L’engagement de tous les territoires dans la lutte contre le réchauffement climatique est une nécessité pour la mise en œuvre de politiques climatiques et énergétiques ambitieuses. Il s’agit par exemple de l’une des priorités identifiées dans le troisième volet du sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, portant sur l’atténuation du changement climatique. Cet ouvrage collectif interdisciplinaire, emmené par des chercheurs italiens et français, s’inscrit dans une littérature en sciences sociales consacrée aux processus de territorialisation de l’action climatique. Au sein de ce corpus, il s’intéresse plus précisément à l’inscription territoriale des installations productrices d’énergie. Son objectif est de questionner le processus de transition climatique et énergétique en partant de l’ancrage local du nucléaire et des énergies renouvelables.
Le livre s’inscrit dans une opposition franche avec une vision monolithique du processus de transition. L’objectif des auteurs est d’échapper à un usage de ce terme au singulier : ils entendent retracer la diversité des mécanismes en jeu à différentes échelles. Leur ambition s’incarne dans un geste analytique aussi net que stimulant : celui de la symétrisation. L’ouvrage vise à dépasser une série de frontières et différenciations qui continuent de structurer les études sur les transitions. Le premier est celui d’un clivage entre nucléaire et énergies renouvelables (EnR) : les auteurs défendent l’intérêt d’analyser avec les mêmes outils et en posant les mêmes questions ces installations que le sens commun tend à opposer…