Notes
-
[1]
INSEE, Les Entreprises en France 2014 (données 2011) et Etude Ipsos pour Randstad (données 2016)
-
[2]
P. 83 – Etude menée par l’observatoire OSEO (2000-2010).
-
[3]
INSEE, Les Entreprises en France 2014 (données 2011) et Etude Ipsos pour Randstad (données 2016)
-
[4]
Société Coopérative d’Intérêt Collectif – Société Coopérative et Participative.
-
[5]
Compte-rendu du séminaire du 23 juin 2009 organisé par le Conseil régional d’Ile-de-France, « Les groupements d’employeurs, le temps partagé organisé ».
-
[6]
Plusieurs arrêts : Cass. Soc., 9 mars 2004, n°02-41.851 ; 02-41852 ; 02-41853 et 02-41855.
-
[7]
Alceste Version 2012. Alceste est l’acronyme pour Analyse des Lexèmes Co-occurents dans les Enoncés Simples d’un Texte. Il s’agit d’un logiciel de statistique textuelle (lexicométrie) permettant de réaliser une analyse de contenu automatisée.
-
[8]
Cass. Soc 30/6/92 RJS 1992 n° 964, 1ère espèce
Introduction
1En 2016, le nombre de défaillances d’entreprises est descendu en dessous des 12 000 ce qui représente encore 39 000 emplois menacés en France même si ce chiffre est en recul de 16% par rapport à l’été 2015. Sont principalement concernées les TPE et PME. Parlier (2004) rappelle que les TPE/PME regroupent une grande diversité d’entreprises qui représentent 99,8% du nombre total des entreprises françaises (3,1 millions de TPE et PME), réalisant chaque année 1 300 milliards d’euros de chiffre d’affaires (soit 36% du chiffre d’affaires total des entreprises françaises), contribuant à hauteur de 44% dans la valeur ajoutée du tissu productif français (21% pour les TPE et 23% pour les PME) et employant 7 millions de salariés [1]. Ces quelques chiffres clefs rappellent le poids économique et social de ces entreprises en France et l’importance de prévenir toutes formes de défaillances afin de maintenir les activités et les emplois. La taille de l’entreprise n’est pas neutre. Les PME les plus vulnérables sont celles dont l’effectif serait inférieur à 250 salariés avec un risque accru pour les PME de 20 à 49 personnes [2].
2Qui dit diversité, sous-entend aussi hétérogénéité des besoins notamment en matière de gestion des ressources humaines. De par leur mode de fonctionnement et la mise à disposition de salariés à temps partagé, les Groupements d’employeurs (GE) peuvent apporter une réponse pertinente aux PME (Vilette, 2008) pour lesquelles la GRH n’est pas perçue comme une fonction prioritaire (Amboise et Garand, 1995). Parallèlement, deux PME sur trois affirment rencontrer des difficultés pour recruter en raison de la pénurie de compétences (54 %), du manque de motivation des candidats (48 %) ou encore de la complexité juridique et administrative imposée par le code du travail (43 %) [3].
3Instaurés par la loi du 25 juillet 1985, les GE ont progressivement investi tous les secteurs économiques. Pourtant, ils demeurent toujours aussi méconnus du grand public et sont peu étudiés. Un GE se définit comme une association ou une société coopérative (SCIC ou SCOP [4]) (André et al. 2016) dont l’objet est d’offrir aux entreprises adhérentes ou coopérateurs à la fois une mutualisation de l’emploi et de créer un dynamisme économique sur un territoire (Delalande et Buannic, 2010). Si les GE sont une particularité à la française, ils ont également conquis certains pays de l’Union Européenne. Ce déploiement géographique montre bien leur intérêt économique et social. En France, les GE arrivent à un tournant de leur existence et de leur développement en poursuivant une action lancée par l’ancien Premier ministre celle de « sensibiliser les tribunaux de commerce, administrateurs et mandataires judiciaires à la solution du groupement d’employeurs pour une entreprise en difficulté ». Ce papier propose donc d’explorer cet axe qui n’a pas encore fait l’objet d’études ou d’analyses dans la littérature en sciences de gestion ou juridiques. Par conséquent, cet article propose, pour la première fois, de répondre à la question de savoir quel pourrait être le rôle exact des GE dans la gestion de la défaillance des PME-TPE. Ce travail s’inscrit dans le cadre d’un contrat de recherche (2015-2017), Innov’action financé par la Région Grand Est. L’ensemble des données quantitatives et qualitatives recueillies permet de dresser un état des lieux sur le rôle joué par les GE lors de la défaillance des PME tout en soulignant les risques encourus à la fois pour les GE mais aussi pour les entreprises adhérentes.
