Le deuxième tour des élections municipales qui s’est déroulé en France en juin 2020 s’est traduit par l’arrivée au pouvoir d’élus écologistes dans plusieurs grandes villes, comme Lyon ou Bordeaux. Cette victoire, qui fait suite à la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 (perçue comme un prélude aux futures crises liées au changement climatique), a certainement été influencée par le discours d’intellectuels et d’experts militant en faveur d’une politique de transition écologique. À Lyon, la rivalité entre le maire sortant Gérard Collomb (figure nationale) et le candidat écologiste Grégory Doucet (inconnu du grand public), ainsi que les petits arrangements locaux du premier ont fait la une des médias. En raison d’un contexte national et local relativement dense, l’originalité des élections métropolitaines à Lyon (objet du livre de Paul Bacot, professeur à Sciences Po Lyon), a été peu soulignée auprès du grand public.
Dans cet ouvrage qui comble en quelque sorte cette lacune médiatique, il est question de la spécificité des élections métropolitaines à Lyon à venir en 2020, par un spécialiste des élections municipales en France, soulignant le caractère « unique » de la collectivité territoriale de la métropole du Grand Lyon. L’analyse qui en résulte tente d’articuler deux récits : le premier centré sur la politique d’un État centralisé menant une politique de décentralisation, et le second sur le rôle des initiatives locales (complicité entre deux élus, le sénateur-maire de la ville de Lyon et le président du conseil général du Rhône) pour inventer la métropole de Lyon…