PSN 2017/2 Volume 15

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Article de revue

Évolution après la révolution de Jasmin des troubles mentaux en Tunisie

Pages 7 à 17

1La Tunisie a connu de nombreux bouleversements aussi bien sur le plan politique et social que sur le plan économique, depuis la révolution de janvier 2011. Le paysage politique a profondément changé avec l’organisation des premières élections libres dans l’histoire de la Tunisie et l’adoption d’une nouvelle Constitution en 2014, réussissant ainsi, un premier pas vers la transition démocratique.

2Néanmoins, le climat politique reste très instable en particulier avec la montée de l’extrémisme religieux et la multiplication des assassinats politiques et des actes terroristes. Caisse de résonance des conflits qui agitent la région, la Tunisie se trouve depuis quelques années confrontée à un problème d’insécurité au niveau des régions limitrophes particulièrement avec la Libye où l’alliance entre trafiquants d’armes et de drogues et cellules djihadistes armées paraît se renforcer sensiblement.

3Sur le plan social, on remarque une explosion de la violence, des passages à l’acte auto et hétéro-agressifs, des revendications sociales et salariales qui résultent de plusieurs décennies de sentiment d’injustice et de marginalisation. La répercussion de ces revendications présente des enjeux énormes sur les équilibres financiers et économiques de l’ensemble du pays avec une baisse de la plupart des indicateurs essentiellement le PIB (produit intérieur brut), la production industrielle et l’investissement direct étranger. À ceci, s’ajoutent la chute du pouvoir d’achat et des recettes générées par le tourisme.

4Parallèlement, la pratique psychiatrique nous a permis de constater des modifications de la clinique avec une augmentation de la demande de soins, une accentuation de la violence et de l’impulsivité incluant le passage à l’acte suicidaire, une multiplication des décompensations psychotiques liées aux conduites addictives et une modification de la thématique des délires psychotiques portant principalement sur les thèmes mystiques, religieux et politiques.

5Dans ce cadre, nous avons voulu reproduire l’enquête santé mentale en population générale dans son volet épidémiologique. Les objectifs de notre étude étaient de déterminer les prévalences des différents troubles mentaux en population générale et de les comparer à celles retrouvées en 2005 par l’enquête SMPG.

Méthodes

6Nous avons cherché à reproduire la méthodologie de l’enquête « Santé mentale en population générale : images et réalité » réalisée en Tunisie en 2005. Notre étude était descriptive et transversale Elle a été réalisée sur une période s’étalant du 1er février au 26 mars 2016.

7Les différents quotas ont été établis en se basant sur les données du dernier recensement général de la population et de l’habitat de 2014 [11].

8Ont été incluses dans l’enquête, les personnes habitants le gouvernorat de l’Ariana, ayant consenti oralement à prendre part à l’enquête et à répondre aux questions posées. Pour chaque personne interrogée, nous avons expliqué les objectifs de l’étude et insisté sur le respect de l’anonymat. Le questionnaire utilisé était composé de 2 volets :

9Questionnaire d’identification : données socio-démographiques

10Mini International Neuropsychiatric Interview (MINI) : dans sa version 1.00 traduite en arabe dialectal, qui permet d’explorer les troubles suivants : Les troubles de l’humeur, les troubles anxieux, les troubles liés à la consommation d’alcool ou de drogue, les symptômes psychotiques, le risque suicidaire et l’insomnie [12].

Résultats

11Les caractéristiques socio-démographiques de l’échantillon sont décrits dans le Tableau I.

