« Quand même, quelle douche nous prenons ensemble aujourd’hui, maintenant, à la fin de notre vie, nus et sans protection d passe de douche à détresse ensemble comme jamais sans que nous l’ayons voulu, du fait que l’Occident, meurtre sur meurtre, s’effondre sur lui-même, sous les coups qu’il se porte en propre, il est terrible d’être ensemble à ce point, parce que nous devenons sans nom le néant ». Tels sont les mots que l’on peut lire dans ça va bien dans la pluie glacée ? un livre du poète Dominique Fourcade dans lequel, refusant toute position d’autorité, il se définit par ces termes : « je ne suis qu’un écrivain, je suis le plus modestement possible écrivain rien d’autre ». Sous la douche de la pluie glacée, ensemble nous le sommes et Fourcade donne mots et pages à la douche d’effroi qui nous saisit quand l’actualité nous rince, nous essore, nous lessive. Il en appelle à une « éducationnelle délicatesse » : « et puis, je le remarque plus que jamais sous les bombes, je ne rêve pas, les enfants sont tous comme moi, ils ont besoin d’une scansion qui ne soit pas celle des prières, besoin eux moi du sens musical laïc du corps des mots pour que le vertige soit vivable, est-ce ça une éducationnelle délicatesse, cette mélopée-là, je crois en elle de tout mon être ».
Et l’on voudrait, chacune, chacun, et dans la revue aussi se faire un bouclier de tous les grands poèmes de Russie et d’Ukraine et d’Israël, d’Afrique, d’Amérique et d’Asie pour protéger ce qu’il reste de vie sous la pluie des horreurs des balles des bombes qui arrachent la vie à la vie le futur au présent et le passé au sens…
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