Couverture de PSYS_032

Article de revue

Étude clinique sur le rôle paternel lors d'une naissance prématurée

Pages 97 à 106

Notes

  • [1]
    Ce travail fait partie d’une recherche en cours mise en place conjointement par le SUPEA et le Service de Pédiatrie du CHUV à Lausanne (CH), « Parental representations, parental care and outcomes of prematurity ; a combined neuro-developmental and socio-emotional approach » financée par le FNRS n° 32-49712.96 (Müller Nix C, Pierrehumbert B, Forcada M, Jaunin L, Nicole A, Fawer CL, Moessinger A, et Ansermet F.).
  • [2]
    Chef de Clinique au Service Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, Lausanne (Suisse).
  • [3]
    Médecin associé au Service Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, Lausanne (Suisse).
  • [4]
    Linguiste au Service Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, Lausanne (Suisse).
  • [5]
    Professeur associé, Médecin-Chef du Service Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, Lausanne (Suisse).

Introduction

1L’espérance de vie des enfants nés prématurément a considérablement augmenté au cours des vingt dernières années dans les Unités de Néonatologie. Ces enfants, non viables jusque-là, se sont trouvés en mesure de continuer leur maturation somatique en dehors du corps de leur mère. La maîtrise technologique de la science médicale a d’abord entraîné une interrogation sur le développement ultérieur des capacités physiques de ces enfants. Très vite, on a également commencé à étudier les conditions psychiques entourant une naissance prématurée et l’impact qu’elles peuvent avoir sur l’évolution psychique de l’enfant. La prise en charge des enfants nés prématurément et de leurs parents a ainsi nécessité la présence dans les unités de soins néonataux de professionnels de la santé psychique. Dans la perspective d’un investissement pluridisciplinaire centré sur le bien-être de l’enfant prématuré, de sa famille ainsi que des équipes soignantes qui les entourent, on peut citer notamment la méthode kangourou (Legault et Goulet, 1995) qui favorise en même temps le développement de l’enfant et la relation parents-enfant. Aux confins de la vie et de la mort, la technicité de la médecine contemporaine interpelle à la fois la naissance physique et la naissance psychique.

La naissance prématurée, événement traumatique

2Dans le champ de la psychiatrie du nourrisson, la plupart des études se sont centrées sur le vécu maternel au cours de la grossesse et l’établissement du lien mère-bébé. Les observations cliniques du fonctionnement psychique de la femme enceinte ont révélé certaines particularités de celui-ci lors de la période gestationnelle. Il se caractérise par une plus grande aisance d’accès à l’intimité du sujet grâce à l’assouplissement du système défensif. L’expérience de la grossesse facilite la capacité de rêverie de la femme, lui permettant plus aisément d’aller à la rencontre de sa propre histoire infantile (Bydlowski, 1991). Mener une grossesse à son terme accorde à la future mère le temps nécessaire pour accomplir au mieux cette transition à l’intérieur d’elle-même, dans laquelle elle chemine accompagnée par toute la fantasmatique qu’elle développe autour de son enfant à venir. La littérature concernant le psychisme maternel durant les périodes gestationnelles et néonatales confirme que cette vie fantasmatique de la future mère est un élément central pour la construction du psychisme de son enfant (Winnicott, 1958, 1971a, 1071b ; Bion, 1963, 1967).

3L’interruption brutale de la phase de transition entre la femme et la mère par la venue d’une naissance prématurée court-circuite radicalement ce processus évolutif. La plupart des travaux autour de la naissance prématurée portent sur les compétences maternelles et sur leur influence quant à la mise en place de la relation mère-enfant (Stern, 1991 ; Bennett et al., 1994). On relève les réponses maternelles face à l’enfant, le lien avec les variables médicales (gravité de la prématurité, état de santé, séquelles prévisibles, etc.) mais également avec l’histoire de la mère au sein de sa propre famille (Zahr, 1991 ; Macey et al., 1987). Une naissance prématurée est un événement qui prend place au cœur de représentations maternelles déjà préexistantes qui vont donc s’y trouver modifiées. Celles-ci à leur tour vont influencer l’interprétation de l’événement de la prématurité et peuvent prédisposer la manière dont la mère va absorber psychiquement cette épreuve pour investir le lien avec son enfant.

