Introduction
1 L’escarre est « une lésion localisée au niveau de la peau et/ou des tissus sous-jacents, située en général sur une saillie osseuse. Elle est le résultat d’un phénomène de pression, ou de pression associée à un cisaillement » (1, p.11). Les escarres ont un impact important sur les systèmes et sur les individus, en termes notamment de coûts (2), de durées de séjour augmentées (3), de mortalité intra-hospitalière (4), et de qualité de vie (5).
2 Selon les études, la prévalence des escarres retrouvée est très variable. Chez les patients adultes, la prévalence est de 12,3 % aux États-Unis (6) et, en Europe, de 12,1 % en Belgique (7), de 23,1 % aux Pays-Bas (8), et entre 8,9-25 % en Scandinavie, Islande et Irlande (9). Chez les patients de pédiatrie, une revue systématique a montré une prévalence entre 2 et 28 % (10). Plus récemment, une étude américaine a établi une prévalence de 1,4 % (11). En Suisse, l’enquête nationale 2018 de prévalence réalisée auprès des patients hospitalisés en hôpitaux de soins aigus a retrouvé des taux de prévalence respectivement de 5,8 % et de 8,5 % chez les adultes et chez les enfants (12,13).
3 Le développement des escarres peut être lié à la présence de dispositifs médicaux. Une récente revue systématique et méta-analyse a montré une incidence globale de 12 % (95 % IC=8-18), respectivement de 14 % (95 % IC=8-21) chez les adultes, et de 9 % (95 % IC=7-11) chez les enfants, ainsi qu’une prévalence globale de 10 % (95 % IC=6-16), respectivement de 11 % (95 % IC=6-18) chez les adultes et de 8 % (95 % IC=1-21) chez les enfants (14). L’occurrence des escarres liées aux dispositifs médicaux varie selon les unités de soins, avec des taux plus élevés dans les unités de soins intensifs en relation avec le nombre de dispositifs médicaux utilisés dans ces unités hautement spécialisées par rapport à d’autres unités de soins (15).
4 Afin d’identifier les patients à risques et de mettre en place des méthodes de prévention des escarres, les énoncés de bonnes pratiques recommandent d’effectuer une évaluation structurée des risques (1). Chez les adultes, il existe près de 40 échelles d’évaluation des risques (16). Les échelles les plus utilisées sont celles de Norton, de Braden et de Waterlow (17,18). Par rapport aux deux autres échelles, l’échelle de Braden est celle qui a obtenu la meilleure balance sensibilité/spécificité avec respectivement 57,1 % et 67,5 % (18). L’échelle validée de Braden utilisée chez les adultes comprend six items (perception sensorielle, humidité, activité, mobilité, nutrition, friction/cisaillement), côtés de 1 à 4 (le moins favorable au plus favorable) (19,20).
5 Dans la population pédiatrique, il existe une vulnérabilité particulière aux escarres s’expliquant par différents facteurs, notamment la maturité de la peau qui diffère de celle des adultes. Ce facteur concerne principalement les nourrissons et les enfants de moins de deux ans. La fine couche cornée ne joue pas son rôle de barrière, induisant notamment un risque élevé de perte excessive d’eau et de perméabilité aux agents chimiques (21). Afin de répondre aux besoins spécifiques de la pédiatrie, Quigley et Curley ont développé l’échelle Braden Q. Comprenant les six mêmes items que l’échelle Braden utilisée chez les adultes, l’échelle Braden Q inclut un septième item traitant de la perfusion tissulaire et l’oxygénation. De plus, elle prend en compte le niveau de développement psychomoteur de l’enfant. Cette échelle a été initialement validée auprès de nourrissons de moins de trois semaines à des enfants de huit ans (22). Cependant, l’échelle Braden Q considère uniquement des éléments liés à l’immobilisation et s’adresse à une population pédiatrique limitée en termes d’âges. La version simplifiée et révisée, intitulée Braden QD, intègre les risques liés à la présence de dispositifs médicaux (23). En effet, en plus des risques liés à l’immaturité de la peau et à la diminution de la mobilité, la population pédiatrique est susceptible de développer des escarres en lien avec la présence de dispositifs médicaux, par exemple les dispositifs respiratoires, les attelles/orthèses, les dispositifs intraveineux, les saturomètres/oxymètres de pouls et les colliers cervicaux, entre autres (24). Les dispositifs médicaux sont impliqués dans 38,5 à 90 % des escarres en pédiatrie (21).
