Notes
-
[1]
HERVE C., Éthique politique et santé, Médecine et société, PUF, 1° édition, décembre 2000, p 21.
-
[2]
SYKES N., Relationship between opioide use and laxative use in terminally ill cancer patients, Palliative Medicine, 1998, volume 12, n°5, pp 375-383.
-
[3]
LE BRETON D., De l’excréta en anthropologie, Voyage sans transit, Éditions Medigone pour les laboratoires Beaufour, Paris, 1997, pp 8-15.
-
[4]
ELIAS N., La civilisation des mœurs, 1° éd.1939, 2° éd.1969, Collection Agora, Calmann-Levy, Pocket, France, 1976, 317 p.
-
[5]
LE BRETON D., De l’excréta en anthropologie, Voyage sans transit, Éditions Medigone pour les laboratoires Beaufour, Paris, 1997, p9.
-
[6]
NAZARKO L., Prof Nurse, 1996, Septembre ; 11 (12) : 816-8.
-
[7]
SICARD D., La médecine sans le corps, Édition Plon, 2002, 280 p.
-
[8]
HERVE C., THAMASMA D., WEISSTUB D., Vision Éthique de la personne, Édition L’Harmattan, 2001, p 96.
-
[9]
FOUCAULT M., Naissance de la clinique, cité par LAWLER J., La face cachée des soins, Ed Seli Arslan, 2002, p 71.
-
[10]
HESBEEN W., La qualité du soin infirmier, Masson, 1998, p14.
-
[11]
HOERNI B., L’examen clinique d’Hippocrate à nos jours, 2ème édition, Imothep/Maloine, 2000, p47. 238P
-
[12]
Op. cit p.61.
-
[13]
HERVE C., Éthique politique, Collection Puf, médecine et société, 1° édition, 2000, p11.
-
[14]
BAGROS P., de TOFFOL B., Introduction aux sciences humaines en médecine, Édition Ellipses, 2001, p 120.
-
[15]
ECO U., in Introduction aux sciences humaines en médecine, Édition Ellipses, Paris, 2001, p 120.
-
[16]
DOUGLAS M., De la souillure, La Découverte/Poche, Sciences Humaines et Sociales, p 140.
-
[17]
LAWLER J., La face cachée des soins, Ed Seli Arslan, 2002, p 33.
-
[18]
ELIAS N., La civilisation des mœurs, 1° édition 1939, 2° édition 1696, Collection Agora, Calmann-Levy, Pocket, 1976, 342p.
-
[19]
HOERNI B., L’examen clinique d’Hippocrate à nos jours, 2ème édition, Imothep/Maloine, 2000, p 114.
-
[20]
EDELMANN R.J Embarrassment. The state of research, cité par LAWLER J., La face cachée des soins, Ed Seli Arslan, 2002, p 149.
-
[21]
DOUGLAS M., in Le travail émotionnel des soignants p 49.
-
[22]
TISSERON S. La honte, psychanalyse d’un lien social, Dunod, 1992, p 1.
-
[23]
ERICKSON in, La honte, psychanalyse d’un lien social, Dunod, 1992, p1.
-
[24]
ARISTOTE cité par SVANDRA P., Pour une éthique soignante, L’approche par l’agir compassionnel, Revue Perspective soignante, avril 2003, n° 16, Édition Seli Arslan. p 26.
-
[25]
SVANDRA P., discours recueillis lors du Congrès mondial des infirmières et infirmiers francophones, Montpellier, du 25 au 28 mai 2003.
-
[26]
LAWLER J., La face cachée des soins, Ed Seli Arslan, 2002, p 9.
-
[27]
HERVE C., Éthique politique, Collection Puf, médecine et société, 1° édition, 2000, p21.
-
[28]
HERVE C., Éthique politique, Collection Puf, médecine et société, 1° édition, 2000, p 76.
-
[29]
HESBEEN W., discours recueillis lors du Congrès mondial des infirmières et infirmiers francophones, Montpellier, du 25 au 28 mai 2003.
-
[30]
HOERNI B., Les nouvelles alliances médicales expliquent, Édition Flammarion, 2003, p162.
-
[31]
LEVINAS E., in Éthique et politique Collection Puf, médecine et société, 1° édition, 2000, p 88.
Introduction
1Nous avons souhaité mener une réflexion éthique sur la prise en charge de l’élimination intestinale par les professionnels de santé, en milieu hospitalier. En effet, nous avons souvent constaté que de nombreux malades hospitalisés souffraient de constipation et que la réponse à ce problème clinique se traduisait habituellement par des prescriptions médicamenteuses et, parfois, par des examens médicaux agressifs et coûteux. Pourtant, l’élimination intestinale est un besoin fondamental et d’absolue nécessité qui participe à la santé de la personne. Prendre soin pour le soignant, c’est s’occuper de l’ensemble des besoins biologiques, psychologiques, sociologiques et culturels du malade. Comme le dit C. Hervé « Les progrès de la médecine ont permis de mieux connaître l’homme mais en oubliant tout l’aspect des sciences-humaines et sociales » [1].