4Compte tenu du vécu maternel, d’une part, du danger vital concernant l’enfant, d’autre part, une naissance prématurée est susceptible de provoquer un traumatisme psychique majeur pour la mère. En effet, l’arrêt brutal de leur grossesse provoque une blessure narcissique accompagnée d’intenses sentiments de culpabilité. En raison de l’état particulier de leur psychisme, les mères se trouvent à ce moment particulièrement vulnérables : leurs défenses psychiques étant amoindries, leur monde fantasmatique fait irruption de façon incontrôlable. Lors d’une naissance prématurée, les mères se trouvent ainsi dans une réalité où elles sont dans l’impossibilité de maîtriser quoi que ce soit, à la fois physiquement et psychiquement, et dans une position où elles sont attaquées dans leur narcissisme autant que dans leur corps. Confrontées au danger vital pour leur enfant, leur perception de défaillance s’accompagne d’une forte culpabilité. L’indignité ressentie évolue même quelquefois vers des sentiments d’hostilité à l’égard de leur enfant, qui peuvent se répercuter à des degrés divers sur la qualité de la relation mère-enfant, jusqu’au rejet inconscient de la naissance de l’enfant.

Du côté du père

5Les études récentes se sont prioritairement attardées à la description du vécu douloureux de la mère de l’enfant prématuré et à sa blessure narcissique (Heidt-Kozik et al., 1997). D’autres études abordent le « couple parental » traversant ces événements (Gonzalez et al., 1996), mais il est courant de ne pas distinguer entre le vécu maternel, généralement traumatique et mis au devant de la scène, et le vécu paternel, dont la singularité est, certes, plus difficile à cerner. Peu d’études ont ainsi tenté de tracer l’itinéraire du père de l’enfant prématuré, en ce qu’il a de nécessairement différent de celui de la mère.

6Nous nous sommes intéressés à ce qui se passe du côté du psychisme paternel, pour tenter d’identifier l’itinéraire de transition homme-père, lors d’une naissance prématurée. Notre perspective est donc d’interroger le rôle paternel confronté à la naissance prématurée et d’aborder une réflexion quant à savoir si l’irruption à portée traumatique d’une naissance avant terme conditionne la fonction paternelle par un excès de représentations mentales paralysantes, comme le laissent supposer la plupart des études qui traitent le « vécu parental » du seul point de vue maternel.

7Peut-on postuler que la fonction paternelle est altérée de façon traumatique par l’urgence et l’angoisse inhérente à la naissance prématurée ? Par ailleurs, cette position paternelle se trouve-t-elle momentanément évincée par la positon médicale, incontournable et prioritaire pour le devenir de l’enfant lors d’un accouchement prématuré ? L’imprévisibilité d’un accouchement prématuré permet-elle au psychisme paternel d’assumer rapidement sa mission ? Est-on en présence d’une paternité anticipée, en quelque sorte une pré-paternité ?

La paternité en question

8Distinguons ici le rôle du père de la paternité en tant qu’état, de son statut aussi bien social que juridique. Cette notion de paternité a subi de nombreuses mutations au cours du temps. Au « Pater Familias » dont l’origine se trouve dans les lois romaines, incarnation du pouvoir social du père, a succédé la « puissance paternelle » où le pouvoir s’exerce au sein même de la famille. Un ensemble de facteurs historiques nous semblent avoir convergé pour fragiliser la paternité : les changements de modalités de la puissance paternelle, dans notre société progressivement industrialisée, dans une famille devenue urbaine et conjugale, c’est-à-dire réduite au noyau mère-père-enfant, ont favorisé les responsabilités des individus qui la composent. Ceux-ci ne sont plus autant soutenus par le groupe élargi, social et familial. La transmission de la loi devient ainsi individuelle, se référant directement au cadre juridique de la filiation. La valorisation de la maternité, sous l’influence entre autres des pédagogues et des spécialistes de la famille, a progressivement conduit à l’émergence d’une nouvelle entité, celle de la mère et de son enfant, où le père s’est trouvé peu à peu exclu. Enfin, la paternité elle-même s’est également transformée par une réduction du pouvoir social et familial des pères, par une modification de leur statut et de leurs fonctions. Depuis le siècle passé, on peut ainsi percevoir à l’œuvre une certaine déstabilisation de l’institution paternelle, aboutissant à de nouvelles formes de paternité.

9Les précarités progressives de la paternité peuvent s’expliquer entre autres par le passage de la puissance paternelle à l’autorité parentale, aboutissant à un père sans puissance, à l’autorité partagée avec la mère, voire exclu de cette autorité. Les progrès des sciences biologiques, avec l’introduction des procréations dites médicalement assistées, a contribué à redistribuer les fonctions du père entre plusieurs hommes : géniteur, père, nourricier… Enfin, la multiplication des formes de la famille, avec la baisse du taux des mariages et l’augmentation des divorces, a entraîné des recompositions familiales et des modes de désignation légale de ces pères.

