Pôle Sud 2005/1 n° 22

Couverture de PSUD_022

Article de revue

Les relations post-coloniales portugaises

Pages 89 à 100

Notes

  • [1]
    C’est ainsi que l’on voyait dans les écoles portugaises, au cours des années 60 et début 70, une carte montrant les vastes colonies africaines en surimpression sur une carte de l’Europe avec pour légende « Portugal não é pequeno » (« Le Portugal n’est pas petit »).
  • [2]
    Le pragmatisme du Cap-Vert était particulièrement évident lorsque les nouvelles autorités politiques du pays décidèrent de ne pas renoncer aux revenus significatifs provenant de l’usage par la South African Airways de l’aéroport de Sal pour ravitailler les vols à destination de l’Amérique du Nord et ce malgré les sanctions internationales à l’encontre du régime de Pretoria.
  • [3]
    L’activisme d’Eanes devint rapidement une source de conflit politique interne entre lui-même et les Premiers ministres successifs, Mário Soares et Sá Carneira.
  • [4]
    À l’exception d’à peu près 30 % de contributions obligatoires aux institutions multilatérales, en particulier au Fonds européen de développement.

1Depuis trois décennies, les élites politiques portugaises tentent, avec un succès limité, de trouver une base nouvelle et stable concernant les relations du Portugal avec l’Afrique. Cette tâche rencontre de sérieuses difficultés dues, dans une large mesure, à l’importance vitale que revêt, depuis deux siècles, l’Afrique dans l’imaginaire national. Le débat sur la nature précise du colonialisme portugais dépasse depuis longtemps la question de savoir si ce dernier fut « économique » ou « non économique ». Il est clair, à présent, que ni le modèle réducteur de l’impérialisme économique, ni l’insistance romantique sur les qualités uniques de la présence portugaise, dans les climats tropicaux, ne sont des explications convaincantes. Valentim Alexandre considère que la meilleure manière de dépasser cette dichotomie est de se concentrer sur les mythes autour des relations du Portugal avec l’Afrique, dans la mesure où ils constituent des composants importants de l’identité nationale du pays.

2Dans cet article, on entend démontrer que la contribution de l’Afrique à l’identité nationale constitue, aujourd’hui encore, un important aspect de la vie politique portugaise ; ce qui est source de difficultés dans la structuration d’une dimension africaine significative dans la politique étrangère portugaise (José Almeida, 2004). Dans le même temps, les intérêts économiques ont joué un rôle important dans la formation des relations entre le Portugal et ses anciennes colonies encore que de manière plus ad hoc que systématique. Il n’y a pas de contradictions entre ces deux facteurs, bien qu’à chaque instant on constate que l’un des éléments est plus prononcé que l’autre, voire même que l’un disparaît totalement, à un moment donné, pour réapparaître à un autre.

3Indubitablement, il y a de nombreux changements dans la manière dont l’Afrique est perçue par les élites et l’opinion publique portugaises. Cependant, il n’en reste pas moins que les relations du Portugal avec le continent africain appartiennent, pour partie, à ce que l’on peut appeler la « psychologie nationale ». En politique internationale, les États développent leur politique étrangère en réponse aux circonstances du moment mais, aussi, en fonction de la représentation de leur rôle. Comme l’indique Philippe Le Prestre « définir un rôle et le voir accepté par les autres acteurs, est l’un des objectifs fondamentaux des États. Un rôle reflète une revendication concernant le système international, une reconnaissance des acteurs internationaux, et une conception de l’identité nationale. Le changement de la politique étrangère doit, toutefois, reposer sur une redéfinition d’un rôle et la congruence du rôle avec la politique » (Le Prestre, 1997).

4Eduardo Lourenço, et bien d’autres depuis, ont rappelé le rôle central joué par la « découverte » de l’Afrique dans la psychologie collective du pays au xixe siècle, traumatisé par les confirmations successives de la fragilité nationale (Lourenço, 1992 [1978]). Dans cette perspective, la grandeur nationale en Afrique sert, pendant des décennies, de déni de l’évidente faiblesse économique, sociale et politique du Portugal, comparé aux autres pays européens [1]. Et pourtant, curieusement, l’opinion publique portugaise accepte aisément la décolonisation, suite à la révolution d’Avril 1974. Comme l’a noté Norrie MacQueen, « vu la rigueur de l’indulgence impériale, la gueule de bois qui s’ensuivit était remarquablement douce » (MacQueen, 1997, p. 235).