Cadre de référence et contexte
6 En Suisse, les escarres font partie des indicateurs de la qualité au niveau national (25). Tous les hôpitaux ayant signé le contrat qualité national de l’Association nationale pour la qualité (ANQ) s’engagent à participer aux différentes mesures nationales, parmi elles l’enquête annuelle de prévalence des escarres (26). Dès 2013, l’ANQ a introduit la mesure nationale de prévalence des escarres dans les milieux pédiatriques. Cette mesure en pédiatrie a été arrêtée après la mesure 2018 (27), du fait de la diminution constante des taux durant les cinq ans (28).
7 Dans l’institution dans laquelle a eu lieu cette étude, trois enquêtes de prévalence sont planifiées annuellement depuis 2018. Elles sont basées sur la documentation clinique de l’échelle d’évaluation des risques et de la présence d’une escarre documentée dans le dossier informatisé. Afin d’optimiser la documentation de cette échelle et être exhaustive lors de ces trois enquêtes de prévalence, chaque équipe de soins est informée au préalable par le cadre infirmier de proximité et reçoit le soutien d’infirmières référentes. De plus, la démarche qualité institutionnelle a intégré les escarres comme un indicateur figurant aux tableaux de bord institutionnels. Afin de pallier à l’absence de recommandations spécifiques aux patients pédiatriques, une réflexion a été entamée pour établir un cadre de référence afin de détecter, prévenir et traiter les escarres chez les enfants. C’est dans cette dynamique qu’a émergé le besoin de fournir un outil adapté d’évaluation du risque d’escarres. Après une revue de littérature, le choix s’est porté sur l’échelle Braden QD.
Objectifs
8 À l’initiation de ce projet, il n’existait pas de version francophone de l’échelle Braden QD. Par conséquent, les objectifs de ce projet étaient de réaliser une traduction en langue française (suisse francophone) de l’échelle Braden QD et d’évaluer sa cohérence interne, sa validité convergente, sa faisabilité et son utilité clinique.
Matériel et méthode
9 Ce projet s’est fait en plusieurs étapes. La traduction en langue française (suisse francophone) de l’échelle Braden QD constituait la phase initiale. Ensuite, l’instrument traduit a été testé lors des enquêtes de prévalence, et des tests psychométriques ont été réalisés. Enfin, la faisabilité et l’utilité clinique ont été évaluées.
Lieu
10 Ce projet a été mené dans un établissement hospitalier universitaire de la partie francophone de la Suisse, premier centre universitaire suisse en termes de volume d’activité. Le département de pédiatrie accueille annuellement près de 10 000 enfants et adolescents de 0 à 16 ans pour des hospitalisations de plus de 24 heures. De façon exceptionnelle, la limite d’âge d’hospitalisation en pédiatrie peut être prolongée jusqu’à l’âge de 20 ans et plus pour des patients suivis de longue date. Le département recouvre les services de médecine générale et oncologique, de chirurgie et orthopédie, de soins intensifs et néonatologie. La capacité d’accueil globale est d’une centaine de lits, dont 12 lits de soins intensifs pédiatriques et 23 lits de néonatologie.
Population
11 Tous les enfants et adolescents hospitalisés dans le département de pédiatrie lors des journées d’enquête de prévalence ont été inclus. Les infirmières référentes ayant participé à au moins une enquête de prévalence ont reçu le questionnaire de faisabilité et d’utilité clinique.
