LS des individus, à différents niveaux du système de soins et selon différentes stratégies d’action, et en particulier au cours des programmes d’éducation thérapeutique.

7L’objectif de cette recherche exploratoire est d’identifier et d’analyser dans la littérature scientifique les caractéristiques des interventions visant la LS puis de discuter des relations possibles entre LS et ETP, du point de vue interventionnel.

Méthodes

8Nous avons procédé à une revue de la littérature de type scoping review [15]. Le travail de recherche a été conduit de novembre 2014 à janvier 2016. La sélection des articles s’est centrée davantage sur la pertinence des thèmes en rapport avec notre question (propositions d’interventions visant à soutenir et/ou améliorer la LS des individus) plutôt que sur la spécificité méthodologique des études. La documentation sur le sujet est vaste et fait appel à des méthodes, des choix théoriques et disciplinaires parfois très différents. Ce type de revue permet d’avoir une image d’ensemble du sujet pour envisager, dans un second temps, la mise en œuvre d’une recherche interventionnelle [15].

9L’objectif était de recenser les interventions spécifiquement destinées à soutenir et/ou améliorer la LS.

10Pour ce faire, les moteurs de recherche suivants ont été interrogés : MEDLINE / PubMed, Embase, psycinfo, ERIC, Opengrey, SUDOC, thèses.fr, BDSP, selon les termes de recherche : « health literacy », « Littératie en santé », « literacy », « littératie », « numeracy », « numératie », « compétence en santé » combinés avec les mots-clés : « programme », « program », « intervention », « méthode », « method », « technique », « outil », « tool ».

11Une première sélection des études a été effectuée sur la base de leur résumé (figure 1). Les critères d’inclusion étaient les suivants : les études retenues devaient être publiées en anglais ou en français, indépendamment de leur date de publication (jusqu’en janvier 2016, date à laquelle a pris fin cette revue) et devaient par ailleurs être spécifiquement destinées à atténuer les effets d’un faible niveau de LS (en proposant une intervention ou un programme en ce sens).

Figure 1

Diagramme de flux

Figure 1

Diagramme de flux

12Deux relecteurs ont lu les articles issus de la première sélection et ont procédé indépendamment l’un de l’autre à une deuxième sélection selon les critères secondaires : études interventionnelles précisant le niveau de LS des participants ou de littératie des participants ou, à défaut, de la population cible ; décrivant l’intervention dans ses principes et moyens ; déclarée pertinente par rapport à la LS.

13Au total, sur les 206 études recensées, 40 ont été retenues et analysées (figure 1).

Résultats

14Cette recension a permis d’identifier un ensemble d’interventions dont certaines sont destinées à faciliter l’accès à l’information en santé alors que d’autres visent à renforcer le niveau LS des personnes.

15Elles sont présentées ci-dessous selon des catégories permettant de questionner les liens pratiques entre les interventions sur la LS et l’ETP.

Les interventions spécifiques qui facilitent la compréhension de l’information en santé

16Afin de réduire l’impact d’un faible niveau de littératie sur l’état de santé, chercheurs et praticiens ont mis en place des interventions spécifiques qui favorisent l’intelligibilité des ressources destinées aux patients et usagers [16]. Dans ce type d’intervention, l’objectif principal est de rendre l’information compréhensible.

17Plusieurs revues systématiques de la littérature ont décrit ces interventions ainsi que leurs effets sur la santé [17, 18]. Nommées « simple interventions », elles reposent sur la conception de documents simplifiés, l’utilisation d’images ou de supports multimédias et la simplification de données numériques [16].

18Les documents simplifiés [19, 20] ont comme objectif de transmettre une information essentielle aux usagers. Il s’agit de proposer un document comprenant moins de notions que la version initiale [21]. L’information doit être courte, précise (prioriser le message-clé), hiérarchisée (utilisation de puces dans la mise en page) et plus ou moins illustrée par des images [20-26].

19La simplification de données numériques [20, 22] se traduit par une représentation picturale (diagrammes, symboles…) alternative ou conjointe aux chiffres [22].