2A l’hôpital, le trouble le plus fréquent de l’élimination intestinale est la constipation. En effet, de nombreux malades hospitalisés souffrent de ce problème. Il peut être ancien, mais bien souvent il est accentué ou provoqué par l’hospitalisation. On constate, dans certains services, que ce symptôme est très important du fait de l’utilisation d’antalgiques majeurs. NP. Sykes [2] s’est intéressé à définir l’importance des opioïdes dans l’installation de la constipation et la relation existant entre la consommation d’opioïdes et celle de laxatifs chez 487 patients atteints d’un cancer en phase avancée. Nous pouvons donc comprendre l’importance de la consommation de laxatifs. Une évaluation sur les coûts induits par des prescriptions faites des problèmes de constipation (laxatifs et radio de l’abdomen) pour l’année 2002 dans un grand CHU de 3470 lits d’hospitalisation a été réalisée. Le coût est estimé à plus de 77 000 € par an. Pourtant, la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé précise pour le malade le droit à recevoir les soins garantissant la meilleure sécurité sanitaire, etc.
3Cependant, la constipation reste un problème massif à l’hôpital. Mais, l’hôpital n’est pas un lieu isolé du reste de la société, et le fait d’être hospitalisé n’est pas en soi une rupture avec le monde extérieur : les mêmes valeurs, les mêmes normes, les mêmes comportements y sont véhiculés. L’anthropologue David Le Breton explique que « la défécation est devenue sujet de honte impliquant le silence, le repli sur soi et surtout la crainte d’être surpris en si fâcheuse posture. » [3] Norbert Elias [4], dans son ouvrage « La civilisation des mœurs », explique comment les sentiments psychiques, notamment la pudeur et l’intimité, ont évolué au cours des siècles, et se sont transmis, de génération en génération. Ils ont peu à peu modifié certains comportements, certaines attitudes et certaines mœurs. Cette évolution dans la société est probablement à l’origine de cette gêne à parler de cette fonction « triviale » qu’est l’élimination intestinale.« Il a fallu que nos sociétés parcourent un long chemin pour que la défécation encore chantée par Rabelais, évoquée sans vergogne par Montaigne, devienne un motif de honte, impliquant le silence, le repli sur soi et la crainte d’être surpris en si fâcheuse posture. » [5] Cette revue de questions historiques montre qu’aujourd’hui, l’élimination intestinale est un sujet tabou pour tous, que l’on soit acteur de santé ou malade, sa prise en charge en est donc complexe. Comme l’explique L. Nazaro [6], les infirmières considèrent rarement le suivi des états intestinaux de leur patients comme un rôle central de leur métier. C’est pourquoi, il nous paraît important d’avoir une réflexion éthique sur les pratiques professionnelles concernant la prise en charge de l’élimination intestinale, afin d’en comprendre le sens.
4On peut donc s’interroger sur les raisons de cette insuffisance de prise en charge malgré toutes les connaissances des soignants. Plusieurs questions éthiques se posent : Qu’est ce qui fait que les soignants ont des difficultés à prendre en charge l’élimination intestinale des patients hospitalisés ? Quels sont les déterminants qui influencent la prise en charge de l’élimination intestinale par les soignants ? La formation prépare-t-elle les soignants à prendre en charge l’élimination intestinale des patients hospitalisés ?
Matériel et méthode
5Pour réaliser ce travail de recherche, nous avons choisi d’utiliser la méthode du questionnaire anonyme à administration directe. Cet outil a été élaboré à partir de 4 entretiens face à face semi-directifs, auprès de 2 médecins et de 2 infirmiers. Il comprend 12 questions fermées et 4 questions ouvertes. L’échantillon retenu est de 180 personnes choisies parmi des médecins, infirmiers et aides-soignants travaillant dans un même établissement public de santé et des étudiants en soins infirmiers en troisième année de formation du fait de leur regard neuf sans être tout à fait « naïfs » sur les pratiques soignantes. Nous avons exclu les soignants travaillant en pédiatrie, gériatrie ou maternité du fait d’une culture plus forte dans le domaine de l’élimination intestinale et donc des pratiques soignantes probablement différentes.
6La distribution et le remplissage des questionnaires auprès des soignants ont été réalisé un jour donné par l’intermédiaire de chefs de service et de cadres infirmiers. Pour les étudiants en soins infirmiers, nous avons choisi d’être présents pour la passation collective du questionnaire à partir de la liste des étudiants présents, nous avons pris en compte 45 étudiants tirés au sort de façon aléatoire tous les 5 noms. Les réponses codées à ce questionnaire ont ensuite été croisées avec les caractéristiques professionnelles des individus interrogés pour la variation du rapport entre les différents indicateurs. Les résultats les plus importants ont bénéficié d’un test statistique du « chi 2 ». Une analyse de contenu a été effectuée pour l’ensemble des questions ouvertes.