Instruments de mesure
12 L’échelle Braden QD a été développée pour être utilisée auprès de populations pédiatriques de différents âges en milieu hospitalier. Elle peut être appliquée de l’enfant prématuré jusqu’à l’âge de 21 ans. L’échelle comporte deux dimensions en lien avec la mobilité, qui sont l’intensité et la durée de la pression, ainsi que la tolérance de la peau, incluant un total de cinq sous-échelles (mobilité, perception sensorielle, friction et cisaillement, nutrition, perfusion tissulaire et oxygénation). Une autre dimension de l’échelle Braden QD considère le risque en lien avec la présence de dispositifs médicaux diagnostiques ou thérapeutiques, avec deux items : le nombre de dispositifs et les possibilités de repositionnement et de protection de la peau. Les items de la Braden QD sont cotés de 0 à 3. Seul l’item sur le nombre de dispositifs médicaux a une cotation plus étendue, attribuant un point par dispositif en place jusqu’à un score maximal de 8 points. Un score total de 13 et plus correspond à un risque de développer une escarre. À cette limite de 13 points, une sensibilité de 0,86 (95 % IC=0,76-0,96), une spécificité de 0,59 (95 % IC=0,55-0,63), une valeur prédictive positive de 0,15 (95 % IC=0,15-0,19), une valeur prédictive négative de 0,98 (95 % IC=0,97-0,99) et une aire sous la courbe à 0,72 (95 % IC=0,67-0,78) ont été trouvées (23).
13 Pour la recherche et la pratique clinique, l’échelle Braden QD peut être utilisée librement sans modification. Une autorisation étant requise pour la traduction (29), l’accord de l’auteur de l’échelle a été obtenu en février 2019. Afin de traduire l’échelle, la méthode de traduction aller-retour a été utilisée. Elle est basée sur un minimum de deux traducteurs travaillant indépendamment : un traducteur réalise la version allant de la langue source vers la langue cible, puis le second traducteur réalise la version retour allant de la langue cible vers la langue source (30). Dans le cadre de ce projet, deux traducteurs de chaque langue ont effectué les traductions. Pour la traduction « aller », les deux traducteurs ont été choisis selon les critères suivants : de langue maternelle française, maîtrise de la langue anglaise, travaillant dans le milieu hospitalier, au moins un traducteur du domaine de la pédiatrie. Pour la traduction « retour », les deux traducteurs ont été sélectionnés selon les critères suivants : de langue maternelle anglaise, maîtrise de la langue française, travaillant dans le milieu hospitalier, au moins un traducteur du domaine de la pédiatrie (d’une autre unité de soins que le traducteur « aller »). Après réception des deux versions de la traduction « aller », une réunion avec les deux traducteurs a permis d’établir un document unique, permettant de passer à l’étape suivante. La procédure a été identique pour la traduction « retour ». Une réunion médico-soignante d’experts spécialisés dans le domaine de la pédiatrie et/ou des plaies et cicatrisation a clos le processus.
14 L’échelle Braden a été mesurée de manière concomitante, car elle faisait partie historiquement des données collectées dans le cadre de l’enquête nationale sur les escarres. Il s’agit d’un instrument développé en 1987 et dont les propriétés psychométriques ont été testées dans divers contextes (31,32). Au niveau national, il a été décidé d’utiliser cette échelle avec des indications spécifiques aux enfants âgés de moins de huit ans pour le score de certains items. Ces indications spécifiques ont été développées en se basant sur les recherches et l’expertise de Schluer et al. en 2012 (33). Cet instrument comprend six sous-échelles (mobilité, perception sensorielle, humidité, friction et cisaillement, nutrition, activité). Les items de la Braden sont cotés de 1 à 4, sauf pour l’item « friction et cisaillement » qui est côté de 1 à 3. Le score s’étend de 1 (haut risque d’escarre) à 23 (bas risque d’escarre).
15 Collecter la perspective des infirmières concernant l’introduction et l’utilisation d’un nouvel outil est important. Dans une vision d’implantation d’une nouvelle pratique, cette démarche permet de s’assurer de l’acceptabilité d’une telle mesure, de susciter l’intérêt et l’implication, de développer une attitude positive au changement, ainsi que de mettre en visibilité les bénéfices (34). Dans cette optique, un questionnaire de faisabilité et d’utilité clinique a été utilisé avec autorisation de son auteur (35,36). La faisabilité est définie comme la facilité d’utilisation de l’instrument en clinique (37). Dans ce questionnaire, les cinq questions de faisabilité abordent la durée de formation, la rapidité d’utilisation, la clarté des instructions, la simplicité à comprendre et la facilité à compléter l’outil (35,36). L’utilité clinique est l’utilité des résultats en clinique (37). Les trois questions sur l’utilité clinique concernent les recommandations à utiliser l’outil, l’aide (utilité) de l’outil et l’influence sur la pratique. Les questions sont cotées sur une échelle de cotation d’accord allant de 1 (pas du tout) à 4 (très) (35,36).
