Notes
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[1]
Organisme indépendant situé à Washington, USA. Nous remercions Pavlos Baltas pour son travail annuel de conversion des données.
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[2]
Estimé par Population & Avenir en prenant en compte la dernière révision (2017) des projections des Nations unies.
-
[3]
Cf. également Da Lage, Olivier, « L’Inde : quelle géopolitique régionale pour un géant démographique ? », Population & Avenir, n° 734, septembre-octobre 2017.
-
[4]
Cf. également Dumont, Gérard-François, « La démographie en Europe : En quoi l’étude de l’impact des données démographiques est-elle pertinente? », Fondation Res Publica, n° 102, 24 octobre 2016.
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[5]
Cf. également Duchesne, Alexandre, « Colombie : l’émergence de la deuxième puissance d’Amérique du Sud », Population & Avenir, n° 731, janvier-février 2017.
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[6]
Concernant le Japon, cf. également Dumont, Gérard-François, « Japon : le dépeuplement et ses conséquences », Géoconfluences, 18 octobre 2017.
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[7]
Cf. Sène, Abdourahmane Mbade, « Afrique : évolution de la fécondité et enjeux de développement », Population & Avenir, n° 735, novembre-décembre 2017.
-
[8]
C’est-à-dire autant que l’Asie.
1Population & Avenir présente les statistiques mondiales de population, par continents et sous-continents, de tous les États membres de l’Organisation des Nations unies (ONU) et de toutes les entités géographiques dont la population atteint ou dépasse 150 000 habitants. Ces données, rassemblées annuellement par le Population Reference Bureau [1], sont ici complétées par le seuil de remplacement [2].
Croissance démographique mondiale : l’Afrique pèse deux fois plus que l’Inde (40 et 20 %)
2Ces tableaux présentent peu de différences par rapport aux précédents du fait de l’inertie des phénomènes démographiques. La population dans le monde aurait progressé de 118 millions d’habitants entre les 1er juillet 2016 et 2017, soit 36 millions de plus qu’au cours des douze mois précédents. Le rythme d’accroissement de la population mondiale se serait accru, alors qu’il diminuait depuis quelques années.
3L’Inde [3] est toujours le plus fort contributeur de la croissance démographique (+23,7 millions), devant la Chine (+8,8 millions), qui aurait repris le second rang, l’Ouganda (+6,2), l’Indonésie (+4,6), le Nigeria (+4,4) et le Kenya (+4,3).
4À l’opposé, le Pakistan aurait perdu 4,1 millions d’habitants et le Soudan 1,5 million. Toutefois, les variations importantes observées d’une année à l’autre imposent de regarder avec une certaine circonspection ces valeurs. Ainsi l’Ouganda croîtrait de plus de 6 millions après en avoir perdu 3,5 l’an dernier et l’Espagne se voit gratifié d’une augmentation de 3,3 millions effaçant ainsi la diminution de l’an dernier (-3,1).
5Onze pays africains apparaissent dans le classement des croissances absolues les plus fortes alors que seuls quatre d’entre eux figurent parmi les vingt pays plus peuplés.
6À l’échelle des continents, la croissance démographique la plus forte est celle de l’Asie (+57 millions), suivie de l’Afrique (+47), dont la part ne cesse d’augmenter, et l’Amérique (+7). Si la population de l’Europe [4], comme celle de l’Union européenne, croît (+5), c’est en grande partie dû à la variation indiquée pour l’Espagne.
Des écarts toujours aussi considérables de fécondité…
7Pour l’ensemble de la planète, l’indice de fécondité est stable à 2,5 enfants par femme depuis 2013. Toutefois ce chiffre cache une grande diversité de situation, de 5,9 enfants par femme en Afrique centrale à 1,4 en Europe méridionale, de 7,3 au Niger à 1,1 à Macao.
8À l’échelle des continents et grandes régions, la fécondité apparaît largement stabilisée, même si elle a baissé de 0,2 enfant en Amérique du Sud [5] et de 0,1 dans l’ensemble de l’Afrique, une partie de l’Asie et aux Caraïbes. Elle aurait augmenté de 0,2 en Asie orientale, où elle était faible (1,6 enfant par femme) et de 0,1 dans l’ensemble de l’Asie.
9La fécondité serait en baisse notable dans quelques pays, notamment au Sud-Soudan (-1,6 enfant), aux Samoa (-0,9), au Vanuatu (-0,8).
10Au contraire, elle augmenterait de 1 enfant au Turkménistan et à Mayotte, de 0,5 en République Centrafricaine, de 0,4 en Éthiopie, Mauritanie et au Kazakhstan.
11La fécondité de l’Union européenne, inchangée à 1,6 enfant, resterait toujours inférieure à celle des États-Unis (1,8).