1 – Rôle des GE dans la gestion de la défaillance des PME
4Dans la littérature, les GE sont présentés comme un moyen de limiter la destruction d’emploi des TPE/PME par une gestion des ressources humaines territoriale renouvelée. Les entreprises adhérentes s’inscrivent dans un rapport gagnant-gagnant avec le GE. Avec la loi Travail du 8 août 2016, les GE jouent un rôle plus important dans le dispositif de sauvegarde de l’emploi.
1.1 – Les GE, un partenariat gagnant-gagnant pour les PME
5Un GE se caractérise par un esprit collaboratif et coopératif. La création d’un tel groupement provient souvent de l’initiative de quelques chefs d’entreprise ayant des besoins particuliers en matière d’emploi (salariés occupés sur un temps partiel peu attractif pour les salariés, emploi de saison où l’on peine à trouver des salariés qualifiés…). Ce GE embauchera dans la mesure du possible des salariés en contrat à durée indéterminée (CDI) afin de les partager au sein des adhérents de l’association parmi lesquels on retrouve les membres fondateurs de l’association ainsi que toutes les entreprises qui auront adhéré au projet associatif au fur et à mesure de la vie du groupement. C’est ainsi que la doctrine juridique (Casaux-Labrunée, 2012 ; Dalichoux et al. 2007 ; Teyssié 1986 ; Fieschi-Vivet, 1986) estime que les groupements constituent un outil de sécurisation des parcours professionnels, destiné à satisfaire les besoins d’emploi limités des petites entreprises, tout en assurant une stabilité d’emploi aux salariés embauchés par ces groupements. Certains parlent même de « flexicurité » (Cromarias, 2010) et de « mutualisation de l’emploi » (Casaux-Labrunée, 2012). L’entraide aux entreprises se manifeste principalement par les services de gestion « RH » auprès des entreprises utilisatrices/adhérentes (recrutement des salariés, gestion de la paye, conseils juridiques). Tournaux (2012) estime que « les GE devraient attirer les entreprises qui souhaitent recruter des travailleurs pour des besoins ponctuels comme celles qui aspirent à se défaire des pesanteurs de la gestion des RH. ». L’objectif ultime des GE est la création d’emplois pérennes, si possible à temps plein, à partir du temps partagé, c’est-à-dire soit la pérennisation d’un CDI au sein du GE, soit une embauche définitive en CDI (sortie positive) auprès d’un adhérent. Le partenariat entre le GE et les entreprises adhérentes s’établit dans le cadre d’une relation « gagnant-gagnant » à la fois pour les entreprises, les salariés et les territoires :
- Pour les entreprises : les risques du recrutement sont supportés par le GE. Le GE offre une réponse adaptée aux TPE-PME pour des besoins difficiles à combler en temps normal. En outre, la facturation des mises à disposition est beaucoup moins forte par rapport à celle proposée par les entreprises de travail temporaire.
- Pour les salariés : la possibilité de conclure un contrat en CDD ou CDI avec un seul employeur (le GE) et une relative garantie du maintien des missions à temps partagé auprès des adhérents du groupement. Le GE permet aussi de capitaliser de l’expérience et de sortir d’une certaine routine.
- Pour les territoires : la constitution de temps partiel ou temps plein à partir de temps morcelés facilite le retour à l’emploi (voire un tremplin vers un contrat plus classique), dynamise les bassins d’emploi et favorise le maintien des activités économiques luttant ainsi contre la désertification.
6En contribuant à maintenir les emplois sur les territoires, les GE peuvent être perçus comme un dispositif permettant de repenser la GRH territoriale (Everaere et Glée, 2014).