Procédures de formation et de collecte de données
16 Se greffant sur la formation à l’enquête de prévalence habituelle, une formation spécifique à l’échelle Braden QD et à son utilisation a été dispensée aux huit infirmières référentes, une infirmière par unité de soins. Cette formation incluait les buts du projet, la présentation de l’échelle et des exercices pratiques de cotation sur la base d’exemples. Cette formation spécifique a été réitérée avant chacune des cinq enquêtes. D’une durée initiale de 120 minutes, cette formation a été réduite à une durée de 60 minutes étant donné la stabilité dans le groupe des infirmières référentes (seule une personne a changé dans ce groupe au cours du temps).
17 Entre novembre 2019 et novembre 2020, les enquêtes de prévalence ont permis de tester l’outil traduit en l’ajoutant à la mesure habituelle. La collecte a été réalisée directement auprès de l’enfant avec une observation directe, une consultation du dossier et un échange avec l’infirmière référente du patient. La durée de cette enquête était dépendante du taux d’occupation des lits dans les unités le jour de l’enquête. Lors de chaque enquête, un accompagnement personnel durant toute la journée et en fin de journée a été effectué, permettant aux infirmières référentes de clarifier en direct leurs questions. Pour la faisabilité et l’utilité clinique, le questionnaire auto-administré en version papier a été distribué après la dernière mesure, en novembre 2020. Une seule relance a été effectuée.
Analyse des données
18 Les analyses statistiques descriptives ont été effectuées. Pour les variables quantitatives continues, la médiane, le minimum et le maximum ont été calculés. Pour les variables catégorielles, les résultats ont été exprimés en fréquence et pourcentage. Lorsque cela était pertinent, un test de x2 a été réalisé pour comparer les données catégorielles. Un test de cohérence interne a été conduit avec une mesure de l’alpha de Cronbach pour évaluer à quel point la Braden QD, dans sa version suisse francophone, était fiable. La validité convergente a été testée entre le score de l’échelle Braden utilisée lors de l’enquête nationale de prévalence en pédiatrie et l’échelle Braden QD, à l’aide d’un test de Pearson. Les analyses ont été réalisées sur STATA® 15 (StataCorp, College Station, Tx, USA).
Considérations éthiques
19 Ce projet ne relevait pas du champ de la législation de la recherche sur l’être humain en vigueur dans le pays. En effet, il avait pour but une démarche d’amélioration de la qualité et des pratiques. La direction des soins de l’institution était à l’initiative de ce projet.
20 Concernant le questionnaire sur la faisabilité et l’utilité clinique, vu la petite taille d’échantillon, les données démographiques des infirmières référentes n’ont pas été récoltées afin de préserver leur anonymat. Elles étaient libres de remplir ou non le questionnaire, et de le renvoyer sous pli fermé préadressé. Les responsables du département de pédiatrie et du groupe de travail sur les escarres en pédiatrie ont été informés de ce questionnaire et ont donné leur aval.
Résultats
Traduction de l’outil
21 Le consensus a été obtenu après un seul tour de traduction aller-retour. La version traduite de l’échelle Braden QD a été transmise aux auteurs de la version originale de Curley et al. et peut être consultée sur son site Internet (29).
Test de l’outil traduit
22 L’échelle a été testée lors de cinq mesures de prévalence, incluant 352 enfants et adolescents. L’âge médian était de 1,27 ans (étendue 0-20). Les hospitalisations ont eu lieu en médecine (43,5 %), en néonatologie (24,1 %), en chirurgie (23 %) et en soins intensifs (9,4 %). La description générale de l’échantillon se trouve dans le tableau 1.