5Cette question mérite que l’on s’y arrête brièvement, entre autres, parce qu’elle est en même temps si évidente et si peu étudiée. Comment le pilier central de l’identité nationale, laborieusement créée durant un siècle, s’est-il désintégré si rapidement avec si peu de signes de traumatismes ? Une proposition, de type pratique, est de d’avancer que cela est peut-être dû au fait que le pays se soit alors engagé dans un conflit absorbant sur la nature du régime naissant, et que l’énergie restante est alors trop faible pour résoudre la question de l’héritage d’outre-mer (Lourenço, 1992, p. 60). De plus, il est certainement vrai qu’il n’y a pas d’autres options : l’empire colonial est devenu alors un anachronisme international, et la révolution, elle-même, est étroitement liée au refus du régime à décoloniser.

6Mais à un niveau plus profond, il se peut bien qu’il y ait une reconnaissance tacite sur le fait que la revendication elle-même soit fallacieuse et que peu de gens veuillent – à la fois durant la période révolutionnaire et, bien sûr, plus tard avec la stabilisation du nouveau régime – lutter pour une image collective dont on a prouvé minutieusement la fausseté. Comme l’indique António Costa Pinto, en 1978, 70 % des Portugais approuvent la décolonisation alors que seuls 2 % considèrent que les forces armées doivent continuer à combattre contre les mouvements de libération (Pinto, 2001, p. 83). Ainsi, on remarque par exemple que la thèse centrale du livre d’António de Spínola, qui lance la révolution : Portugal e o Futuro, à savoir la transformation du Portugal en fédération multicontinentale se voit écartée sans ménagement, peu de temps après son écriture.

7Mais cette perspective entraîne avec elle une difficulté politique : elle conduit à un sens de l’identité nationale marquée par la reconnaissance humiliante de la petitesse et de la relative insignifiance internationale. On peut avancer que ceci ne concerne que la centralité de l’Afrique dans le projet national, mais c’est la présence africaine qui fait la différence entre la relative insignifiance et les rêves de grandeur.

8La restructuration fondamentale des relations étrangères du Portugal, suite à son entrée dans la communauté européenne en 1986, set comprise par certains comme l’étape finale du départ d’Afrique (Texeira, 2004). De ce point de vue, la clôture du moment impérial implique que l’Afrique ne joue désormais plus un rôle particulièrement pertinent dans les relations du Portugal avec le monde, un peu à l’instar des relations, relativement marginales, du continent africain avec le Royaume-Uni, voire avec la France et la Belgique. Quoique facile à comprendre et apparemment évidente, cette notion crée un dilemme, reçu avec peu d’enthousiasme par la classe politique et une opinion politique pas totalement résignées à accepter la nouvelle modestie du pays. Ce qui veut dire que, même si l’avenir du Portugal est compris comme appartenant à l’Europe, le sentiment demeure que les relations privilégiées avec l’Afrique peuvent contribuer encore à surmonter les limites intrinsèques d’un petit pays, tout à la fois, périphérique au niveau géographique, et faible, d’un point de vue économique, dans un contexte d’expansion européenne.

9Ainsi, n’est-il peut-être pas si surprenant de voir l’Afrique réémerger comme une importante contribution du Portugal à l’intégration européenne et au rôle de l’Europe dans le monde. Comme João Marques de Almeida le remarque « un rôle spécial dans la sécurité régionale du sud de l’Afrique semble être l’« atout » majeur d’affirmation de l’identité portugaise dans la politique européenne et internationale » (Almeida, 1995, p. 40). Pour Miguel Santos Neves, le rôle du Portugal, au sein d’une politique européenne étrangère émergente, peut être celui d’un « promoteur de l’Afrique sub-saharienne » (Neves, 1996). On retrouve assez souvent cette idée dans les formulations des hommes politiques et des faiseurs d’opinion. L’avenir européen du pays est ainsi accepté ; pour autant l’héritage africain continue d’être invoqué comme un facteur susceptible de faire la différence, comme le moyen aussi par lequel est écarté le destin dévolu au Portugal, tant par la géographie que par l’économie. À l’âge de la globalisation et de l’interdépendance économique, le Portugal fonctionne comme le pont jeté par l’Europe en direction de l’Afrique.