10On aurait donc affaire, de nos jours, à l’existence d’une paternité déstabilisée et fragilisée sur les plans légal, biologique et familial. Ainsi, l’homme se trouve en difficultés d’assurer la transmission de sa paternité permettant à son enfant d’accéder au sens de la filiation.

11Ce constat plutôt alarmiste concernant les pères de nos sociétés d’aujourd’hui ne peut-il pas être revisité en s’attardant à les écouter à l’émergence de leur paternité ? La naissance prématurée peut, à cet égard, être une sorte de loupe grossissante permettant de saisir certains aspects généraux de la paternité que la naissance à terme ne met pas forcément en évidence.

Matériel clinique et méthode

Un discours à comprendre

12C’est dans le cadre d’une recherche concernant la naissance prématurée que nous nous sommes attachés à réfléchir autour du vécu paternel. Cette recherche pluridisciplinaire comporte un volet pédopsychiatrique ayant comme matériel un entretien spécifique destiné aux parents d’enfants prématurés, le CLIP (« Clinical Interview For Parents of High Risk Infants », Meyer et al., 1993).

13Le CLIP est un entretien clinique semi-structuré, effectué peu de temps après la naissance de l’enfant, qui peut servir à la fois pour une unique évaluation du vécu des parents ou comme premier support pour une prise en charge parentale à plus long terme. L’entretien est enregistré en vidéo et dure environ une heure. Il aborde la conception, le déroulement de la grossesse et de l’accouchement, la santé actuelle de l’enfant et questionne par ailleurs le couple autour de leurs projections quant à l’avenir de leur enfant. Selon ses auteurs, cet entretien offre la particularité, contrairement à des questionnaires standardisés, de mieux identifier les phénomènes subjectifs qui habitent le psychisme parental durant cette période de leur existence.

14Initialement, notre propos était d’envisager l’analyse des entretiens d’une manière quantitative. Au vu de certaines caractéristiques récurrentes dans plusieurs entretiens, nous avons décidé, dans une perspective qualitative, de nous focaliser sur l’aspect clinique et d’en analyser un petit nombre. La majorité des entretiens ont confirmé la place prioritaire qu’occupe le discours de la mère de l’enfant prématuré, contrastant avec l’espace restreint dont dispose celui du père (soit non présent à l’entretien, soit répétant les affirmations de sa femme, ou parlant très peu, voire pas du tout). Cependant, quelques pères ont attiré notre attention par leur investissement particulier durant l’entretien. Nous avons voulu en savoir plus et avons donc sélectionné les entretiens de quatre couples, en tenant compte de l’implication du discours paternel au cours de l’entrevue.

15L’analyse du discours paternel retranscrit de l’entretien vidéo s’est effectuée selon une méthodologie combinant trois axes (Mejia et Ansermet, 2000). Une analyse thématique de type inductif, où l’on a identifié les thématiques spécifiques du vécu paternel ; une analyse lexicale, à l’aide du logiciel Alceste conçu par M. Reinert (1990), où nous avons procédé à un classement quantitatif des énoncés du discours paternel, nous permettant de préciser le vocabulaire et les champs sémantiques utilisés. Enfin, une analyse de l’énonciation où, au delà du contenu de pensée et du lexique, on a pu repérer entre autres quelques lapsus, ainsi que le style même du discours de chaque père.

Quatre pères

16Nous présentons ici, de façon fort succincte, un aperçu de la problématique qu’on a pu observer chez chaque père.

17

Jacques
Père d’une prématurée de 33 semaines. PN : 1 800 gr. Premier enfant du couple après une fausse-couche à 11 semaines. Lit strict maternel dès la 28e semaine en raison de contractions.

18Son discours rend bien compte des différentes étapes traversées depuis la conception jusqu’à la naissance de sa fille.

19Ebranlé par une première fausse-couche de son épouse, décontenancé par une période de stérilité qui s’en est suivie, il nous fait part de l’imprévisibilité qu’il a éprouvée jusqu’à la naissance inattendue de son enfant. Pour s’expliquer, il a recours à une réflexion sur sa perception du temps durant cette période, sur laquelle il n’a eu aucune possibilité de maîtrise. Une alternance de moments d’attente et d’impatience (deuxième grossesse, cinq semaines d’alitement pour son épouse) et de moments d’accélération du temps (fausse-couche, urgence de la prématurité) se manifeste dans la forme même de son discours.

20En abordant la naissance prématurée, il évoque sa position active autour de l’urgence liée aux événements, en comparant celle de son épouse, plutôt passive selon lui. Il fait référence à des émissions télévisées sur la prématurité et fait ressortir la priorité de son regard pour garder une certaine prise sur le réel, durant cette période traumatique.