1.2 – Les GE : un moyen de limiter la destruction d’emploi par une GRHT renouvelée
7Par un temps partagé organisé entre des entreprises sur un territoire donné, les GE favorisent une dé-précarisation des emplois, à créer des emplois et une coopération entre structures par leur mise en réseau afin d’assurer leur développement [5]. Les GE apportent aux PME une réponse à leur besoin de « flexibilité » et une sécurisation des parcours professionnels aux salariés par une embauche en CDI ou CDD ainsi que par un accompagnement personnalisé (formation…). On parle alors de « flexicurité », c’est-à-dire le fait de « permettre un ajustement dans un délai le plus court possible, de la main d’œuvre disponible, en termes de qualité (compétences) et de volume (effectif) » … mais d’une flexicurité imparfaite en raison d’une vision plus court-termiste notamment avec les activités saisonnières (Cromarias, 2010). En choisissant une entrée par les compétences et non centrée sur une logique « métier », les GE se placent comme des acteurs de la Gestion Territoriale des Emplois et des Compétences (GTEC) rejoignant les préoccupations de Bories-Azeau et Loubès (2013) pour qui la question de l’emploi et de l’employabilité revêtent une dimension territoriale. Les GE peuvent jouer un rôle fondamental pour agir localement sur les risques de l’emploi. Bel et al. (2006 : 5) définissent les GE comme « l’une des rares innovations institutionnelles de nature à opérer une réinternalisation des risques de l’emploi conciliant flexibilité pour l’entreprise (le plus souvent une PME) et sécurité pour les salariés ». Ils soulignent la capacité locale publique à agir autour des GE et à repenser « des partenariats au-delà des frontières administratives traditionnelles » (2006 : 6). Dès lors, dans ce rapport « gagnant-gagnant », on pourrait s’attendre à ce que les PME en difficulté aient recours plus massivement aux GE.
1.3 – La reconnaissance institutionnelle des GE comme dispositif de sauvegarde de l’emploi
8Le trentième anniversaire des GE en 2015 a été synonyme d’un sursaut d’intérêt du gouvernement à l’égard des groupements permettant de mettre l’accent sur les liens forts qui peuvent unir les groupements aux TPE-PME. A l’occasion d’un discours prononcé en juin 2015, le gouvernement a souligné le rôle des groupements dans le cadre des défaillances des TPE/PME. Il s’agit de libérer le potentiel de croissance de ces groupements en desserrant certaines contraintes et de mieux faire connaître le rôle de ces structures auprès des TPE/PME susceptibles d’y avoir recours. Il convient de rappeler que c’est le groupement qui est l’employeur, et à ce titre, il se charge de recruter, de former, d’établir le bulletin de salaire, d’exercer sur le salarié son pouvoir disciplinaire si nécessaire… Cette prise en charge du volet social libère les TPE/PME au quotidien et cette aide est d’autant plus importante en cas de difficultés économiques de ces mêmes entreprises. Le risque social est constamment assuré par le groupement et non par les TPE/PME. Mais, l’un des axes forts a été l’engagement de sensibiliser les tribunaux de commerce, administrateurs et mandataires judiciaires à la solution du GE pour une entreprise en difficulté. En août 2016, la loi El Khomri comporte des modifications légales poursuivant l’objectif d’un développement des groupements (constitution, aides financières, fonctionnement…). Même si les modifications légales sont jugées par certains (Fadeuilhe, 2016) comme « manquant d’ambition », ce contexte favorise une reconnaissance des GE comme outils ou dispositif de sauvegarde de l’emploi. Cet article propose de mettre en relief le nouveau cadre législatif récent qui permet de repositionner les GE comme un acteur incontournable pour les TPE/PME à la fois en pleine croissance (besoin d’un temps partagé pour un développement d’activité), mais aussi en difficulté pour le reclassement des salariés sur un territoire.
1.4 – Le principe de solidarité : entre force et faiblesse
9La solidarité est pour certains (Casaux-Labrunée, 2012) « l’âme (…) la principale caractéristique » des groupements d’employeurs ; ces derniers « reposent sur une belle idée qu’il faut préserver et cultiver : la solidarité ». Cette dernière est inscrite à l’article L.1253-8 du Code du travail : « Les membres du groupement sont solidairement responsables de ses dettes à l’égard des salariés et des organismes créanciers de cotisations obligatoires. Par dérogation, les statuts des groupements d’employeurs peuvent prévoir, sur la base de critères objectifs, des règles de répartition de ces dettes entre les membres du groupement, opposables aux créanciers. Ils peuvent également prévoir des modalités de responsabilité spécifiques pour les collectivités territoriales membres du groupement ».
10À la lecture de ce texte, on peut en déduire que ce principe de solidarité constitue à la fois une force (une défaillance supportée par un collectif) et une faiblesse (un nombre trop important d’entreprises défaillantes en même temps mettrait en péril la survie du GE). En outre, il est à rappeler que ce principe de solidarité est l’une des valeurs clefs de l’économie sociale et solidaire (ESS). Son application n’est donc pas étonnante dans le cas des GE (structures de l’ESS).