Tableau I

Caractéristiques socio-démographiques de l’échantillon

Tableau I
Variables Effectif Pourcentage Sexe ratio 1,01 Âge moyen 42 +/- 2,26 ans Niveau d’études Sans instruction Avec instruction 37 263 12,3 % 87,7 % Situation matrimoniale Célibataire marié 94 206 31,3 % 68,7 % Profession Oui Non 174 126 58 % 42 % Revenu moyen par ménage Moins de 350 dinars tunisiens Entre 305 et 550 dt Entre 550 et 850 dt Entre 850 et 1 600 dt Plus que 1 600 dt 41 64 78 66 51 13,7 % 21,3 % 26 % 22 % 17 % Religion Croyant Pratiquant 297 165 99 % 55 %

Caractéristiques socio-démographiques de l’échantillon

Prévalence de l’ensemble des troubles, risques ou symptômes recensés par le MINI

12Dans notre étude 52 % des sujets (n = 155) présentaient au moins un trouble (trouble de l’humeur, trouble anxieux, trouble lié à la consommation d’alcool ou de drogues et trouble psychotique). Cette prévalence atteignait 56 % si on incluait l’insomnie et le risque suicidaire (n = 168).

13Une comorbidité était observée chez 30 % (n = 90) tandis que 7 % (n = 22) présentaient deux ou plusieurs troubles distincts. Un seul trouble, risque ou symptôme était retrouvé dans 19 % des cas (n = 56).

14En comparant ces résultats à ceux de l’enquête SMPG faite en 2005 en Tunisie, on avait noté que la prévalence d’au moins un trouble était stable alors que celle d’au moins un trouble, risque ou symptôme avait diminué de 12 %. La présence de plusieurs troubles de façon simultanée ou distincte avait également légèrement baissé.

15Dans notre étude (Tableau II), la prévalence la plus élevée était celle des troubles de l’humeur (35 %) suivie de celle des troubles anxieux (33 %). Les troubles dépressifs concernaient 31 % de la population étudiée dont 10 % souffraient d’un trouble dépressif récurrent. La dysthymie a été également retrouvée chez 10 % des sujets.

Tableau II

Comparaison de la prévalence des troubles recensés entre 2005 et 2016

Tableau II
Diagnostic SMPG 2005 SMPG 2016 Trouble de l’humeur 38 % 35 % Trouble dépressif isolé 35 % 31 % Trouble dépressif récurrent 18,2 % 10 % Dysthymie 4,3 % 10,3 % Épisode maniaque 3,9 % 4 % Trouble anxieux 37 % 33,3 % Agoraphobie 6,6 % 2 % Trouble panique 14 % 10,3 % Agoraphobie avec trouble panique 2,2 % 0,3 % Phobie sociale 9,3 % 5 % Trouble anxiété généralisée 15,3 % 16,7 % État de stress post-traumatique 3,8 % 1,3 % Dépendance ou utilisation nocive d’alcool 7,2 % 7 % Dépendance ou utilisation nocive de drogues1,2 % 3 % Syndrome psychotique 0,9 % 2,7 % Risque suicidaire 14 % 22,7 % Insomnie 20,5 % 21,3 %

Comparaison de la prévalence des troubles recensés entre 2005 et 2016

16Les troubles anxieux étaient représentés majoritairement par le trouble anxiété généralisée (17 %) et le trouble panique (10 %) suivis par la phobie sociale (5 %), tandis que l’agoraphobie et l’état de stress post-traumatique avaient concerné respectivement 2 % et 1,3 % de l’échantillon.

17Les conduites addictives avaient été retrouvées dans 10 % des cas, soit 7 % pour l’alcool et 3 % pour la drogue.

183 % de la population avaient présenté un trouble psychotique isolé ou récurrent.

19Le risque suicidaire était de 23 % tandis que l’insomnie avait concerné 21 % des sujets.

20En comparant les prévalences de 2005 à celles de 2016, on a constaté que (Tableau II) :

  • les troubles prédominants étaient les mêmes dans les deux études ;
  • une légère baisse des troubles de l’humeur avait été notée, en particulier pour la dépression ;
  • les troubles anxieux avaient également légèrement régressé, à l’exception du trouble anxiété généralisée dont la prévalence était relativement stable ;
  • les conduites addictives avaient augmenté de façon discrète ;
  • les syndromes psychotiques et le risque suicidaire avaient, quant à eux, connu une hausse considérable entre 2005 et 2016 ;
  • la prévalence de l’insomnie était restée stable.

