Ma vie n’a que deux évènements :
– l’amour de ma mère qui m’a élevé seule et qui faisait tout ce qui était en son pouvoir pour que la violence du monde ne m’atteigne pas ;
– ma rencontre avec la poésie. C’est elle qui m’aidé à regarder le monde au-delà de sa caricature. De croire en l’amour, la beauté, la bonté et l’humanité.
J’ai grandi à Cité Soleil, un milieu où les livres ne circulent pas vraiment. D’ailleurs, Cité Soleil tient sa réputation de la violence qui y règne. Et au milieu de toute cette violence, il fallait exister. Ce lieu d’existence était la poésie. La nuit, j’écrivais sous un lampadaire au coin de la rue sous la surveillance stricte de ma mère. J’écrivais sans vraiment savoir ce que j’écrivais et ma mère était toujours là avec moi. Et le jour, je passais beaucoup de temps au fond de la bibliothèque du lycée à lire. François Villon, Paul Éluard, Louis Aragon, Robert Desnos, Pablo Neruda, Yanis Rítsos. Pas encore de grands poètes haïtiens. Il y avait plus de livres d’auteurs étrangers. Puis, va venir ce jour où l’école, grâce à un club de lecture, m’a aidé à trouver une place à un atelier d’écriture qu’animait l’écrivain Lyonel Trouillot à la bibliothèque municipale Delmas pendant cinq jours. Après lui avoir présenté l’un de mes textes, il m’avait pris au sein de l’Atelier Jeudi Soir, un atelier permanent qu’il anime chaque jeudi. Depuis ce jour, c’est une alternance entre étude, travail et écriture. Un processus d’écriture qui m’amène à l’écriture Kateb Yacine, Aimé Césaire, Inéma Jeudi, Alain Ginsberg, etc…
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