Le 12 mai 1951, à l’Assemblée nationale, s’est ouvert en fin d’aprèsmidi, une séance ayant pour thème la proposition de loi élaborée par la commission de l’éducation nationale, visant à l’instauration d’une rémunération étudiante. Le nombre d’étudiants et d’étudiantes est alors de 142 000 (vingt fois moins qu’aujourd’hui), les étudiantes représentant un tiers des effectifs. La population étudiante est touchée par la maladie (5 000 tuberculeux en 1945) et le rationnement de la nourriture jusqu’en 1949. Face à cette situation, l’Union nationale des étudiants de France (Unef) s’est mobilisée dès la fin de la guerre aux côtés de l’Union des grandes écoles (UGE), des ingénieurs et cadres de la Confédération générale du travail (CGT), de la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) et de l’Association de la jeunesse catholique française (ACJF). En 1946, l’Unef a adopté lors de son congrès un document fondateur du syndicalisme étudiant français, la Charte de Grenoble. La charte proclamait dans son premier article que « l’étudiant est un jeune travailleur intellectuel ». C’est au nom de cette charte que l’Unef s’est opposée victorieusement en 1947 à la volonté du gouvernement de doubler les frais d’inscription universitaires. En 1948, l’Unef obtient grâce à la Commission du travail et de la sécurité sociale de l’Assemblée que les étudiants et les étudiantes aient accès aux prestations du régime général de l’assurance-maladie. La mobilisation a ensuite été poursuivie pour permettre le versement d’u…