21Il parvient à faire un tri topologique entre les lieux anxiogènes et menaçants (salle d’accouchement, pavillon des prématurés) et d’autres plus rassurants et contenants (l’hôpital régional avant et après l’hôpital universitaire). Le père se décrit comme un messager itinérant entre les différents lieux hospitaliers. Grâce à cette mobilité physique, il parvient par ailleurs à dépasser un certain degré d’inertie psychique, consécutif de la sidération éprouvée initialement.

22Sa capacité de se dégager assez rapidement d’une situation traumatique lui permet d’assurer une fonction d’étayage auprès de son épouse encore fragilisée et d’assurer une présence auprès de sa fille, de l’inscrire donc dans son système de filiation. D’autre part, pour refouler tous les fantasmes de mort liés au danger vital de la naissance de sa fille, il ne va qu’évoquer rapidement le décès brutal et inattendu de son père quelque temps auparavant.

23L’identification des représentations des événements vécus par ce père autour de cette naissance prématurée se compose de deux thématiques principales :

  1. Une déstabilisation de ses repères temporels soumis à des circonstances imprévisibles, couplée à des capacités adaptatives consécutives à sa position active.
  2. Une position paternelle rapidement fonctionnelle.
Paul
Père d’un prématuré de 30 semaines. PN : 920 gr. Premier enfant du couple.

24Il s’agit d’un père au discours moins affirmé initialement que le précédent. Cependant, au décours de l’entretien, il va pouvoir s’identifier à la prématurité de son fils, en évoquant les failles et les manques de son histoire personnelle d’enfant d’immigrés.

25Racontant le déroulement de la grossesse de son épouse, il va faire une distinction assez nette entre son aisance à bien identifier les caractéristiques du fonctionnement masculin face au mystère du vécu féminin. Participer comme observateur à l’accouchement de son épouse va le plonger temporairement dans un état d’excitation jubilatoire où le fait d’être visuellement présent durant ces instants dramatiques le contraint à opter pour une position active par la suite lui permettant de dégager quelque peu son épouse de sentiments de culpabilité liés à sa défaillance de mère.

26Ce père démontre également l’importance des repères spatio-temporels, qui circonscrivent l’événement traumatique lui permettant d’en repérer le contenu. En fin d’entretien, il va témoigner de son vécu d’enfant clandestin qui n’a pas eu l’opportunité d’accéder au monde de la connaissance. Cette faille cognitive provoque des répercussions sur son estime de lui-même, ce que reconnaît son épouse, qui le soutient dans un mouvement réparateur. Ce père s’attend à être accompagné plus tard par son fils dans sa propre soif d’instruction.

27Le vécu de ce père s’articule autour de deux thématiques principales :

  1. Sa position d’observateur confronté à un événement traumatique et complexe. Le regard de ce père, confronté à la naissance imprévisible de son fils, s’organise à la fois autour de l’interdit de savoir et au plaisir de voir.
  2. La capacité, en revisitant sa propre histoire, de s’identifier à la prématurité de son enfant. L’accès à ses propres défaillances permet à ce père d’assimiler la prématurité de son fils, lui permettant d’accéder à une identité plus mature.
Jean
Père d’un prématuré de 29 semaines ; PN : 1 190 gr. Premier enfant pour le couple, deuxième enfant pour la mère. Découverte d’un anévrisme cérébral maternel durant la deuxième grossesse.

28Le contenu du discours de ce père tourne surtout autour de la place que son épouse lui octroie. Très attaché au premier enfant de sa femme, qu’il considère comme le sien bien qu’affirmant qu’il n’est pas le père biologique, se définissant comme « une pièce rapportée » vis-à-vis de sa belle-famille avec laquelle son épouse reste très complice, inquiété par la pathologie cérébrale de sa femme découverte durant la grossesse, il tente de s’affirmer par la conviction du désir de son enfant de se battre pour survivre. En outre, certaines connaissances du milieu médical l’autorisent à une certaine maîtrise de ces événements angoissants. Cependant, la prématurité de son fils l’a plongé dans ce qu’il qualifie de sentiment d’impuissance, typiquement masculin selon lui, en opposition avec le sentiment de culpabilité qui dominerait le psychisme de la mère frappée par ce drame. Il démontre cependant une surprenante capacité de s’identifier à la mère et au bébé, en faisant une description quasi anatomique de la position du bébé dans l’utérus de la mère.