Résultats
7Parmi les 180 personnes ayant participé à l’enquête, nous avons collecté 130 questionnaires, concernant 36 médecins, 37 infirmiers, 30 aides-soignants et 27 étudiants en soins infirmiers. L’analyse montre que 80 (n130) répondants disent avoir bénéficié d’une formation concernant la prise en charge de l’élimination intestinale. Ces soignants ont moins d’ancienneté que ceux qui disent ne pas avoir reçu de formation. Pour 113 (n130) répondants, il est facile d’aborder les problèmes de l’élimination intestinale avec le patient. Il s’agit de 32 médecins, 31 infirmiers, 28 aides-soignants et 22 étudiants. Ils sont diplômés depuis au moins 12 ans pour les IDE et 10 ans pour les AS. Pour les médecins, tous les grades sont concernés avec une prédominance des PU-PH.
8On retrouve également 99 (n130) soignants ayant au moins 12 ans d’activité professionnelle qui pensent que la prise en charge de l’élimination intestinale est pluridisciplinaire, relevant du médecin, de l’infirmière et de l’aide soignant. Parmi elles, 24 personnes sont des médecins, 31 des infirmiers, 19 des aides-soignants, et 23 des étudiants. Toutefois, nous observons que 59 (n130) répondants pensent que ce problème est identifié par l’infirmière et l’aide-soignant. Nous observons aussi que pour 82 (n130)soignants ayant au moins 14 ans d’expérience professionnelle, ce soin est dominé par la prévention.
9Néanmoins, 74 (n130) répondants disent que le problème d’élimination intestinale n’est pas abordé avant la plainte du malade. Cela concerne, 26 médecins, 21 infirmiers, 16 aides-soignants et 11 étudiants. Ils sont diplômés depuis au moins 13 ans pour les IDE et les AS. Les médecins sont majoritairement des chefs de clinique. Seuls, les étudiants disent majoritairement aborder ce problème avant la plainte.
10De plus, 65 (n130) soignants expliquent que cette prise en charge est ponctuelle. Il s’agit de 20 médecins, 23 infirmiers, 10 aides-soignants et 12 étudiants. Ils sont diplômés depuis au moins 14 ans pour les IDE et 10 ans pour les AS. Les médecins sont en priorité des PH.
11L’enquête a également permis de dégager certaines difficultés qu’ont les professionnels de santé pour prendre en charge l’élimination intestinale des patients hospitalisés. Pour 33 (n130) d’entre eux, cette difficulté est liée au fait que le malade n’en parle pas. Ils sont diplômés depuis au moins 13 ans pour les IDE et 12 ans pour les AS, les médecins sont PH et PU-PH. D’autres difficultés se dégagent : pour 27 (n130) répondants il s’agit du manque de coordination des soignants, pour 19 (n130) d’un soin « tabou », non valorisant, pour 16 (n130) d’un manque de formation, enfin pour 7 (n130) d’un manque de temps.
12L’enquête a aussi exploré les connaissances que les répondants estiment nécessaires pour prendre en charge l’élimination intestinale des patients hospitalisés. Pour 65 (n130) personnes cela concerne l’anatomie et la physiopathologie. Il s’agit de 10 médecins, 22 infirmiers, 12 aides-soignants et 20 étudiants. Ils sont diplômés depuis au moins 12 ans pour les IDE et 13 ans pour les AS. Pour les médecins, se sont les grades de PH et PU-PH qui sont les plus concernés.
13Puis, nous retrouvons pour 23 (n130) répondants la nécessité d’avoir des connaissances en diététique, pour 15 (n130) en hygiène de vie en général. Ensuite, nous observons pour 12 (n130) la nécessité de savoir surveiller le transit du patient. Enfin pour 11 (n 30) ils citent l’importance de connaître les causes des difficultés d’élimination intestinale.
14Nous avons également dégagé ce que pensent les répondants au sujet du savoir-faire nécessaire pour prendre en charge l’élimination intestinale des patients hospitalisés. Pour 47 (n130) répondants cela concerne : la capacité relationnelle et de communication. Il s’agit de 15 médecins, 12 infirmiers, 10 aides-soignants et 10 étudiants.
15Ils sont diplômés depuis au moins 14 ans pour les IDE et 11 ans pour les AS.Pour les médecins, ce sont les grades de chef de clinique et PU-PH qui sont les plus concernés.
16Puis, nous retrouvons la capacité à informer le patient, à le mettre en confiance et à respecter sa pudeur. Une autre donnée concerne le fait d’avoir du tact et d’être discret que nous retrouvons uniquement chez les infirmiers et aides-soignants. L’écoute est aussi un point qui apparaît chez les étudiants, mais également chez les aides-soignants et infirmiers. Seuls les étudiants indiquent la nécessité de savoir observer, collaborer, être disponible et bienveillant.
