En 2006, l’Yonne républicaine titrait dans son quotidien : « Ces haies qui divisent ». Qui divisent mais qui rassemblent aussi, pourrait-on ajouter, tant le bocage est devenu un élément structurant pour certains territoires.
Une étude de l’Observatoire régional de l’environnement (OREB) sur l’évolution des bocages bourguignons concluait à un véritable recul des haies entre 1940 et 1997, ainsi qu’à une dégradation de leur qualité biologique. Pour conserver celles qui subsistent, il était souligné que « les haies ne trouveront pas leur place dans les paysages au nom de seuls motifs de protection. C’est pourquoi l’avenir des bocages passe sans doute moins par des mesures directes de conservation que par des aides qui favorisent les conditions dans lesquelles les acteurs concernés trouvent leur intérêt à les maintenir et à les entretenir ». Des actions collectives visant à leur maintien ont commencé à émerger à cette époque. Le bocage a été aussi l’objet de travaux de recherche à l’interface de problématiques écologiques, sociales et agricoles.
Ayant participé au démarrage d’une association locale, la SRPM, celle-ci m’a donné l’occasion de mener des travaux à l’échelle de la petite région naturelle de l’Yonne où elle est implantée, la Puisaye, dont le territoire constitue l’inscription localisée des mutations vécues par le monde rural ces dernières décennies. Ces transformations concernent autant ses usages et son paysage, que ses dynamiques collectives. Les recherches ont bénéficié d’accords institutionnels locaux et de financements liés à des programmes nationaux soutenus par le ministère de l’Écologie et du développement durable (MEDD), la Région, le Pays ou l’Europe…