11Bien qu’elle puisse faire l’objet d’aménagements, la solidarité demeure fondamentale. Casaux-Labrunée (2012) estime que c’est elle qui « fait la différence entre les groupements d’employeurs et les autres formes de mises à disposition de personnel. (…) [la solidarité] est également ce qui caractérise cette association d’entreprises d’un point de vue juridique ». Le recours à la solidarité prend tout son sens lorsque des difficultés économiques vont survenir au sein des entreprises adhérentes au GE. A ce titre, la jurisprudence [6] a dû préciser le cadre de cette solidarité de sorte qu’il n’y ait pas de confusion avec l’assurance générale des salaires (AGS).
12Ce panorama de la revue de littérature des sciences de gestion et juridiques met en lumière le rôle des GE sur les territoires dans la construction d’une GRH territoriale grâce à la mise en réseau d’entreprises qui sont pour la plupart des PME (Martin, 2006 ; Defélix et alii., 2013). Ils bénéficient depuis peu d’une reconnaissance institutionnelle qui peut les aider à sortir de leur invisibilité pour exercer pleinement leurs missions auprès des PME.
2 – Démarche de recherche et présentations des principaux résultats
2.1 – Méthodologie
13Cette recherche s’inscrit dans le cadre d’un dispositif régional, Innov’Action, financé par le conseil régional Grand Est pour une durée de 2 ans (2015-2017). Ce dispositif présente l’originalité d’être porté et présenté par les acteurs du terrain. En effet, il s’agit d’un projet de recherche qui puise ses racines dans des problématiques régionales qui peinent à trouver des solutions. Les GE du Grand Est, accompagnés d’une équipe de recherche pluridisciplinaire, ont donc dû convaincre de l’intérêt de construire un réseau régional des GE. Ce projet s’inscrit dès lors dans une démarche de recherche de type partenarial. Ce projet a été porté à l’origine par deux GE : un multisectoriel orienté vers les entreprises à but lucratif et un GEDA (GE pour le développement associatif) orienté vers les structures à but non lucratif. Les objectifs de ce réseau sont multiples : gagner en visibilité pour toutes les parties prenantes (entreprises, salariés, demandeurs d’emplois, collectivités territoriales) ; développer l’activité et le rayonnement des GE sur le territoire ; devenir un acteur privilégié de l’emploi et renforcer l’union et l’entre aide des GE sur le territoire. Par cette approche, les chercheurs adoptent une posture épistémologique de type sociologie compréhensive en cherchant à comprendre le sens que les personnes et les organisations donnent à leurs pratiques et représentations.
14Cette recherche-action (Resweber, 1995 ; Liu, 1997) s’articule en deux phases. La première (février 2015-juillet 2016) a permis de réaliser un recensement des GE actifs. 63 entretiens semi-directifs (directions, présidences et salariés permanents du GE) ont été menés sur cette même période auprès des 23 structures identifiées. Les entretiens ont été classés au préalable en trois corpus (en fonction de la qualité des répondants : direction/ présidence, salariés) et analysés à l’aide du logiciel Alceste [7]. Pour le corpus « direction », 72% des unités de contexte élémentaires (u.c.e) ont été classées, ce chiffre est de 82% pour le corpus « présidence » et de 59% pour le corpus « salarié ». Pour la présente recherche, ont été extraits les verbatim faisant spécifiquement référence à la gestion des défaillances des TPE/PME et au(x) rôle(s) des GE. Une analyse thématique, au sens de Fallery et Rodhain (2007), a été retenue pour le traitement de ces données (tableau 2).
15Parallèlement, l’équipe a cherché à mesurer le degré de connaissance des GE auprès des étudiants (327 questionnaires), des demandeurs d’emplois (30 questionnaires) et des entreprises adhérentes (17 retours). Les résultats mettent en évidence une méconnaissance des GE de la part des étudiants contrairement aux demandeurs d’emploi, davantage sensibilisés en raison des actions conduites par les GE auprès de Pôle Emploi et de la CCI. Les entreprises adhérentes des GE ont également été sollicitées sur les avantages et inconvénients de recourir aux GE (cf. tableau 1).