29Les thématiques concernant le vécu de ce père confronté à la prématurité sont plus conflictuelles :

  1. Recherche d’une place identitaire pour asseoir sa paternité.
  2. Sa position douloureuse face aux dangers de mort potentiels qu’il côtoie (prématurité de son enfant, anévrisme cérébral de son épouse).
Pierre
Père d’une prématurée de 26 semaines ; PN : 975 gr. Premier enfant du couple après une fausse-couche à 8 semaines. Complications cardio-respiratoires maternelles en raison d’une gestose.

30Cet enregistrement est celui dans lequel le discours paternel prend le plus de place. Journaliste de profession, il décrit le déroulement des événements en inscrivant le singulier de son vécu personnel dans une généralisation du phénomène traumatique. Sa maîtrise par la pensée laisse cependant deviner la place difficile qu’il a occupée durant la période où sa fille et sa femme présentaient toutes deux un danger vital. Il établit, dans son récit, une équation entre la naissance qui est de l’ordre de l’humain et la mort qu’il associe à la technique.

31D’autre part, son discours fait ressortir la transition femme-mère. Inquiet pour la santé de son épouse, blessée par ailleurs dans sa fonction maternelle par la prématurité de leur fille, il supplée momentanément cette fonction pour affirmer sa paternité. Ce père démontre des capacités d’identification précoces avec sa fille, cheminant avec elle dans son combat de survie. Pour cela, il s’appuie sur le monde médical, garant de la vie de son enfant. Il se montre beaucoup plus décontenancé pour absorber parallèlement les éventuelles conséquences, tout aussi dramatiques, de l’état de santé de son épouse.

32Son témoignage met en évidence deux points :

  1. L’importance prioritaire de la narration des événements parcourus lui permettant d’historiciser son vécu, de l’inscrire dans la temporalité.
  2. La conflictualité psychique éprouvée lors de la confrontation conjointe d’un risque de mort pour sa fille et sa femme.

Résultats

D’autres circonstances, un autre vécu

33Les pères de notre échantillon présentent un vécu fort différent de la prématurité comparé à celui de la mère de leur enfant. En effet, la blessure narcissique, la défaillance et la culpabilité ne sont que peu évoquées dans leur discours, contrairement à celui de la mère. Ce sont d’autres phrases que l’on entend pour chaque moment délicat : à l’instant de la naissance, « j’ai bien aimé regarder l’accouchement » ; la naissance avant terme est une « chance », « j’ai considéré que dans notre malchance, en tant qu’homme, j’avais beaucoup de chance, d’avoir ma fille trois mois avant », concernant la fragilité de l’enfant, « on profite bien de la petitesse » ; par rapport aux difficultés à surmonter l’événement, « l’homme est sur ses deux pieds ».

34Cherchant à mieux comprendre les raisons de cette différence, nous avons orienté notre réflexion sur les conditions psychiques de la mère et du père au moment où ils sont confrontés à un événement à portée traumatique tel la prématurité.

35La naissance prématurée d’un enfant va déclencher dans le psychisme de ses parents, par la brutalité de sa survenue, un débordement pulsionnel, comparable à un bouleversement traumatique, dans lequel l’afflux d’excitations extérieures va dépasser les capacités de contenance de l’appareil psychique. L’activité psychique tétanisée par des angoisses de mort est suspendue, déconnectée des repères du temps et de l’espace. Advenir comme parents dans de telles conditions va nécessiter la mobilisation de mécanismes de défense intrapsychiques susceptibles de faire barrage aux représentations inconscientes insupportables. Pour dépasser l’impact sidérant initial, effraction psychique violente paralysant la liaison psychique, le Moi va devoir se mobiliser afin d’accéder à de nouvelles représentations. Ceci pourra rétablir les conditions d’un fonctionnement psychique moins douloureux pour chaque parent tout en tenant compte de la réalité extérieure, en l’occurrence l’état de santé de leur enfant.

36Schématiquement, la confrontation d’une personne avec un événement traumatique se décompose en deux temps : son entrée est brutale, sidérante, avec une perception de vide, sans représentation possible. Un père décrit ce moment ainsi : « C’est vrai que là, c’était hop-hop et puis après, loin, et ça c’était le moment le pire, c’est qu’on a dit, bon dans une heure, et tous les médecins, toutes les infirmières, tout le monde est parti. Il y avait juste encore une aide-infirmière qui nettoyait la salle et puis j’étais là, alors pendant une heure, on a regardé cette dame en train de nettoyer la salle d’accouchement, changer tous les draps et tout et puis il y a personne, rien du tout, on était là comme ça, bon. Et puis après tout d’un coup il y a quelqu’un qui est venu la chercher puis on est monté en chambre. Mais pendant une heure, vraiment alors, on s’est dit mais bon, est-ce qu’ils nous ont oubliés ? puis il y avait plus rien, il y avait la dame qui était en train de nettoyer et tout, ça faisait quand même un peu … ».

