Repenser les choix nucléaires est d’une actualité indéniable. L’ouvrage paraît quelques semaines avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, décrite par certains observateurs comme le début d’un « nouvel âge nucléaire » (Lozier (J.-L.), « Ukraine : un changement d’ère nucléaire », Politique étrangère, 3, 2022). Depuis la fin des années 1960, les armes nucléaires font régulièrement l’objet de tentatives échouées d’interdiction. L’évocation d’un monde sans armes nucléaires par Barack Obama à Prague en 2009 n’empêche pas l’administration étatsunienne d’augmenter les budgets consacrés à la modernisation de son arsenal. Le traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN), entré en vigueur le 22 janvier 2021, n’est ratifié par aucune puissance nucléaire. À partir d’une vaste enquête empirique croisant la sociologie de l’expertise, l’approche constructiviste en relations internationales et la théorie politique de Hannah Arendt, et analysant des archives militaires françaises, des corpus médiatiques et des sondages d’opinion réalisés dans neuf pays européens, Benoît Pelopidas montre que le renoncement aux armes nucléaires est largement absent, voire occulté des discours stratégiques et académiques. L’ouvrage est le fruit d’une longue recherche, menée dans le cadre de sa thèse de doctorat, de son habilitation à diriger des recherches et du programme Nuclear Knowledges consacré à l’étude de la construction des savoirs nucléaires qu’il dirige à Sciences Po. Il s’adresse à un large lectorat de chercheurs et chercheuses, enseignant…
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