Tableau 1
Principaux résultats de l’enquête menée auprès des entreprises adhérentes des GE- avantages et inconvénients de recours aux GE
Avantages | Inconvénients |
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Tableau 1
Principaux résultats de l’enquête menée auprès des entreprises adhérentes des GE- avantages et inconvénients de recours aux GE
16Suite à cette première phase, il est ressorti l’importance pour les GE de se structurer sur leur territoire afin de mieux se faire reconnaître par les entreprises et les acteurs institutionnels. Pour répondre à ce besoin de structuration, les GE ont décidé de travailler à la constitution d’un réseau sur le Grand Est, objet de la seconde étape du contrat de recherche. C’est précisément au cours de cette phase que la problématique du rôle des GE lors des défaillances des PME a pu être identifiée. En effet, par la réalisation d’une étude comparative des formes de coopérations existantes sur quatre autres régions françaises (Bretagne, Normandie, Rhône-Alpes et Occitanie), trois situations associant les GE aux défaillances des PME ont pu être observées :
- les GE comme solution de sauvegarde de l’emploi pour les entreprises adhérentes ;
- les GE comme victimes de la défaillance de ses adhérents ;
- le risque de la défaillance des GE pour ses adhérents.
2.2 – Présentation des principaux résultats
17Les entretiens menés auprès des réseaux régionaux et nationaux ont révélé un manque de recours aux GE lors de la gestion de difficultés rencontrées par les PME sur leur territoire. Plusieurs raisons semblent expliquer ce résultat : une méconnaissance du rôle des GE aussi bien des dirigeants de PME que des mandataires judiciaires ; et des raisons liées à la structuration en réseau des GE sur leur territoire.
18Le rôle des GE auprès des entreprises en difficulté peut se décliner en trois situations décrites dans le tableau 2. Selon la situation observée, les GE peuvent être soumis à différents risques. Par exemple lorsque le GE accompagne un adhérent en difficulté (cas n°2), il doit retrouver un nouvel emploi aux salariés mis à disposition dans la société défaillante et continuer à payer leurs salaires quand bien même il ne leur aurait pas retrouvés une activité. Il risque à son tour de se placer dans une situation économique difficile. Peut-il alors procéder à un licenciement économique des salariés ? Une réponse positive est envisageable si le GE est lui-même en difficulté.
Les effets de la défaillance sur la relation Groupements d’employeurs - adhérents
Cas n°1 : Le GE, une solution pour la sauvegarde des emplois des PME en difficulté | Méconnaissance par les dirigeants de PME « Je constate sur le terrain qu’à ce jour aucun GE n’a été intégré dans un PSE pour favoriser les reclassements. Ils peuvent néanmoins être sollicités par les missions de reclassement comme n’importe quel employeur mais cela reste assez marginal à ma connaissance. La seule expérience de ce genre est en Belgique avec Arcelor Mittal et s’est soldée par un retentissent échec. » (Gérant de Scic le sud-Ouest et juge commissaire dans un tribunal de commerce). Absence de sensibilisation des mandataires judiciaires « Ma première réponse est de dire "Non", je n’ai pas d’exemples concrets sur le rôle joué par les GE dans le cadre de la mesure 12. En revanche, cette réflexion est née au sein du Tribunal de Commerce de Reims, grâce à un juge des Procédures Collectives, avec lequel nous avons travaillé, notamment, via une proposition que nous avons adressée au Ministère dans le cadre de la rédaction de la Mesure 12. Nous avons fait une réunion au Tribunal de Commerce avec des mandataires judiciaires, mais a priori nous ne sommes pas arrivés à les sensibiliser… » (Présidente d’un GE multisectoriel sur la région Grand Est et juge commissaire au Tribunal de Commerce). « Je constate que la mesure 12 n’a été suivie d’aucun effet dans les Tribunal de Commerce (tout du moins à Bayonne où je suis juge commissaire). Je constate que la grande majorité des liquidateurs ne connaissent même pas les dispositions légales sur la responsabilité solidaire et ne l’appliquent pas en cas de liquidation judiciaire de GE résultant parfois du dépôt de bilan d’un de leurs adhérents. Entre la théorie juridique et la réalité du terrain…il y a donc un vrai gouffre…. ». (Gérant de Scic le sud-Ouest et juge commissaire dans un tribunal de commerce). « Le rôle du liquidateur est très administratif. Il y a un vrai problème de formation RH. (..) Il n’y a pas de travail en amont avec les tribunaux de commerce. Ils ne sollicitent pas les GE. La situation est différente dans le cas des redressements judiciaires car on est alerté par la Direccte. » (Ancien directeur d’un GE et responsable d’un Centre de Ressources des GE dans l’ouest de la France). |