12Dans 35 pays, dont 25 d’Europe, l’indicateur ne dépasserait pas 1,5 enfant par femme. Toutefois, sur les huit pays ayant les niveaux les plus faibles (1,2 enfant par femme ou moins), seuls trois sont situés en Europe (Andorre, Bosnie-Herzégovine et Roumanie), les cinq autres en Asie (Singapour, Corée du Sud, Hong Kong, Taïwan et Macao).
13Dans l’ensemble de la planète, 91 pays, peuplés de 3 466 millions d’habitants (soit 46,0 % du total mondial (contre 45,7 % l’an dernier et 44,5 % l’année précédente), ne remplacent pas leurs générations. À l’opposé, 46 pays, dont 39 d’Afrique, peuplés de 1 050 millions d’habitants (13,9 % du total mondial) ont des fécondités dépassant 4,0 enfants par femme. À l’échelle continentale, seule l’Afrique et l’Océanie assurent leur remplacement, avec, respectivement, 2,3 et 0,1 enfants au-dessus du seuil, alors que pour l’ensemble du monde ce seuil est dépassé de 0,2 enfant. À l’opposé, il manque 0,7 enfant par femme en Europe méridionale et 0,5 enfant pour l’Union européenne, comme pour l’ensemble de l’Europe et des pays développés, pour assurer ce remplacement.
Le contenu des 15 colonnes
2. La population estimée au 01/07/2017 (millions d’hab.) ;
3. La projection moyenne de population pour 2050 (en millions d’habitants), fondée sur les hypothèses moyennes des Nations unies quant à l’évolution de la fécondité, de la mortalité et de la migration ;
4. Le taux de natalité (pour mille habitants) ;
5. Le taux de mortalité (pour mille habitants) ;
6. Le taux d’accroissement naturel [*] (pour 100 hab.) ;
7. Le taux d’accroissement migratoire (pour mille hab.) ;
8. Le taux de mortalité infantile (pour mille naissances) ;
9. L’indice de fécondité (nombre moyen d’enfants auxquels une femme donnerait naissance, si les taux actuels de fécondité par âge demeuraient constants pendant toute sa vie reproductive) ;
10. L’indice de fécondité nécessaire pour assurer le simple remplacement des générations (fondé sur les estimations des Nations unies, révision 2017, pour la période 2010-2015) ;
11. Le pourcentage de la population de moins de 15 ans ;
12. Le pourcentage de la population de 65 ans ou plus ;
13. L’espérance de vie à la naissance du sexe masculin ;
14. L’espérance de vie à la naissance du sexe féminin ;
15. Le produit national brut (PNB) par hab. en parité de pouvoir d’achat (PPA), en dollars US pour l’an 2015.
… comme d’espérance de vie
14Comme chaque année, l’espérance de vie à la naissance a été révisée, parfois largement, pour mieux approcher la réalité de l’état sanitaire de ces pays. C’est en Afrique que les révisions à la hausse ont été les plus fortes – particulièrement au Swaziland (+4 ans chez les hommes et +12 chez les femmes), au Congo (RDC) (+9 et +9), en Angola (+7 et +10), en Zambie (+8 et +8), au Lesotho (+6 chez les femmes), au Kenya et en Mozambique (+4 et +4), au Mali (+3 et +4) –, mais on trouve également le Cambodge (+5 et +5).
15À l’opposé, l’espérance de vie des femmes a été diminuée de 5 ans au Cap Vert et de 3 ans à Trinité et Tobago ainsi qu’en Bolivie. Chez les hommes, la baisse est de 4 ans au Tonga et de 3 ans au Burundi et en Géorgie.
16L’espérance de vie à la naissance de l’humanité serait stable, à 74 ans pour les femmes, et 70 ans pour les hommes. Mais cela cache une grande diversité de l’état sanitaire des populations. En nous limitant aux femmes, l’éventail des espérances de vie est considérable, allant de 52 à 89 ans, du Sierra Leone à Saint Marin.
17Parmi les quatorze pays dont l’espérance de vie féminine serait au moins égale à 85 ans, cinq sont asiatiques (Hong-Kong, Japon [6], Macao, Corée du Sud et Singapour) et six européens (Saint Marin, Espagne, Italie, Suisse, Luxembourg et France). Chez les hommes, huit des onze pays les mieux placés sont européens, les trois autres asiatiques.
18C’est en Afrique que se concentrent les 30 pays dans lesquels l’espérance de à la naissance est la plus faible, tant chez les femmes (moins de 65 ans) que chez les hommes (moins de 62 ans).
L’Afrique, quart de l’humanité en 2050 ?
19La population projetée pour 2050 a été réduite de 23 millions d’habitants après plusieurs années de hausse. C’est la conséquence de la révision importante à la baisse de la population de l’Asie (-82 millions), à la suite de celles de l’Indonésie (-38), du Pakistan (-34) et de l’Inde (-32), alors que pour ce dernier pays la projection avait été révisée de +82 millions l’an dernier. Toutefois la prévision pour l’Afrique a été de nouveau révisée à la hausse de 47 millions, avec l’Éthiopie (+22), la Tanzanie (+17) et Angola (+14) notamment.