20Le choix de certains médias [27-30] permet également des interventions pouvant accroître la compréhension des usagers. Il s’agit alors de substituer ou d’ajouter l’utilisation d’un média à l’intervention initiale : vidéo permettant d’illustrer une information ; utilisation de l’informatique afin de distribuer de l’information en santé et d’administrer des tests de dépistage par exemple ou encore l’utilisation d’un diaporama (comprenant des images et signaux audiovisuels) afin de soutenir la compréhension de l’information délivrée [28].

21La simplification du discours médical (utilisation de mots courts, éviction du jargon médical) et le « teach back » (le fait de faire reformuler au patient afin de s’assurer de sa compréhension) sont des techniques qui peuvent faciliter l’accessibilité à l’information en santé [31]. Inspirée des outils internationaux existants nommés : « Teach-back », « Show-me » ou « Closing-the loop », la Haute Autorité de Santé (HAS) a validé récemment un outil pour améliorer la communication entre les professionnels de santé et les usagers [32]. C’est un outil basé sur la reformulation par le patient de l’information donnée par le professionnel de santé. Son utilisation permet de s’assurer que les informations et les consignes reçues par le patient sont bien prises en compte et retenues. L’outil comporte trois étapes successives : Expliquer – Faire Dire – Réexpliquer si nécessaire [32].

22La formation des professionnels de santé à la LS et à ces différents outils est également considérée comme l’un des moyens permettant de favoriser l’intelligibilité de l’information en santé [33, 34] et apparaît donc comme une nécessité (comme cela est le cas dans les champs de la prévention et de l’éducation).

23L’évaluation de l’efficacité de ce type d’intervention montre une amélioration de la compréhension chez les usagers [35]. Cependant, les résultats des études sont variables quant à savoir si ces interventions spécifiques augmentent la connaissance, produisent des changements dans les comportements liés à la santé ou si elles réduisent la détresse dans laquelle peuvent se trouver les personnes ayant un faible niveau de LS [35] lors de l’exposition à de nombreuses informations provenant des soignants ou de documents médicaux.

Les interventions mixtes ou complexes visant à soutenir et renforcer les compétences en LS

24Plusieurs revues de la littérature [16, 35] ont recensé un autre type d’interventions qui sont catégorisées comme des « interventions mixtes » [35] ou « interventions complexes » [16] selon les auteurs. Elles ont comme point commun d’utiliser différentes stratégies (pouvant s’apparenter dans la plupart des cas à une combinaison d’interventions spécifiques) au sein d’une même intervention dans le but d’une part, de soutenir et renforcer la LS et d’autre part, d’améliorer l’état de santé des personnes ayant un faible niveau de LS.

Les programmes d’éducation en santé destinés aux patients ayant un faible niveau de LS

25En prévention primaire et secondaire, il existe plusieurs programmes de prévention destinés aux patients ayant un faible niveau de LS [36-39]. Si la forme des interventions peut être variable (individuelle, en groupe, par téléphone, au domicile, dans la communauté…), il est possible de noter des points communs entre elles. L’ensemble des programmes, tous dispensés par des soignants, se déroulent sur plusieurs mois (sept semaines à 18 mois) avec à chaque fois plusieurs sessions (pouvant varier entre 7 et 12). L’accent est mis sur l’accessibilité de l’information. Ainsi, les techniques et outils utilisés (vidéos, cassettes audio ou cartes illustrées…) tendent à réduire les difficultés liées à l’écrit. Des programmes d’auto-gestion destinés aux patients atteints de maladie chronique et ayant un faible niveau de LS [40-47] ont également été conçus ainsi, dans le but de tendre vers plus d’intelligibilité des ressources.