Cas n°2 : Le GE, victime de la défaillance de ses adhérents | Enchaînement de faillites d’entreprises adhérentes et risques liés au principe de solidarité : « Justement, cette semaine un adhérent du GE va déposer le bilan mais le GE risque de laisser une ardoise de 10 000 €. Là, on va s’en sortir mais si on a plus de trois adhérents dans cette situation, là, cela posera problème. C’est la troisième fois que cela nous arrive. On a déjà perdu 50 000 € ». (Directrice d’un GE en Champagne-Ardenne). « Effectivement bon nombre de GE mais aussi des GEIQ (notamment dans le BTP) ont été confrontés à des impayés résultant de Redressement judiciaire ou Liquidation judiciaire de leurs adhérents. Le problème est que les mandataires de justice considèrent, dans la grande majorité des cas, les créances des GE comme étant chirographaires. J’ai néanmoins pu identifier deux décisions de Tribunal de Commerce qui ont reconnu le caractère privilégié de ces créances. C’est une question vaste et importante qui comprend celle des méthodes de protection des GE face à cet aléa et du rôle de l’assurance générale des salaires ». (Gérant de Scic le sud-Ouest et juge commissaire dans un tribunal de commerce). |
Cas n°3 : Le risque de défaillance du GE sur ses adhérents | « La crise est bien là et les groupements d’employeurs ne font pas exception. Ainsi on déplore la récente liquidation du GE Minervais Morvan qui avait été créé en 2007 et comptait plus de 30 adhérents dans les alentours de Château Chinon. De nombreux petits groupements agricoles ont aussi été mis en liquidation ces derniers mois. Pour l’instant peu d’échos sur la propension des administrateurs judiciaires en charge de ces liquidations à faire jouer la clause de solidarité….pas vus…pas pris ? » (Extraits du Blog des Groupements d’employeurs, C. Ruellan). Répercussions de la défaillance du GE sur les entreprises adhérentes au groupement : « Il y a neuf ans environ, un GE dans le 35 a plombé 30 à 40 adhérents. Le GE n’est pas un objet neutre. C’est complexe ». (Ancien directeur d’un GE et responsable d’un CRGE- dans l’ouest de la France). |
Les effets de la défaillance sur la relation Groupements d’employeurs - adhérents
19Une autre situation est possible : le cas où le GE est lui-même en difficulté. La liquidation judiciaire d’un GE a pour conséquence directe le licenciement économique des salariés mis à disposition au sein des PME adhérentes (cas n°3). La seule solution demeure l’embauche par les structures adhérentes du groupement.
20Les trois situations observées interrogent la pertinence du recours aux GE comme solution pour accompagner les entreprises en difficulté.
3 – Discussion
3.1 – La gestion des défaillances des PME par les GE ou le risque de l’effet domino
21Le GE est un dispositif utile pour les TPE/PME à plusieurs titres. Il permet de répondre à des besoins de flexibilité en compétences très ciblés par la mutualisation des emplois et la prise en charge de la gestion des RH. Il peut également être perçu comme un outil de prévention des difficultés de PME en lui offrant la possibilité de suspendre pendant un temps le recours aux salariés du GE. Pour les salariés, en toute hypothèse, si une PME dépose le bilan, leurs emplois en temps partagé auprès de plusieurs entreprises adhérentes, ne sont pas forcément menacés pour autant, le GE demeurant l’employeur du salarié. La PME adhérente, qui dépose le bilan, met fin à la mise à disposition du salarié au GE. Ce dernier va rechercher une nouvelle entreprise adhérente afin d’y replacer les salariés. L’exemple du GE Triskell à Carhaix en est le parfait exemple lors de la crise sectorielle qui a touché les abattoirs du département. Néanmoins, un risque demeure pour le GE : en l’absence de mise à disposition auprès d’une des entreprises adhérentes du groupement, il reste contraint de rémunérer le salarié. A ce jour, il n’est pas possible de procéder à un licenciement économique du salarié inactif, faute de mission, sans que le GE ne soit lui-même en difficultés économiques.
