Depuis une dizaine d’années, la pratique du chemsex, c’est-à-dire l’usage des produits psychoactifs tels que les cathinones (méphédrone, 3MMC, 4MMC, 3CMC, etc.), le GHB/GBL ou la méthamphétamine (crystal, tina) en contexte sexuel par les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) dans l’objectif de faciliter, améliorer et prolonger les rapports sexuels, se diffuse dans de nombreux pays . Les premiers travaux sur le chemsex, principalement aux États-Unis et en Grande-Bretagne, ont mis en avant les implications de ces usages en termes de santé publique en documentant les complications associées à ces pratiques, qu’elles soient somatiques et infectieuses (VIH et autres infections sexuellement transmissibles (IST), VHC, IST), psychiques (troubles liés à l’usage de drogues, estime de soi) ou sociales (perte d’emploi, isolement) . Malgré un nombre d’études important sur le chemsex, l’estimation de l’ampleur du phénomène reste difficile à établir du fait d’une part de la difficulté à recruter les personnes concernées et d’autre part à la fluctuation des définitions du chemsex et des produits associés (Benyamina et al., 2022). Selon les études, les prévalences de la pratique parmi les HSH, s’échelonneraient entre 3 % et 19 % , ou encore plus récemment en Europe de 11 % à 21 % . En France, les estimations sont du même ordre avec des variations selon les méthodes de recrutement et la nature de l’indicateur de 3 à 14 % (Gaissad & Velter, 2019 ; Milhet, 2019).
Aujourd’hui, dans l’optique d’une mise en œuvre de programmes de prévention, de réduction des risques, et de soins, adaptée à toutes les personnes concernées par l…