Au printemps 2020, la grippe un peu spéciale qui était annoncée est devenue la pandémie Coronavirus Novel 19. Elle a fait son entrée officielle dans nos vies accompagnées de restriction des activités sociales, d’interdictions de circulation, de fermetures dans tous les secteurs : les frontières, les commerces, les écoles, les lieux cultuels, les scènes culturelles. L’injonction autoritaire à rester chez soi, bientôt appelée « confinement », s’impose en Italie le 9 mars, suivi par le blocage des frontières américaines le 13, les limitations aux libertés annoncées en France le 16, et le 18 en Belgique. Le 21 mars, la radio française annonce un milliard d’êtres humains « confinés ». Le 24, l’Inde double la mise en prenant les mêmes mesures. Le monde se calfeutre. Dix mois plus tard, cette réclusion par décision administrative se prolonge.
La pression a été inégale selon les pays, allant du laisser faire initial – aux États-Unis, en Suède, ainsi qu’au Royaume-Uni – à l’encadrement des populations – en Corée, en France, ou en Italie – et jusqu’à la répression brutale en Chine. Assez rapidement, les postures les moins interventionnistes sont apparues marginales. À peu près tous les pays qui en avaient les moyens se sont confiés à un mixte de restrictions des libertés, de surveillance, d’interdiction de contacts ou de recommandations impératives pour les limiter.
Une telle rétractation des libertés interroge l’existence démocratique. Je suggère ici une réponse qui ne tient pas à la volonté d’abroger les libertés, mais à l’expérience contemporaine de l’ordre, plus large que « l’urgence sanitaire », que la pensée Michel Foucault nous permet de qualifier…
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