22Compte tenu du rôle du liquidateur et du mandataire judiciaire dans la gestion des entreprises en difficulté, il est primordial de travailler en amont avec l’ensemble des acteurs œuvrant pour l’emploi sur les territoires (Direccte, les GE, les missions locales…) afin de diminuer l’impact social d’une liquidation judiciaire. Ce sont les liquidateurs et mandataires judiciaires, qui décideront, si l’entreprise n’est pas viable, de procéder au licenciement du personnel. La nécessaire coopération entre ces différentes professions se justifie également dans le cas d’un plan de cession où il est possible de prévoir le licenciement d’un certain nombre de salariés avant la cession et la reprise ultérieure des autres [8]. Dans cette dernière situation, le recours aux GE peut s’avérer être une solution pour limiter la perte des compétences : « Avec la clause de solidarité, il y a une relation en amont. On organise les mouvements sans communication officielle. ». (Ancien directeur d’un GE et responsable d’un CRGE dans l’ouest de la France).
23La crainte suscitée par la solidarité se trouve atténuée par la mesure 12 proposée le 9 juillet 2015. Il s’agit de relever le plafond de la provision de responsabilité solidaire du GE envers les adhérents défaillants en permettant d’appliquer un plafond calculé sur la masse salariale de 2% par an pendant 5 ans. Cette provision solidaire sécurise le GE et met fin à une barrière à l’adhésion de nouveaux adhérents. Toutefois, il faut éviter l’effet d’opportunisme d’entreprises qui verraient uniquement dans le GE un moyen de reclasser leurs salariés sans pour autant adhérer au fonctionnement et à la philosophie de l’association impliquant des droits mais aussi des obligations pour les entreprises adhérentes comme la clause de solidarité : « Oui, nous avons déjà été contactés par une entreprise non adhérente pour intégrer quelques salariés dont un directeur. D’ailleurs, pour cette personne, cela n’a pas été possible car le poste était trop élevé pour les adhérents. […] Non, l’entreprise n’a pas adhéré ». (Directrice d’un GE en Champagne-Ardenne).
24Les résultats obtenus montrent l’intérêt certain pour les PME de recourir aux GE à la fois pour leur gestion des RH, répondre à des besoins en compétences atypiques mais aussi lorsqu’elles rencontrent des difficultés susceptibles de mettre en péril leur activité et la pérennité de leurs emplois. Cependant, force est de constater que les GE ne sont pas ou peu sollicités. En l’absence de communication ciblée et unifiée des GE sur l’ensemble du territoire, ils sont faiblement identifiés par les acteurs institutionnels en charge des dossiers de prévention des difficultés des entreprises.
3.2 – Limiter les risques de la défaillance des parties prenantes
25Les entretiens montrent qu’il ressort plusieurs pistes pour éviter les répercussions des défaillances dans la relation entre les GE et ses partenaires. Trois axes d’amélioration se dessinent : sensibiliser les acteurs de la prévention, gagner en visibilité par la force d’un réseau institué des GE sur les territoires, et soigner la qualité de la relation avec les entreprises adhérentes au groupement.
26Le premier axe consiste à sensibiliser les tribunaux de commerce, administrateurs et mandataires judiciaires. Or, aujourd’hui, aucune action n’a été mise en place en ce sens. Les initiatives restent propres à chaque juridiction comme observé sur le territoire champardennais et tiennent souvent au fait de la présence d’un ou une juge commissaire endossant également un mandat de président ou présidente d’un GE.
27Le deuxième axe repose sur la force d’un réseau qui permet de créer une identité forte des GE sur un territoire. L’exemple de la Bretagne en constitue une bonne illustration. La présence de nombreux GE (de grandes tailles) ayant une bonne connaissance du secteur sur la région Bretagne et la constitution d’un réseau des GE (18) ont permis d’accroître la visibilité des groupements sur le territoire auprès de la Direccte et des instances régionales. Les GE rencontrent des difficultés pour se faire connaître et reconnaître notamment par rapport à l’intérim. Cela s’explique en grande partie par leur difficulté à se fédérer nationalement. L’identification des GE auprès des acteurs de la prévention passe, dans un premier temps, par le niveau régional comme le montre l’exemple de la région Bretagne. Pour relever ce défi, les GE sont contraints d’innover sur le plan structurel. Pour mettre en place cette stratégie collective, la présence d’intérêts convergents entre les acteurs économiques, l’existence d’une symétrie entre eux, d’une proximité géographique mais surtout de dimensions cognitives, organisationnelles et d’apprentissage du milieu sont des conditions sinequanone comme le rappelle Asselineau et Cromarias (2011)
28Le troisième axe concerne la qualité de la relation établie entre le GE et ses adhérents : « J’ai accompagné en amont un adhérent sur l’accès à un marché important pour lui. Il faut être proche des adhérents. On a mis en place des indicateurs pour ne pas laisser filer les délais de paiement car cela pourrait sous-entendre des difficultés… ». (Directrice d’un GE en Champagne-Ardenne).