10Une fois l’intégration européenne pleinement amorcée à la fin des années quatre-vingt, il est intéressant de noter que l’Afrique cesse alors progressivement d’être un facteur pertinent de politique intérieure. En dépit du fait que la vision de Spinola d’une fédération multicontinentale soit rapidement abandonnée, les premières tensions postcoloniales, concernant la direction de la politique étrangère portugaise, se signalent par la division droite-gauche. Le centre et la droite, y compris le parti socialiste de Mário Suares, favorisent l’intégration européenne ; ils adoptent également une attitude ambiguë concernant, tout aussi bien, la permanence de l’adhésion portugaise à l’Otan que le soutien aux États-Unis, durant la guerre froide. De plus, la gauche se divise entre, d’une part, le soutien du Parti communiste à l’Union soviétique et, d’autre part, l’option « tiers-mondiste » de Melo Antunes recherchant la neutralité lors de la guerre froide ainsi que la proximité à l’égard du mouvement des payses non-alignés. Curieusement, c’est, cependant, à gauche que l’on peut trouver les défenseurs d’une relation spéciale avec les nouveaux États post-coloniaux, autrement dit, les héritiers de la vision mort-née de Spínola.

11Le déclin, puis la fin supposée de la guerre froide, à la fin des années quatre-vingt, sont contemporains, l’un et l’autre, du désintérêt croissant apporté aux anciennes colonies. Même s’il y a un lien évident entre ces deux processus, on doit se garder d’y voir une relation de causalité directe et exclusive, et pas seulement parce que l’on peut trouver d’autres facteurs pertinents. Les premières années après l’entrée du Portugal dans la Communauté européenne sont celles de l’optimisme, en particulier, en raison du flux des fonds structurels qui promet une prospérité ne nécessitant plus de connexions africaines. De plus, les guerres civiles continuelles, et apparemment interminables, en Angola et au Mozambique conduisent à un fort désenchantement de l’opinion publique portugaise, dégarnissant graduellement les rangs des citoyens prêts à disculper les élites politiques de ces pays. Ainsi, au tournant de la décennie, il apparaît que le rôle de l’Afrique dans l’identité nationale peut arriver à sa fin naturelle, fermant ainsi le long cycle impérial dans la psyché nationale.

12Toutefois, la décennie suivante témoigne d’un relatif renouveau de l’idée d’une Afrique au centre de la politique étrangère du pays, comme on peut le constater dans les commentaires d’Almeida et Neves. Les premières années post-guerre froide sont porteuses d’attentes relatives à une nouvelle ère de collaboration internationale. De fait, la nouvelle redistribution géopolitique entraîne une coopération internationale, susceptible d’arrêter des conflits liés aux tensions bipolaires. Au sud de l’Afrique, les accords permettent de mettre fin à la guerre civile en Angola et au Mozambique ; et dans le cas de l’Angola, le rôle central du Portugal, comme médiateur, représente alors pour nombre d’observateurs une réparation, à retardement, par rapport à la décolonisation désastreusement hâtive de 1975.

13Sur le front européen, l’enthousiasme de départ laisse la place au doute lorsqu’un grand nombre de commentateurs soulignent que la transformation physique de l’infrastructure du pays ne répond pas aux niveaux de compétitivité économique requis. De plus, le processus d’approfondissement et d’élargissement simultanés, qui constitue la marque de l’intégration européenne dans les années quatre-vingt-dix, lance de nouveaux défis. L’ensemble de ces facteurs conduit au renouveau africain du Portugal : la croyance en l’Afrique comme nouvel Eldorado (l’Angola en particulier et, dans une moindre mesure, le Mozambique), un continent doté de grandes richesses avec ses terres fertiles et ses fabuleux trésors souterrains. Le lien spécial du Portugal avec cet espace géographique n’est pas seulement considéré en Europe comme une source de pertinence, mais aussi comme un moyen d’enrichissement pour les hommes d’affaires qui commencent à occuper les meilleurs hôtels de Luanda et Maputo.

14Si l’on revient aux commentaires de Philippe Le Prestre, il est clair cependant que les rôles politiques internationaux ne s’acquièrent pas par décret ; de même, il ne suffit pas qu’ils soient fondés sur des conceptions particulières de l’identité nationale. Il est aussi nécessaire que de tels rôles soient acceptés par d’autres et que, bien sûr, ils aient une base matérielle. La politique et les politiques publiques doivent être congruentes avec les préférences de l’élite politique et de l’opinion publique.

15Une importante restriction à cette idéalisation du rôle africain du Portugal est que, malgré la centralité de l’« Afrique » dans l’identité nationale portugaise, il apparaît immédiatement, d’un point de vue extérieur, que cette « Afrique » est, en réalité, presque entièrement limitée aux cinq anciennes colonies : deux grands États, un petit, et deux petits États archipélagiques. Même si demeurent des vestiges historiques de la présence et des relations portugaises avec un grand nombre d’États africains, durant les trente dernières années les relations économiques et politiques, au-delà de ses anciennes colonies, sont extrêmement réduites. On peut avancer, comme le font à l’occasion les hommes politiques, que, pris ensemble, la longue familiarité et le manque de tensions avec les autres pays africains ont permis au Portugal d’être un facilitateur d’accès à l’Afrique. Il y a un élément de vérité dans cette assertion, mais il n’en reste pas moins que la reconnaissance internationale d’un tel rôle au Portugal reste faible. C’est aussi le cas en termes pratiques puisque le Portugal n’a politiquement et économiquement aucune existence dans des pays aussi importants que le Nigeria, le Kenya, l’Ouganda ou encore le Mali.