37La sortie de ce moment de sidération nécessite une remobilisation de l’énergie psychique par la reprise de l’activité permettant une décharge par l’acte, le rétablissement des repères spatio-temporaux, le recours rapide au processus défensif préexistant. Cette remise en fonctionnement du psychisme va permettre de restaurer la liaison psychique paralysée dans un premier temps. Cette liaison va pouvoir inscrire temporellement l’événement et lui attribuer une chronologie narrative : avant, maintenant, après.

38Du côté maternel, la vulnérabilité des défenses au niveau de la pensée, liée à la particularité de son psychisme au cours de la grossesse, rend l’irruption traumatique encore plus violente. L’impossibilité de maîtriser sa pensée va laisser la vie fantasmatique envahir l’espace psychique maternel. Les désirs inconscients non refoulables et intolérables envers l’enfant vont amplifier l’effet traumatique initial.

39En outre, contrairement à un accouchement à terme, où la mère préserve une certaine maîtrise physique et psychique, elle est soumise par la prématurité de son enfant à une instrumentalisation de son corps (césarienne, réanimation, etc.) qui la relègue dans une position totalement passive.

40Les conditions extrêmes ne permettent souvent pas à ces mères d’élaborer l’événement traumatique assez rapidement pour se dégager de la sidération et trouver une place fonctionnelle vis-à-vis de leur enfant.

41Du côté paternel, le premier moment de sidération est vécu comme un sentiment d’impuissance. Cependant, contrairement aux mères, les pères nous semblent dans des dispositions psychiques et physiques plus aisément mobilisables : ils peuvent activer leurs défenses habituelles, ils maintiennent une prise sur la réalité de leur enfant. Par leur regard extérieur, équivalent d’un processus psychique, leur observation et leur possibilité d’action (soins à leur enfant), ils assument immédiatement un rôle auprès de l’enfant.

42Si l’entrée dans l’événement traumatique est vécue conjointement par le couple comme un moment hors du temps, la sortie de la sidération est considérablement différente pour chacun d’entre eux. Leur emprise visuelle et leur mouvement, correspondant à des modes de défense plutôt masculins, permettent aux pères une prise sur la réalité qui peut aller jusqu’à l’appropriation de la naissance, comme témoigne ce lapsus qui dévoile un désir inconscient d’accouchement : « il y a eu cet accouche…, moi, j’ai accouché, j’ai assisté en fait à tout l’accouchement ». Cette position active, ressentie parfois comme soulignant la défaillance maternelle, ne semble pas cependant obéir principalement à une rivalité vengeresse ; elle agirait plutôt foncièrement comme une position de tiers pouvant s’impliquer aussi bien auprès de l’enfant, auprès de la mère, qu’entre la mère et l’enfant.

43C’est ainsi que, selon la dynamique particulière à chaque couple, la position active des pères et la part de responsabilité qu’elle implique peut décharger quelque peu la mère d’un excès de sentiments négatifs. C’est pourquoi le discours des pères témoigne bien que le processus s’équilibre dès le retour à domicile, les mères pouvant alors assumer entièrement leur propre fonction. Cette délégation inconsciente permet très rapidement à ces pères d’investir leur fonction paternelle, non pas tant dans une rivalité œdipienne avec la mère, que dans un authentique système de filiation.

44D’avoir focalisé notre attention sur le discours paternel nous a permis d’observer non seulement un vécu fort différent de celui habituellement décrit, mais également, et à notre surprise, de mieux comprendre la dynamique parentale. Du côté du couple, on remarque en effet, chez les deux premiers pères par exemple, que la place active du père durant l’hospitalisation de l’enfant permet à la mère de se restaurer intérieurement après l’épisode aigu. Elles revivront à la maison les deux mois manquants de grossesse, l’une par l’allaitement, l’autre par l’activité nocturne déployée auprès de l’enfant.

45Pour les deux autres pères, pour lesquels se sont cumulées des inquiétudes pour la vie de leur épouse, l’influence du soutien du père à la mère paraît moins évidente. Tout aussi bien identifiés à leur enfant, la confrontation au danger de mort que présente la mère les laisse beaucoup plus démunis pour remplir une fonction d’étayage vis-à-vis de leur femme.