17L’enquête a également mis en évidence les raisons qui amènent les soignants à prendre en charge l’élimination intestinale d’un patient hospitalisé : 48 (n130) répondants estiment que cela est nécessaire dès que le malade subit un alitement prolongé. Il s’agit de 9 médecins, 17 infirmiers, 14 aides-soignants et 8 étudiants. Ils sont diplômés depuis au moins 13 ans pour les IDE et 14 ans pour les AS. Pour les médecins, ce sont les grades de PU-PH qui sont les plus concernés.
18Enfin, l’enquête a mis en évidence les difficultés qu’ont les professionnels de santé à prendre cette fonction en charge. Pour 32 (n130) répondants, cette difficulté est liée au fait que les malades sont gênés pour parler de ce problème et donc il existe une sous-estimation de la prise en charge de l’élimination intestinale. Il s’agit de 5 médecins, 10 infirmiers, 8 aides-soignants et 9 étudiants. Ils sont diplômés depuis au moins 15 ans pour les IDE et 11 ans pour les AS. Pour les médecins, ce sont les grades de PUPH qui sont les plus concernés. Pour 26 (n130) soignants cette difficulté est expliquée par le fait que ce soin n’est pas valorisant et que les professionnels préfèrent s’intéresser au diagnostic principal. Pour 22 répondants, cela s’exprime par le fait qu’il s’agit d’un soin tabou et marquant peu d’intérêt pour les professionnels, etc.
Discussion des résultats
19En commençant ce travail, nous voulions comprendre pourquoi les soignants ont tant de difficultés à prendre en charge l’élimination intestinale des patients hospitalisés. Nous posions alors comme hypothèse que l’élimination intestinale est un tabou partagé par les soignants, entraînant une prise en charge technique de ce besoin fondamental. De plus, il nous semblait évident que le développement de la médecine a bouleversé les pratiques des soignants. Une médecine centrée sur le corps, devenue une médecine plus « technicisée », s’éloignant de la personne.
20Didier Sicard dans son ouvrage « La médecine sans le corps » [7], montre les dangers d’une technicisation accrue des soins qui réduit le corps aux images radiographiques, etc., les avantages sont si évidents qu’on en oublierait presque que la médecine est un art et doit le demeurer. « Le siècle des lumières a donné naissance à une profonde sensibilité face au corps, de plus en plus perçu comme lui-même de l’existence de la personne. Cette sensibilité s’exprimera d’une manière assez évidente, dans le dégoût sans cesse grandissant. » [8]
21Les résultats de notre enquête ont confirmé notre hypothèse et plusieurs points importants se sont donc dégagés. La prise en charge de l’élimination intestinale est curative, elle ne s’inscrit pas dans une logique humaniste. Plusieurs déterminants font que les soignants ne sont pas dans une démarche de « prendre soin », du fait de sentiments : dévalorisants, honteux, etc. L’expérience modifie le comportement des soignants dans la prise en charge de l’élimination intestinale. La formation reçue ne prépare pas le soignant à la prise en charge globale de la personne soignée.
La prise en charge de l’élimination intestinale est curative, elle ne s’inscrit pas dans une logique humaniste
22Comme l’a montré notre enquête, le comportement des soignants, qu’ils soient médecins, infirmiers, aidessoignants, face à la prise en charge de l’élimination intestinale des patients hospitalisés, est lié au domaine curatif. En effet, 74 (n130) répondants disent que le problème d’élimination intestinale n’est pas abordé avant la plainte du malade et que la prise en charge se situe le plus souvent dès la plainte du malade, c’est à dire qu’il existe un symptôme, un trouble déjà installé. Il s’agit pour plus de 41 (n130) d’une prise en charge ponctuelle.
23Chez les étudiants, nous avons noté que 16 (n130) disent s’en occuper avant la plainte du patient. Or, ce sont eux qui sont les moins impliqués dans la prise en charge. Nous constatons qu’ils ont une vision beaucoup plus théorique d’un idéal à atteindre, centrée sur la personne soignée.
24Ainsi, la prise en charge des malades est devenue de plus en plus scientifique, technique incitant les soignants à se désintéresser des besoins fondamentaux de la personne soignée, comme l’élimination intestinale. « Dans la naissance de la clinique, Foucault suit la piste de la médicalisation du corps-objet, sa réduction à une entité médicale et leurs conséquences sur l’ordre social. » [9]
25Cet intérêt pour la médicalisation du corps se confirme dans les résultats de notre enquête concernant les connaissances nécessaires pour pendre en charge l’élimination intestinale.