16Si on laisse de côté la question de la capacité du Portugal à exercer, au-delà de l’Afrique lusophone, une influence diplomatique, reste en suspens l’important problème que, depuis trois décennies, on ne voit pas émerger une claire politique africaine. Il y a plusieurs leviers à la disposition du pays pour y parvenir : les accords diplomatiques (bilatéraux et multilatéraux), économiques et commerciaux, ou bien les programmes d’aides. Ils n’ont pas encore été développés simultanément avec des objectifs clairs et un soutien politique déterminé. Jamais, durant ces trente dernières années, il n’y a eu de tentative substantielle pour intégrer ces différents leviers dans un cadre cohérent pouvant être qualifié de politique africaine.

17Comme on peut l’imaginer, les premières années des relations coloniales sont difficiles dans la mesure où les élites politiques angolaises et mozambicaines cherchent à marquer leur distance par rapport à l’ancien pouvoir colonial. Les relations sont plus simples avec les plus petits pays. Il n’y a pas de conflit armé ni au Cap-Vert, ni à São Tomé, ce qui rend les choses effectivement plus faciles ; de toute façon, la population du Cap-Vert est presque entièrement le résultat d’un métissage d’héritages portugais et africain. Pour ces deux îles, il n’y a seulement qu’un nombre limité de relations diplomatiques utiles, et les opportunités de développement y apparaissent modestes ; aussi le pragmatisme veut-il que l’on ne s’aliène pas le seul pays européen susceptible d’y investir [2]. Comme pour la Guinée-Bissau, même si la guerre y a été particulièrement amère, le transfert de pouvoir est rapide et aisé, préparant le terrain à des relations faciles entre les deux pays. Cap-Vert et Guinée-Bissau cherchent toutes deux la médiation entre le Portugal et ses plus grandes anciennes colonies. Au plan diplomatique, on peut se rendre compte de l’importance du Portugal pour ces deux petits pays à travers leur décision d’octobre 1978 de vote pour l’attribution d’un siège temporaire au Portugal au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies, au détriment de Malte, candidat officiel des pays non-alignés.

18Les relations avec l’Angola et le Mozambique sont totalement différentes. La présence de communautés de colons dans ces deux pays est source d’importantes frictions, à la fois durant les négociations pour l’indépendance et, par la suite, lorsqu’elles deviennent des bastions soutenant les mouvements de guérillas. L’indépendance angolaise se fait sous les coups de feu des troupes de l’UNITA. Trois mois plus tard, le Portugal reconnaît officiellement le nouveau régime, délai qui contraste fortement avec l’immédiateté de la reconnaissance brésilienne – en dépit de sa dictature militaire de droite – et qui engendre un grand ressentiment de la part de Luanda. Les disputes, à propos de la nationalisation angolaise des propriétés portugaises (et le refus subséquent d’ouvrir des discussions sur cette question) et la tolérance portugaise face aux activités de l’opposition angolaise au Portugal, empoisonnent à ce moment-là les relations entre les deux pays pendant plusieurs années. Toutefois, à la fin de la décennie, les choses évoluent un peu, en partie, du fait de l’affaiblissement de l’engagement émotionnel des deux côtés et, en partie, en raison du fort engagement du Président portugais Eanes pour améliorer les relations avec les anciennes colonies [3]. Une rencontre entre Eanes et le Président angolais, Agostinho Neto, à Bissau en juin 1978, et la présence d’Eanes aux funérailles de Neto, en septembre 1979, apparaissent comme des moments symboliques importants dans la normalisation des relations entre les deux pays.