Discussion

46On peut analyser le rôle paternel en repérant trois composantes, distinctes mais certainement synchroniques :

  1. L’identification par le père à l’enfant comme issu de lui-même ou dyade père-enfant.
  2. La fonction de tiers entre la mère et l’enfant ou tryade père-enfant-mère.
  3. La position d’altérité au regard de la mère : le partenaire de la mère ou dyade mère-père. La naissance prématurée nous permet d’observer plus en détail et sous un angle inattendu ces trois pères : le père procréateur, le père comme tiers et le père comme partenaire de la mère.

Le père procréateur

47Par définition, le père engendre l’enfant et lui transmet la moitié de son patrimoine génétique. Le discours de ces quatre pères met assez bien l’accent sur deux moments distincts où ceux-ci interviennent pour accéder à la paternité : le moment de la conception et le moment de l’accouchement. Le premier à la fois biologique et imaginaire ne peut être concrétisé que par l’existence du deuxième, imprévisible et potentiellement traumatique lors d’une naissance prématurée.

48Nous avons signalé que la sidération initiale est exprimée par les pères comme un sentiment d’impuissance contrastant avec le sentiment de défaillance et de culpabilité qui nous semble plus souvent rencontré chez les mères. Le premier père de notre échantillon fait d’ailleurs un lien explicite entre l’accouchement prématuré et une période de stérilité suite à une fausse couche, dont il se sentait principalement responsable. Le devenir père est ainsi fortement lié chez l’homme à sa fécondité, plus précisément à sa puissance sexuelle.

49Notre clinique du père de l’enfant prématuré nous apprend également qu’à côté de ce don de vie, le père, au cours de cet itinéraire perturbé, reste le garant du maintien de la vie de son enfant, soutenu dans cette perspective par le rapport au corps médical. Le corps médical dans sa fonction de permettre la survie des enfants nous apparaît en effet comme un support essentiel à la dynamique de ces pères en ce qui concerne la filiation. Le décalage maturatif de leur enfant, ce dernier étant remis aux soins d’une équipe médicale sophistiquée, permet aux pères d’assumer en miroir avec l’équipe soignante un rôle d’étayage pour la mère.

50Les pères sont en effet à même d’entretenir un rapport d’identification vis-à-vis des médecins (pôle du père) et parallèlement s’identifier à leur enfant prématuré (pôle de l’enfant) dans une attitude de filiation envers les médecins. L’identification au corps médical passe souvent par la reconnaissance « professionnelle » : « C’est très professionnel. Moi, je sais que c’est pour son bien, donc qu’il y ait 15 tuyaux ou bien 18, ça change rien ». Les pères expriment également le sentiment de sécurité, d’intimité, voire de régression, dont ils bénéficient auprès de leur enfant soigné par l’équipe : « Au Pavillon des Prématurés, on est dans un cocon ». Dans une identification à leur enfant, ces pères profitent du pôle parental des soignants, équivalent régressif, pour lesquels ils expriment une profonde gratitude. La sortie des soins aigus, et d’autant plus le retour à la maison, abandon des garants protecteurs de la survie et du bien-être de leur enfant, les surprennent. Concernant cet aspect extrêmement positif de la relation au corps médical, il nous faut cependant relever que notre échantillon ne comprenait que des témoignages de pères d’enfants ayant survécu à leur prématurité et dépourvus de séquelles somatiques.

Le père comme tiers

51Les travaux des psychanalystes ont insisté sur la fonction paternelle qui est fondamentale pour l’identité de l’enfant : celle de faire barrage à une tendance fusionnelle entre la mère et son enfant (Freud, 1911 ; Lacan, 1957-58). Cette fonction va permettre à l’enfant d’entrer dans le monde du langage et permet à la femme de devenir mère en les référant tout les deux à un interdit fondateur de la parenté : l’interdit de l’inceste, qui délimite la différence générationnelle.

52« Un vient de deux » (Levi-Strauss, 1958), cette formule ne renvoie pas seulement au biologique de la procréation, elle renvoie à un ordre symbolique. De ce fait, on peut dire que le petit des humains « naît deux fois ». Une première fois au monde du vivant et une seconde fois au monde de l’humain, du langage et de la culture. A chacune de ses naissances, le père intervient à la fois dans sa fonction biologique et dans sa fonction symbolique. Par la reconnaissance de cette fonction, l’enfant se trouve distinct de sa mère : il n’est plus, selon l’expression de Mélanie Klein (1952), son « objet partiel », il devient un sujet. La tâche du sujet est de pouvoir construire son identité sexuelle et de se situer à une place généalogique déterminée, c’est-à-dire dans la différenciation de l’autre.