26Nous remarquons qu’elles s’inscrivent dans une logique médicale avec une préférence pour l’anatomie et la physiopathologie, la diététique. Nous avons également constaté que seuls 6 (n30) des aides-soignants et 10 (n27) étudiants disent qu’il est nécessaire de connaître les moyens préventifs. En effet, on peut considérer que ce sont eux qui prennent en charge ce besoin particulier, d’une manière très pragmatique comme mettre le bassin, etc. C’est pourquoi, les médecins et infirmières se sentent probablement moins impliqués dans ce domaine préventif, s’intéressant beaucoup moins aux aspects essentiels du corps humain. Pourtant, plus de 82 (n130) des répondants ont signalé que c’est un soin dominé par la prévention. Nous pouvons donc supposer que les connaissances dont parlent les répondants sont directement liées à leur pratique. Il y a donc les médecins et les infirmiers centrés sur la pathologie, et les aides-soignants et étudiants intéressés aux aspects plus pragmatiques de cette prise en charge. Comme le dit W. Hesbeen : « La place centrale accordée à la maladie explique la faiblesse, certains diraient l’échec, de telles mesures préventives ». [10] Cela traduit une prise en charge moins humaniste parce que moins bienveillante, ne tenant pas compte de la dignité de la personne soignée. Pourtant, la raison d’être de la pratique infirmière demeure le malade, mais en tant que porteur de la maladie. Celle-ci est organisée autour de différentes tâches : celles prescrites par le médecin pour investiguer, traiter, surveiller la maladie et celles concernant son rôle propre comme notamment l’éducation à la santé.
27Toutefois, les soignants devraient accorder de l’importance aux besoins quotidiens de la personne soignée alors qu’elle-même ne peut y faire face. Comme dit Kant : « Ce n’est pas la pitié, ni la sympathie qui me lie à l’autre mais seulement la raison ». Car l’élimination intestinale est un besoin fondamental et d’absolue nécessité. C’est pourquoi le soignant se doit de porter une attention particulière à l’autre en faisant preuve d’obligeance et d’attention. Car la pratique soignante ne se résume pas seulement à la réalisation d’actes techniques, mais relève aussi d’un agir qui s’adresse à une personne, avec une réelle relation de confiance. Kant pense « altruisme comme souci de l’autre ». Il ne s’agit pas de jeter une pierre, mais plutôt essayer de comprendre pourquoi les soignants ne sont pas dans cette logique de prendre soin de l’autre et restent dans une dimension curative. L’enquête a dégagé plusieurs déterminants responsables de ce constat. C’est ce que nous allons tenter de mettre en avant dans la partie suivante.
Plusieurs déterminants font que les soignants ne sont pas dans une démarche de prendre soin bienveillant
28Nous avons donc mis en évidence que ce sont les aides-soignants et les étudiants qui ont le plus en charge l’aspect pragmatique de l’élimination intestinale, alors que les médecins et les infirmiers sont dans une logique médicale s’intéressant plus au diagnostic principal qu’aux besoins essentiels du corps humain.
29Notre enquête a également montré que 4 (n30) des aides-soignants enquêtés se plaignent du manque de prescriptions médicales. Pour eux, leurs actions ne sont pas suivies d’effet, il s’agit d’un manque d’intérêt pour leur travail. Comme l’a précisé notre enquête, la prise en charge de l’élimination intestinale rencontre peu d’intérêt pour 10 (n36) des médecins, 6 (n37) des infirmiers et 10 (n27) des étudiants. Car le médecin et l’infirmier se posent plus en tant que spécialistes des soins valorisants alors que les soins liés à l’élimination intestinale sont délégués aux aidessoignants. Comme le dit B. Hoerni, avec l’évolution de la médecine où l’examen clinique a été réduit à des simulacres « après sa naissance et un premier âge d’or, l’examen clinique va connaître une profonde régression » [11]. « …, les médecins n’étaient guère non plus tentés d’accéder à une intimité d’abord caractérisée par la saleté et les mauvaises odeurs » [12]. Pourtant, C. Hervé, explique : « La finalité médicale, qui était de soigner, a évolué. De curative, la médecine s’est affirmée préventive, s’attachant essentiellement aux complications des maladies, désormais mieux connues » [13].