19Les relations avec le Mozambique sont encore plus difficiles. Le gouvernement de Frelimo a en effet une forte propension antiportugaise, ce qui n’est pas le cas du MPLA angolais. De fait, le fondement idéologique de Frelimo réside dans la construction nationale, au moyen d’une rupture radicale avec le passé colonial (Cavinho, 1996). Plus de 200.000 colons quittent le Mozambique rapidement avant et après l’indépendance ; beaucoup se rendent en Afrique du Sud où ils agissent dès lors en vue de la déstabilisation du gouvernement mozambicain. Ceux qui choisissent de rester, sont souvent maltraités par le régime qui voit là un moyen symbolique de discréditer l’ancien pouvoir colonial. Les relations entre les deux pays atteignent leur niveau le plus bas, au début de l’année 1978, lorsque les autorités mozambicaines exécutent un citoyen portugais pour un soutien présumé aux activités rebelles, à l’occasion de la visite d’une délégation portugaise. À la fin de la décennie, cependant, les choses s’améliorent, en quelque sorte, une fois de plus en raison des initiatives diplomatiques d’Eanes, mais aussi, des concessions faites par le gouvernement de Sá Carneiro qui mettent fin à toutes les revendications financières portugaise en octobre 1980 (Hall, Young, 1997). La détente graduelle des relations se traduit par plusieurs visites officielles : le ministre des Affaires étrangères se rend à Lisbonne en mars 1981 ; Eanes fait une visite d’État au Mozambique en novembre de la même année ; en juin 1982, le Premier ministre Portugais Pinto Balsemão emmène une importante délégation économique à Maputo ; et, finalement, en octobre 1983, le Président Samora Machel vient à Lisbonne. Il se peut aussi que la visite de Balsemão au Président américain Reagan joue alors un rôle dans cette amélioration, dans la mesure où ce dernier présente Machel comme un pragmatique (Antunes, 1990).

20Dans les années 80, les relations s’améliorent encore, en dépit de reculs et récriminations occasionnels. Cela s’explique par la convergence de plusieurs facteurs. Les questions relatives au processus de décolonisation sont, pour l’essentiel, réglées, et avec le temps, il y a des deux côtés une claire préférence pour une relation fondée sur de possibles intérêts partagés. Le fait que les deux pays rejoignent la convention de Lomé, juste avant que le Portugal n’intègre la Communauté européenne, crée un intérêt européen commun et un élément de collaboration. Plus généralement, les réformes de libéralisation de l’économie, qui commencent à être timidement entreprises, commencent à ouvrir un espace pour d’occasionnels intérêts portugais, contribuant ainsi à un rapprochement. Dans les deux pays, les guerres civiles se prolongent durant les années 80, les condamnant à la stagnation économique et augmentant, encore plus, leur besoin de soutien étranger. Le déclin de la guerre froide, suite à l’arrivée au pouvoir de Gorbatchev en 1985, réduit la pertinence du bipolarisme dans les rapports entre le Portugal et ses anciennes colonies. Il diminue également l’influence du Parti communiste portugais, qui conserve des liens étroits avec Frelimo et le MPLA, et sert à cette occasion de canal de communication entre les deux parties. Au milieu des années 80, ces deux dernières reviennent à la traditionnelle communication d’État à État.

21La fin de la guerre froide entraîne, par ailleurs, d’importants changements géopolitiques qui altèrent les circonstances des deux guerres civiles, ouvrant la porte aux négociations de paix (Correia, 1996). Au cours des années 90, les médiateurs portugais, menés par José Manuel Durão Barroso, Secrétaire d’État aux Affaires étrangères et à la Coopération, conduisent des négociations entre le MPLA et l’UNITA. En septembre 1990, suite aux progrès réalisés durant de nombreux rounds de négociations, le gouvernement portugais décide d’impliquer les États-Unis et ce qui reste de l’Union soviétique comme observateurs. Ce qui constitue une initiative intelligente donnant aux négociateurs une surface diplomatique plus grande. Finalement, les accords de Bicesse sont signés, en grande pompe, à Lisbonne, en 1991, par le Président José Eduardo Dos Santos et son rival historique de l’UNITA, Jonas Savimbi.

22De nombreux aspects de ce processus méritent d’être mentionnés. L’un d’entre eux, c’est le sentiment collectif d’avoir accompli un devoir national rectifiant les erreurs faites au cours de la décolonisation. Un autre réside dans le fait que les conflits interminables, provoqués au plan interne à propos de la question des relations avec l’Angola, ne se sont pas éteints avec le succès des médiateurs du gouvernement portugais. Il y a, par ailleurs, le fait que les accords de Bicesse sont suivis d’un sentiment d’euphorie : non seulement l’Angola est finalement en paix – situation à propos de laquelle nombre de Portugais se sentent concernés –, mais cette paix est obtenue grâce à l’intermédiation du Portugal, ce qui souligne implicitement le caractère utile, voire indispensable, du Portugal pour ses anciennes colonies. L’euphorie est en particulier ressentie, au sein du monde des affaires, avec le renouveau d’idées anciennes suivant lesquelles l’Afrique, et spécialement l’Angola, représente un Eldorado au sujet duquel le Portugal a un avantage compétitif. Mais, par-dessus tout, le processus renforce la croyance selon laquelle ce pays a un rôle spécial à jouer au sein du continent africain, croyance qui peut, occasionnellement, se retrouver dans les discours d’autres acteurs internationaux (Correia, 1996).

