Les discours politiques ciblant les enjeux écologiques et climatiques comme la priorité pour les gouvernements de nombreux pays sont actuellement doublés par des décisions politiques qui peuvent apparaître peu engageantes et révélatrices d’incohérences entre les discours et les actes : mise en pause du plan Ecophyto, remise en cause de la dimension environnementale de la nouvelle PAC 2023-2027, affaiblissement de la portée écologique du projet de pacte et loi d’orientation et d’avenir agricoles (PLOA) bien qu’une proposition de 6e mission pour l’enseignement agricole « Défi de la souveraineté alimentaire et des transitions » y soit intégrée. Ces signes de recul interrogent l’effectivité de la transformation de modèles vers des systèmes d’activités soutenables.
Dans ce texte, et alors que ce numéro pointe les avancées conduites dans le cadre du plan « Enseigner à produire autrement » (EPA2) pour former aux transitions et à l’agroécologie dans l’enseignement agricole technique, nous interrogeons, en tant que chargés de mission du dispositif national d’appui à l’enseignement technique agricole (DNA), comment ce qui peut être considéré comme un coup d’arrêt face à l’urgence climatique et écologique pourrait renforcer les difficultés rencontrées par la communauté éducative pour engager les transitions et l’agroécologie dans l’enseignement technique agricole. La question que nous nous posons est de savoir si une politique éducative peut, ou non, se développer tout en étant en contradiction avec d’autres champs de la politique publique…