26L’OMS a décrit les principes de base de ce type de programmes [12] : principalement centrées sur l’apprentissage par les pairs, les sessions d’une durée de 2,5 heures hebdomadaires (en moyenne) sont essentiellement proposées par des ressources communautaires (comme des associations de patients). Le développement de tels programmes consiste tant à soutenir la LS qu’à développer l’autonomisation des patients atteints de maladies chroniques (et de leurs proches). Il s’agit de réduire la complexité de l’information en intégrant dans ces programmes des interventions simples (telles que la simplification des documents écrits, l’utilisation d’images, la simplification du discours médical ou bien encore la sensibilisation des professionnels à la LS…) mais aussi de développer un environnement favorable à l’apprentissage, au développement de compétences et à la confiance en soi. D’une façon générale, l’évaluation de l’efficacité de ce type d’intervention a montré qu’elles tendent à améliorer les connaissances en santé et le sentiment d’auto-efficacité des participants [48].

La santé intégrée aux programmes d’alphabétisation

27Alors que le lien entre littératie et LS n’est plus à démontrer [14], un ensemble de travaux de recherche a permis d’identifier des méthodes mettant en lien santé et alphabétisation. L’ajout d’une composante santé aux programmes d’alphabétisation, peut accroître leur efficacité sur le niveau de LS des individus [49].

28Ainsi, des partenariats entre les secteurs socio-éducatifs et sanitaires peuvent répondre aux besoins d’alphabétisation des apprenants adultes et promouvoir des méthodes de prestation des soins de santé accessibles avec des matériaux et des services adaptés aux personnes qui en ont besoin [49].

29Les personnes qui intègrent les programmes d’alphabétisation font (pour la plupart) partie des groupes à risque de faible LS. Lire, discuter et écrire sur des sujets qui les concernent, en lien avec la santé, peut améliorer leur engagement et leur motivation. Il est ainsi possible d’accroître les connaissances sur la santé, développer les compétences de communication et améliorer l’auto-efficacité des participants [49].

30Plusieurs études mettant en lien santé et alphabétisation ont obtenu des résultats probants tant sur le plan de l’alphabétisation que par rapport à l’engagement des personnes vis-à-vis de leur santé [50-52].

31Ainsi, en 1997 déjà, une recherche-action dans une communauté de migrants à faible revenu conduisait à la création d’un modèle qui alliait alphabétisation et santé dans un environnement de partage du savoir. Les chercheurs ont alors découvert que l’apprentissage de la littératie avait permis d’activer le dialogue sur la santé qui, à son tour, avait augmenté la participation des apprenants, amélioré l’estime qu’ils avaient d’eux-mêmes et engendré, chez eux, des actions de santé [50].

32Il a également été démontré que le besoin d’informations et de services de santé est une composante motivationnelle dans l’apprentissage des adultes : ces apprenants sont intéressés et motivés à lire et écrire sur des questions de santé pertinentes et personnalisées [51].

33Une grande étude expérimentale conduite entre 2002 et 2008 [52] a d’ailleurs confirmé l’hypothèse que l’ajout d’une composante « santé » aux programmes d’alphabétisation permettait certes d’accroître les compétences en santé des apprenants mais augmentait également le niveau d’alphabétisation de ces derniers qui sont alors plus engagés et plus attentifs dans cet apprentissage.

34Alors que ces études apportent des résultats encourageants (meilleure estime de soi, plus de motivation dans l’apprentissage, développement de compétences en santé…), les recherches conduites dans le domaine de la LS tendent à évoluer. Ainsi, les études les plus récentes sont en faveur d’une prise en charge plus globale du problème et ont abouti à la création de « toolkits » ou « boîtes à outils » [53, 54].

Des « boîtes à outils » aux programmes de recherche participative

35Les boîtes à outils comprennent des outils et des ressources mis à disposition des professionnels de santé, visant à évaluer les besoins en LS des patients et à assurer une prise en charge adaptée de ces derniers. Les objectifs restent relativement identiques puisqu’il s’agit de simplifier l’accès au système de soins, améliorer la compréhension de l’information en santé et renforcer l’aide apportée à l’ensemble des patients.

36Plusieurs boîtes à outils sont actuellement disponibles. À ce jour, le Health Literacy Universal Precautions Toolkit [53] et le Ophelia Toolkit [54] semblent faire consensus au sein de la communauté scientifique.