Discussion

Limites de l’étude

21A) Le gouvernorat choisi : nous avons été dans l’obligation de sélectionner la même région d’étude que celle choisie en 2005, soit le gouvernorat de l’Ariana. Toutefois, la population tunisienne est caractérisée par l’existence d’importantes inégalités entre les différentes régions, qui se sont, davantage, creusées après la révolution de 2011 [11], à titre d’exemples :

  • L’Ariana emploie 6,3 % de la population active occupée totale du pays en 2014 contre 5 % en 2004.
  • L’Ariana est le gouvernorat où les activités à haute valeur ajoutée sont les plus développées.
  • Le taux de chômage à l’Ariana est parmi les plus bas du pays. Il stagne depuis 2004 à 11,3 % contre 14,8 % à l’échelle nationale en 2014.

22Ce gouvernerat n’est pas représentatif de l’ensemble du pays.

23B) La taille de l’échantillon : pour des raisons de faisabilité de l’enquête, nous avons été contraints de nous limiter à 300 personnes.

24C) L’instrument de mesure utilisé : le MINI, bien que traduit à l’arabe dialectal, n’a pas encore fait l’objet d’une validation. Par ailleurs, Le MINI a été largement critiqué, car considéré comme un bon outil pour le dépistage, sans toutefois être assez spécifique. De même, les réponses aux items de type dichotomique ne permettent pas d’évaluer la sévérité des symptômes.

Comparaison des caractéristiques des échantillons de 2005 et 2016

25En comparant les quotas fixés lors des deux enquêtes SMPG de 2005 et 2016, nous avons noté d’importants changements

26En effet, la proportion des jeunes et des adultes a connu une augmentation (respectivement 67 % vs 62,3 % et 33 % vs 37,7 %). Le taux d’analphabétisme était passé de 30,9 % à 12,3 % et le pourcentage de diplômés du secondaire et du supérieur a connu une augmentation (35,2 % vs 67 %). La répartition de la population selon le genre, est restée à peu près la même entre les 2 enquêtes (sexe ratio H/F égal à 1).

27Notre échantillon était composé de plus de personnes mariées comparativement à celui de 2005 (50,4 % vs 59,7 %). Le taux de chômeurs avait augmenté de 4 % en 10 ans alors que celui des femmes au foyer avait nettement régressé (50,9 % vs 42,1 %). L’évolution du revenu des ménages a été marquée par l’amélioration. Le taux des classes aisées avait augmenté de 14 % entre les 2 enquêtes. Enfin, la croyance et la pratique de la religion n’avaient pas connu de changements.

Évolution de la prévalence d’au moins un trouble

28Dans notre étude, la prévalence d’au moins un trouble, risque ou symptôme recensés par le MINI dans la population étudiée était de 56 %. Ce taux avait diminué de 12 % par rapport à 2005. Cette importante prévalence des troubles mentaux dans l’enquête SMPG de 2005 confirmée par notre étude, semble être une particularité de la région du Maghreb. En effet, sur les quatre sites ayant participé à l’enquête de 2005 (Tunis, Alger, Tanger et Nouakchott), la prévalence moyenne d’au moins un trouble était de 45,81 % constituant ainsi le plus haut pourcentage retrouvé dans les différentes zones où a été menée l’étude [4].

Évolution des troubles dépressifs

29La variation des troubles de l’humeur entre 2005 et 2016 n’était pas manifeste. Or, selon l’OMS de 2012, 350 millions de personnes dans le monde souffriraient de troubles dépressifs. Il semblerait en effet, que la dépression concerne de plus en plus de personnes dans le monde et que l’âge de début soit en constante régression [8]. Comment peut-on alors expliquer la quasi-stagnation de la prévalence des troubles dépressifs entre 2005 et 2016 en Tunisie ?