23Les accords de Bicesse échouent rapidement, l’UNITA choisissant, après sa défaite au premier tour des élections de 1992, de retourner à la guerre sous prétexte de fraude. Une phase d’activité militaire s’ensuit, et en dépit d’un nouvel accord, signé à Lusaka en 1994, le pays reste alors plongé dans la guerre jusqu’à la mort de Savimbi début 2002. Au cours de cette période, il y a un important détachement émotionnel de la part de l’opinion publique, des commentateurs et de la classe politique, en grande partie parce que les portugais ne peuvent pas en faire plus – ou, plus exactement, n’ont pas l’obligation de faire – après la rupture des accords de Bicesse.

24Dans les années 90, les gouvernements portugais successifs cherchent à développer des relations étroites avec le gouvernement angolais, en partie, en raison de la forte attractivité de la grande richesse du pays en diamants et pétrole, aspects auxquels d’autres acteurs internationaux sont également sensibles. Avec l’arrivée de Durão Barroso au poste de Premier ministre, deux mois après la mort de Savimbi, l’euphorie angolaise s’est de nouveau emparée de Lisbonne. C’est ainsi que le nouveau ministre des Affaires étrangères, Martins da Cruz, affirme que l’Angola occupe désormais une position centrale dans la politique étrangère portugaise. Raison pour laquelle il médiatise largement son choix de Luanda pour sa première visite officielle à l’étranger. Le nouveau gouvernement annonce également la mise en œuvre d’une « diplomatie économique » innovante, dans laquelle le développement de relations avec le gouvernement angolais est considéré comme un succès exemplaire. Cependant, même si les intérêts portugais maintiennent des positions dominantes dans certains domaines – en particulier dans l’industrie de la construction et la finance – l’enthousiasme du nouveau gouvernement ne se traduit pas, pour autant, dans une politique claire, laquelle ne semble pas avoir engendré un quelconque résultat concret. La décision de Barroso d’assister, même à titre privé, au luxueux mariage de la fille de Président Angolais, provoque la critique sévère de la presse, en raison du contraste entre les célébrations et la vie misérable de la majorité de la population, sans parler des interrogations sur l’origine de la richesse du Président. Ce qui conduit aussi à des interrogations sur la capacité de la politique du gouvernement Barroso à produire une distance suffisante entre les deux pays qui soit à même de fournir une capacité de négociation.

25En 1992, peu après l’Angola, un accord de paix met aussi fin à la guerre civile mozambicaine, bien que dans ce cas, la médiation est celle de la communauté italienne de Santo Egidio. Aussi n’assiste-t-on pas à la même euphorie en raison, pour partie, du rôle inexistant du Portugal, mais aussi, du fait de la plus grande distance émotionnelle avec le Mozambique. L’effet en est un renforcement de l’interrogation sur la pertinence de la présence ou non de l’Afrique, dans la politique étrangère portugaise, ainsi que sur ses possibles retombées, notamment les opportunités en termes d’affaires. Toutefois, le Mozambique ne possède rien de comparable aux richesses angolaises. Les années 90 voient apparaître cependant de petites entreprises commerciales portugaises au Mozambique, avec le renforcement de la confiance grâce à l’éloignement du spectre de la guerre. Avec l’accélération de la libéralisation économique, les intérêts portugais s’installent solidement. Au tournant du siècle, plus de 60 % du secteur financier est aux mains des banques portugaises, ce qui est à l’origine de désagréments pour le gouvernement de Frelimo. D’un autre côté, les allusions constantes de certains observateurs politiques portugais, à propos de la décision mozambicaine d’intégrer le Commonwealth, suscitent alors l’inquiétude. En dépit de ces inquiétudes, les relations entre les deux pays tendent à se réchauffer à mesure que l’on s’éloigne de la période coloniale.

26Les relations avec les trois plus petits pays suivent des chemins assez différents. Les choses apparaissent plus simples avec le Cap-Vert, en particulier du fait d’un processus de démocratisation bien enracinée. Les intérêts commerciaux portugais maintiennent une forte présence, une fois de plus, dans la finance et la construction. De même, l’économie Capverdienne reçoit un soutien important du Portugal, grâce à un accord sur l’indexation de l’Escudo capverdien à l’Escudo Portugais, puis à l’Euro. Occasionnellement, émergent des discussions au Cap-Vert sur la future association au Portugal et à l’Europe, au moyen de laquelle l’archipel pourrait bénéficier du soutien européen au titre des régions ultra périphériques, à l’image des Açores, de Madère, et des Îles Canaries. Bien que ce point de vue tende à produire une levée de bouclier pour la défense de la souveraineté du Cap-Vert, le Portugal est vu là-bas, par l’ensemble des partis politiques, comme la pierre angulaire des options de politique étrangère du pays.