53Lors d’un accouchement à terme, la mère détient le rôle actif qu’on attend d’elle : mettre son enfant au monde. Le père, à ses côtés, paraît n’avoir qu’un rôle secondaire. La naissance prématurée semble en quelque sorte inverser les rôles : le père est propulsé en première ligne, c’est à lui d’assurer la continuité de la relation parent-enfant. Cette dynamique singulière lui offre la possibilité, en s’appuyant sur le pôle médical, d’effectuer un véritable travail de liaison psychique entre sa femme et son enfant.

54Le témoignage de ces quatre pères nous a ainsi fait découvrir une autre facette du rôle de tiers, qui n’a pas souvent été mise en avant : le père du prématuré est un tiers qui, au lieu de séparer, fait le lien entre la mère et l’enfant. La fonction symbolique du tiers est la différenciation entre la mère et l’enfant, cette fonction peut être remplie en séparant mais également, et c’est ce que l’on observe avec le père du prématuré, en réunifiant, et ceci de façon beaucoup plus évidente que lors d’un accouchement à terme. Le père opère un travail psychique à la fois de réunification et de différenciation.

Le père comme partenaire de la mère

55Notre étude laisse entrevoir que l’impact traumatique n’est pas superposable entre la mère et le père de l’enfant prématuré. Cependant, nos pères se sont trouvés à une place de partenariat actif dans l’entreprise parentale ; ils se sont trouvés appelés à assumer leur rôle de père prématurément, portant eux aussi leur responsabilité sur la part de vie au moment de la naissance. Par là, ils assument également leur responsabilité sur la part de mort que le surgissement du vivant entraîne nécessairement, et cela, paradoxalement, peut aider la mère à trouver sa propre place. En effet, en prenant sur eux la responsabilité parentale, les pères peuvent dégager quelque peu leurs épouses des sentiments de culpabilité liés à leur défaillance.

56La sortie du traumatisme plus rapide chez le père pourrait ainsi être tenue en compte, en valorisant ses compétences précoces, afin d’améliorer la prise en charge de la mère et de l’enfant. On pourrait envisager dans cette optique la dynamique du rôle paternel comme un support thérapeutique pour apaiser quelque peu la culpabilité maternelle.

57Notre réflexion sur le rôle du père lors d’une naissance prématurée pourrait ouvrir deux perspectives dans le cadre des recherches théorico-cliniques et des soins psychiques en Néonatologie. Le vécu de la prématurité est suffisamment différent entre le père et la mère pour qu’une attention particulière soit portée au vécu de chacun des parents. Sur le plan psychique, il n’y a pas de mère sans que se pose la question du père. De cette évidence, une réflexion pourrait s’amorcer en prenant en compte l’importance de la dynamique du couple : par la reconnaissance et le soutien du rôle paternel, il est possible de soulager la mère de l’enfant prématuré afin que la relation mère-enfant ne reste pas trop marquée par l’effet potentiellement traumatique de la prématurité. Cette constatation est d’ailleurs corroborée par l’expérience clinique qui a poussé les pédiatres de notre Service à ne pas s’adresser aux mères en l’absence du père lorsqu’il y avait une péjoration de l’état de l’enfant. La présence du père dans ces circonstances a été intuitivement ressentie comme indispensable.

58Les trois facettes du rôle du père mises en évidence, le père procréateur, le père comme tiers et le père comme partenaire de la mère proposent une discussion plus approfondie et une confrontation avec la notion psychanalytique de fonction paternelle, actuellement envisagée presque exclusivement comme celle du tiers « séparateur ». La psychiatrie du nourrisson, dans une optique psychanalytique, pourrait aussi se pencher sur la fonction paternelle dans la relation précoce, notamment concernant la procréation médicalement assistée, en prenant en compte l’ensemble de ses trois aspects.

Bibliographie

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Mots-clés éditeurs : traumatisme, paternité, naissance prématurée

https://doi.org/10.3917/psys.032.0097

Notes

  • [1]
    Ce travail fait partie d’une recherche en cours mise en place conjointement par le SUPEA et le Service de Pédiatrie du CHUV à Lausanne (CH), « Parental representations, parental care and outcomes of prematurity ; a combined neuro-developmental and socio-emotional approach » financée par le FNRS n° 32-49712.96 (Müller Nix C, Pierrehumbert B, Forcada M, Jaunin L, Nicole A, Fawer CL, Moessinger A, et Ansermet F.).
  • [2]
    Chef de Clinique au Service Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, Lausanne (Suisse).
  • [3]
    Médecin associé au Service Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, Lausanne (Suisse).
  • [4]
    Linguiste au Service Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, Lausanne (Suisse).
  • [5]
    Professeur associé, Médecin-Chef du Service Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, Lausanne (Suisse).
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