À Mayotte en 2016, des groupes de villageois·e·s se livrent durant plusieurs semaines à l’expulsion de centaines de personnes d’origine comorienne. Le Collectif de défense des intérêts de Mayotte (Codim) justifie ces décasages en les présentant comme une réaction à l’inefficacité des services de l’État en matière de contrôle de l’immigration, nécessitant, selon ses termes « de faire le boulot de l’État ». À rebours des approches qui décrivent ces décasages comme des actions violentes en dehors de tout contrôle étatique, cet article montre que ces pratiques vigilantes entretiennent des liens étroits avec l’État dans ce territoire caractérisé par un champ du pouvoir ultra-concurrentiel.
“Doing the State’s Job”: Practices of “Décasages” and Citizen Vigilantism in Mayotte
In 2016, groups of villagers in Mayotte spent several weeks evicting hundreds of people of Comorian origin. The “Collectif de défense des intérêts de Mayotte” (Codim) justifies these “décasages” by presenting them as a reaction to the inefficiency of the State’s immigration control services, which made it necessary, in its words, to “do the State’s job”. Unlike approaches that describe these “décasages” as violent actions outside any form of state control, this article shows that these practices of vigilantism have close links with the state in an area characterised by an ultra-competitive field of power.
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