Nous nous sommes connus à l’automne 1974 sur le campus de UCLA où Michel était Visiting Professor et moi étudiant à l’école de cinéma.
Au début, c’était Godard dont le travail sur le son et la musique le fascinait. Nous nous demandions pourquoi dans La Chinoise, une image du visage de Michel envahit un instant l’écran. Et puis il y avait Jean-Marie Straub et Daniel Huillet (Chronique d’Anna Magdanela Bach, Othon, Leçons d’histoire) que Michel connaissait et appréciait. Après le scénario du court métrage Opus 106 – publié dans Po&sie no 19 (nous avions été repérer à Versailles les marches des escaliers asymétriques qui montent vers le château), il y a eu l’adaptation du poème Dévotion d’Arthur Rimbaud sur une idée de Godofredo Iommi, un long métrage situé au Groenland avec André Dussollier et Ingrid Boulting – remarquée à l’époque dans The Last Tycoon d’Elia Kazan qui avaient donné leur accord. Le scénario passera le premier tour de l’Avance sur Recette. Le Tour du Monde en France est le dernier projet auquel on a réfléchi. C’est ma faute s’il n’a pas abouti car je me suis tourné alors vers un cinéma plus commercial en travaillant pour une chaîne de télévision.
Mais nous n’avons jamais cessé d’échanger sur le cinéma. Ainsi nous avons découvert ensemble Shoah en deux après-midi dans son appartement. De même Michel est venu voir un premier montage de l’adaptation de Belle du Seigneur que je produisais alors. Et bien qu’il soit loin d’aimer le film, il avait même invité Jacques Lanzmann à une projection et nous avions dîné après…