En prenant le relais du développement local inscrit dans des démarches militantes, le développement territorial a eu tendance à s’institutionnaliser (Glon et Pecqueur, 2016), s’appuyant sur des procédures et dispositifs complexes et des systèmes d’acteurs multiscalaires (Barthe et Laumière 2020). Les formations qui ont investi ce champ professionnel ont de ce fait un large spectre où se positionner dans les priorités à privilégier et dans l’apport de savoir-faire – bien qu’elles obéissent à la fois à des référentiels professionnels (Union Nationale des Acteurs du Développement Local, Office Professionnel de Qualification des Urbanistes) et à des attentes formalisées de formation universitaire (Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Université de rattachement, Association Pour la Promotion de l’Enseignement et de la Recherche en Aménagement et Urbanisme). Ainsi, alors que certains associent le développement territorial au développement économique local, d’autres le considèrent comme synonyme de l’aménagement, ou de mode de pilotage de l’action publique locale. Nous souhaitons pour notre part considérer une autre voie, en appréhendant le développement territorial dans ses fondamentaux comme un processus de mobilisation des acteurs et populations pour l’amélioration de leur qualité de vie dans leur espace vécu qu’il soit rural ou urbain (Torre, 2015).
À partir de l’expérience d’une formation dans ce domaine, nous explorons deux hypothèses. La première est de considérer que les contenus et les partis pris pédagogiques d’une formation contribuent à définir une philosophie et une posture quant au développement territorial – favorisant en l’occurrence l’unicité des lieux et des trajectoires territoriales à construire plutôt que les catégories spatiales assignées à des modèles de développement…