37La boîte à outils de la AHRQ (Agency for Healthcare Research and Quality des États-Unis d’Amérique) [53] fournit des conseils (fondés sur les preuves) à des fins pratiques, qu’il s’agisse d’adultes ou d’enfants, dans le but d’assurer une meilleure compréhension par tous les usagers. Il comprend différentes parties pouvant être employées de façon indépendantes afin d’en faciliter son utilisation pratique.

38La publication Health Literacy Universal Precautions Toolkit [53] en décrit les différentes étapes qui vont de l’évaluation à la suggestion d’outils spécifiques visant à améliorer la LS de l’ensemble des usagers. Il s’agit là d’une boîte à outils à l’attention des professionnels de santé, contenant des informations de base sur la LS, des outils permettant l’évaluation des pratiques soignantes au regard des besoins en LS ainsi que des ressources qui peuvent être facilement téléchargées (par le biais d’internet) et mises en œuvre en pratique. Quatre domaines d’intervention sont traités et proposés aux professionnels pour améliorer la LS dans la pratique : la communication orale, la communication écrite, l’autogestion et l’autonomisation.

39Comme le Health Literacy Universal Precautions Toolkit [53], le Ophelia Toolkit [54] permet d’évaluer les besoins en LS des usagers et d’assurer une prise en charge adéquate de ces derniers. Il s’intègre à un véritable programme de recherche participative : « The Ophelia approach » (OPtimizing Health Literacy) [54] implique la collaboration entre les membres d’une communauté, ses responsables et des professionnels dans le but de développer des interventions en LS basées sur les besoins identifiés au sein d’une communauté.

40L’approche Ophélia, qui repose sur les principes de la recherche participative, peut être mise en œuvre au sein d’une localité, d’une région, d’un pays, d’une communauté particulière ou de pathologies spécifiques dans l’objectif d’améliorer la santé et l’équité en augmentant la disponibilité et l’accessibilité de l’information et des services de santé par des moyens localement appropriés. Elle a été mise en place dans divers pays : en Afrique du Sud, en Thaïlande ainsi que dans des sites pilotes au Royaume-Uni, au Danemark et en Indonésie [55].

41La grande force de cette approche est sa souplesse. Elle répond aux besoins et à l’utilisation d’outils co-construits et évalués localement dans le but de développer des solutions. L’objectif n’étant pas de chercher à imposer une « intervention complexe » standardisée [55].

42Les évaluations actuelles ne permettent pas encore d’en mesurer l’impact [55] même si l’on pressent qu’il peut s’agir d’une véritable avancée.

Discussion

43Les limites de cette étude résident dans le fait que la LS se trouve au carrefour de différents champs tels que la santé publique, les sciences de l’éducation (comprenant la didactique) mais également les sciences de la communication et les sciences du langage. Il découle une pluralité de définitions du concept tantôt réduit à un simple outil de mesure en littératie appliqué à la santé, tantôt entendu comme une notion complexe qui interagit avec des environnements à différents niveaux du système de santé.

44Pour ces raisons, les champs de recherche de cette revue de la littérature ne sont pas exhaustifs.

45Par ailleurs, dans le cadre de l’analyse des interventions recensées, le choix a été fait de ne pas comparer l’impact des interventions sur le niveau de LS pour les raisons suivantes :

  • dans les interventions spécifiques, il ne s’agit pas d’élever ce niveau mais de faciliter la compréhension de l’information pour les personnes et donc de mesurer la compréhension et/ou les connaissances des personnes (dans des groupes aux niveaux de LS ou de Littératie plus ou moins hétérogènes en fonction des études) ;
  • concernant les interventions « complexes » ou « mixtes », les outils de mesure sont différents en fonction des études et ne permettent pas de comparaison de leurs résultats ;
  • par ailleurs, le développement de la LS est un vaste sujet, déjà traité par plusieurs équipes en France et qui n’est pas l’objet de cette recherche (pour exemple : les travaux effectués à la Réunion dont certains en partenariat avec l’équipe d’Osborne [56]).

46Malgré ces limites, il a néanmoins été possible de proposer une image globale du sujet pour envisager, dans un second temps, la faisabilité de recherches permettant de comprendre comment dans le cadre de l’ETP, il serait envisageable d’augmenter la LS des patients.

