Nous traduisons ici une contribution mémorable de Leone Ginzburg aux Quaderni di Giustizia e Libertà publiée en mars 1933. Leone Ginzburg est à peine âgé de 24 ans. Depuis l’été 1932, il s’emploie à reconstruire le groupe turinois de Giustizia e Libertà. Sa pensée politique est inspirée par celle de Gobetti. Il publie un article, signé « M. S. », consacré au concept « d’autonomie » dans le numéro 4 de septembre 1932 des Quaderni di Giustizia e Libertà (cf. Scritti, p. 3-9). Le 21 décembre 1932, il obtient son habilitation pour enseigner la littérature russe et consacre en février 1933 un cours sur Pouchkine à l’université de Turin. Ce sont des mois d’intense vie militante. Le 15 novembre 1933, Einaudi dépose son projet d’une maison d’édition. Le 8 janvier 1934, Leone Ginzburg refuse de prêter serment de fidélité au régime fasciste, acte auquel sont invités les liberi docenti autant que les professeurs d’université. Il écrit à sa mère pour l’informer qu’il deviendra rédacteur en chef de La Cultura et qu’il aura des responsabilités éditoriales chez Einaudi – entre janvier et mars, il prend en effet des contacts pour fonder la « Biblioteca di cultura storica ». Le 13 mars 1934, à la suite de l’arrestation de Sion Segre et Mario Levi au retour de la Suisse en possession de tracts et de matériel antifasciste, Leone est arrêté et condamné à quatre ans de prison (commués à deux ans, à la suite d’une amnistie) qu’il purge à Civitavecchia. Il travaille, lit, étudie – Ariosto, Manzoni –, il révise la traduction de l…
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