Diffusée à l’hiver 2016, la mini-série française Trepalium inaugure le cycle de fiction dystopique de la chaîne franco-allemande Arte, mettant en scène une société alternative scindée en deux par un mur et ostracisant les citoyens sans-emploi. De fait, les thématiques afférentes sont développées au cours des intrigues : inégalités sociales, stigmatisation du chômage mais aussi souffrance au travail. Nous nous interrogeons sur la fonction d’opérateur qu’endosse la série dans la sphère publique, susceptible de mettre en visibilité des problèmes publics et d’en construire des cadrages successifs au fil de la narration. En ce sens, scénaristes, producteurs et diffuseurs peuvent se concevoir comme des « entrepreneurs de morale » recourant à la sérialité dystopique afin de parvenir à la construction d’une « dramaturgie » des problèmes publics par le truchement de l’univers diégétique.