Au cours de la dernière décennie, a émergé un mouvement hétéroclite œuvrant à réduire les progrès réalisés en matière de santé, de droits sexuels et reproductifs et d’égalité des sexes dans les pays africains. Composé en partie d’organisations occidentales ultraconservatrices ayant des liens transnationaux étroits, il conçoit des campagnes, désigne des portes-paroles locaux, met en place des bureaux satellites, et fournit financements et formations. Les objectifs de ce mouvement sont généralement la révocation du droit à l’avortement, des droits des LGBTQI et d’une éducation sexuelle complète, ayant des conséquences négatives considérables sur les communautés queer, les femmes et les jeunes. Cet article explore les expressions contemporaines que prennent au Ghana, en Afrique du Sud et au Kenya cette résistance globale et interconnectée. À partir d’une analyse critique des discours décoloniaux mobilisés par des figures conservatrices africaines influencées par les débats politiques en circulation depuis les années 1990, il explique pourquoi la notion d’« idéologie du genre » n’est pas un principe structurant essentiel des luttes contre les droits sexuels et reproductifs dans les trois contextes nationaux étudiés.
Contesting Gender and Coloniality
A Lens on Conservative Mobilisations in South Africa, Kenya and Ghana
The past decade has seen the emergence of a motley group of movements seeking to chip away at the gains made in sexual and reproductive health and rights and gender equality in African countries. Partly made up of ultra-conservative western organisations with strong transnational links, they create campaigns, appoint local spokespersons, set up satellite offices, and provide funding and training. Their focus is generally the revocation of the right to abortion, LGBTQI rights, and complete sexual education, at a high cost to queer communities, women, and youth. This article explores contemporary expressions of this globally interlinked resistance in Ghana, South Africa, and Kenya. It offers a critical analysis of the decolonial discourses used by African conservative actors influenced by the political debates that have been in circulation since the 1990s. It explains why the notion of “gender ideology” is not a central organizing tenet for struggles against sexual and reproductive rights in the three national contexts studied.
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