30Cette prise en charge est déléguée aux aidessoignants car il s’agit d’un soin dévalorisant pour 26 (n130) des soignants ayant participé à l’enquête. Pour eux, une des manières d’éviter ce travail, est finalement de le laisser faire à des personnes moins diplômées, exécutant des soins uniquement par délégation. L’enquête a d’ailleurs mis en évidence chez 97 (n130) personnes, que la prise en charge dépend du médecin, de l’infirmière et de l’aide-soignant. Cela peut laisser entendre qu’il existe des zones de compétences dans un rapport de dépendance. Ainsi, ceux qui ont la formation jugée socialement la plus prestigieuse définissent leur territoire, puis la catégorie suivante s’approprie la partie la moins dévalorisée du reliquat, et ainsi de suite. Le médecin délègue à l’infirmière des actes techniques et l’infirmière délègue à l’aide-soignant et aux étudiants les soins d’hygiène et de confort. Cette conception débouche sur des comportements de castes dans lequel chacun finit par s’enfermer dans son poste, et prend de moins en moins l’initiative de s’adapter. L’enquête a d’ailleurs mis en évidence que les répondants disent s’intéresser prioritairement aux diagnostics principaux plus gratifiants et non pas aux problèmes annexes. Pourtant, comme le dit P. Bagros : « Quiconque a passé quelques jours à l’hôpital sait que les activités simples du corps y sont une préoccupation à de nombreux moments de chaque jour, et une humiliation particulière pour les alités face aux « debouts », qui ont leur vie ailleurs. » Il ajoute : « Aussi, le non-respect du corps au niveau le plus trivial paraît un comble de l’exclusion. » [14] Umberto Eco s’exprime sur le respect du corps : « On peut constituer une éthique sur le respect des activités du corps : manger, boire, pisser, chier, dormir, faire l’amour, parler, entendre… Toutes les formes de racisme et d’exclusion sont finalement des manières de nier le corps de l’autre. On pourrait relire toute l’histoire de l’éthique sous l’angle des droits du corps et des rapports de notre corps aux autres. » [15]
31Mary Douglas dans son ouvrage « La Souillure », a observé que le contact avec les excréments inspire une attitude de dégoût pour les Hindous. Ainsi, ce sont les personnes de castes inférieures qui nettoient les toilettes. « Nous avons vu que les excréments sont des agents de pollution rituelle et que le nettoyage des latrines est réservé aux castes inférieures. » [16]
32Notre enquête a identifié qu’un certain nombre de répondants justifient leur difficulté à prendre en charge l’élimination intestinale des patients hospitalisés par des difficultés institutionnelles, comme le manque de coordination des soignants pour plus de 21 (n130) des répondants et le manque de temps pour plus de 15 (n130). Toutefois, on se rend aussi compte que même si le sens du soin doit être centré sur la personne soignée, le tabou de l’élimination intestinale l’éloigne de la relation soignant-soigné.
33Nous avons en effet mis en évidence que 22 (n130) des répondants expriment aussi que cette difficulté est un sujet tabou et que la relation soignant-soigné est entravée car chacun a des difficultés pour en parler. Comme le dit J. Lawler : « Les données concernant les aspects très triviaux de l’existence humaine, tels que les excréments, ne sont pas considérés comme des sujets de conversation convenable dans la plupart des milieux. » [17]
34C’est pourquoi plus de 42 (n130) de répondants expliquent que les malades ont des difficultés pour en parler ainsi que les soignants selon 8 (n130). Depuis longtemps, le corps et les éléments du corps ont été refoulés au domaine privé. Norbert Elias, dans son ouvrage « La civilisation des mœurs » [18] explique que c’est depuis le 16ème siècle que les individus doivent se cacher pour éliminer leur déchets de l’organisme dans des endroits spécifiques et loin des regards. Selon N. Elias, cette évolution est liée à la transformation des sentiments de la société où le seuil de la pudeur et de la sensibilité des hommes et des femmes a progressé. « Hippocrate regrette la pudeur qui empêche les femmes de parler, même si elles savent, et elles regardent cela comme honteux par inexpérience et par ignorance » [19].
35Ainsi, nous pouvons comprendre que l’hôpital n’est pas un lieu isolé du reste de la société, et le fait d’être hospitalisé n’est pas en soi une rupture avec le monde extérieur : les mêmes valeurs, les mêmes normes et les mêmes comportements y sont véhiculés. La notion de gêne est donc importante et fondamentale pour aborder la prise en charge de l’élimination intestinale et d’autant plus dans notre société où elle reste du domaine privé, comme le dit N. Elias.
36Nous avons pu observer également au cours de notre enquête que l’expérience modifie le comportement des soignants.
L’expérience modifie le comportement des soignants dans la prise en charge de l’élimination intestinale
37Notre enquête a permis de mettre en évidence que l’expérience n’est pas un élément favorisant la qualité de la prise en charge de l’élimination intestinale. En effet, nous pouvions penser que celle-ci apporterait au soignant un meilleur savoir-faire, lui permettant de se sentir plus à l’aise tant techniquement que rationnellement. Cette hypothèse semble effectivement se confirmer, puisque les résultats ont montré chez plus de 48 (n130) répondants, que ce sont les soignants ayant une certaine expérience, comme les médecins chefs de clinique, les infirmiers et aides-soignants avec au moins 14 ans d’ancienneté qui disent prendre en charge l’élimination intestinale avant la plainte du malade et que cette prise en charge est facile, alors que ce soin est dit difficile pour des professionnels ayant moins d’expérience.
38Or, nous avons découvert certaines contradictions à propos de ces réponses. En effet, les professionnels qui ont le plus d’expérience disent aussi ne s’occuper de l’élimination intestinale que ponctuellement, et que ce soin serait facile pour 69 (n130). Mais ils disent aussi que la difficulté de prise en charge de ce besoin existe car il s’agit d’un sujet tabou et peu valorisant. Ils expriment pour 36 %, la nécessité d’avoir des capacités relationnelles et de communication pour prendre en charge l’élimination intestinale des patients hospitalisés, et être plus à l’aise. Pourtant, nous avons noté que ce sont les répondants qui ont le moins d’expérience, soit 56 (n130) qui disent s’en occuper systématiquement, bien que ce soin ne soit pas valorisant pour eux et que ce soit un sujet tabou. Nous pouvons donc conclure que plus les soignants ont une expérience professionnelle, plus ils diffèrent la prise en charge et plus la gêne se fait ressentir. Edelmanne définit la gêne comme : « Une expérience courante et souvent poignante consistant en un état psychologique très désagréable, qui peut avoir un effet profondément perturbateur sur l’interaction sociale » [20]. C’est pourquoi, il nous semble nécessaire que le soignant puisse gérer cette gêne afin d’aider les patients avec leur corps pendant leur maladie ou durant leur situation de dépendance. Comme le dit M. Douglas : « Les déchets corporels sont symboles de danger et de pouvoir » [21].