47Les interventions sur la LS recensées se distinguent en fonction du but visé et des stratégies d’action mises en œuvre. Cette catégorisation rejoint les deux acceptions de la LS retrouvée dans la littérature : la LS comme « un risque » à mesurer ou comme « un atout à construire » [55].

48Les interventions spécifiques, favorisant l’intelligibilité des ressources, contribuent à faciliter la compréhension des usagers. Pour ce type d’intervention, la LS est ici entendue comme un risque à considérer et non comme une potentialité à développer. Le déploiement de telles interventions, notamment dans le champ de la prévention [21], a montré qu’elles permettaient de rendre l’information en santé accessible au plus grand nombre, en ayant un effet favorable pour l’ensemble des usagers. Ainsi, il paraît important de favoriser, par exemple : l’utilisation d’images pour illustrer certains contenus, accompagner des données numériques par des pictogrammes ou bien encore encourager l’utilisation de médias (comme les vidéos par exemple). Les techniques de reformulation quant à elles, empruntées aux champs de la communication en santé et de la pédagogie de la santé, devraient être plus utilisées.

49Cependant, les interventions spécifiques visent à transmettre de l’information et ne garantissent pas l’acquisition de connaissances et de compétences contributives à l’amélioration du niveau de LS.

50Grol et al. affirment qu’il serait plus réaliste de traiter ces défis grâce à des interventions ciblant plusieurs niveaux d’action et faisant appel à de multiples stratégies d’intervention [57], à la façon des interventions mixtes ou complexes, qui contribuent à améliorer la LS et en la considérant comme une potentialité à développer chez les personnes.

51Parmi les interventions mixtes ou complexes, les programmes d’éducation en santé sont rendus plus accessibles grâce à la combinaison de plusieurs méthodes ou techniques qui s’apparentent aux interventions spécifiques décrites plus haut. Ce type d’intervention a un effet positif chez les patients ayant un faible niveau de LS car il améliore les connaissances en santé de ces derniers ainsi que l’autogestion, le sentiment d’auto-efficacité, tout en développant un environnement propice à l’apprentissage.

52Les programmes d’alphabétisation, quant à eux, intègrent la composante « santé » à l’apprentissage et laissent envisager des ponts possibles entre les secteurs sanitaires et socio-éducatifs. Ces programmes font référence à la notion d’« alphabétisation conscientisante » et s’inscrivent, comme l’ETP, dans le projet d’autodétermination des personnes. L’alphabétisation conscientisante est née vers la fin des années 1960 et le début des années 1970 et s’appuie sur une pédagogie militante. Cette approche développée surtout par Paolo Freire [58], ouvre une troisième voie en alphabétisation. Après les approches scolarisantes fonctionnelles, qui partent du point de vue de l’environnement lettré et visent respectivement à combler les lacunes de l’adulte en formation ou à lui assurer un développement dans une perspective économique, l’alphabétisation dite « conscientisante » part du monde et du vécu de la personne analphabète. Elle repose sur une relation égalitaire entre l’intervenant(e) et l’apprenant(e) afin d’encourager l’émergence des capacités critiques, et donc transformatrices de la réalité, de ces derniers.

53Enfin, l’approche à plusieurs niveaux du système de soins, présentée dans le programme Ophelia, semble répondre au plus près à ce qui est recommandé par Grol et al. [57].

54Ainsi apparaît que pour soutenir et améliorer la LS, les interventions « mixtes » ou « complexes » ciblant plusieurs niveaux d’action et faisant appel à de multiples stratégies d’intervention seraient plus efficaces que l’utilisation isolée d’interventions spécifiques. Par ailleurs, l’ensemble des interventions recensées permet d’envisager qu’il n’existe pas une intervention type mais qu’il est possible de créer des interventions en fonction du contexte – considéré comme élément de l’efficacité de cette dernière [59]. C’est ainsi que pour rendre effectif l’application de méthodes et des techniques favorisant la LS dans les programmes d’ETP, il semble nécessaire de passer par la formation des soignants/éducateurs. Les objectifs seraient de leur permettre d’évaluer le niveau de LS des personnes et d’être en mesure – à la façon des programmes d’éducation en santé recensés – d’assurer la mise en place d’une combinaison d’interventions spécifiques facilitant l’intelligibilité des messages éducatifs selon les besoins de chacun.