30Ce constat pourrait trouver quelques explications de par le « profil » des personnes recrutées dans notre étude. Rappelons que d’importants changements socio-démographiques ont eu lieu dans la population du gouvernorat de l’Ariana au cours de cette dernière décennie, à savoir le vieillissement de la population, la réduction du taux d’analphabétisme et l’augmentation du nombre de diplômés du supérieur, l’amélioration de la situation économique des ménages ainsi que l’augmentation du pourcentage de personnes mariées dans notre échantillon, comparativement à l’échantillon de l’étude de 2005. Ces changements pourraient avoir contribué, de ce fait, à réduire le risque de troubles dépressifs dans notre étude. Dans tous les cas, notre étude vient confirmer l’importance des troubles dépressifs dans notre pays déjà recensée en 2005.

Évolution des troubles anxieux

31La prévalence des troubles anxieux a connu une légère baisse. En effet, elle est passée de 37 % en 2005 à 33,3 % en 2016.

32Les troubles les plus fréquemment repérés dans les deux enquêtes étaient le trouble anxiété généralisée (qui avait faiblement augmenté en 2016 : 15,3 % vs 16,7 %) et le trouble panique (qui avait diminué de 14 % à 10,3 %).

33Tout comme la dépression, les troubles anxieux sont des troubles psychiatriques très fréquents en population générale, particulièrement au sud de la Méditerranée. Les enquêtes SMPG, avaient classé la région du Maghreb en première position pour les troubles anxieux avec une prévalence de 30,05 % alors que cette prévalence n’était que de 17,55 % en Europe par exemple [4].

34En revanche, les autres troubles anxieux avaient baissé légèrement au cours de notre enquête. Une première explication à cette baisse pourrait venir du fait que notre échantillon (de 300 personnes) ne nous permettait pas d’évaluer avec une grande précision la prévalence des troubles anxieux plus rares au sein de la population tunisienne. Une autre hypothèse pourrait concerner le choix du gouvernorat de l’Ariana, considéré, parmi les zones favorisées du pays avec de meilleures conditions socio-économiques par rapport au reste des gouvernorats et par rapport à l’année 2005.

35Par ailleurs, la population du gouvernorat de l’Ariana n’avait pas été directement touchée par les émeutes et les répressions sanglantes ayant eu lieu lors de la révolution, ni par les grands attentats perpétrés sur le sol tunisien. En effet, la majorité des victimes de la révolution de 2011 étaient tombées dans les gouvernorats de Kasserine, Sidi Bouzid, Gafsa et Tunis [3]. Les attentats terroristes ayant fait de nombreuses victimes avaient, quant à eux, touché essentiellement les villes de Sousse, Tunis, Ben Guerdane et Kasserine.

36Or, après de tels évènements pouvant engendrer des traumatismes aussi bien physiques que psychiques, une flambée des troubles anxieux en particulier l’état de stress post-traumatique, a souvent été observée dans les populations concernées [9, 12]. L’enquête transversale tunisienne menée entre janvier et octobre 2011 auprès des patients s’étant présentés aux consultations externes de l’hôpital Razi pour une symptomatologie présumée en rapport avec la révolution, le confirme bien. Au cours de cette étude, une prévalence de 38,3 % de troubles anxieux a été rapportée, dont 27,1 % d’état de stress post-traumatique, soit une hausse significative par rapport à 2010 (prévalence estimée à 1 %) [7].

Évolution des conduites addictives

37Dans notre étude, la prévalence des troubles liés à la consommation de substances psycho actives était en hausse par rapport à l’enquête de 2005 (10 % contre 8 %). Cette prévalence pourrait être sous-estimée, en raison de la réticence à répondre aux questions concernant la consommation de drogues et d’alcool. La loi tunisienne prévoit des sanctions relativement sévères vis-à-vis des consommateurs de stupéfiants [10].

38L’augmentation de la consommation de drogues notée entre 2005 et 2016 pourrait être en rapport avec une plus grande disponibilité de ces produits depuis la révolution. En, effet, la facilitation de l’accès à nos frontières depuis le début du conflit en Libye, a eu pour conséquences, la multiplication des réseaux de trafics de drogues et l’augmentation de la contrebande.