Caractéristiques de l’échantillon
Description
Caractéristiques de la population Enquête 1 n=84 Enquête 2 n=77 Enquête 3 n=51 Enquête 4 n=70 Enquête 5 n=70 Total N=352 Âge en années, médiane (min–max) 2,09 (0-17) 0,91 (0-17) 1,67 (0-20) 1,10 (0-19) 0,61 (0-17) 1,27 (0-20) Chirurgie n (%) 20 (23,8) 19 (24,7) 15 (29,4) 13 (18,6) 14 (20) 81 (23,0) Médecine n (%) 40 (47,6) 36 (46,8) 17 (33,3) 32 (45,7) 28 (40) 153 (43,5) Néonatologie n (%) 18 (21,4) 16 (20,8) 13 (25,5) 18 (25,7) 20 (28,6) 85 (24,1) Soins intensifs n (%) 6 (7,1) 6 (7,8) 6 (11,8) 7 (10) 8 (1,4) 33 (9,4)
Caractéristiques de l’échantillon
23 Concernant le risque de développer une escarre, les cinq mesures ont identifié 18 enfants et adolescents à risque (5,1 %) avec un score Braden QD égal ou supérieur à 13, principalement dans l’unité de soins intensifs (n=14) et en néonatologie (n=4). Une proportion plus grande d’enfants à risque a été retrouvée chez les enfants âgés de plus de deux ans (5,5 % ; n=9) en comparaison à ceux âgés de moins de deux ans (4,7 % ; n=9), mais cette différence n’était pas statistiquement significative [x2 (1, N=352)=0,13, p>0,5].
24 Nous avons trouvé une escarre chez 4,8 % (n=17) des enfants, avec une prévalence deux fois plus importante dans les unités de soins intensifs (6,06 % ; n=2 parmi 33) et de néonatologie (7,06 % ; n=6 parmi 85) que dans les autres unités de pédiatrie (3,85 % ; n=9 parmi 234). Quatorze enfants (3,97 %) étaient porteurs d’une escarre de catégorie 1 (catégorie 1 : « un érythème qui ne blanchit pas sur une peau saine » (1, p.11)) et trois enfants d’escarres de catégorie 2 (catégorie 2 : « une atteinte partielle de la peau ou phlyctène » (1, p.11)). Cinq enfants étaient porteurs de deux escarres sur des sites différents. La localisation la plus fréquente était le nez (47,06 % ; n=8 parmi 17).
25 Concernant les dispositifs médicaux, les cinq mesures ont montré que 85,8 % des enfants étaient porteurs d’au moins un dispositif médical (DM) (figure 1). Les types de dispositifs n’ont pas été recueillis. Les enfants hospitalisés en néonatologie et en soins intensifs étaient presque tous porteurs d’au moins un dispositif médical, respectivement 100 % et 97 % dans ces deux unités, contrairement aux autres unités de soins dans lesquelles les taux variaient de 75,2 % à 85,2 %. Parmi les 302 porteurs de dispositifs médicaux, 39 enfants et adolescents (13 %) avaient des dispositifs ne pouvant pas être repositionnés ou pour lesquels la peau ne pouvait pas être protégée. Dans l’unité de soins intensifs, 57,6 % des enfants avaient au moins un dispositif médical qui ne pouvait pas être repositionné ou pour lequel la peau ne pouvait pas être protégée. Parmi les enfants et adolescents ayant développé des escarres nosocomiales, ils étaient quatre porteurs d’aucun à deux dispositifs médicaux, huit porteurs de trois à cinq dispositifs médicaux, et cinq porteurs de six et plus dispositifs médicaux (figure 2). La moitié de ces enfants présentaient une escarre au niveau de l’aile du nez et un au niveau du brassard à tension. La figure 3 présente la répartition des dispositifs médicaux dans les unités de soins et leur caractère non repositionnable.
Nombre de dispositifs médicaux par enfant parmi les 352 enfants et adolescents
Nombre de dispositifs médicaux par enfant parmi les 352 enfants et adolescents
Escarres nosocomiales et nombre de dispositifs médicaux (DM)
Escarres nosocomiales et nombre de dispositifs médicaux (DM)
Répartition des enfants avec dispositifs médicaux (DM) dans les unités de soins et leur caractère non repositionnable
Répartition des enfants avec dispositifs médicaux (DM) dans les unités de soins et leur caractère non repositionnable
Tests psychométriques
26 La fiabilité interne de l’échelle Braden QD suisse francophone a été calculée avec un alpha de Cronbach à 0,710, avec une matrice de corrélation montrant des résultats positifs entre tous les items. La corrélation entre les items « nutrition » et « perfusion tissulaire et oxygénation » n’était que de 0,178. Toutefois, la suppression d’aucun des items n’augmentait la valeur de l’alpha de Cronbach.