27Plus au sud, les îles de São Tomé et Príncipe sont, au début du siècle, l’objet d’une attention sans précédent en raison de la confirmation de l’existence de réserves exploitables de pétrole dans leurs eaux territoriales. La perspective d’une richesse future constitue un grand défi pour le fragile système politique du pays, et la résolution pacifique de la tentative de coup d’État de Juillet 2003 ne sert alors qu’à rappeler ce nouveau contexte. À cette occasion, le Président Fadique de Menezes est ramené du Nigeria — où il est en visite privée — par le Président Nigérian Obasanjo. Le Nigeria devient dès lors, au détriment des intérêts angolais, la référence la plus importante sous Menezes ; le Portugal est l’un des nombreux pays cherchant à bénéficier, dans une moindre mesure, de sa richesse pétrolière. Le tourisme constitue la seule autre source étrangère de revenu du pays et, de ce point de vue, le marché est presque exclusivement Portugais (Seibert, 2004).

28La situation est plutôt différente en Guinée-Bissau. En 1980, le Président Luís Cabral est déboulonné après un coup d’État mené par Nino Vieira. En dépit de quelques tensions avec le Portugal – en particulier suite à l’exécution de conspirateurs contre le régime en 1986 – Vieira se présente comme le champion de relations cordiales avec l’ancien pouvoir colonial. Entourée de pays francophones, la Guinée-Bissau adopte le Franc CFA en 1997 ; ce qui n’arrête pas le long processus de dégradation économique débouchant in fine sur la tentative de coup d’État de juin 1998. Malgré le fort soutien de l’armée, le coup d’État est initialement contrecarré par l’intervention sénégalaise et Vieira doit finalement s’envoler pour le Portugal, l’année suivante. Le système politique continue à être extrêmement instable, d’une part, en raison de l’érosion de l’État depuis deux décennies, d’autre part, du fait de l’exercice erratique du pouvoir par le Président Kumba Yalá (Forrest, 2002). Durant cette période, le Portugal apparaît le principal soutien économique et politique du pays. La destitution de Kumba Yalá, à l’occasion d’un coup d’État sans effusion de sang est, en dépit de son illégalité, saluée par la communauté internationale, le Portugal y compris. Dépourvu de ressources minérales – même si les prospections pétrolières se poursuivent – ou de secteur étatique capable de fonctionner, la Guinée-Bissau est considérée par la politique étrangère portugaise comme un fardeau à partager avec le plus d’acteurs possibles.

29Quoi que suivant un schéma un peu différent d’un pays à l’autre, le Portugal entame le nouveau siècle avec des liens forts, à la fois émotionnels et économiques, avec l’ensemble de ses anciennes colonies. Toutefois, on ne peut parler de la mise en place d’une « politique africaine » systématique. Au contraire, si l’on s’intéresse aux instruments spécifiques, comme l’aide au développement ou la participation à la « Communauté des pays de langue portugaise » (CPLP : Communidade de Países de Língua Portuguesa), il apparaît que l’accent est presque entièrement mis sur les questions immédiates, ou de moyen terme, avec des solutions ad hoc aux problèmes et ce, au fur et à mesure, qu’ils apparaissent.

30L’aide au développement portugais, presque entièrement destinée aux pays lusophones [4], est dès le début, à la fin des années 70, atomisée en différentes institutions. De fait, il n’y a pas un ministère ou une institution publique d’importance qui n’ait pas des activités de coopération pour le développement. Le problème central du Portugal, précisément, est que le ministère des Affaires étrangères n’a jamais été capable d’établir un véritable contrôle sur le financement ou la nature des activités des pays étrangers bénéficiaires de l’aide au développement. Il en résulte un nombre important de petits projets indépendants qui n’obéissent à aucune orientation politique consistante et qui n’ont, par conséquent, qu’un impact négligeable en termes politiques ou de développement. Ce qui n’est pas près de changer, en grande partie, du fait de la résistance des fonctionnaires et des hommes politiques. Pour eux, la centralisation du contrôle politique sur le développement est perçue comme une menace pour le maintien des liens personnels avec leurs homologues africains. Ce qui traduit une manifestation évidente de l’attachement émotionnel que tant de Portugais conservent dans leur travail avec les anciennes colonies. À la fin des années 90, une tentative systématique de réforme est entreprise par Luís Amado, alors secrétaire d’État à la Coopération. Des progrès notables sont réalisés mais, presque entièrement, annihilés par le gouvernement Barroso, en particulier, durant la période où Manuela Franco est secrétaire d’État. Tel quel, le soutien au développement encourage une multiplicité de relations entre de nombreux secteurs de la fonction publique et de leurs homologues africains. Mais c’est, en même temps, une source de difficultés et d’irritation pour les ambassadeurs portugais qui doivent chercher à limiter les tensions inévitablement produites par un aussi grand nombre de petits projets (Cravinho, 2005). Au total, les dépenses pour le développement n’ont que peu d’influence sur l’amélioration des relations entre le Portugal et ses anciennes colonies, et n’apportent presque rien au Portugal en termes de pertinence dans les relations Nord-Sud.