Évolution des troubles psychotiques

39En 2005, 0,9 % de la population étudiée avait été repérée comme présentant un syndrome d’allure psychotique. Cette prévalence a été multipliée par 3 au cours de la dernière décennie atteignant ainsi 2,7 % dans notre étude.

40En nous intéressant aux causes de cette hausse de la psychose au cours de la dernière décennie, nous avons soulevé la question de l’influence possible de la révolution sur la survenue de ces syndromes. En effet, les évènements de la révolution et de la post-révolution pourraient avoir contribué à précipiter l’effraction psychotique chez des sujets déjà fragilisés par une vulnérabilité biologique et génétique [13].

41Dans les années 1970, Rosenthal a élaboré le modèle stress-diathèse. Ce modèle suggère que les facteurs génétiques de la schizophrénie constituent une diathèse, et que le développement de la maladie dépend de l’action sur ce « terrain de vulnérabilité » de facteurs de stress [6]. Ce principe a persisté subissant cependant des adaptations multiples.

42Il est possible que les nouvelles interrogations soulevées à la suite de la révolution soient entrées en résonance avec les questionnements des sujets psychotiques (les problématiques de la laïcité et de la religion soulevées lors de la rédaction de la nouvelle constitution tunisienne, le questionnement identitaire…) les faisant décompenser plus souvent et les renvoyant aux angoisses les plus profondes, aux angoisses de morcellement. En témoigne, la flambée des thèmes mystiques et religieux constatée sur le plan clinique en post-révolution.

Évolution du risque suicidaire

43Dans notre étude, la prévalence du risque suicidaire a connu une hausse depuis l’enquête SMPG de 2005, passant ainsi de 14 % à 22,7 %.

44En effet, depuis la révolution de 2011, on assiste à une augmentation dramatique du nombre de suicides et de tentatives de suicide, particulièrement chez les jeunes [1].

45Dans le rapport annuel de l’observatoire social tunisien de 2015 [6], 549 cas de suicide et tentatives de suicide ont été recensés sur toute la République, soit une augmentation de 170,4 % par rapport à 2014.

46Ben Khelil et al ont montré que le nombre de suicides dans le nord du pays après la révolution était 1,7 fois supérieur à celui retrouvé avant 2011 [2].

47L’exemple le plus célèbre est celui du jeune Mohamed Bouazizi, devenu depuis symbole de la révolte populaire tunisienne. Ce marchand ambulant, voulant protester contre l’injustice sociale, s’était immolé par le feu et a été à l’origine, non seulement d’un mouvement de révolte contre le régime en place, mais également d’une succession de tentatives de suicide.

48La hausse des conduites suicidaires pourrait être expliquée par plusieurs éléments. Ces tentatives s’inscrivent pour la plupart dans un contexte d’impulsivité et de passage à l’acte en réaction à une frustration, un sentiment d’impuissance ou une injustice. Elles représentent pour certains un moyen de pression et une garantie pour obtenir gain de cause quant à leurs demandes et revendications.

49Dans une étude tunisienne rétrospective portant sur les patients hospitalisés pour tentative de suicide entre décembre 2010 et septembre 2011, le lieu de l’acte suicidaire était l’espace public dans 84 % des cas. Le lieu choisi désigne le principal coupable de l’injustice en l’occurrence dans notre cas, la société (famille, environnement professionnel, autorités gouvernementales, etc.) [5].

Conclusion

50Notre travail a permis de conclure à une stabilité dans l’évolution des troubles mentaux de manière générale et en particulier des troubles de l’humeur, des troubles anxieux et de l’insomnie. Il a aussi permis de noter une augmentation des troubles psychotiques, de ceux liés à la consommation de substances psycho actives et du risque suicidaire. Ces estimations sont plutôt optimistes puisqu’elles concernent le gouvernorat de l’Ariana qui occupe une place privilégiée dans le pays.

Bibliographie

Références

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Mots-clés éditeurs : troubles mentaux, Tunisie, épidémiologie, prévalence

Mise en ligne 21/06/2017

https://doi.org/10.3917/psn.152.0007

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