27 La validité concomitante entre l’échelle Braden QD et l’échelle Braden, utilisée dans le cadre de l’enquête nationale sur les escarres, a été calculée à -0,830 avec un intervalle de confiance de 95 % de -0,860 à -0,794. La valeur négative de la corrélation s’explique par le fait que le score de l’échelle Braden est inversé par rapport à la Braden QD.
Faisabilité et utilité clinique
28 Sur les neuf questionnaires distribués, quatre (45 %) ont été retournés. Les cotations obtenues à chacune des questions sont présentées dans le tableau 2.
Fréquence des réponses au questionnaire de faisabilité et utilité clinique de l’échelle Braden QD
Questions | 1 Pas du tout | 2 Un peu | 3 Assez | 4 Très |
---|---|---|---|---|
Faisabilité | ||||
Durée de formation | 0 | 0 | 3 | 1 |
Rapidité d’utilisation | 0 | 0 | 2 | 2 |
Clarté des instructions | 0 | 0 | 1 | 3 |
Simplicité à comprendre | 0 | 0 | 2 | 2 |
Facilité à compléter | 0 | 0 | 1 | 3 |
Utilité clinique | ||||
Recommandations à utiliser l’outil | 0 | 0 | 2 | 2 |
Aidant (utile) pour la pratique | 0 | 0 | 0 | 4 |
Influence sur la pratique | 0 | 0 | 1 | 3 |
Fréquence des réponses au questionnaire de faisabilité et utilité clinique de l’échelle Braden QD
29 Pour la faisabilité, l’ensemble des questions a obtenu des cotations de 3 (assez) à 4 (très). Pour la durée de formation, trois commentaires ont été rédigés. Le temps alloué à la formation a été jugé suffisant. De plus, la formation et la pratique, l’explication de chacun des items de l’échelle, les exercices abordant des situations couramment rencontrées et les échanges en groupe ont été soulignés. Pour la rapidité d’utilisation, une infirmière référente a relevé que celle-ci est en lien avec le nombre limité d’items contenus et la clarté des commentaires de l’échelle. Pour la clarté des instructions, un commentaire mentionnait l’utilité des exemples concrets donnés. Pour la simplicité à comprendre, deux commentaires ont noté que des hésitations ont pu survenir lors des premières utilisations nonobstant la clarté des explications fournies. Pour la facilité à compléter, une infirmière référente a mentionné l’importance de la formation.
30 Pour l’utilité clinique, des cotations de 3 (assez) à 4 (très) ont été retrouvées. Dans les commentaires, les répondantes recommandaient son application auprès de certaines populations pédiatriques spécifiques (ex. situation de handicap, cardiopathies ou déficits nutritionnels), ainsi que dès l’admission et lors de changements d’unités de soins. Elles ne recommandaient pas cet outil pour les enfants qui se mobilisent et les hospitalisations de courte durée. Concernant l’aide fournie par l’outil, les infirmières référentes ont souligné qu’il permet de déceler les enfants à risque, d’être attentif à leur surveillance et de mettre en place les moyens de prévention. De plus, il complète l’évaluation clinique infirmière et contribue à la qualité des soins. Les infirmières référentes ont mentionné que l’outil influence manifestement leur pratique ; il est précis et adapté à l’âge de chaque enfant. Il permet également de penser à changer le site des dispositifs médicaux. Cependant, une personne a mentionné qu’il s’agit d’une échelle supplémentaire à remplir.
31 Les facteurs qui ont offert le plus de soutien dans l’utilisation de l’échelle Braden QD incluaient la formation, les supports didactiques, les exemples pratiques, le descriptif des items, le tableau de référence clair et l’évaluation en binôme. Les quelques suggestions libres mentionnaient l’importance d’avoir un mentor lors de l’implantation.