39Aujourd’hui, parler de l’élimination intestinale reste un sujet tabou. On n’en parle pas car on a honte. « La honte ne se dit pas, ne se montre pas, ne se représente pas » [22]. C’est en fait un sentiment moral, une sorte de culpabilité d’aborder un sujet tabou. Pour Erickson, « la honte est liée à l’impuissance et à la perte de contrôle de soi et à la tentative de la cacher » [23]. Ainsi, ne pas prendre en charge l’élimination intestinale des patients de façon systématique avec une logique préventive, revient à délaisser les intentions bienveillantes et à ne pas en envisager les conséquences. Pour Aristote, il faut rechercher en permanence un bien-être compassionnel : « L’éthique en matière de soin consiste à rechercher en permanence et au quotidien le bien agir compassionnel » [24].
40Les soignants doivent donc laisser de côté leurs jugements de valeur, pour se centrer sur la personne soignée, et écouter ce qu’elle a besoin d’exprimer, pour l’encourager, l’accompagner, la soutenir. « Kant n’accorde que peu d’intérêt pour des sentiments comme la pitié ou la sympathie lui préférant le respect, seul sentiment produit spontanément par la raison » [25].
41La raison des soignants dans la prise en charge de l’élimination intestinale, c’est avant tout le respect de la personne soignée dans sa dignité et son intégrité. Cependant, l’enquête a mis en évidence que la formation reçue par les soignants n’aide pas les professionnels à aller dans ce sens.
La formation reçue ne prépare pas les soignants au savoir-être nécessaire à cette prise en charge
42La plupart des répondants, c’est-à-dire 80 (n130), ayant participé à l’enquête disent avoir bénéficié d’une formation concernant la prise en charge de l’élimination intestinale. Ils expliquent que certaines difficultés sont induites par le manque de savoir-être des professionnels, comme la gêne à parler de ce besoin particulier. Car, pour eux, cette prise en charge nécessite tact et respect de l’individu mais leur formation ne les prépare pas à cette prise en charge complexe.
43Les savoirs et savoirs-êtres permettent d’acquérir des capacités relationnelles, d’écoute, de communication, et de respect de l’intimité et de la pudeur du malade. Comme le dit un répondant : « Savoir banaliser cette prise en charge afin que le malade ne souffre pas dans sa pudeur ».
44Il existe donc une grande lucidité de la part de ces soignants au sujet des capacités nécessaires pour une meilleure prise en charge des patients prenant en compte l’ensemble des besoins fondamentaux de la personne soignée dans une attitude de bienveillance. Comme le dit P. Ricœur : « L’éthique, c’est la visée de la vie bonne avec et pour les autres dans des institutions justes. » En effet, la formation permet aux professionnels d’acquérir deux aspects essentiels de la relation soignant-soigné : le savoir et le savoir-être.
45Le savoir englobe les connaissances médicales et psychosociales, il incite les soignants à être attentifs aux aspects sociaux et culturels propres aux patients. Ainsi le langage, base de la communication doit être adapté au mieux au malade en fonction de ses connaissances, de son stress, etc. Cette attitude empathique permet d’aider le patient à verbaliser ses problèmes auprès des soignants.
46Le savoir-être exige que les soignants réfléchissent seuls et en équipe pour répondre aux questions qu’ils se posent pour améliorer leurs capacités de relation et de communication.
47Comme nous l’avons déjà abordé, les résultats montrent qu’il existe des difficultés pour les soignés mais aussi pour les soignants à communiquer sur ce thème. Les professionnels ne se rendent pas toujours compte de l’importance de prévenir des signes avant-coureurs de pathologies beaucoup plus graves comme l’occlusion intestinale et donc d’interroger le patient. Les malades et les soignants sont gênés pour aborder ce sujet. Pourtant, ces problèmes de communication peuvent être corrigés en s’efforçant d’améliorer la qualité des échanges, en interrogeant mieux et plus longtemps le malade et en préservant une ambiance de confiance. Comme le dit Lawler : « la situation de prendre soin du corps d’autrui que connaissent les infirmières demeure non seulement totalement méconnue par rapport à ses exigences mais reste encore en marge de la formation et continue d’être ignorée » [26]. En effet, les différentes formations des professionnels qu’ils soient médecins, infirmiers, aides-soignants n’intègrent pas ces différents concepts. Les soignants doivent apprendre à gérer leur propre gêne, car comme nous l’avons déjà abordé, l’expérience ne signifie pas forcément pour le soignant moins de difficulté à prendre en charge l’élimination intestinale des patients hospitalisés. Comme le dit le Professeur Hervé « Les progrès de la médecine ont permis de mieux connaître l’homme, mais en oubliant tout l’aspect des sciences humaines et sociales » [27].