20Selon cette projection moyenne, l’Afrique serait le seul continent à voir sa part dans la population mondiale progresser notablement [7], en dépit de sa forte mortalité, du fait de sa fécondité élevée et de la jeunesse de sa population, qui confère à sa croissance une grande inertie. Sa part pourrait passer de 16,6 % à 26,1 % en 2050. L’Inde serait alors le pays le plus peuplé avec près de 1,7 milliard d’habitants, soit près de 335 millions de plus qu’en Chine, le Nigeria et les États-Unis suivant avec des populations autour de 400 millions.
21La population de l’Afrique serait multipliée par 2,1 d’ici 2050, par 2,5 en Afrique centrale et même par 3,2 au Niger. Toutefois en 2050, l’Afrique ne devrait plus compter que 5 pays de plus 100 millions d’habitants, contre 7 dans la révision précédente [8], dont le Nigeria (410,6 millions), au 3e rang mondial, devant les États-Unis, et la République démocratique du Congo (215,9 millions), au 8e rang, l’Éthiopie, l’Égypte, la Tanzanie ; le Soudan et l’Ouganda se situeraient dorénavant en deçà de ce seuil.
Les 20 États les plus peuplés en 2017 (millions d’hab.)
Les 20 États les plus peuplés en 2017 (millions d’hab.)
soit 70,1 % de la population mondialeLes États les plus peuplés en 2050 selon les projections des Nations unies (millions d’hab.)
Les États les plus peuplés en 2050 selon les projections des Nations unies (millions d’hab.)
soit 66,7 % de la population mondialeLes 20 pays les plus féconds en 2017 (enfants/femme)
Les 20 pays les plus féconds en 2017 (enfants/femme)
Les 23 pays les plus vieux en 2016 (part des ≥ 65 ans %)
Les 23 pays les plus vieux en 2016 (part des ≥ 65 ans %)
Les 25 pays les plus jeunes en 2016 (part des < 15 ans %)
Les 25 pays les plus jeunes en 2016 (part des < 15 ans %)
Les tristes records de mortalité infantile en 2017 (quotients pour 1 000 naissances)
Les tristes records de mortalité infantile en 2017 (quotients pour 1 000 naissances)
Les champions de la croissance naturelle en 2017 (taux annuel %.)
Les champions de la croissance naturelle en 2017 (taux annuel %.)
Le défis du vieillissement
22Le vieillissement démographique auquel sont déjà confrontés les pays industrialisés (28 % de 65 ans ou plus au Japon, 22 % en Italie, 21 % en Allemagne, 19 % pour l’ensemble de l’Union Européenne), touchera à l’avenir les pays du Sud avec d’autant plus d’acuité que la transition démographique y a été beaucoup plus rapide que dans le monde industrialisé. Selon la projection moyenne des Nations unies, la part des 65 ans ou plus dans les pays les moins développés devrait doubler d’ici 2050 et quadrupler à la fin du siècle, pour atteindre des niveaux voisins de ceux observés aujourd’hui dans les pays développés. Ce vieillissement très rapide constituera un défi pour ces États qui devront mettre à profit les quelques décennies à venir pour instaurer des systèmes de solidarité intergénérationnelle encore totalement absents aujourd’hui dans de nombreux pays.
Estimations ou résultats ?
Les variations brusques de certains indices (fécondité, espérance de vie, mortalité infantile ou solde migratoire) depuis la livraison précédente [b] résultent souvent plus d’un ajustement des estimations que de changements réels.
Notes
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[1]
Organisme indépendant situé à Washington, USA. Nous remercions Pavlos Baltas pour son travail annuel de conversion des données.
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[2]
Estimé par Population & Avenir en prenant en compte la dernière révision (2017) des projections des Nations unies.
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[3]
Cf. également Da Lage, Olivier, « L’Inde : quelle géopolitique régionale pour un géant démographique ? », Population & Avenir, n° 734, septembre-octobre 2017.
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[4]
Cf. également Dumont, Gérard-François, « La démographie en Europe : En quoi l’étude de l’impact des données démographiques est-elle pertinente? », Fondation Res Publica, n° 102, 24 octobre 2016.
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[5]
Cf. également Duchesne, Alexandre, « Colombie : l’émergence de la deuxième puissance d’Amérique du Sud », Population & Avenir, n° 731, janvier-février 2017.
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[6]
Concernant le Japon, cf. également Dumont, Gérard-François, « Japon : le dépeuplement et ses conséquences », Géoconfluences, 18 octobre 2017.
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[7]
Cf. Sène, Abdourahmane Mbade, « Afrique : évolution de la fécondité et enjeux de développement », Population & Avenir, n° 735, novembre-décembre 2017.
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[8]
C’est-à-dire autant que l’Asie.