Discussion
32 Cette étude avait pour objectifs de réaliser une traduction de l’échelle Braden QD et d’évaluer sa cohérence interne, sa validité convergente, sa faisabilité et son utilité clinique. Les résultats de cette étude ont montré que la traduction de l’échelle Braden QD a pu être effectuée, et un consensus a été obtenu après un seul tour de traduction aller-retour. De plus, cette version française de l’outil a pu être appliquée dans différents secteurs de soins et auprès de différentes patientèles à plusieurs reprises.
33 Les cinq mesures ont relevé que peu d’enfants étaient à risque de développer une escarre. Ils étaient principalement hospitalisés dans les unités de soins intensifs et de néonatologie. La prévalence des escarres nosocomiales était inférieure à la valeur de celle de l’enquête nationale de 2018 auprès des enfants (13). Ces taux plus bas de prévalence peuvent être expliqués par un pourcentage d’enfants et adolescents présentant des risques moins élevés dans notre étude que dans l’étude nationale, la mesure nationale étant basée sur une évaluation clinique subjective des infirmières. Nos résultats rejoignent ceux de l’enquête nationale de 2018 : les enfants de moins de deux ans n’avaient pas un risque significativement plus élevé d’escarres que les enfants plus âgés. Nos résultats montrent aussi une prévalence deux fois plus importante dans les unités de soins intensifs et de néonatologie que dans les autres unités pédiatriques, ce qui rejoint les résultats trouvés par Curley et al. (23).
34 L’analyse descriptive de l’échelle Braden QD nous a permis d’avoir une photographie du nombre d’enfants porteurs de dispositifs médicaux, notamment des dispositifs non repositionnables ou pour lesquels la peau ne peut être protégée. Ceci est d’autant plus important que cette population a un risque accru d’escarres nosocomiales (24). Notre enquête met aussi en évidence que la moitié des escarres développées le sont en raison de la présence d’un dispositif médical. Ces résultats sont similaires à ceux retrouvés dans la littérature. En effet, Delmore et al. décrivent que les dispositifs médicaux sont impliqués dans 38,5 à 90 % des escarres en pédiatrie (21). Malheureusement, les types de dispositifs n’ont pas été recueillis, et les données ne permettent pas de préciser quel dispositif est à l’origine d’une escarre. Toutefois, la localisation de l’escarre la plus fréquente est l’aile du nez, qui correspond à la fixation des sondes nasogastriques ou tubes endotrachéaux. Au niveau pratique, ces résultats vont permettre de prioriser les unités dans lesquelles l’échelle Braden QD doit être déployée, et d’attirer l’attention et la surveillance des soignants sur ce point.
35 Les tests psychométriques montrent une cohérence interne acceptable pour un instrument utilisé en clinique avec seulement sept items et testé auprès de plus de 300 sujets (38). Toutefois, la corrélation inter-items inférieur à 0,2 entre l’item « nutrition » et l’item « perfusion tissulaire et oxygénation » peut suggérer que ces deux items mesurent un construit différent. D’autres chercheurs (39) ont déjà montré que l’item « nutrition » était peu pertinent pour l’évaluation du risque d’escarre, mais ces travaux portent sur l’échelle de Braden pour les adultes et n’ont pas été reproduits depuis lors. D’autres études sont nécessaires pour confirmer ces résultats.
36 La validité convergente entre l’échelle Braden, utilisée lors de l’enquête nationale sur les escarres en pédiatrie, et l’échelle Braden QD est élevée, suggérant que ces deux échelles mesurent le même construit.
37 Pour la faisabilité et l’utilité clinique, les retours obtenus dans le questionnaire permettent de conforter le choix, la démarche et l’ouverture à l’utilisation de l’échelle Braden QD pour l’évaluation des risques en pédiatrie. En effet, le questionnaire de faisabilité et d’utilité clinique a obtenu des scores d’accord élevés auprès des infirmières référentes. Le score concernant la perception de l’utilité pour la pratique a notamment obtenu le score maximum. Ceci est spécialement important, car l’usage d’une mesure standardisée peut alourdir la charge de travail des infirmières. De plus, il peut ne pas être perçu comme une valeur ajoutée et donc être peu utilisé en pratique pour guider la prise en soins (40). Au niveau de la faisabilité, les résultats semblent indiquer que cet outil est facile à utiliser et clair. Les commentaires permettent de préciser les points positifs perçus dans ce questionnaire, notamment pour guider la prise en soins et auprès de certaines populations. Les commentaires libres vont permettre de fixer des points d’attention et des pistes pour l’implantation clinique de l’échelle Braden QD dans les équipes.