48Ainsi, développer des savoirs permet d’acquérir des connaissances solides en médecine comme la physiopathologie, ce qu’a démontré l’enquête, mais aussi permettre de disposer d’un savoir-être aidant les soignants dans leurs mécanismes intellectuels de réflexion, d’avoir des capacités d’écoute et de relation. « La formation des professionnels doit en plus des savoirs techniques et scientifiques, intégrer aussi les aspects psychologiques et spirituels » [28]. Comme le dit W. Hesbeen : « Entrer en intelligence avec l’autre c’est aussi tisser des liens et identifier ce qui est important pour une personne particulière » [29].
49Le Professeur B. Hoerni dans son ouvrage intitulé « les nouvelles alliances médicales » explique : « Les droits auxquels peuvent prétendre les patients sont à respecter d’autant plus que leur état d’affaiblissement physique ou mental les prive de moyens pour les faire respecter eux-mêmes » [30].
50L’ensemble des résultats de cette enquête nous a donc amenés a mieux comprendre pourquoi les soignants ont des difficultés dans la prise en charge de l’élimination intestinale des patients hospitalisés. Nous avons pu mettre en évidence quelques éléments qui ne sont probablement pas exhaustifs et qui montrent à quel point cette fonction entraîne chez les soignants un comportement peu éthique qui est, selon E. Lévinas, « Exigence permanente vis-à-vis d’autrui » [31].
Conclusion
51Ce travail confirme la difficulté des soignants à prendre en charge l’élimination intestinale des patients hospitalisés. L’élimination intestinale apparaît comme un « tabou » partagé par l’ensemble des professionnels de santé, entraînant une prise en charge technique de ce besoin fondamental. Le mot « tabou » est pris dans le sens d’un soin non valorisant, qui suscite peu d’intérêt pour les soignants.
52Nous avons vu qu’effectivement, les soignants sont davantage centrés sur le diagnostic principal. Ainsi, la prise en charge de cette fonction n’intervient pas en préventif mais le plus souvent du fait de la plainte du malade, malgré leurs connaissances concernant les causes des troubles de l’élimination intestinale.
53Nous avons également montré que la formation reçue ne prépare pas ces professionnels à cette prise en charge complexe touchant à l’intimité de la personne soignée, sujet difficile à aborder pour le malade, mais aussi pour le soignant dans ce rapport au corps. Cette étude pourrait être poursuivie pour avoir une vision beaucoup plus globale de cette problématique par une enquête comportant des entretiens auprès de soignants mais aussi de malades, complétée par un travail d’observation sur le terrain.
54L’objectif de ce travail était de mener une réflexion éthique sur la prise en charge de l’élimination intestinale par les soignants pour en comprendre le sens. Comme le dit Spinoza : « Ne pas rire, ne pas désespérer, ne pas maudire, mais comprendre. »
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- SVANDRA P., discours recueillis lors du Congrès mondial des infirmières et infirmiers francophones, Montpellier, du 25 au 28 mai 2003.
Mots-clés éditeurs : éthique, hospitalisation, troubles du transit intestinal, soins infirmiers
Date de mise en ligne : 11/01/2014.
https://doi.org/10.3917/rsi.103.0067Notes
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HERVE C., Éthique politique et santé, Médecine et société, PUF, 1° édition, décembre 2000, p 21.
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[11]
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[12]
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[14]
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[15]
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[16]
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[18]
ELIAS N., La civilisation des mœurs, 1° édition 1939, 2° édition 1696, Collection Agora, Calmann-Levy, Pocket, 1976, 342p.
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[19]
HOERNI B., L’examen clinique d’Hippocrate à nos jours, 2ème édition, Imothep/Maloine, 2000, p 114.
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[20]
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[21]
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[22]
TISSERON S. La honte, psychanalyse d’un lien social, Dunod, 1992, p 1.
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[23]
ERICKSON in, La honte, psychanalyse d’un lien social, Dunod, 1992, p1.
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[24]
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[25]
SVANDRA P., discours recueillis lors du Congrès mondial des infirmières et infirmiers francophones, Montpellier, du 25 au 28 mai 2003.
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[26]
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[27]
HERVE C., Éthique politique, Collection Puf, médecine et société, 1° édition, 2000, p21.
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[28]
HERVE C., Éthique politique, Collection Puf, médecine et société, 1° édition, 2000, p 76.
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[29]
HESBEEN W., discours recueillis lors du Congrès mondial des infirmières et infirmiers francophones, Montpellier, du 25 au 28 mai 2003.
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[30]
HOERNI B., Les nouvelles alliances médicales expliquent, Édition Flammarion, 2003, p162.
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[31]
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