« Nous sommes entrés dans l’ère des propagations, voilà l’argument principal de ce livre, et il faudra désormais accepter de penser aussi le pouvoir de ces propagations, qui affectent notre voisinage tout autant que la société (notre héritage) ou les préférences des individus (notre arbitrage) » (p. 11). Dominique Boullier propose dans cet ouvrage une nouvelle voie pour les sciences sociales, un nouveau point de vue sur le social, conférant un pouvoir d’agir aux propagations. Ce paradigme ne se constitue pas en opposition aux écoles de pensée des structures sociales et des préférences individuelles, mais bel et bien comme une troisième orientation de recherche complémentaire. Penser la vie sociale en flux, de manière dynamique et les transferts horizontaux de voisinage, tel est le leitmotiv de l’auteur pour sa théorie sociale de la propagation. Héritée de Gabriel Tarde, cette conception du social n’était jusque-là restée qu’à l’état théorique. Toutefois, Dominique Boullier assure que nous disposons aujourd’hui « des ressources, traces et capacités de calcul » nécessaires à la mise en lumière des hypothèses tardiennes (p. 12).
Dans une première partie, composée de 6 chapitres, l’auteur entreprend un important état de l’art sur les propagations, à partir de recherches très diverses sur les virus, les objets, la culture, les valeurs, les rumeurs et les mouvements de foule. Ce tour d’horizon pluridisciplinaire, qui ne se contente pas de mobiliser exclusivement les sciences sociales, sollicite des travaux en anthropologie, archéologie, économie, épidémiologie, éthologie, finance, histoire, linguistique, psychologie, psychanalyse, sciences de l’information et de la communication, science politique et sociologie…
Cet article est en accès conditionnel
Acheter cet article
5,00 €
Acheter ce numéro
20,00 €
S'abonner à cette revue
À partir de 100,00 €
Accès immédiat à la version électronique pendant un an