29Au-delà de la qualité de la relation, se glisse en filigrane la sélection en amont des adhérents afin de prévenir des difficultés futures. Or une pratique sélective (entreprises en bonne santé financière) ne risque-t-elle pas de générer un conflit entre des objectifs économiques et les valeurs de l’ESS ?
30La combinaison de ces trois pistes d’amélioration apparaît comme une voie à suivre pour permettre aux GE d’occuper une place, aujourd’hui sous-estimée, parmi les acteurs de la prévention des difficultés des entreprises. Pour sortir de leur invisibilité, il est nécessaire que les GE puissent mettre en avant leurs spécificités, à savoir, leur capacité à proposer un accompagnement personnalisé aussi bien pour les TPE/PME adhérentes au groupement qu’aux salariés eux-mêmes.
Conclusion
31Les apports de cet article sont doubles. D’une part, il s’agit de démontrer que le recours aux GE constitue un moyen pour les TPE-PME de gérer leurs difficultés économiques en répondant à des besoins spécifiques en termes de gestion des ressources humaines (temps partagé) et en leur permettant de sauvegarder des compétences notamment en cas de défaillance. Dans ce contexte, on peut estimer que les GE offrent des moyens permettant aux entreprises en difficulté de rebondir. D’autre part, comme toute activité, le fonctionnement d’un GE présente une part de risque, ici matérialisée par le principe de solidarité, qu’il faut prendre en considération. Le GE doit, à son tour, constamment veiller à ne pas se mettre lui-même en difficulté. Pour éviter le risque de l’effet domino, l’ensemble des partenaires du GE doit veiller les uns sur les autres de manière à ce que les difficultés économiques ne puissent pas rejaillir sur tous. La coopération et le maillage mis en place dans le cadre d’un GE n’ont de sens que dans un esprit de bienveillance mutuelle. Cela n’est possible que par une participation active des adhérents au fonctionnement du GE notamment lors des conseils d’administration.
32Encore méconnu aujourd’hui, l’Etat doit maintenant aider les groupements à sortir de l’ombre. Ce constat fait écho aux écrits de Casaux-Labrunée (2012) concernant la loi Cherpion de 2011 : « le gouvernement a compris récemment l’extraordinaire gisement d’emplois que pouvaient révéler (ou recréer) les groupements d’employeurs, à condition d’en optimiser la formule ». La mesure 12 de 2015 accompagnée de la loi travail de 2016 apportent des réformes aux dispositions légales des GE de façon à aider les TPE/PME à se développer … mais ne va-t-on pas aboutir à la même conclusion que Casaux-Labrunée en 2011 : « Il n’est pas sûr qu’elle (la loi Cherpion), les ait aidés à les révéler favorablement, ni à mieux les faire connaître aux employeurs et au grand public dans leur juste réalité ». Faute de ressources financières suffisantes des GE, l’Etat doit engager des actions de communication en coordonnant des campagnes de promotion des GE, une solution pour l’emploi malheureusement sous-utilisée après plus de 30 ans d’existence (Everaere, 2016).
Références bibliographiques
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Mots-clés éditeurs : solidarité, risque, PME, défaillance, groupements d’employeurs
Date de mise en ligne : 27/02/2019
https://doi.org/10.3917/resg.128.0205Notes
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[1]
INSEE, Les Entreprises en France 2014 (données 2011) et Etude Ipsos pour Randstad (données 2016)
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[2]
P. 83 – Etude menée par l’observatoire OSEO (2000-2010).
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[3]
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[4]
Société Coopérative d’Intérêt Collectif – Société Coopérative et Participative.
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[5]
Compte-rendu du séminaire du 23 juin 2009 organisé par le Conseil régional d’Ile-de-France, « Les groupements d’employeurs, le temps partagé organisé ».
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[6]
Plusieurs arrêts : Cass. Soc., 9 mars 2004, n°02-41.851 ; 02-41852 ; 02-41853 et 02-41855.
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[7]
Alceste Version 2012. Alceste est l’acronyme pour Analyse des Lexèmes Co-occurents dans les Enoncés Simples d’un Texte. Il s’agit d’un logiciel de statistique textuelle (lexicométrie) permettant de réaliser une analyse de contenu automatisée.
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[8]
Cass. Soc 30/6/92 RJS 1992 n° 964, 1ère espèce