31Au niveau multilatéral, le phénomène le plus important est l’émergence de la CPLP. À partir de la fin des années 50, les mouvements de libération dans les colonies portugaises établissent des liens entre eux et développent une organisation : la CONCP (Confédération des organisations nationalistes des colonies portugaises) qui les réunit et leur donne une plateforme commune sur le plan diplomatique. Après l’indépendance, bien que l’objet originel de la CONCP ait disparu, les dirigeants de cinq pays africains continuent à se rencontrer régulièrement, le plus souvent, à l’initiative des gouvernements de la Guinée et du Cap-Vert. Cet héritage constitue une importante contribution à la création de la CPLP en 1996 (Moreira, 1996). Toutefois, les blessures de la période coloniale sont longues à cicatriser. En 1984, le ministre des Affaires étrangères Jaime Gama fait déjà la première proposition pour une telle communauté, à l’occasion d’une visite au Cap-Vert. Mais, c’est seulement neuf années plus tard que le gouvernement brésilien décide d’appuyer cette idée. Cette fois-ci, les conditions sont réunies pour que l’idée se transforme en résultats pratiques.

32Moins d’une décennie après sa création, le potentiel et les retombées de la CPLP deviennent visibles. L’organisation a réalisé une plateforme de concertation diplomatique et de contacts fréquents qui crée, indubitablement, une plus grande proximité entre les gouvernements des pays lusophones. Les moments de crise diplomatique, comme celui qui conduit à l’indépendance du Timor-Oriental, ou bien même à la désintégration de la Guinée-Bissau, à la fin des années 90, témoignent de l’utilité de cette institution. Mais les attentes des observateurs les plus optimistes sont déçues : l’institution ne peut atteindre les populations par-delà les gouvernements. Ainsi les oscillations dans la politique extérieure brésilienne (désintérêt sous Fernando Henrique Cardoso, enthousiasme sous Lula da Silva) ont un impact important sur les orientations de l’institution ; ensuite, il faut souligner l’échec complet dans la mise en place d’un agenda de développement international qui aurait été dans l’intérêt des pays africains.

33Toutefois, la CPLP montre que de substantielles possibilités nouvelles s’ouvrent au Portugal, dans le cadre des relations post-coloniales, en ce début du xxie siècle. Reste ouverte la question de savoir si la politique étrangère portugaise sera capable de saisir ces opportunités. La clé réside ici dans la construction de relations dépassant les croyances mythologiques très portugaises : à savoir l’idée suivant laquelle l’Afrique peut constituer l’Eldorado du Portugal, ses moyens également pour surmonter ses limites dans les sphères économiques et politiques.

Bibliographie

Références

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Mots-clés éditeurs : Afrique lusophone, relations post-coloniales, politique étrangère portugaise, CPLP

Mise en ligne 01/01/2009

https://doi.org/10.3917/psud.022.0089

Notes

  • [1]
    C’est ainsi que l’on voyait dans les écoles portugaises, au cours des années 60 et début 70, une carte montrant les vastes colonies africaines en surimpression sur une carte de l’Europe avec pour légende « Portugal não é pequeno » (« Le Portugal n’est pas petit »).
  • [2]
    Le pragmatisme du Cap-Vert était particulièrement évident lorsque les nouvelles autorités politiques du pays décidèrent de ne pas renoncer aux revenus significatifs provenant de l’usage par la South African Airways de l’aéroport de Sal pour ravitailler les vols à destination de l’Amérique du Nord et ce malgré les sanctions internationales à l’encontre du régime de Pretoria.
  • [3]
    L’activisme d’Eanes devint rapidement une source de conflit politique interne entre lui-même et les Premiers ministres successifs, Mário Soares et Sá Carneira.
  • [4]
    À l’exception d’à peu près 30 % de contributions obligatoires aux institutions multilatérales, en particulier au Fonds européen de développement.
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