Forces et limites
38 À l’initiation de ce projet, aucune version francophone de l’échelle Braden QD n’était encore disponible. Depuis, une version québécoise a été réalisée en 2020 (29), ce qui montre un intérêt croissant d’obtenir une échelle pour évaluer le risque d’escarres dans la population pédiatrique. Cette démarche de traduction et d’évaluation de son utilisation auprès de 352 enfants nous a montré sa bonne adaptation à notre population d’enfants hospitalisés. Elle répond ainsi à une demande des équipes d’avoir un cadre de référence précis pour détecter les risques et prévenir la survenue d’escarres.
39 Parmi les limites, il faut tout d’abord mentionner que ce projet n’avait pas pour but d’être une étude de validation mais uniquement de réaliser une traduction en langue française (suisse francophone). Ensuite, notre choix s’est porté sur des professionnels de la santé anglophones pour la traduction retour. Ces personnes provenaient de différents pays anglophones pour travailler sur cette échelle américaine, il y a donc eu des différences au niveau de la syntaxe (mais aucune sur le fond du texte). Enfin, le français utilisé en suisse francophone ne recourt pas forcément aux mêmes termes que dans les autres pays de langue française.
40 Les tests psychométriques réalisés auraient pu être étoffés. Cette étude s’appuyait sur des données collectées en routine pour évaluer la qualité des soins en pédiatrie. Il était donc difficile au niveau pratique d’ajouter trop de variables lors des collectes de données sans surcharger les enquêtrices. Il s’agissait aussi de mesures de prévalence rendant la détermination de la sensibilité et spécificité peu fiable. En effet, il était impossible d’exclure qu’un enfant porteur d’escarres avec un risque bas sur l’échelle Braden QD le jour de l’enquête n’était pas simplement un enfant en phase de convalescence qui avait acquis son escarre en phase aigüe avec alors des risques élevés. Des études futures sont donc nécessaires pour tester les propriétés psychométriques de cet outil en français et confirmer sa validité prédictive.
41 Finalement, le questionnaire sur la faisabilité et l’utilité clinique a été complété par moins de la moitié des personnes sollicitées. Il n’a pas été possible de faire une relance afin de sauvegarder le caractère anonyme des réponses. Par ailleurs, les personnes interrogées étaient toutes des infirmières référentes dans leur unité de soins pour la prévention des escarres, ceci peut avoir induit un biais dans les réponses en favorisant des cotations élevées. Des études subséquentes sur l’implantation de l’échelle Braden QD sont nécessaires pour mieux évaluer la faisabilité et l’utilité clinique perçue de cet outil dans les soins en pédiatrie, ainsi que son influence sur les pratiques de prévention des escarres et les résultats patients.
Conclusion et perspectives
42 Cette étude a permis de confirmer que l’échelle Braden QD a tout son sens dans les prises en charge en pédiatrie afin de détecter et prévenir les escarres chez les enfants hospitalisés. Cet outil est maintenant dans les mains du groupe de travail qui est en charge de son déploiement et de son implantation dans les unités de soins. Ce déploiement comprend également une formation des équipes infirmières, la diffusion de recommandations de bonnes pratiques basées sur des données probantes, ainsi que l’intégration de la documentation directement dans le dossier informatisé. Cette documentation complète l’examen clinique effectué systématiquement à l’admission auprès des enfants et adolescents hospitalisés.
43 Le fait qu’une équipe québécoise ait également réalisé une traduction a permis une première prise de contact avec le Canada et une synergie pour de futures réflexions communes.
Déclaration de conflits d’intérêts
44 Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêts.
Remerciements
Les auteurs remercient Martha Curley (RN, PhD, FAAN, University of Pennsylvania School of Nursing) pour son aimable autorisation vis-à-vis de l’utilisation de l’échelle Braden QD, et pour les exemples extraits des articles et de son e-learning.Références
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Mots-clés éditeurs : pédiatrie, escarre, évaluation des risques, traduction test psychométrique, Braden QD
Date de mise en ligne : 17/10/2022
https://doi.org/10.3917/rsi.149.0051