55D’autres arguments plaident en faveur de l’utilisation d’interventions complexes. En effet, la mise en œuvre d’interventions spécifiques risque de profiter d’abord à ceux qui ont le moins de difficultés à accéder à l’ETP. En effet, d’une façon générale, les personnes en situation de vulnérabilité sociale sont à la fois plus touchées par les maladies chroniques et leurs complications tout en rencontrant les obstacles majeurs d’accès aux soins [13]. Afin de tendre vers plus d’équité, il semble donc important de renforcer conjointement l’offre éducative destinée aux personnes les plus vulnérables en proposant un maillage sanitaire et socio-éducatif. Ainsi, dans les interventions complexes, comme dans les programmes d’alphabétisation qui intègrent la composante santé, la création de différents maillages apparaît essentielle afin de répondre au mieux aux besoins de ces patients et constituerait de plus, une porte d’accès dans l’organisation du système de soins actuel [13]. Cette rencontre entre les milieux sanitaire et socio-éducatif conduit à discuter et redéfinir la nature des besoins des personnes (qui peuvent être évalués et hiérarchisés de différentes façons en fonction du milieu de référence professionnel) [2].

56Ces propositions d’interventions complexes doivent s’inscrire dans le cadre de mesures à la fois « universelles » et « ciblées » dans une logique « d’universalisme proportionné » qui suppose de faire non seulement plus mais éventuellement différemment pour ceux qui ont des besoins de santé plus importants et des « capabilités » différentes.

57Dans cette perspective, il serait possible d’envisager la LS non plus comme un obstacle à l’ETP mais plutôt d’appréhender l’ETP comme une opportunité pour répondre aux besoins propres en LS. Ainsi, l’ETP pourrait être considérée comme une étape pour renouer avec des apprentissages à l’origine de la LS. Cette dernière pouvant alors, à son tour, venir renforcer le développement de compétences soutenues par l’ETP.

Conclusion

58Cette recherche a conduit à faire un état des lieux des interventions visant à répondre aux besoins en LS des personnes. Alors qu’il a été possible de les catégoriser selon qu’elles facilitent l’accès à l’information en santé ou bien qu’elles renforcent la LS, l’analyse de ces interventions a permis de laisser entrevoir de possibles articulations entre interventions visant à améliorer la LS et ETP.

59En effet, alors que le niveau de LS influence l’accessibilité des programmes d’ETP, il semblerait pertinent d’une part de rendre les programmes plus accessibles et d’autre part d’appréhender l’ETP comme une opportunité pour répondre, selon ses modalités propres, aux besoins en LS.

60Il semblerait que la mise en place de partenariats entre les milieux socio-éducatifs et de la santé puisse être une stratégie efficace pour améliorer le niveau de LS. D’une façon plus générale, améliorer la LS au moyen de l’ETP est susceptible de contribuer à la réduction des inégalités d’accès aux soins en visant « les conditions d’une interaction satisfaisante avec les malades au sein d’une communauté préparée, informée et motivée » et en proposant des services complémentaires où s’articulent, au sein d’une communauté, le sanitaire et le socio-éducatif [8].

61Cependant, l’analyse de la littérature ne précise pas le rapport opératoire entre la LS et l’ETP, ce qui questionne les modalités pédagogiques pour adapter les programmes d’ETP à la LS. Afin de répondre à ce manque, des travaux de recherche en partenariat avec l’ensemble les acteurs concernés par le problème de la LS devraient être conduits afin de contribuer à l’adaptation des programmes d’ETP au regard de ce que l’OMS appelle la « crise de la LS » [12].

62Aucun conflit d’intérêt déclaré

Bibliographie

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Mots-clés éditeurs : revue de la littérature, intervention, maladie chronique, éducation thérapeutique du patient, littératie, littératie en santé

Mise en ligne 12/02/2018

https://doi.org/10.3917/spub.176.0811

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